Retour sur week-ends
Chers amis,
Voilà fort longtemps que je n'ai pas donné de mes nouvelles sur ce Blog. Mais pendant que le fascisme frappait à notre porte, je suis partie en week-end (du 1er mai) en Bourgogne pour assister au baptême d'un petit enfant, charmant quoiqu'un peu destructeur.
Et la Bourgogne, c'est beau : on y boit du bon vin, on y mange des bonnes choses, on y voit de bien beau paysage et on y vote FN. Pourquoi ? Mystère. Pas de délinquant à l'horizon, pas plus d'un Portugais par village (et encore, il est maçon et il en faut), pas de vraie misère rurale grâce à l'économie viticole, certes en léger recul, mais faudrait pas pousser mémère dans les orties…
En Sud Bourgogne, on peut même pousser jusque dans le Beaujolais et ses adorables petits villages aux maisons de pierre : Pouilly, Solutré… Et, comme Mitterrand, je suis montée en haut de la roche (c'est pas de l'alpinisme non plus, on dirait plutôt la butte Montmartre) sauf que dernière moi, personne de portait un infâme pull jaune poussin (remember Jack Lang dans les 80's).
Voilà un bien beau week-end à la cambrousse (je dors avec mes bouchons d'oreilles car ce silence m'angoisse) pendant que mes camarades manifestaient contre le fascisme, bravant tous les périls. Le premier, et certain n'y ont pas échappé, était de rencontrer notre big boss, qui, malgré son mètre 45 et la présence massive de 800 000 personnes, arrive à détecter ses employés perdus dans la foule. Terrifiant.
Et quand je suis revenue au bureau, j'ai trouvé du travail qui m'attendait. Non ? Si ! C'est pas la mine non plus et en trois jours ce sera plié. Mais je suis tout de même moins dispo pour commenter la conjoncture politique ou les fautes de Français d'Angela du Loft (quand elle n'en fait pas, elle est très classe : "j'me l'nickrais bien" dit elle à propos de David ; charmant). D'ailleurs, je n'ai même plus le temps de regarder, c'est dire si je suis occupée.
Malgré tout, ce dernier week-end fut passionnant, grâce à mes crevettes à l'ail (Hummmmmmmmmm!) et à une bonne finale du championnat de France. Ben quoi, j'aime le foot. C'est pas honteux. J'ai toujours aimé ça car je n'ai pas eu l'éducation réactionnaire que subissent de nombreuses petites filles et qui consiste à leur inculquer que le foot, c'est pour les garçons, et la danse et les poupées Barbie pour les filles. Toute attirance contraire serait interprétée comme un début de déviance sexuelle. Voilà pourquoi, Femme de France, tu ne connaîtras jamais rien de la règle du hors-jeu et voilà pourquoi devant un but refusé quand tu crieras "ouais", ton bourrin de mec gueulera "mais non, t'y connais rien, y'a hors-jeu". Mais je vous en parlerais plus longuement une autre fois.
Et hier dimanche, j'suis allé coller mon bulletin dans l'urne dignement (moi, cf. endive pouffant dans l'isoloir au lieu de se concentrer sur la nature du bulletin à glisser dans l'enveloppe). Vers 19 h, en allumant la télé, les mines n'étaient pas les mêmes que 2 semaines auparavant. Le 21 avril, à 19h15, j'ai zappé sur la 2 (Roswell à perruque blême et au bord de la manger, sa perruque) puis sur la 3 (Gilles Leclerc vert avec un début de paralysie faciale et la ptite Lucet les yeux rouges et exorbités comme un lapin sur la file de gauche de l'autoroute). Deux solutions : soit ils ont TOUS bouffé des sardines pas fraîches à la cantine de France Télévision, soit il y a un problème. Zap sur la Une : aïe ! La Chazal, que l'on ne peut soupçonner de sympathie gauchiste et qui ne mange sans doute pas de sardines, n'en mène pas large non plus (PPDA n'est pas fiable : il est perpétuellement au bord de la dépression). Donc, thèse du problème crédible dès 19h30 et confirmée bien avant 20h.
Alors que le 5 mai au soir, Olivier Mazerolles avait bouffé un cintre pour se taper une banane pareille. On n'a même pas eu l'occasion de se faire du souci tellement la joie était lisible dès le début de la soirée. Sauf pour le malheureux Michael Darmon, envoyé spécial de France 2 chez Le Pen, pour la campagne, mais aussi depuis des années. Ce journaliste rentre dans la catégorie "pour mieux lutter contre l'ennemi, apprend à bien le connaître". Et dans son cas, "fait du camping à Saint-Cloud, comme ça tu sauras exactement à quel moment il te fera monter dans un train roulant au loin vers l'Est". Du coup, il a bien du courage, mais il ne se marre pas tous les jours à baigner dans ce concentré d'antisémitisme. Mais de ça aussi, je vous en reparlerais. En attendant, je piaffe de savoir si Michèle Alliot-Marie sera ministre déléguée à l'Artisanat et aux PME ou secrétaire d'État aux Anciens Combattants. Palpitant…