Mon avis surtout

Pour lutter contre l'ennui au bureau, c'était le Blog ou les parties de Démineur. Alors j'ai choisi le Blog... Mon avis surtout est un rendez-vous régulier avec mes pensées plus ou moins profondes sur l'état du monde et la coiffure.
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vendredi, avril 12, 2002


Brèves de Loft

De la dictature dans le loft

On avait bien compris que 2 de nos chers lofteurs montraient un profil d'insupportable péteux, pédants, grandes gueules et agressifs. Une fois mêlés aux autres, jeunes gens peu éveillés et dépourvus de toute psychologie, nos 2 casses-bonbons ont pris le pouvoir.
C'est plus le loft, c'est la tyrannie. La psychopathe de la Côte d'Azur et le narcissique ont chacun pris la tête de leur chambrée. Il faut dire que du côté des autres, on se demande si les poules sont toutes dans le jardin…
Prise de parole intempestive, organisation de jeux humiliant, commande des courses, organisation de délations et de procès publics à l'encontre de leurs petits camarades : ils ne nous épargnent rien.
Lui est insupportable, il parle aux autres avec une condescendance insoutenable (je vais t'expliquer la vie mon petit, tu verras quand tu auras vécu comme moi) et se permet des réflexions étonnantes sur la vivacité d'esprit ou l'apparence physique de ses colocataires. Il est superbement con.
Elle impose sa conversation et s'approprie les mecs. Elle organise plus ou moins consciemment l'éjection de la grande métisse qui menace d'occuper plus d'espace qu'elle. C'est un tyran domestique.
Ils se sont donc parfaitement trouvés et concourent dans le domaine de la vulgarité. Le problème c'est qu'il a décrété qu'elle était son super copain alors qu'elle meurt d'envie de lui sauter dessus. Moralité : si les autres veulent survivre, qu'ils les éjectent rapidement !

Le poisson mort

La blonde nymphomane du premier jour s'est révélée, une fois dans le loft, est aussi vive qu'une rascasse péchée il y a 8 jours… Probablement que son développement intellectuelle ne lui permet pas de comprendre en temps réel ce que disent les autres. Partant de cet a priori, combien de temps lui faudra t'il pour comprendre que le grand couillon du sud meurt d'envie de la tripoter dans le canapé-lit ? Vu son temps de réaction, c'est pas gagné qu'ils passent à l'acte avant 8 semaines…

Humilions les minorités…

L'an dernier, d'aucuns avaient déploré l'éjection prématurée des maghrébins du loft. Ce à quoi SOS Racisme (penser à fonder SOS Rascasse pour la blonde) avait très justement répondu "ils sont pas seulement arabes, ils sont insupportables", précisant même que beaucoup de jeunes beurs avaient voté contre eux. Les deux suivants à être virer ayant été le présumé homo et la jeune métisse, on avait tiqué mais pas hurlé au scandale. Simple hasard, car lui aussi était insupportablement bête et elle, chiante comme un dimanche d'hiver devant Michel Drucker.
Cette année, la prod du loft a clairement choisi d'humilier les minorités. L'arabe est saoulant comme un petit cousin de 8 ans à un mariage. Vous savez, celui qui veut monter sur la table pour raconter des histoires de Toto. La métisse est vulgaire, méchante et prête à tout. Elle rejoue (mal) Loana au risque d'énerver le public. Le grand black est bêbête, tendance "j'aime tout le monde". Malgré sa supposée intelligence (il fait des études, ce qui n'a jamais été une preuve d'intelligence), il est incapable de suivre une conversation (certes le niveau n'est pas motivant) ou d'avoir une opinion. L'homo refoulé est tellement à côté de la plaque qu'on se demande ce qu'il fout là. Le seul sport pratiqué jusqu'à présent est de se moquer de ses fringues (certes pas fun). Reste la semi-marocaine, mieux connue sous le nom de "poisson mort"… Peu de chance de s'en sortir pour les minorités donc.


Y'a de la stratégie sous la perruque…

Cheveux longs et idées courtes (mais short aussi) pour la grande métisse que certains prennent pour un trav. Je ne le crois pas pour ma part. Cette petite-là en veut c'est certain, mais sa stratégie de victoire me laisse perplexe. Se faire détester des autres candidats alors qu'ils procèdent aux fameuses nominations… Là je ne sais pas. Certes, elle bosse son approche du public en rejouant Loana, quitte à rester au lit en plein après-midi et à s'asseoir songeusement dans la baignoire pendant que les autres s'amusent dehors. Loana, elle, avait su se faire des amis (en détestant Laure et en étant pas farouche avec Jean-Ed) et attendrir les mômes qui votent sur M6 en tétant son bib en toute nonchalance. Comme quoi n'est pas Loana qui veut !

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Trash mais "trienquileeeuuuuhhhhh" (ils vont halluciner au CSA !)

Voici le décor du Loft 2 planté, les personnages parfaitement campés et la grande foire au trash peut commencer. À partir de maintenant, tout est écrit et préparé d'avance : copulation, mutilation, crises de larmes... Même le problème des enfants cachés, inévitable quand on tombe dans une clientèle aussi distinguée, a d'ores et déjà été abordé. Reste que le scandale est prévisible, tant les filles semblent s'être déjà essayées au 7ème art dans des productions pour adultes.

Parlons donc du casting, fabuleusement trash. Ceux de l'an dernier étaient des premiers communiants comparés à ceux-là. Kenza, c'était Joséphine de Beauharnais à côté de ce ramassis de chaudasses. Steevy, c'était un type simple et équilibré et Laure, la super copine que l'on rêve tous d'avoir.

INCROYABLE ! Pour ma part, je crois que le casting des filles est trop "chargé" et que ca va dégénérer très vite. Les Marie-couche-toi-là sont au rendez-vous, plus ou moins prêtes à tout pour se montrer à la télé (y compris porter des shorts et décolletés plongeant au risque de chopper une pneumonie infectieuse dès le premier jour). Sans compter la présence d'une psychopathe dont le recrutement est un douloureux révélateur les intentions de la production. Cette fille-là n'est pas sortable, c'est évident. Dans deux jours, elle aura arraché un œil à quelqu'un. Le côté "je travaille en bouâteu sur la caoteu et j'aimeu pas qu'on m'emmerdeu" dresse un parfait portrait du personnage, une fille raffinée et douce qu'on a envie de mieux connaître afin de lire avec elle des poèmes de Byron au bord d'une rivière en Toscane un soir d'été.

On savait qu'existait pareil nymphomane que la blonde à grosse bouche, qui s'est fait traité de pute par Castaldi d'entrée. Mais il fallait la trouver tout de même, et avec ça, dotée d'une mère parfaitement demeurée qui s'associe de fait à l'exubérante libido de sa progéniture en supportant le récit de ses meilleurs moments. Pour ma part, je dois avouer que je n'y ai pas cru. Voyant le film de présentation de cette personne, qu'on ne peut plus décemment qualifier de "jeune fille", j'ai pensé à un canular de la production. C'était trop énorme ! Dire qu'elle en veut est un euphémisme. Toutes les blagues sur les blondes et leur absence conjointe de cervelle et de culotte pourront être faites, surtout par le gros bourrin d'Aquitaine. Reste ce dernier et la petite danseuse de flamenco qui, ruraux profond dotés d'un seul terme dans leur vocabulaire, le désormais culte "trienquileeeuuuuhhhhh", font sociologiquement s'opposer de plein fouet aux urbano-trou-du-cul de Paris et la Côte d'Azur. Leur couple est tellement évident puisqu'ils partagent le même langage et vraissemblablement la même culture "trienquileeeuuuuhhhhh" (c'est un art de vivre) que l'on se demande s'il est souhaitable car sans surprise. D'autant que tout "trienquileeeuuuuhhhhh" qu'il est, notre lourdeau ne restera pas insensible aux charmes des autres morues.

Mais ce qui est très étonnant dans ce casting, c'est son côté social, voir réaliste, qui nous rappelle le meilleur des chansons larmoyantes du début du XXème siècle : "l'avait pas d'papa, l'avait pas d'maman, s'tait une fille de misèreeeeeeuuuuuuu". Moi je dis, c'est pas parce que l'on est de la DDASS que l'on est autorisé à montrer son cul déguisé en Tina Turner, c'est pas parce que "Maman est parti avec un monsieur" qu'il faut se lancer dans l'élevage de petits mammifères rongeurs vecteurs de maladies à bacilles contagieux, c'est pas parce que "Papa n'a jamais revu Maman" que l'on est condamné à faire de l'humanitaire et à se farcir l'existence douloureuse des autres cas sociaux.

Notons aussi un binôme "problèmes sexuels" constitué du grand astiqueur ornemental qui lit du Oscar Wilde (c'est pas tout much ça !) et du gentil nain de banlieue qui a déjà confié ses infortunes sexuelles. Ce club des "bande mou" risque fort d'avoir des problèmes avec le gros JeanJean de Chalosse ("alors les copings, on est pédé "trienquileeeuuuuhhhhh") et l'insupportable narcissique, qui, vu l'incapacité présumée des autres, risque de devoir toutes les rendre heureuses à lui tout seul. Les autres donc : le travailleur social que l'on souhaite vacciné contre toutes les maladies portées par les rongeurs, l'impuissant déclaré promis aux confidences des copines qu'il ne pourra pas sauter, le couillon-du-sud paresseux et pu-la-bière et le grand moche à lingettes en quête de la découverte de son corps (à moins qu'il ne découvre celui du narcissique).

Voilà l'étendu des dégâts. On a fait le tour, à moins que l'on apprenne que les poules sont d'ex SDF punks, bisexuelles et entraîneuses en bar de nuit.

Que vont dire les gens qui etaient choqués l'année dernière ? La vraie question est "est-ce qu'ils iront au bout ?". On peut en effet redouter le pire car on ne joue pas avec des allumettes sans risquer l'incendie. Et là, les 10 allumettes sont surchauffées. Copulation collective ? Assassinat en réunion ? Humiliation et torture sur minorité sexuelle non assumée ? Les observateurs qui évoquaient la trash TV il y a un an vont devoir sortir les superlatifs.

Pour finir, songeons à Benjamin Castaldi qui assurait encore il y a quelques jours sa volonté de maintenir Loft Story dans le cadre des programmes familiaux. Et bien je ne connais pas beaucoup de familles où l'on mange de ce pain-là. Ce garçon se trouve être le petit-fils d'un homme que j'admirais beaucoup, tant par son talent d'interprète que par son engagement politique. Le grand Yves aurait-il assumé la paternité de la fille de Signoret s'il avait su que le rejeton de celle-ci serait le grand maître de cette exposition de femmes à barbes et de monstres à deux têtes ?

En parlant de femmes à barbes et monstres à deux têtes, c'est exactement ce qu'ont l'impression de montrer PPDA et le petit péteux qui l'accompagne sur la Une dans leur séquence électorale.; En recevant successivement Olivier Besancenot (jeune et rouge) et Christiane Taubira (femme et noire), on voit bien ils ont l'air de se demander s'ils font du cirque ou une émission politique. Il faut dire qu'ils n'ont jamais vu autant de gens de gauche en si peu de temps sur TF1.

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mercredi, avril 10, 2002

J'aime pas les plantes

Tout le monde l'aura compris, j'aime les animaux. Globalement. Les bestioles un peu dégueus je dis pas. Quand je n'aime pas une bête, je n'ai pas envie de la rencontrer, mais je ne lui veux pas de mal pour autant. À l'exception tout de même des crocodiles, animal immonde et méchant que je n'aime pas du tout. Le crocodile est cruel et répugnant, la mère bouffe ses petits à l'occasion. Je n'aime pas les chevaux non plus, pour d'autres raisons, esthétiques principalement, et puis je n'ai pas dû rencontrer le cheval de mes rêves (je ne parle pas pour toi mon Chéri). Et pourtant, ca n'énerve que des nains bariolés leur grimpent sur le dos l'après-midi pour amuser des mémères à chapeau ou des vieux poivrots à Gitane maïs. Qu'on leur foute la paix.

Par contre, concernant la flore, je suis moins unanime. Si j'aime les fleurs (couleur, odeur, subtilité, fragilité), si j'aime les arbres (symboles de vie, oxygénation), je n'aime pas les plantes. Entendons nous, je parle des plantes vertes d'appartements. Les vulgaires trucs en pot, soit disant décoratifs. Ca ne ressemble à rien une plante verte. Ca n'est pas la nature. C'est vivant mais on dirait du plastique, du toc. C'est vert criard dans un intérieur joliment décoré. Faut l'arroser ou pas, on ne sait jamais.

Comme j'ai pas de bol, mon colocataire de bureau m'en a collé une. Oh, ça n'est pas la plus moche, ni la plus encombrante des plantes vertes. Mais tout de même, c'est pas beau. J'aime pas cette plante. Il l'arrose sans arrêt, il pulvérise sur ses feufeuilles, il lui a acheté un énorme popot pour qu'elle pousse bienbien. Comprend pas. Ca me dépasse.

Enfin, comme il part en formation puis en congé, pendant le mois qui vient, il ne sera pas là pour chouchouter sa protégée. Ca serait trop bête qu'il lui arrive quelque chose…

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Animaux morts ou mal en point, 2

Suite à mon article d'hier, je précise que personne n'a encore inventé la canne blanche pour chat. Les amateurs d'animaux morts se réjouiront sur le blog http://mesaventures.blogspot.com/ avec une histoire de fruit de mer au bout du rouleau que l'on pourrait intitulé "Quand Lulu devint Sashimi".

La synthèse de cette thématique "faune et trépanation" est faite par notre camarade PaCa sur http://paca.blogspot.com/ grâce à une très belle évocation du répertoire de la chanteuse québécoise Lynda Lemay.

Actuellement en studio, l'iinoubliable interprête de "J'ai battu ma fille", "Les filles seules", "Mon cancer me ronge les os", "Mon enfant mongolien agonise dans d'atroces souffrances" ou "Ma mère a crevé seule comme une chienne dans sa cave", devrait faire la part belle dans son prochain album aux paraplégiques malnutris, aux orphelins épileptiques, à l'alcoolisme des unijambistes victimes de viols en réunion et au boulversant thème de l'euthanasie des cockers paralysés de l'arrière train abandonnés sur l'autoroute par des femmes battues et droguées mères de jeunes myopathes en échec scolaire.


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mardi, avril 09, 2002


La vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie

Il y a des périodes où l'on doute profondément de la bonté des êtres, et en ce moment, je ne vous fais pas un dessin. Chaque jour, nous devons affronter, de plus ou moins près, les plus basses tendances de l'humain : l'intolérance, la haine, la violence, la volonté de détruire tout ce qui dérange et au bout, la mort. Dans des périodes où il n'y a pas grand-chose pour se réconforter, on se réjouit d'un rien.

Mon rien, je l'ai rencontré samedi, dans un appartement du seizième arrondissement de Paris. Une belle entrée, un grand séjour, un salon pour la télé, une cuisine parfumée et un long couloir avec des chambres. On y trouve les maîtres de maison affairés en cuisine, et plus bas, au niveau du sol, deux charmantes minettes de type européen. L'une d'entre elles est petite, toute frêle, toute noire avec le bout du museau, le plastron et le bout des pattes blancs. La Chatoune, âgée, maigrichonne, le dos saillant, ne prête pas attention aux visiteurs. Elle est aveugle, et n'entend plus guère.

Pourtant, elle ne reste pas immobile comme une vieille bête handicapée. Elle arpente les pièces de long en large, heurtant de plein fouet les meubles, les murs et les êtres sur son passage. Son chemin ne l'emmène nulle part. Elle se cogne, se retourne, fait demi-tour et se recogne. C'est une vraie misère de la voir foncer dans tous les obstacles dressés sur son passage. On voudrait la prévenir, lui faire cesser son incessant chemin de croix.

Perdue dans cet endroit qui fut si familier, elle pleure. Son cri, semblable à celui d'un enfant martyrisé vous arrache le cœur. Ceux de la maison n'y font plus attention. Poussina crie, seule dans son obscurité et sa souffrance. On ne peut s'empêcher de penser qu'elle supplie pour que ça s'arrête. Comprend-elle sa déchéance, dans sa petite tête sans conscience ou se demande t'elle quel est le con qui a éteint définitivement la lumière ? Moi, dans la pièce d'à côté, j'étais pas fière. Mon petit cœur était tout meurtri de la détresse de la Chatoune. Je lui ai souhaité une fin plus douce.

Quand elle s'arrête et se repose, on ose à peine la flatter. Elle ne vous voit pas venir et ne semble pas entendre vos pas. Quand une main se pose sur elle, elle a comme un petit sursaut qui lui arrondit légèrement le dos.

C'est là que le miracle se produit. La main se glisse sous son menton et gratte tendrement. Alors, tout doucement, presque imperceptiblement, une vibration se fait sentir et un léger son survient. Poussina ronronne. Elle se frotte tout doucement et en demande encore. La pauvre vieille trouve encore dans la vie un moment de bonheur. Sa petite langue vous lèche. Elle vous en remercie.

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