mercredi 19 juin 2002

Canicule et désertion

Je ne vais pas tourner autour du pot : je m'emmerde, pour pas changer. Une grande partie de mes gentils collègues du Stalag 17 sont partis se faire voir ailleurs dans le cadre de l'organisation d'un top événement que l'on maîtrise super (en ne s'adressant pas la parole entre nous). Cela signifie qu'ils se sont foutus sur la gueule comme pas permis depuis lundi. Charrette deborded, découvrant les oublis, les problèmes et les merdes de dernière heure, excités par la canicule, plutôt que de réfléchir intelligemment en s'organisant, ils ont préféré se réunir à l'accueil pour se gueuler dessus les uns les autres, se réconcilier à coup de grandes tapes dans le dos dans l'heure d'après, pour de nouveau s'injurier avant la fin de la journée. C'est une nouvelle méthode de gestion du personnel qui est expérimentée grandeur nature : le cri primal de groupe. Ca ne règle rien, mais ça soulage.

Maintenant, qu'ils sont partis, on peut de nouveau profiter du doux bruit des mouches qui volent, en se tournant les pouces. On est seulement perturbé par leurs appels névrotiques, où l'on perçoit en bruit de fond qu'ils s'engueulent de plus bel, mais à l'autre bout de la France (ça nous fait des vacances). Le Stalag 17 est au bord de la rupture. Je ne sais pas si ça s'est déjà vu un suicide de petite structure d'envergure nationale ©.

Il y a quelques minutes, une copine m'a demandé des nouvelles de ma recherche d'emploi. Et bien, elle avance, mais plutôt de manière unilatérale, puisque pour ma part, je réponds à des annonces, alors que les rédacteurs de ces annonces, eux, ne me répondent jamais. Ni oui, ni non, ni merde, les bonnes manières tendent à disparaître même dans le domaine de la recherche d'emploi. La demi-heure, au bas mot, que tu as passé à répondre à leur annonce, ne vaut même pas un petit courrier, négatif, mais poli.