En colère
L’histoire se déroule dans la banlieue d’une ville de province. Un mardi, à l’heure du déjeuner. Une dame est alertée par des bruits provenant des immeubles situés juste derrière chez elle. Des cris émanent d’un appartement, une dispute entre un couple, une de plus dans cette famille. Très vite, les insultes fusent et vraisemblablement les coups. Régulièrement, l’homme tape sur la femme, mais cette fois, il semble très violent : « salope », « putain » et toutes les menaces physiques qui vont avec. En période de vacances, les deux petites filles du couple sont présentes et assistent à la scène.
Le dame révoltée et inquiète attrape son téléphone et compose le 17. Police secours. Elle demande une intervention d'urgence. Là, on lui répond que « le cas » relève du commissariat du quartier. Elle n’a pas le numéro, on la renvoie sur la mairie de la commune qui saura l’orienter. Appel à la mairie. Mais à 12h30, personne ne répond. Après 10 minutes de répondeur, la dame raccroche, furieuse. De toute façon, les cris ont cessé pour ne plus laisser entendre que des larmes.
Voilà. En 2006, en France, il y a encore des endroits où la Police refuse d’intervenir dans un cas de violence conjugale. Il y a encore des flics pour ne pas juger utile de se déplacer quand une femme est frappée, qui plus est devant ses enfants.
La dame, c’est ma mère, et si ce sujet la touche c’est qu’une de ses amies a, elle aussi, été victime d'un compagnon violent. Les campagnes de com sur le sujet, elle les a vues. La bonne conscience que se donne la société : en parlant d'un problème, on considère qu'il est en partie réglé. Alors, même elle qui a tendance à trop croire ce qu’on lui dit sur TF1, elle se demande ce qu’il fout Sarko, à part le beau à la télé pour claironner que Cécilia est rentrée.
mercredi 19 juillet 2006
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