vendredi 4 avril 2003

Le sac de courses est toujours dans l’entrée

Sauf les Palmitos. Cette nuit, j’ai pensé à donner LA Nutella à une œuvre. Reste à choisir : le Tartinage catholique ou le Tartinage populaire ? Je suis folle.

jeudi 3 avril 2003

Houra !
Mais pourquoi moi ?

J’avais fait une ptite commande sur Houra.fr. Parce que j’avais reçu un bon de réduc et que c’est tout de même bien pratique. Pour nos amis « des régions », précisons que la plupart des Parisiens ne sont pas motorisés et sont donc bien emmerdés pour acheter leurs packs d’eau, de Coca, barils de lessive, et autres trucs lourds et/ou encombrants. D’où une vraie « niche » marketing pour les supermarkets en ligne qui, moyennant participation, te montent tes 48 Volvics à ton deuxième étage.

Donc, j’avais commandé moult bouteilles d’eau et autres rafraîchissements, plus des produits ménagers et des tonnes de yaourts et de bananes, qui sont la base de notre régime alimentaire à Mon Homme et moi-même. Ma corbeille à fruits pourrait laisser croire que l’on héberge un orang-outang. Mais non.

Re-donc, voila le Houra qui m’annonce une livraison entre 19h et 21h. Pof, je rentre dans mon gentil chez-moi à 19h pétante et je croise un aimable Pakistanais dans l’escalier. C’est le monsieur qui a livré les 130 kilos de courses à Mon Homme. « Tu lui a bien donné un euro ? » « Même deux, le pauvre, il était tout seul et il était bien gentil ».

Bien. Je déballe. Yaourts, bananes, yaourts, bananes, yaourts, bananes... Nutella, ketchup, bonbons, Palmitos, thon à l’huile... Hein ? Mais c’est pas à moi ces conneries ! De LA Nutella, j’en ai pas mangé depuis 1989 et des Palmitos pareil. Sinon, je ferais 90 kilos. Bordel de merde ! Pourquoi ça tombe sur MOI ?

Ouvrir les courses des autres, c’est un peu entrer dans leur intimité. Au début, on n’ose pas regarder. C’est sale. Puis, pris d’une folie voyeuriste, au bord de la convulsion, on fouille carrément, à deux mains pour voir ce qu’ils mangent les autres. Ah tiens, des miettes de thon à l’huile, nous on n’en prend jamais. Bah ! j’aime pas cette marque de ketchup. Pourquoi qu’ils prennent celle-là ?

Au fond du sac, je trouve de la moutarde dans un verre Tom et Jerry, un dentifrice pour nain, un déodorant pour Papa et un pour Maman. Bref, me voilà en train d’imaginer une gentille famille française privée de SES Palmitos (et qui sent sous les bras). J’appelle M. Houra pour qu’il reprenne son colis. Très aimable (encore heureux, l’appel est payant). Il cherche à joindre son livreur et me met en attente. Des plombes. Il me demande ce qu’il y a dans le colis « de LA Nutella, des biscuits, des bonbons... », je lui dis. « Y’a un nom sur le paquet ? » « Nan, Massieu ». Au bout de quelques minutes, arriva ce qui devait arriver : « Et bien je n’arrive pas à joindre notre livreur, donc en dédommagement, Houra vous offre ces produits ».

Un instant, ton corps entier exulte. Des produits gratuits, et des que t’achète jamais en plus. Puis la dure réalité mondialo-capitalistique t’apparaît cruellement. Le gentil Pakistanais va sans doute être viré à cause de toi. Sa bévue va en fait coûter un fric fou à M. Houra à qui tu n’as (involontairement) pas signalé les articles les plus chers comme les déodorants. C’est vrai, la valeur des choses est relative. Le déo, tu t’en foutais, tu n’as vu que les Palmitos et LA Nutella, produits habituellement hors d’atteinte pour des raisons purement diététiques.

Donc, pendant que tu t’empiffreras de petits palmiers tartinés de pâte à la noisette, une famille originaire du sous-continent indien errera sans ressource, affamée et sans logis. Alors que tu aurais pu les garder pareil les produits et juste fermer ta grande gueule. T’es rien qu’un collabo qui dénonce les pauvres livreurs aux Boches (Goret).

Mais moi je voulais juste que les gens récupèrent leurs courses !

J’ai pas pu y toucher au sac, il a passé la nuit dans l’entrée. Mais au petit-dej, je croise Mon Homme, sans scrupule, un Palmito dans le bec. Alors, j’en ai pris aussi. De toute façon, je ne saurais jamais ce qu’il est advenu du livreur. Sauf s’il revient pour nous assassiner parce qu’il est au chômedu.

Résultat des courses, j’ai mauvaise conscience et 1,5 kilogrammes de Nutella, alors que je viens juste de me mettre au régime. Merci Houra !

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monavissurtout@netcourrier.com

mardi 1 avril 2003

Un an et un jour

Comme tant d’autres, je fête ces jours-ci mon anniversaire de mon blog à moi. Ca fait un an que ce bidule existe. C’est donc l’occasion d’un retour sur les temps forts (ça va être rapide) ainsi que d’un bilan. J’me lance.

À l’origine fut le gars du Liban et un article dans Libé sur les blogs. Le premier m’interpella au sujet du second et me dit : « Puisque tu t’emmerdes et que tu aimes bien écrire, pourquoi tu fais pas un blog ? » Chiche !

Quand j’ai commencé il y a un an, je ne savais pas vraiment pourquoi ni pour combien de temps. J’avais bien une motivation, qui était de m’occuper au bureau, mais un vrai plan d’action, pas du tout. Mon deuxième objectif fut d’amuser deux-trois copains. Mais il s’avéra bien vite que les deux-trois copains avaient autre chose à faire et qu’en fait mes contributions distrayaient plutôt deux-trois parfaits inconnus, mais qui m’envoyaient des mails bien sympas. J’avais pas forcément perdu au change. À la même époque, le PaCa se lança aussi, puis ex-rageous DP. Naquit un front uni et vengeur contre le stalag 17 (petite boîte de merde qui nous emploie autrement nommée « petite structure d’envergure nationale ») et son leader maximo l’éminent Juanita Banananovich. Vous dire aujourd’hui pourquoi on l’a appelé comme ça, je ne saurais plus précisément, si ce n’est qu’à une époque on l’appelait du nom du saint du jour et qu’on est resté sur le fort seyant Sainte Juanita, et que le Banananovich est un dérivé de quelque chose de désormais oublié, mais à la sauce stalinienne.

C’est donc sous le signe du stalag et de la lutte clandestine que nos blogs virent le jour. Et puis du Loft aussi car il y en avait des conneries à dire. Par la suite, chacun imprima sa propre marque de fabrique. À l’époque du Stalag, des Établissements Chouppard ou de Naufrage Consulting, certains lecteurs s’étonnaient d’autant d’imagination.

Pour ma part, l’âge d’or du Bôcravail sur le blog s’est achevé début 2003. Plus envie. En toute objectivité, je crois que mon travail bloguesque pour l’année qui vient de passer a connu son apogée à l’époque de mes contributions Naufrage consulting puis a un peu régressé faute d’inspiration. Mon Bôcravail a cessé de m’amuser même par ses travers les plus pitoyables. Du coup, j’ai eu moins de chose à dire et moins de temps à consacrer à ce blog. Mon esprit s’est trouvé plus occupé à la réalisation de travaux concrets comme trouver un prêt immo et merder des entretiens d’embauche. Logiquement, j’ai sans doute perdu des lecteurs, passés « à la concurrence », lassés de ne plus trouver ce qu’ils cherchaient.

Mais s’il y a une règle que j’ai toujours respectée, c’est de ne pas faire semblant. De ne pas me forcer à écrire ou à écrire des trucs drôles et dans l’air du temps. Mon avis surtout a le droit de ne pas avoir d’avis du tout, si critique que soit l’état du monde et de ma coiffure. Je ne suis pas blogger de profession, ni par sacerdoce, ni par vocation. Je fais bien ce que je veux et c’est pour cela que les blogs consacrés à ce qu’il faut faire dans un blog m’emmerdent.

Petit blog, je suis ton créateur et maître absolu. J’ai sur toi le droit de vie ou de mort et je peux faire de toi ce qui me plait.

Pour finir ce bilan, je veux remercier sincèrement ceux qui m’ont lu et encouragé et plus particulièrement ceux que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam (expression mémère) et que je ne connaîtrais jamais sans doute. Recevoir vos félicitations a pour moi été aussi surprenant qu’émouvant. Mais à partir de maintenant, veuillez cesser de m'appeler Marie-Dominique, Marie-Dorothée ou autre prénom composé à la con.

Un grand salut aussi à ceux qui m’ont écrit à l’époque où ils lançaient leurs blogs les 404 brain not found, Khazad, Chryde et quelques autres qui sont devenus les incontournables stars du blog francophone, les pipoles d’un petit monde qui existera tant qu’on aura tous 1 heure à y consacrer. Mon souhait pour l’année qui vient ? J’aime beaucoup ce petit monde, mais j’aspire à avoir moins de temps pour mon blog et ceux des autres. Ca voudrait dire que je m’emmerde moins.

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