La démocratie se mord la queue ou 1ère circonscription, cour des miracles

Dans chaque catégorie de fait, il existe un recors et un détenteur de ce record : craché de noyau, mangeur de pizza, danse de tango non stop...
Et bien en matière de "démocratie", c'est ma circonscription, la première de Paris, qui détient un record de France : celui du nombre de candidats. Quand je vous aurais dit qu'ils sont au nombre de 27, vous ne vous étonnerez plus que j'écrives "démocratie" entre guillemets. Car on pourrait imaginer que ces candidats représentent la totalité des courants d'idées forts de notre pays, les forces vives du centre de la capitale, les femmes et les hommes les plus aptes à devenir député de la République... Pas du tout. En fait, c'est la cour des miracles (dans l'auberge espagnole de la Tour de Babel). Échantillon : un investi UMP qui s'avère être un Tibériste (qui je vous le rappelle ont été exclus du RPR en 2001) ; une Verte qui fait office de candidate commune Verts-PS (oui, je sais, j'ai toujours eu beaucoup de chance) ; un tas de gauchistes du moindre groupuscule ayant droit de réunion ; Un PRG qui se dit du "Rassemblement de la gauche" (mais non investi par le PS, c'est un piège à con) ; Un agent de sécurité du MNR qui porte une chemise à fleur de lys (ils lui ont rajouté une pipe à la bouche sur Photoshop pour faire plus "père de famille") : en parlant de pipe, Cyndi Lee du Parti du plaisir (mais oui, c'est moi qui l'ai) et meme, je l'ai vu ce matin, un grand noir investi par l'UDF (depuis quand il y a des noirs à l'UDF ?). C'est y pas formidable ? Je suis certaine que tout le monde m'envie et que vous rêvez follement d'aller voter avec 27 bulletins de PARFAITS INCONNUS étalés devant vous, cherchant le moindre signe réconfort dans le regard vide et désespéré des assesseurs qui n'ont pas dormi depuis 3 jours pour étaler les petits tas de bulletins d'une demi-pute et d'un antillais non assumé.

Si le contexte politique n'était pas ce qu'il est (qu'est ce qu'il est au fait ?), je crois bien que je voterais blanc en signe de protestation. C'est avoir un profond manque de respect pour l'électeur que de lui imposer ce grotesque carnaval. S'ils veulent du pognon, qu'ils fassent la manche dans le métro, mais que Cyndi Lee et tous ces petits copains nous lâchent la grappe. Comment voulez-vous inciter les gens à voter alors qu'on se fout manifestement d'eux ? Comment s'y retrouver entre des candidats qui cherchent à dissimuler ce qu'ils sont pour certains, ou à afficher ce qu'ils ne sont pas pour d'autres ? La malheureuse mère de famille doit déjà se concentrer chez Franprix pour vérifier si elle achète du Martini ou du Fratelli, mais au moins c'est écrit dessus. Alors que sur les panneaux électoraux, il est impossible de savoir qui est vraiment investi pour untel ou par un autre (ou par sa gueule).

Cette "démocratie" débridée peut être considérée soit comme le sommet de la démocratie, puisque la candidature est ouvert à tous, soit comme le coup fatal porté à la démocratie, puisqu'elle est une incitation à l'abstention. Devinez pour qu'elle interprétation mon cœur penche...