Un nouveau pas franchi vers le statut de vraie business woman

Grâce à une carte « Fréquence Plus » d’Air France avec mon nom dessus. Je vais pouvoir me la péter grave et collectionner les Miles. Enfin à condition que je me résolve à collectionner par la même occasion les remontées du bol alimentaire jusque dans les amygdales et les ordonnances de Xanax. Business woman oui, mais livide et nauséeuse, la main gauche agrippée à l’accoudoir comme Eva Marie Saint à Cary Grant en équilibre sur le Mont Rushmore, et la droite pas trop loin du sac en papier. Avec un regard de junkie (Xanax oblige) qui multiplie mes chances de contrôle par les agents de sécurité :
- C’est quoi l’objet qui ressemble à une brosse à cheveux dans votre sac ?
- Bah c’est… une brosse à cheveux hein… pas de quoi étriper le personnel de bord. Même si j’ai pas l’air de me coiffer, je vous l’accorde, mais on va pas polémiquer sur ma nature de cheveux là maintenant…

La quiche à l'eau de rose de la semaine
Episode 4

C'est une femme sans alibi qui rêve toutes ses nuits, mais pas trop victime du romantisme, qui vous a choisi cette oeuvre colossale des années 80. De la quiche mal déclamée, c’est bien aussi. Pour en profiter pleinement, visualiser la chanteuse et la coupe improbable qui va avec, et la diction gracieuse ( « les souvenirs se rââm’n ”, “ nos jeux d’mots raaaiiinnngâââârrrrrds ”), teintée d’un bon accent parigot. Le look, j’t’en parles même pas, la ptit cravate en cuir pour fille… Déjà ringard l’année d’après. C’t’était trop la classe Jakie.

Jakie Quartz
Mise au point

Paroles: Jakie Quartz. Musique: Gérard Anfosso 1982
© 1982 - Editions Playing Music

{Parlé:}
Bon c'est l'heure où les souvenirs se ramènent
Juste quand le sommeil se met en grève
Le blues en profite pour s'installer
Quelques verres de vin blanc pour exciter le manque
Et on se repasse le film sur un air de romance
On revoit les débuts et on connaît la fin
Oh ! ça c'est mon côté pessimiste.
Je préfère penser que c'est une histoire sans fin
Si ça vous dérange pas trop ? Oh pour une fois !
Bon je laisse tomber le couplet sur l'amour immortel
Ça ne concerne pas grand' monde
Puis de toute façon
La mort d'un amour donne la vie à un autre
Y a déjà moins de soucis à se faire
Tiens ! Le bar-tabac de la rue de Clichy
Où tu t'envoies ton petit crème
J'le connais par cœur
J'peux même le dessiner les yeux fermés

{Chanté:}
Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie
Sur les clichés trop pâles d'une love-story
Sur les tam-tams d'une femme sans alibi
Qui rêve toutes ses nuits
Juste une mise au point
Pour un petit clin d'œil de survie
Pour tous les fous, les malades de l'amour
Pour toutes les victimes du romantisme, comme moi
Juste un p'tit clin d'œil, une mise au point

{Parlé:}
Nos vacances au soleil, sous les UVB
Dans un institut de beauté
Notre superbe voilier qui a jamais vu la mer
Nos lits improvisés sur un morceau de moquette
Les discussions de fin de soirée chez les copains
Oh oui ! parlons-en des copains
Pour foutre la merde ils sont champions !
Gros plan sur tes yeux quand ils me disent je t'aime
Nos scènes de jalousies qui fatiguent tout le monde
La rue des Bernardins, le square Gambetta
Nos crises de fou rire juste au mauvais moment
Et nos jeux de mots ringards qui ne font rire que nous
Puis, mon premier rendez-vous dans un night-club désert
Avec la bonne copine qui veut pas tenir la chandelle
Et qui se tire en râlant

{Chanté:}
Juste une mise au point
Sur les plus belles images de ma vie
Sur les clichés trop pâles d'une love-story
Sur les tam-tams d'une femme sans alibi
Qui rêve toute ses nuits
Juste une mise au point
Pour un petit clin d'œil de survie
Pour tous les fous, les malades de l'amour,
Pour toutes les victimes du romantisme, comme moi,
Juste un p'tit clin d'œil, une mise au point.

Juste une mise au point
Pour un petit clin d'œil de survie
Pour tous les fous, les malades de l'amour,
Pour toutes les victimes du romantisme, comme moi,
Juste un p'tit clin d'œil, une mise au point.

{Parlé:}
Juste une mise au point...

Tip Top Gym

Mon club de gym est top, tip top même. Il a tout du vrai club de gym. Le personnel est zozotant et peu alphabétisé, mais toujours enthousiaste dès qu’il est question de renforcement de la ceinture abdominale.
Dans mon club de gym, ils devaient trouver que l’invasion de grands garçons qui se font la bise en marcel moulants faisait pas assez boîte à pédés. Du coup, il passe FG. Non stop. Dans la salle, c’est sûr c’est dansant, ça mobilise tes muscles de ton corps, mais à la piscine, c’est pas le mieux pour la détente. Même que dernièrement, ils ont poussé la caricature jusqu’à diffuser, en boucle, sur les écrans destinés à occuper les esprits ( ?) pendant que les jambes travaillent, le clip de « YMCA ». Je propose des gogos dancers, du popers, on déménage rue Sainte-Croix et on appelle ça le Boy’s. Non ?
Mais je me sentirais sans doute moins bien dans mon élément, avec toutes mes amies que j’ai. Un défilé de pouf. Interdiction formelle de fréquenter le sauna et le hammam en tenue d’Eve ? On s’en fout : tout le monde à oilp et de préférence les jambes écartées pour qu’on voit mieux la touffe. Sauf moi, pauvre cruche pudique, qui déjà s’est au début fait violence pour se dépoiler en public dans nos joulis vestiaires en vrai bois. J’en vois passer des faux seins, des lèvres bourrées de pailles, des tatouages et piercing judicieusement placés. La classe. Et ça se rase, ça s’épile, ça se masse les endroits les moins décents, sans complexe. Et le pire c’est que ça parle en même temps. J’ai tout eu : récit de liposuccion, problème sexuel, problème de boursicotage qui rapporte trop (ma pov Dame), vie sexuelle des stars de la télé (Voici à l’appuie, souvenez-vous…). Je suis au cirque.
Pourtant, je m’y sens bien, très bien. Tranquille. J’ai les cuisses musclées, les pores resserrés, je nage parfois seule avec mes lunettes de luciole (et mon corps de sirène, enfin c’est pas moi qui le dit…) et personne ne m’emmerde. Il était temps….

Sakozy zizi, Raffarin rinrin

Extrait d’une chanson du groupe « Service Public », entendu à l’occasion d’un événement ayant reçu le soutien du Président de la République et du Premier Ministre.
Intellectuel…

Mon métier est formidable

Prenez une belle brochette des plus gros directeurs de la Grossbouate, ajoutez quelques directeurs d’une autre grosse boîte prestigieuse, le genre qui ont fait le tour du monde grâce à leur science infuse et leurs 15 heures de travail par jour, faîtes les se réunir autour d’un jeune polytechnicien aussi brillant que réactif, et au milieu de ce parterre de neurones en action, faîtes entrer dans l’arène une gourdasse (moi). Le rôle de la gourdasse ? Les écouter pendant une heure et passer l’heure suivante à leur expliquer que c’est rien que des gros mauvais (dont mon patron).
Un lundi qui démarre fort.