vendredi 2 avril 2004

Putain, 2 ans…

Avis à tous : ce blog fête ses 2 ans. Ben si on m'avait dit… Pour cet anniversaire, je ne vais pas me lancer dans une analyse de ma production blogguistique ou dans tout autre réflexion sur la blogosphère française. Je m'en fout, m'en cogne, m'en tape le coquillard sur une meule de foin.
Tout ce que je veux présentement, c'est un grand studio 35-40 mètres carrés dans un coin pas trop pourri du pauvre Paris… J'ai un salaire décent sans être extravagant, une caution hautement morale en la personne de ma génitrice, qui semble smicarde vu sa feuille d'impôts, mais c'est parce qu'elle déduit le vernis à ongles en note de frais. Je n'ai ni enfant (on en reparle juste après) ni animaux (sinon je deviens violette) et je n'écoute Pearl Jam fort qu'avec un casque sur les oreilles. Alors, soyez chic, louer moi un truc propre sans la peinture qui s'écaille ni la moquette plus vieille que moi… C'est important, c'est pour refaire ma vie seule, mais dignement (sauf dimanche après-midi les doigts dans le nez devant Liège-Bastogne-Liège).
Car si on m'avait dit, y'a deux ans, que maintenant je serais célibataire sans enfant à la recherche de ce fameux studio (proximité métro, si possible avec connexion facile ligne 14), j'y aurais pas cru. J'avais mon Homme pour la vie, un projet d'achat d'appart et des idées de bébé qui germaient.
Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il m'a pris de quitter le Bo Cravail, mon ex employeur, que je salue au passage. Oui, encore eux, encore et toujours ce foutu Bo Cravail qui m'a fourni outre un emploi et un salaire, un autre emploi derrière grâce aux gens que j'y ai connu, un Homme de ma vie qui est parti en couille dernièrement et une tripotée de gens les plus cool de la terre, ceux là même qui actuellement me fournissent un logis de fortune. Bref, une boîte qui aura compté dans ma vie…
Si j'y étais restée, aujourd'hui je serais mère de famille, sûrement de retour de congé mater, dans cette pétaudière sans nom qu'est le Bo Cravail… On rirait, on mangerait des piczas (super private joke) 14 fromages et double saindoux (id.) ensemble tous les midis, et pas juste ce midi, et je rentrerais dans mon gentil chez moi, pendant que Mon Homme baignerait bébé. Et je pense que je serais très heureuse comme ça.
Parce que je suis partie, plutôt que de me lancer dans la procréation en conservant un emploi de merde (pardon les amis qui y êtes toujours, mais vous, vous savez…) que j'aurais forcément retrouvé une fois jeune maman (pas la cible favorite des recruteurs), ça s'est pas passé comme ça… Pourtant, quand je lui ai dit à l'Homme de ma vie, il était OK : je changeais de taf, et le bébé 12 mois plus tard. Ma nouvelle boss elle n'y verrait pas d'inconvénient, elle me connaît depuis mes 23 ans… Tout allait presque bien. Seulement, ce OK, il ne le pensait pas, qu'il dit maintenant.
Au lieu de ça, mon changement de boulot et notre déménagement dans notre appart, l'appart de nos rêves, le produit de nos efforts, s'est fait dans une ambiance de fin de cycle… Et après, petit à petit, la distance, le refus de communiquer, la solitude, le sentiment d'abandon, la fin du désir, la mauvaise pente…
Jusqu'à l'arrivée d'une fille de 22 ans qui lui a dit qu'il était beau et intelligent et qu'elle l'aimait… Il l'aime aussi…
Quand je m'en suis aperçue, j'ai compris ce que voulait dire " le ciel me tombe sur la tête ". Mensonges, tromperies, trahison, déconfiture…et surtout la souffrance, l'absence de sommeil, la parano, l'angoisse… Ma fuite, mon retour désastreux à un moment où jamais il n'aurait du me faire revenir et l'annonce de mon départ définitif qui mis fin, mais trop tard, à cette amourette ukrainienne. Il a fallut que je lui dise que je partais...Trop tard pour sauver ma peau, j'ai le cœur en miette et les illusions enterrées plus profond que des déchets sur un site Areva.
La fin de " nous " et aujourd'hui le début de " moi ".
Pour son deuxième anniversaire, ce blog n'est pas mort, il va continuer de vivre avec moi, si possible dans un studio, avec une cuisine pouvant accueillir mon électroménager.
Pascal, les 2 Valérie, Lydia et Arnaud, ce blog vous est dédié pour toute votre amitié dans ce moment si important de ma vie.