Madame LA Ministre
J'ai un agenda de ministre. Je suis au bureau jusqu'� plus d'heures, en rentrant, je tapote sur le net, pour lire les blogs de mes camarades que j'ai, pour relever mes mails (et y trouver des photos de moi qui m�ritent un proc�s) et pour bloguer un peu quand j'ai le temps. Pour voir Mon Homme, je suis � deux doigts de prendre rendez-vous.
Avant je faisais rien, maintenant, on me demande de refaire le monde. Comme un de mes directeurs � Ptitbouate qui veut qu'en 2 jours je le r�concilie avec la terre enti�re et que de surcro�t, je lui ponde une plaquette en anglais commercial. Pardon, Monsieur, mais moi je viens de B�cravail... J'suis pas chaude pour la productivit�, l'organisation, les process efficients et les synergies constructives. Des trucs que personne sait ce que �a veut dire, mais � Grossbouate, �a marche du feu de Dieu.
Moi qui ne suis pas d'un naturel "saute au cou", je suis tellement stone depuis quelques jours je fais la bise � des gens aper�us une fois et je leur donne du "t'as pass� un bon week-end, Sylvie ?" La v�rit�, c'est que je ne me reconnais plus. Une executive woman a pris possession de mon corps. Dommage qu'elle ne se soit pas appropri�e mes fonctions de langage en anglais, �a m'aurais �vit� de sombrer dans le ridicule.
En plus de mes nouveaux exploits professionnels, il se passe un autre truc dingue dans ma vie. Mon Homme et moi on d�m�nage dans notre appartement � nous qu'on s'endette sur 15 ans pour l'avoir. C'est ce week-end le grand changement. Du coup, notre appart actuel est transform� en camp de r�fugi�s moldaves : pas un cm2 de moquette pour poser le pied, des cartons devant les fen�tres qui masquent toute incursion du jour et un cong�lo � vider. Je suis contrainte d'improviser des recettes douteuses avec les, n�anmoins excellents, produits Picard, qui sinon, finiraient � la poubelle. D'o� un �tonnant risotto avec des bananes plantains, des poivrons et du poulet, pas mauvais au go�t, mais tr�s long � dig�rer.
Et ce soir, variation sur le th�me de la courgette...
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