Germanophobia
L’historique
Mesdames, Messieurs,
Nous avons le plaisir d’accueillir depuis ce matin dans le JouliBureau un nouveau camarade, en la personne d’Hermann Von Goret, un fort sémillant pourceau rose avec une fente dans le dos pour y glisser une piécette à l’occasion de chaque propos déplaisant à l’égard de nos voisins d’Outre-Rhin.
Hermann a un Choli drapeau teuton dans le cul et nous comptons bien prochainement l’affubler d’une panoplie tyrolienne des plus seyantes.
Sa seule présence semble être une incitation, voire une provocation pour les esprits faibles que nous sommes, car, en quelques heures, voilà notre cochonnet tout plein pour cause d’évocation de fôret noire à la crème arrosée de Schnaps, de 4ème Reich, de non-épilation des mollets, d’Anschluss...
Cela m’entraîne à m’interroger moi-même personnellement sur mon désamour pour nos cousins Germains et donc, à me remémorer ma grande saga familiale anti-germaniste.
Ca a commencé au niveau de mes arrières-grands-parents, dont plusieurs représentants ont connu le même sort en 1870 : l’exil. Ces braves gens ont préféré quitter leur région d’Alsace, leur maison, leur existence pour ne pas devenir Prussiens. Ils ont traversé la Suisse allemanique, qui n’est pas la région la plus fun du monde, pour regagner le pays cher à leur cœur, la France. Tout, mais pas verts de gris.
Leurs gosses, fraîchement exilés, ont subi le racisme des Français qui se moquaient de leur dialecte alsacien, mais ont été bercés par « Flotte petit drapeau », l’hymne de la revanche, les yeux tournés vers l’Est. D’où 14-18.
Leurs propres enfants ont enchaîné directement avec 39-45, l’occupation, l’Allemand oppresseur et criminel, qui vient jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes. Chez nous ce fut un cousin de 17 ans, pris avec ses amis pour avoir sectionner des fils télégraphiques. Dénoncé après que tous les hommes du village aient été pris en otage. Fusillé et plus précisément fusillé après avoir creusé sa tombe. D’où une certaine haine familiale, ou au moins un fort ressentiment.
Mes parents sont nés baignés dans cet anti-germanisme, mais ont dû apprendre l’Allemand au nom de la réconciliation des deux peuples. Mais ce n’est pas la langue de Goethe et ses revêches enseignantes à chignon qui les ont rabibochés avec la Patrie de l’Aigle impérial. Alors, forcément, quand je suis née, il y a 30 ans (Boubououououuh), la famille n’était pas au mieux avec les Allemands de l’Ouest, ni de l’Est d’ailleurs.
Moi-même, j’ai refusé d’apprendre l’Allemand (pas beau, pas rigolo). Ils ont bien essayé de m’en faire faire, pour être dans une bonne classe, pas pour intérêt de cette grande culture. Mais je préférais encore décliner du Latin. J’ai bien eu un disque de Nena (99 luftballons), mas c’est tout ce que je connaissais concrètement de ce pays.
Et il faut bien dire qu’après les casques à pointes et les croix gammées, le troisième phénomène qui fit beaucoup de mal à l’Allemagne est sans conteste Heinz-Harald Schumacher, l’ignoble. N'oublions jamais Séville et ce pauvre Patrick Battiston !
Depuis, j’entretiens ma germanophobie grâce aux Allemands eux-même, qui dès qu’ils sont à l’étranger, font beaucoup pour être méprisé par le reste du monde :
- en vacances autour de la méditerranée, ils envoient leurs gosses à 7h du mat réserver les transats avec leurs draps de bain Schumi/Ferrari. Et ils arrivent vers 10h alors que tu te tales le cul par terre depuis une plombe.
- faut-il parler de leur goût immodéré pour les vêtements de sport, des sandales en plastoc et les cheveux courts devant et longs derrière ?
- le midi dans les clubs de vacances, ils font la queue au buffet à 11h55 et ils mélangent entrée/plat/dessert dans la même assiette. Un peuple d’esthètes, je vous dis.
- les filles ont du poil aux pattes et sous les bras. C’est moche et ça sent quand il fait chaud.
- ils ont colonisé dans régions entières d’Espagne où ils ont mis fin à des siècles de cultures tapas/dîner à 22h/sangria, pour imposer un modèle saucisse/dîner à 19h/pinte de bière.
Dois-je développer ?
Votre avis sur mon avis ?
monavissurtout@netcourrier.com