Crime contre l'humanité en survet'
No pasaran dans l'Aube !
Où s'arrêtera la menace terroriste ? Je suis bouleversée par la découverte d'un engin explosif (dans un Tupperware, suivez mon regard…) dans mon magnifique département d'origine, sur cette ligne ferroviaire que j'emprunte dès ce week-end pour rendre visite à ma mère (qui m'appelait jusque là tous les 2 jours, terrorisée par mes déplacements professionnels " avec tout ce qui se passe en ce moment ", l'aurait mieux fait de se taire, la menace, c'est dans l'Aube…)
Pourquoi frapper l'Aube ? Pourquoi frapper Troyes ? Qui visait-on ? En tant que spécialiste-géopolitologue de la Champagne du Sud, je m'interroge…
Viser le Paris-Bâle, cet engin technologique de pointe qui utilise une solide énergie diesel plutôt que de céder aux sirènes de l'électrification… La bombe elle-même utilisait du diesel… Faut-il y voir un symbole ? Je pense que oui… Car le Paris-Bâle dérange, et pas seulement les riverains enfumés de la Porte de la Chapelle, où les automoteurs déversent des colonnes hautement polluantes, alors que de toute façon, les enfants de ces braves travailleurs immigrés bouffent déjà de la peinture au plomb…Le Paris-Bâle gène, enfin, quand les locos n'ont pas gelé…
Ce qui dérange avant tout, c'est, comme en Espagne, la réussite économique éclatante de ce département, ainsi qu'une foi indéfectible dans les vraies valeurs militaires : l'Aube a fourni bon nombre des victimes de l'Adjudant Chanal, jeunes appelés portés déserteurs, parce qu'avec une institution aussi respectable, aucune autre possibilité n'était envisageable… L'Aube, un département coincé entre la Marne (Mourmelon, Pierre Chanal) et l'Yonne (Auxerre, Emile Louis). L'Aube : la force de survivre…
Cette réussite économique éclatante, qu'est-ce qu'en est-il ?
- une dynamique production agricole sucrio-betteravière… qui vient alimenter les paquets de sucres en morceaux rose girly… improbable quand on connaît les producteurs de betteraves, pas girly de tout…
- une reconversion économique brillamment conduite, d'une industrie textile déclinante (partie se décliner en Tunisie), vers ces indispensables services que sont les centrales d'appels et les centres de jeux concours ( la question Télé Z à la fin de l'épisode d'"Urgences" qui demande le prénom de John Carter… traitée dans l'Aube, Madame !)
- une source d'énergie pour la région parisienne : une centrale nucléaire à moins de 80 km de la capitale, dans des conditions de sécurité TOTALEMENT maîtrisées !
- un potentiel touristique de haut niveau, avec les lacs de la Forêt d'Orient et leurs campings renommés dans toute la Belgique Orientale…
- une vraie réussite commerciale avec les très réputés magasins d'usines, où on trouve des articles dont le prix d'origine, beaucoup trop élevé, bénéficie d'un rabais allant jusqu'à 50 %. Au final, ces articles indispensables (chaussures à talons de 12cm, pyjama d'extérieur, maillot de bain à col roulé…) s'avèrent seulement à peine trop chers pour des trucs d'il y a 2 saisons…
Un modèle… pour la Haute-Marne. Mais, je m'égare car, on avait dit pas de blague sur la Haute-Marne… Si ça se trouve, cette bombe, c'est un coup des autonomistes Chaumontais qui veulent quitter la Champagne-Ardenne au profit d'une collectivité autonome du Plateau de Langres (mais si, le point toujours bleu sur les cartes Météo France… l'endroit, où qu'il fait 2 degrés le matin du 15 août…). A moins que ce fût un coup d'activistes sécessionnistes de Culmont-Chalindrey…
L'Aube est certes jalousée, mais pourquoi s'en prendre à sa (seule et unique) voie de chemin de fer ? Voulait-on toucher ses braves pendulaires qui se tapent 4 heures de transport par jour pour aller gagner leur croûte à Paris ? Voulait-on nous couper du monde, vers lequel nous sommes tournés (en l'occurrence, Mongueux, Fontette et Celles-sur-Ource, là où on se ravitaille en bon petit Champagne pas cher et pas prétentieux).La bombe a été découverte à 12h30, alors que précisément, il n'y en a jamais de ces putains de train pour rentrer à Troyes entre midi et deux, j'en sais quelque chose ? ? ?
J'envisage le pire. Et si les terroristes avaient voulu toucher le cœur vibrant de notre département, lieu où se croisent les forces vives et laborieuses, le Carrouf… Pas le Carrouf (ex-Continent) de la ZUP de la Chapelle Saint-Luc, où on a entassé des immigrés pour les faire travailler dans nos usines… Juste avant d'envoyer nos usines dans leur pays d'origine…
Non, je parle de cette panacée universelle, de ce centre de notre civilisation qu'est le Carrouf Saint-André, avec sa galerie commerciale flamboyante : la Banque Populaire de Champagne, le coiffeur mixte en mezzanine, la boutique photo devant laquelle j'ai passé l'intégralité de mes mercredis et samedis d'ado, juste pour dragouiller les vendeurs…
J'imagine le carnage qu'aurait pu provoquer une attaque terroriste un samedi vers 15h… Des dizaines d'aubois engraissés à la patate, gisant dans leurs survet' ensanglantés…(le port obligatoire du survet' pour aller à Carrouf' est une résurgence de l'époque où les Aubois les fabriquaient eux-même… par bonheur, le survet' est universel : il va aussi mal aux gros qu'aux maigres et se marrie sans difficulté à la kippa ou au hidjab). Une vraie hécatombe de conducteurs moustachus de 406 blanche, ceux là même qui sortent du parking de Carrouf, pour aller chez Darty (en face), parce que la voiture, c'est fait pour ça. Un vrai massacre de goitreuses (pardon, je vérifie ma tyroïde en tapant) contaminées par le nuage de Tchernobyl, qui certes s'était arrêté à nos frontières, sauf un petit bout irrésistiblement attiré par chez nous à cause du microclimat… Quelle atteinte à notre civilisation, que s'en prendre aux forces vives en pleine action de ravitaillement (Ricard, disques de Lorie, nouveaux survet') ! Un acte lâche, un crime contre l'humanité et surtout contre le Adidas taille 48…
Je n'ose même pas y penser…
jeudi 25 mars 2004
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