jeudi 21 octobre 2004

Le sale air de la peur
Trop tentant

Toi, Tarzan, moi Jane, alors, toi pas flipper ta race comme ça petit trentenaire… Depuis quand le mâle dominant est-il terrorisé par la (petite) femelle soumise (enfin…). J’ai l’air d’une mante religieuse ou quoi ? La cousine d’Hannibal ? La coupeuse de couilles masquée ? Non, c’est vrai, depuis quand je terrorise les mecs ? Depuis quand les gars ont-ils peur des filles ?

Il y a ceux qui ont déjà peur dans le virtuel : une fille qui a l’air d’une fille mais qui vanne et qui parle de foot, c’est perturbant. L’homme perd ses moyens… enfin il n’en avait guère pour déclarer forfait si tôt. Passons.
Parmi ceux qui ont réussi l’écrit, il y a ceux qui se plantent à l’oral. Normal, ils viennent passer un examen. Alors que moi, j’arrive tranquille et pas stressée. “ I ‘m not scared, baby, I don’t care ”. Pas que je m’en foute tant que ça, mais je ne mise pas tout sur un rendez-vous, avec un garçon dont souvent je ne connais pas la tête. Et quand je l’ai vu en photo, je ne suis même pas certaine de ne pas être déçue. Je ne suis pas assez naïve pour m’imaginer qu’une histoire d’amour époustouflante va tout de suite émerger d’un verre de Chardonnay en tête à tête. Ou plutôt en tête à dessous de verre puisque souvent l’être apeuré assis en face ne daigne même pas me regarder. Trop peur ! Boule d’angoisse dans la gorge, mains nerveuses, silences gênés, bafouillages divers. Et pendant ce temps, je m’emmerde, je cherche une explication à cette mutation, du jeune homme à l’aise derrière son écran en l’espèce d’autiste que j’ai en face de moi.
Je me suis plusieurs fois demandée si j’avais du persil entre les dents, une crotte de nez sur la joue ou des crocs aiguisés sortant de ma bouche, pour qu’on n'ose pas me regarder. Ou alors en coin, pour vérifier que mon tour de poitrine est bien en rapport avec la première impression. Flatteur, n’est-ce-pas… J’en ai déduit que je ne plaisais pas, mais là n’est pas la bonne raison, puisqu’ils me rappellent et veulent me revoir. J’en conclue qu’une fille qui a vraiment l’air d’une fille, parfois sophistiquée mais qui jure comme un bûcheron, qui se looke en bourgeoise ou en bimbo, qui parle de Fabrice Fiorese et de Louis-Ferdinand Céline, qui écoute Nirvana et Christina Aguilera, spécialiste du beurre blanc, gourmande de Puligny-Montrachet et qui boit la bière au goulot… ça fait super super peur. Elle ne rentre pas dans une case, un gentil stéréotype facile à comprendre. “ Toi, tu aimes le Canal St Martin, les Têtes raides et les meubles indiens… ”. Non, ce serait trop facile et la facilité conduit droit à l’ennui.
Ensuite, il y a ceux qui se décident à avoir peur après avoir visiter ma chambre. C’est tout de même bête. Parce que se laisser aller au désir, ne pas s’imposer les freins de la bienséance, ça veut forcément dire qu’on est une amazone du sexe, une fille qui fait peur aux honnêtes garçons (qui ne se sont pas débattus tant que ça). Il faut envisager le pire si le préservatif lâche, sa mort prochaine et ses mômes orphelins, parce qu’une fille comme ça est trop libre pour être honnête. Du coup, à déjeuner (précaution du Monsieur pour garantir son intégrité physique), la fois d’après, le malaise plane. Il aimerait bien reprendre ce contrôle qu’il estime lui avoir échappé, mais face à elle, il n’en mène pas si large. Trop forte pour lui apparemment (alors qu’elle aimerait avoir un mec qui lui en impose en face). L’expression du désir serait-elle incompatible avec la recherche d’accointances philosophiques avec le sexe opposé ? Tant pis pour eux, ils n’auront pas l’occasion de savoir que, moi, c’est l’amour qui m’inhibe.
Et puis il y a ceux qui ont Peur avec un grand P. Peur du vide de leur existence et tout autant peur de la remplir. Peur de leurs sentiments, préférant renoncer qu’essayer. Peur que le passé revienne toujours, échec, déception, regrets… Peur de se planter et d’abîmer le petit morceau de bonheur qui naît. Faisons le crever plutôt.
Et nous, on n’a pas peur peut être ? Nous, on a envie de revivre les mêmes galères, les nuits de larmes, le sac de voyage qu’on remplit en sanglotant ? Terrorisé qu’on est à l’intérieur. Mais plutôt que d’avoir peur tout seul toute sa vie, si on essayait d’avoir peur à deux ? Moi, ça ne me fait pas peur.

Ca n’est pas sale…

Hier soir, je suis restée branchée sur Planète qui proposait une thématique originale pour la soirée, avec deux documentaires : « Le clitoris », suivi de « L’orgasme féminin ». TRES intéressant et illustré. Qu’on les diffuse dans les vestiaire de club de sport, à la machine à café dans toutes les entreprises qui emploient des ingénieurs et des informaticiens, pendant la mi-temps au Parc des Princes, dans les bars-tabacs PMU, au Printemps Brummel… au ralenti si ça va trop vite. Et qu'on en parle dans FHM, plein.
Juste un moment pénible et esthétiquement contestable à la fin : une séance d’onanisme collectif de dames d’un âge certain. Un peu comme une réunion tupperware, mais à poil, à 4 pattes et en train de se vibromasser. Instructif, sûrement, mais pas engageant. Quoique prometteur pour un avenir lointain. La vieillesse ne serait donc pas si terrible ?

mardi 19 octobre 2004

Rien à me mettre

Constat d’horreur. Je passe ma vie à acheter des fringues et malgré tout, je n’ai rien à me mettre, c’est officiel. Une plombe ce matin à fouiller frénétiquement mon placard pour constater le drame. Une bonne quinzaine de mes pantalons et jupes d’hiver en taille 38 vont rejoindre l’armoire normande déjà full de cette personne, pourtant fort mince, mais au fessier rebondi. Tous les fringues achetés avant novembre 2003 : trop grands. Adios.
Certes, la recrudescence de soirées « boudin-purée » (et vodka) pourrait faire son œuvre et ma ligne quasi sylphide pourrait en souffrir. Non, car mon entraînement sportif intensif me permet de m’envoyer du calendos high fat et du pâté au gras tous les soirs. D’ailleurs je le fais.
Une seule solution à mon problème: investir. Et ça me coûte, enfin ça va me coûter grave. Hmeuh, Redoute, voir des produits de marque (nooon ? ? ? c’est dingue ! ! !) dans divers stocks et magasins d’usine (ah oui, pas au prix fort !). Le festival de la fripe 2004 est ouvert.

La phrase de la semaine
aux sources de ce blog

« Il avait une sale coiffure Derrida… »
Je vous laisse deviner de qui ça vient.