jeudi 23 juin 2005

Je suis formelle

Pour ceux qui semblent douter que mon charmant collègue Lulu est vraiment prêt à tout pour s’attirer mes bonnes grâces, je vous confie cette anecdote frappante.

Il y a quelques semaines, cet aimable flatteur m’appelle et m’expose son nouveau projet : mettre au point une grande campagne de pub pour convaincre les jeunes diplômés de rejoindre la belle et grasse entreprise qui héberge la mienne. Parce que dans 10 ans, l’essentiel de leurs forces vives sera bien calé dans un fauteuil Everstyl devant "les Chiffres et les Lettres", la main sur le brumisateur. Donc il faut renouveler le cheptel pensant et ce n’est pas avec le sex appeal naturel de leur activité qu’ils vont attirer les foules de djneuz. Une bonne campagne de pub dans la presse devait donc montrer des vrais gens jeunes et heureux de travailler là bas. Pour ce faire, Ludovic en recherchait. Pas gagné. D’autant qu’il fallait qu’ils acceptent de livrer leur trombine aux lecteurs de l’Express avec un slogan incitatif « oh comme je suis bien ici, viendez vous aussi ».

Il n’en démordait pas. Il me voulait : « oui, ce sont des filles comme toi, mignonnes et agréables (c’est léger…) qui sont le plus à même de valoriser l’entreprise ». Des caisses qu’il m’en a fait. Il a fallut 3 mails et moults insistations pour que je mette définitivement fin au débat : « Ludo, je ne bosse pas pour cette boîte, j’ai juste un bureau ici, je ne peux pas faire croire aux gens que c’est vachement sympa de bosser pour eux…je bosse pas pour eux».

S’il insistait, je lui livrais la vérité nue : en plus, je les aime pas.

mercredi 22 juin 2005

Interpréter les mails de vos collègues de bureau

De : Ludovic
A : MD

« Merci de ton aide sur ce dossier. Ton efficacité est à la hauteur de ta gentillesse.
Je t’embrasse. »

J’ai mis 3 jours pour lui répondre et je l’ai envoyé péter. C’est bien ce que je me disais, ce garçon veut me sauter.

lundi 20 juin 2005

Boire le calice jusqu’à la lie

Je me répète cette phrase qui m’a été soufflée par un certain chatter un soir de mai… C’est tellement ma vie en ce moment. Bravement dressée sur mon radeau de la méduse, je m’abreuve de cette réalité au goût amer, prête à aller jusqu’au bout de ce que je peux m’infliger.
Prendre la décision infâme de plus voir l’homme que j’aime, mais le voir quand même, sans lendemain, juste pour attraper quelques gouttes de bonheur en pleine sécheresse du cœur.
Savoir que jamais nous ne serons complètement unis parce que sa vie est ailleurs et me réjouir à distance de ses petites joies de père.
Saisir un peu de lui juste pour l’instant, faire semblant d’oublier que nous sommes dans une impasse.
Admirer les petits signes de tendresse qui rendent les gens heureux et continuer à dormir seule plutôt que de vivre des moments de rien.
Se souvenir de ce qui m’avait été donné par quelqu’un que j’ai aimé et jour après jour réaliser l’immensité du mensonge auquel j’ai bien failli croire.
Etre déçue, encore plus déçue que je le croyais, mais garder en moi l’émotion des souvenirs.
Espérer que ceux que j’aime seront comblés demain, mais penser à moi aussi, à moi surtout, à l’espoir que j’ai encore d’accomplir ma vie.