mardi 3 décembre 2002

Oh ! quand j'entends chanter...

Voilà revenu le doux temps de Noel. La bousculade au BHV le samedi après-midi, le cadeau que tu avais mis 2 semaines à choisir en rupture de stock, le dîner sympa avec la famille qui parle politique, la bûche aux marrons quand t’as plus du tout faim, le sapin qui perd inexorablement ses aiguilles dans la moquette…

Pour moi, Noel est toujours un bonheur. C’est d’abord une baston générale pour savoir chez qui on passe le 24, le 25, le 31 et le 1er, et s’il y avait un 32, il y aurait encore quelqu’un pour nous vouloir absolument. En général, on est demandé à Vesoul le 24 et à Bayonne le 25, ce qui n’est pratique que pour M. Spock. Au final, tu te casses le cul pour faire plaisir et le réveillon se termine en engueulade. Chez moi, c’est en général pour cause de langoustes trop cuites, de chat frappadingue ayant pissé sous le sapin ou de refus de remporter les restes dans le train (une dinde de 5 kilos, le plateau des 24 fromages, une bûche pour 12 et 28 profiteroles).

Tout ce bonheur débute cette semaine par la visite de Maman, cette femme toute en patience et en mesure, qui débarque à la Capitale pour acheter ses cadeaux (en l’occurrence les miens essentiellement). Dans les grands magasins de préférence. Ca a beau être insupportable dès de 22 novembre, Maman veut absolument venir mi-décembre pour enchaîner le BHV, le Printemps et les Galeries Lafayette quoi qu’il (m’)en coûte. Et ni une foule compacte, ni des temps de transports insupportables les bras chargés de paquets, ni Al Quaïda ne saurons la dissuader.

Puis, se sera mon tour d’aller me faire piétiner à la FNAC, au Virgin, chez Habitat, chez Fauchon ou chez Nature et Démago dans l’espoir de trouver quelque chose à offrir à des gens qui ne veulent jamais rien. C’est simple quand je demande à l’un ou l’autre (et oui, moi j’en ai que 2, ça vaut le coup de se fâcher avec sa famille) : rien. Et moi je réponds à l’un et l’autre : rien. Résultat, je n’achète effectivement pas grand chose, mais eux m’offrent des tas de trucs, si bien que les deux tiers des paquets au pied du sapin sont pour moi et que j’ai l’air d’une radin, d’une fille indigne et d’une compagne détestable.

Mon plus beau souvenir de Noel ? Sans doute, quand j’avais 4 ans, celui après que j’ai enchaîné la Rougeole et la Scarlatine (oui, j’ai eu la Scarlatine, ça le fait). Mamie, qui ne fût plus très longtemps de ce monde, m’avait offert tout un tas de super trucs, dont une guitare, dont jamais je n’ai su jouer, et un baby-foot de la mort. Mon pire Noel ? Y’a débat. Ce doit quand même être celui où mon grand-père de 84 ans, veuf de ma grand-mère depuis 6 ans, a annoncé son remariage avec une vague cousine qu’il avait du se taper dans les années 30. Bien vu de choisir le soir de réveillon (qu’il repose en paix, mais il était nul en diplomatie). Résultat : ma mère en larmes (patience et mesure, je le rappelle) et discussion houleuse sur l’intérêt du mariage après 80 ans (hors droits de succession).

Voilà de joyeuses perspectives et je m’en réjouis. Comment être motivée par Noel alors que je connais déjà le déroulement de mon réveillon : y’a à manger pour 12 quand on est 3 (4 quand le chat monte sur la table), et tu te fais engueuler (toujours patience te mesure) parce que t’as plus faim. Mais le 25, les adieux sont déchirants sur le quai de la gare. Va comprendre…

Bonus track : Noel blanc
Paroles: Francis Blanche

Oh ! quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc

Oh ! quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs

La nuit est pleine de chants joyeux
Le bois craque dans le feu
La table est déjà garnie
Tout est prêt pour mes amis
Et j'attends l'heure où ils vont venir
En écoutant tous mes souvenirs

Oh ! quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc

Oh ! quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs