jeudi 2 septembre 2004


Sarkozy report


Ca fait deux jours que je bouillonne, que je trépigne, que je m'agace. Deux jours que les « commentateurs » présentent l'interview de Tom Cruise chez Poivre, lundi dernier, comme un gros coup de Sarkozy. Le vilain petit ministre aurait réussi à faire faire son panégyrique à la télé par une des plus grosses stars d'Hollywood, réputé pour son talent à manier le shaker depuis l'inoubliable « Cocktail ». Et donc, ça fait deux jours que je m'offusque des commentaires des médias sur le fait que vraiment il est trop fort le locataire de Bercy de se faire passer la brosse par Monsieur Mission Impossible en personne et pas qu'un peu vu que le Tom, il était à deux doigts d'avouer que Cécilia réussit mieux la blanquette que sa propre mère.
Pour moi, ce coup médiatique est en fait un coup de Tom, le Tom qui a bel et bien demandé à rencontrer Sarko. Pour une raison très simple, rappelée aujourd'hui (enfin, heureusement qu'il n'y a pas que des Parlementaires qui pioncent) par Jean-Pierre Brard, Député-Maire de Montreuil (un sale gauchiste quoi) et auteur d'un rapport parlementaire sur les sectes qui fait référence. Car Tom Cruise, quand il cesse d'être aviateur pour midinette, est aussi le principal porte-parole médiatique de l'Église de Scientologie, charge qu'il partage avec le gros Travolta.
Or, l'Église de Scientologie, classée dans le rapport de M. Brard comme secte potentiellement dangereusement, connaît en France des déboires avec la justice pour négligences fiscales. Ils paient pas toujours leurs impôts ces braves gens qui s'en mettent pourtant plein les fouilles. Pas de bol pour eux, en France, les religions (les sectes qui ont réussi) bénéficient de privilèges fiscaux, et pas les apprentis curés. Aux USA, où on est pas regardant avec les représentants du Bon Dieu, la Scientologie est bel et bien une religion, tout comme la plupart des ahuris qui croient en quelque chose de plus ou moins divin. En France, tu passes à la caisse ou tu passes devant le juge. Donc, ils aimeraient bien que ça change.
Alors, que la star qu'est Tom Cruise demande un entretien privé au ministre français des Finances, par ailleurs ancien ministre de l'Intérieur et à ce titre en charge du Culte, ça me paraît très crédible et très habile de la part de Tom et de ses petits copains. A malin, malin et demi (et un proverbe mémère, un).


mardi 31 août 2004

Le bonheur, c'est simple comme un coup de fil...
ou presque
Lundi 17h. Je me suis promis de le faire aujourd'hui, alors il est temps que je réunisse tout mon courage et que je compose le numéro griffonné sur une enveloppe de La Redoute. Je tombe sur une standardiste qui me demande qui elle doit annoncer. « Sa fille » lui dis-je. Forcément, il y a un grand blanc, le temps qu'elle passe la communication. Forcément, il a du lui faire répéter « Ma fille? ». « Oui, votre fille... ».
« Allô ? »
« C'est moi... je t'appelle pour savoir si tu viens sur Paris début septembre... pour parler des papiers que tu veux que je signe, pour tes affaires, ta succession... »
Ma voix est chevrotante au début... puis finit par se poser et s'affirmer. De consternation. Il est à deux doigts de me dire qu'il peux pas, il a piscine... Il ne vient pas seul, ça je le sais et je m'en fout. S'il veut me voir, il peut quand même s'arranger.
Je lui dis de me rappeler au bureau et lui laisse mon numéro en précisant qui est mon employeur au cas où il tombe sur ma boîte vocale.
A bientôt.
Voilà. Je n'avais pas parlé à mon père depuis 8 ans. Et quelque chose me dit que ce rendez-vous va être un moment difficile...