Mon avis surtout

Pour lutter contre l'ennui au bureau, c'était le Blog ou les parties de Démineur. Alors j'ai choisi le Blog... Mon avis surtout est un rendez-vous régulier avec mes pensées plus ou moins profondes sur l'état du monde et la coiffure.
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mercredi, avril 12, 2006

Rome à 170 km/h
Attention, post bourré de clichés

Oui, c’est vrai, j’en mets du temps à vous conter les exploits romains de Madame ma mère et moi-même. C’est qu’il me faut un peu de temps pour digérer l’évènement, contrairement aux orchiette aux moules qui sont passées comme papa dans maman (c’est une image, parce que ça fait bien longtemps que mon papa ne passe plus dans ma maman mais dans une autre dame, gentille, avec qui je pars bientôt en vacances).

L’Italie a été plus italienne encore que toutes les images faciles que j’en avais gardées. Je pensais que l’Italie libérale à la Berlusconi avait changé les Italiens, mais en fait pas tant que ça. Les clichés sont vivaces : c’est le bordel ! A Rome, je me suis sentie comme un suisse alémanique doit se sentir à Lyon. C’est exotique, chaleureux, rigolo, mais quand même ça fait un peu chier cette désorganisation. Paradoxalement, et comme j’aime énormément l’Italie, les Méditerranéens, et que je suis prête à en payer le prix, ça me rassure un peu sur la capacité de résistance des spécificités régionales à la mondialisation. On lutte, chacun comme on peut, pour rester qui on est, intrasèquement.

Donc :
Ce n’est pas demain la veille qu’on obligera le tourisme à monter dans le premier taxi dans la file à l’aéroport. Non, il devra en découdre avec une horde d’artisans braillards qui vantent leur véhicule, plus ou moins customisé, comme un tapis au Grand Bazar.
Ce n’est pas demain la veille que l’ATAC (RATP du cru) mettra des plans de ligne dans les bus romains, après tout la visite n’est-elle pas plus agréable sans savoir où on va…
Ce n’est pas demain la veille qu’on affichera tous les vols en partance au terminal principal de Fiumicino, sinon les étrangers n’auraient pas la joie de se renseigner auprès de l’hôtesse unilingue (italien).
Ce n’est pas demain la veille qu’on permettra aux voyageurs pressés d’acheter un DELICIEUX sandwich « mega-mortadella » (rien que le nom, je bave) en moins de 20 minutes, histoire de ne pas louper son vol.
Ce n’est pas demain la veille qu’on arrêtera les cris, les klaxons, le bordel à tout heure, y compris sous les fenêtres des autres et dans les couloirs d’hôtel.

Non, c’est n’est pas demain la veille que ce ne sera plus l’Italie ici. Et c’est tant mieux. Sinon, on passerait des week-ends à Zurich et on se ferait chier comme des rats morts (alémaniques).

Voilà pour le cadrage.

Le week-end, en résumé

Arrivée
Récupération des bagages à Fiumicino : 50 minutes (contre 20 minutes sur tout autre vol européen)
Transfert vers l’hôtel à 170 km/h sur un périf limité à 80 : 10 mn (contre 20mn indiquées sur la brochure, c’est à dire à une vitesse où le véhicule ne chasse pas dans les virages et où ma mère ne hurle pas sur le conducteur fou qui rétorque qu’on n’est pas à Paris ici…)
Bilan : total 60 minutes, normal, mais mal réparti. Somme toute, pour une arrivée à Rome, le taxi à tombeau ouvert est une bonne promotion du catholicisme et de la visite à Saint-Pierre.

Visite
Kilométrage / temps de marche : 10 heures de marche pour un tour complet du centre ville, avec risque d’amputation en fin de soirée. La sexagénaire était tout de même ravie, elle n’a même gueulé sur le moment, c’est dire si je l’ai eu par surprise.
Bus / Métro : en mode random, impro totale pour cause d’information inexistante. Même les Italiens non romains sont paumés. Conduite hasardeuse des véhicules par les locaux. Mais pour le tour du Colisée by night, ça valait bien de se perdre un peu.

Sites
Vatican / Saint Pierre : que l’extérieur malheureusement. A cause que c’était l’anniversaire du cassage de la pipe à Jean-Polski. Et franchement, c’est pas mon genre d’y avoir pensé. Hordes de vieux Polonais avec des drapeaux Solidarnosc dans les rues. Globalement, et il faut quand même le rappeler, quartier à éviter si on est allergique à la soutane.
Eglises : beaucoup, pas aussi belles qu’à Venise.
Colisée : grand, beau, mal expliqué. Devait être plus rigolo avec les lions dedans.
Fontaine de Trévi : parfait à l’heure pile des 60 ans, pour jeter une pièce et faire un voeux en versant une larme.
Place d’Espagne : je veux la même dans le XVème.
Via del corso : pareil
Rues, places, fontaines, Trastevere by night, ville : beau, doux, ensoleillé… pollué. Le charme inégalable de l’Italie. Faudrait quand même demander à Delanoë qu’il nous invente ça, de grandes places piétonnes bordées de commerces et de restos avec une fontaine au milieu (et pas un parking).

Alimentation
Gelati : café, pistache, cassate, crema… Pourquoi qu’on a pas ça ici ?
Pizza : mozzarella, prosciutto, funghi… Idem
Pasta : pomodori, vongole, ragù… idem
Antipasti : salumi, involtini, rucola… idem
En je ne parle même pas du Valpolicella…Putain, ce qu’on bouffe bien dans ce pays, c’est quand même dingue qu’en France tout devienne dégueu, et qu’en dehors des l’épiceries fines, on ne parvienne pas à garder une production agro-alimentaire de qualité sur des produits traditionnels bien de chez nous. On a des leçons à prendre.

Sexagénaire invitée
Au départ de Paris : se croyant parisienne pour le week-end, vient visiter mon bureau et saoule mes collègues avec de sombres histoires de traitement des rosiers à la bouillie bordelaise, que je sais même pas comment c’est possible de tenir 15 minutes de conversation (monologue...) là dessus. Dans le taxi, malgré une conspiration orchestrée avec le chauffeur, a tout de même du mal à croire qu’on est gare de Lyon en arrivant devant le Terminal 2 de CDG. Devant le guichet Air France, elle est rouge et tremblotante.
Consommation d’alcool : commande des bières en arrivant à l’hôtel. Le lendemain : elle tape dans le minibar dès potron-minet (Carlsberg), elle découvre Moretti (pur Malt) avant midi. Au final, trop trop de houblon…
Larmes versées : à mon bureau en parlant du temps qui passe, devant la Fontaine de Trévi en jetant la pièce à l’heure pile de ses 60 balais, en soufflant sa bougies dans sa gelati, en embrassant sa fille dans le train du retour pour l’Aube le dimanche soir. Raisonnable.

Blogueuse favorite de vous
Heureuse de ce week-end (sauf les orteils)! Viva Italia !

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