Mon week-end avec TontonL’actu étant ce qu’elle est, on bouffe du Tonton jusqu’à l’overdose. Depuis vendredi, le téléspectateur assidu peut enchaîner à loisir les docus sur Mitterrand. Tous les visages de Mitterrand. Mitterrand pendant la guerre, Mitterrand sous la IVème, Mitterrand à Epinay, Mitterrand et l’union de la gauche, Mitterrand en 81, Mitterrand et la Mitterrandie, les 2 familles de Mitterrand et même Mitterrand qui joue à J.R. et Sue Ellen avec Mazarine. Le mythe brisé : il aimait Dallas et Dynastie et ne ratait jamais Starsky et Hutch le dimanche. Franchement quand on admire l’homme fin et lettré, ça bouscule un peu. Mais dans le fond, on s’y attache au papa poule un brin ridicule de la petite Mazarine, à ce vieux monsieur obnubilé par le pouvoir, hanté par l’idée de sa mort et amoureux fou de sa petite bâtarde dont il a fait sa parfaite descendante : normalienne en philo, chouchoute des médias et gardienne du temple. Le petit fils Mitterrand est franco-marocain et Mazarine distribue des bons points et les blâmes parmi les éléphants du PS, ceux qui s’étaient déguisés en Mitterrand ce dimanche à Jarnac, sans en imiter l’esprit. Qu’aurait-il rêvé de mieux ?
En attendant, il ne faut pas chercher bien loin la cause principale de ce regain d’amour pour Tonton : Chirac. Parce que plus on le voit dans l’exercice de ses fonctions, plus on regrette Mitterrand le machiavélique, le filou, mais autrement plus stratège et plus imposant. Les Français adorent cette figure du père que seuls de Gaulle et lui ont su incarner. Ils sont, et pour longtemps, les présidents les plus populaires, fussent ils, chacun à leur manière, les douteux monarques républicains de la Vème.
Quant à la succession… Ben je propose que Ségolène reste au Chili et qu’on garde à la place le nouveau président bolivien, moins sexy, mais a priori autrement plus crédible dans un programme de gauche.