vendredi 4 octobre 2002

La guerre du feu



Tout à coup, la lumière fut … et le son aussi.
Il n'existe bien sûr pas de témoignage sur le moment où l'Homme a découvert le feu. Pourtant, si vous aviez été dans mon salon hier, vous auriez sans doute eu un aperçu, criant de vérité, de la tête qu'à fait Pithécanthrope devant sa première flamme.

Ma gueule quand la nouvelle télé s'est mise en route, toutes ces couleurs, tout ce son… ça fait peur. Je suis restée scotchée en me demandant si, à l'intérieur, il n'y avait pas un gars qui me parlait. Au bout de 10 minutes, j'avais un début de migraine ophtalmique à cause des contrastes et Mon Homme se demandait pourquoi le son sortait du mur (à cause du Virtual Dolby bidule).

Cette nouvelle télé me fout les jetons.

Des nouvelles du Stalag…

… parce qu'il y en a que ça intéresse depuis "Merci de lui réserver le meilleur accueil".

Bon, comme prévu (hein, j'vous avais pas menti), la dernière secrétaire intérimaire a fait savoir qu'elle ne comptait pas s'attarder dans cette tôle et s'est cassée. Côté cadre, on annonce l'arrivée imminente d'un lapin dans des phares de Bentley (dixit la direction, pas en ces termes, mais presque), inexpérimenté et pas dégourdi, tant qu'à faire. On attend impatiemment la note sur "le meilleur accueil".

jeudi 3 octobre 2002

DocThorcinet


Si ma mémoire ne flanche pas, je crois que c'est aujourd'hui même que le Thorcinet, la terreur des comments, devient docteur. Pas docteur qui soigne, grand Dieu non ! Sinon, misérables cloportes, trous du cul des alpages, beaufisants dégénérés, méprisables extrémistes et intolérables JeanJeans, vous n'étiez pas près d'être soigné. Il est comme ça le Thorcinet. Suffit que ta gueule ne lui revienne pas et y charge pas les palettes à 200 pour plus que tu fibriles ("dégagez pas… du coup").

En fait, le Thorcinet passe aujourd'hui sa soutenance de doctorat en quelque chose (et franchement, il a beau m'en avoir parlé, j'ai toujours pas compris en quoi). Le Thorcinet devient donc le DocThorcinet.

Question, façon PaCa :

Est-ce que ça va se passer comme pour Sophie Marceau dans l'Étudiante ? Moi, ben je vois mal Thorcinet chanter "you call it love" et s'allonger sur les genoux de Vincent Lindon pour lui rouler une tôle. Je suis en tout cas persuadée que Vincent Lindon préfère encore les patins à Sandrine Kiberlain.

Message à tous ceux que Thorcinet a persécuté sur le web : ce gars est un malade et il est remonté comme une pendule. La dernière fois que je l'ai vu à Paris, on a bouffé du Quick ET du Canadien…

mercredi 2 octobre 2002

Buuuuuuuurrrrrrrrp


Dans un élan frénétique d'amaigrissement et de remise en forme, le PaCa et moi-même sommes de retour à la Piscouille. Comme quand on avait 14 ans : "on se retrouve devant la piscine ? Dac !".

La piscine, avec tous ces gentils cabiniers repris de justice, comme dirait PaCa, ressemble de plus en plus à un asile psychiatrique en Europe de l'Est sous Staline (ils les mettaient là ou en camp de travail en Sibérie). Ca hurle, ca geint et avec leurs tronches de consanguins, personne n'est très rassuré.

C'est même de pire en pire car ils ne nettoient plus les douches "en raison d'un arrêt de travail de certaines catégories de personnel". Donc, en allant se doucher, on a toutes les chances de chopper des mycoses (ou la fièvre Ebola), en marchant sur 3 centimètres de crasse, des tas de cheveux et des vieux kleenex détrempés.

Mais comme on est super motivés, on a quand même fait 10 longueurs. Génial ! À nous la minceur et la super forme !

Mais voilà, de retour au Stalag (d'envergure nationale), nous attend le rab de plateaux-repas, commandés pour accompagner une réunion inepte. Et comme cette réunion est très officiellement inepte, les gens s'inscrivent et ne viennent pas. Résultat : c'est pour qui les bons plateaux repas ? C'est pour PaCa et moi (et quelques camarades du Stalag qu'on ne déteste pas encore assez pour leur refuser une tartelette aux fruits rouges). Avant (avant quoi ?) on commandait de l'abominable bouffe Lenôtre, assez ressemblante avec les poulets en plastoc des usines Tricatel dans "L'Aile ou la cuisse". Bouffe fluo, insipide, extrêmement périssable, qui pourrissait dans le frigo pendant trois jours avant que l'odeur de putréfaction n'attire mouches et rats (dans la grande indifférence de la femme de ménage qui est folle).

Maintenant qu'on a changé de traiteur, c'est la ruée. Tout le monde n'en veut du magret de canard, du rôti de porc sauce charcutière et son dégradé de courgettes, de l'assortiment des fromages fermiers affinés…

Donc, de retour de la Piscaille, le PaCa et moi mangeons, lui sa maigre salade et moi mon pauvre poisson bouilli. Mais voilà que Trash Bidibu (ex Comtesse de Ségur devenue Nina Hagen à cause de son séjour au Stalag) arrive avec les bons plateaux non consommés par les mecs qui sont pas venus se faire chier au Stalag entre midi et deux (alors qu'ils repassent "La petite maison dans la prairie" sur M6). Opéra au Chocolat, Camembert fait à cœur, Veau sauce gribiche et assortiment de charcuterie avec figues et melon…

Au final, le PaCa et moi, gourmands comme pas permis, on a fait deux repas (dont un basse calorie et l'autre haute bouboulification), malheureusement sans Cos D'estournel 1986, et à notre grand regret, et sans clore par un vieux Calva ou un bon Génépi.

Piscine (10 longueurs) + dej pantagruélique = grosse fatigue devant le micro. Et comme PaCa a sa énième réunion "Fait chier", on peut parier que ça va pioncer grave…

mardi 1 octobre 2002

My TV is dead (R.I.P.)


Ca c'est passé jeudi dernier. Avant de partir (de bonne humeur) au bureau, me voilà prise d'une soudaine envie : me faire un pti RHCP "By the way". Comme le lecteur CD de la chaîne is dead depuis des mois (et qu'il va pas se réparer tout seul), les CD, c'est sur le DVD, et donc le son sur la TV, toute pourrie (modèle Grundig 1984). CD, télécommande, bouton. Bouton. Bouton ? Bouton… Booooouuuutoooooooon !!! Marche/arrêt : pas de réaction. Changement de prise : rien. Choc à 200 ("dégagez!") : plat. C'est donc officiel : my TV is dead. Heure du décès : 8h23.

Comme me l'a fait remarquer Mon Homme, elle est morte gentiment, dans la nuit, sans bruit, pour pas nous déranger. Alors qu'à son âge avancé, elle aurait bien pu nous exploser à la gueule. Il faut dire qu'il y était attaché. D'accord, c'était une occas à 500 balles, mais ils avaient passé tant d'années ensemble, partageant le même salon (bordélique).

La veille encore, tout marchait tout bien, TF1, France 2, Canal, le scope… et là, c'est fini. C'est drôle quand on y pense. Tout le week-end, loin de chez nous, au fin fond de la campagne française (où y'a des Charolaises et du pinouille qu'il est bon), on se disait qu'en rentrant, il faudrait bien accepter la réalité et la descendre sur le trottoir.

Alors pour ne pas nous laisser envahir par le chagrin et la mélancolie (et après un éprouvant lundi soir radiophonique Saccomano – José Arthur), ce soir, on file chez Darty. Pour en acheter une plus grande et plus belle.

lundi 30 septembre 2002

La Angot me les brise

C'est pas pour me vanter, mais j'ai lu dans le Canard un biffeton d'humeur consacré au pathétique et radoteur Sollers et sa sur-représentation dans les médias, épinglant au passage sa production littéraire yoyotante et bistouquiène. Ca m'a conforté dans l'idée que, non, je n'en rajoute pas toujours.

D'ailleurs dans la série "écrivain médiatique", j'ai un autre candidat au canardage, une candidate plus précisément. Christine Angot m'insupporte de plus en plus. Cette femme a, paraît-il, écrit un bon roman. J'en sais rien, je ne l'ai pas lu. J'en sais ce qu'il s'en est dit dans les médias : un mélange confus de critiques fascinées et de tapage people, en raison de ses révélations intimes dans "L'inceste". Personnellement, je n'ai rien contre les auteurs qui s'inspirent de leur vie (Coucou PaCa !), mais quand il s'agit d'évoquer des souvenirs aussi tragiques que les siens, un peu de pudeur est sans doute appréciable. Malheureusement, elle, la pudeur, c'est pas son truc, mais c'est paraît-il bien écrit. Alors…

Ca dégénère, à mon goût, quand la Dame se fait remarquer par ses prestations télévisuelles hystériques. Ma fille, quand tu ne veux pas t'associer à une entreprise de la pire vulgarité, tu ne vas pas chez Ardisson. Écrivain ou pas, femme blessée ou non, tu sais bien que tu vas te retrouver entre un politicien véreux et une actrice de X, pour t'entretenir de la vie trépidante de ton oignon dans ta petite culotte. Mais voilà, la Christine, elle sais pas ce qu'elle veut. Elle voudrait écrire sur "sa vie, son cul, son œuvre" sans qu'on lui en parle.

Après un coup médiatique comme "L'inceste", un écrivain qui n'écrit que sur lui-même a du mouron à se faire : plus rien à dire = plus rien à vendre. Pas Christine, qui vendrait des œufs à une poule, grâce au super plan marketing de son éditeur : "vas y, pleure un coup et claque la porte". La voilà qui publie une littérature nombriliste qui n'a d'intérêt que comme sujet de blog, et encore. Je sais pas vous, mais moi les chroniques "Amour, drame et bonheur à Saint-Germain des Prés", ça va bien 5 minutes. Elle s'installe à Saint Germain, et alors ? Elle se trouve un mec, et puis ? Il bosse dans un journal littéraire, et encore ? Tant qu'elle trouve des pinpins pour acheter, c'est tant mieux pour elle. Mais je crains qu'elle ne vive pas 30 ans sur ce fond de commerce. Y'a que Sollers qui y arrive aussi bien.

Là où je dis stop, c'est quand je vois, affichée dans une gare, la Une de Paris Match (hebdomadaire vulgaire pour bourgeoises qui n'assument pas de lire Voici). Alain Delon s'est (encore) séparé de sa compagne (et d'un peu de son pognon au passage). Il est triste et il le raconte à Christine Angot. Bravo les écrivains français ! Bien vu, Madame Saint-Germain ! C'est bien beau les intellos qui se la pète mais qui font des ménages pour Match. Franchement, qu'Alain Delon se fasse plaquer, ça ne devrait intéresser que sa famille. Aller gratter quelques euros dans Match, c'est minable. Attendrir ce pauvre vieux, qui va finir tout seul, et le lui faire dire, en tournant joliment ses phrases, pour la caution intellectuelle, je trouve ça très très petit.

Alors, oui, je critique sans avoir lu, mais non, je ne lirai pas ces auteurs à deux roros qui font jolis à la télé mais qui sont moralement indéfendables. Angot, c'est la Jean-Pascal de la littérature : elle aurait pu gagner la Star Academy des écrivains, premier prix de celui qui passe la mieux à la télé (scandale et émotion garantie).

Cela confirme ce que je crois depuis longtemps : les écrivains français sont à 80 % un gros tas de merde.