jeudi 21 août 2003

Lecture pour tous

L'un des grands plaisirs de mes vacances, c'est la lecture sur la plage. Cette année, je n'ai pas chômé : plus de 1800 pages de romans et autobiographie et quelques magazines. Le stakhanovisme estival.
Comme chaque été, j'avais emporté Jim Harrison dans ma valise, cette fois pas avec un roman, mais avec son autobiographie intitulée " En marge ". Outre le réel plaisir de lecture, on y apprend beaucoup sur la naissance de " Nord Michigan " ou " Dalva ", deux romans qui se déroulent dans un environnement qui fût celui de l'auteur, comme on s'en doutait. Dans le Michigan ou en Floride, les paysages de ses romans sont avant tout les siens. Dans cette autobio, Harrison parle beaucoup de la France et pas seulement à propos de son amour pour le Laffite Rothschild. Un petit bonheur, quoi.

J'ai également découvert Michael Cunningham et James Welch, et je suis enfin venu à bout de " L'amour au temps du choléra ", qui m'a moins séduit que " Cent ans de solitude " (trop touffu, un peu indigeste).

J'ai également emporté avec moi le second tome des aventures de mon PaCa, by Pascal Pellerin le-vrai-le-seul-que-le-monde-nous-envie, que j'avais envie de relire après que la belle histoire d'amour qui y est contée, et tout de même quelque peu romancée, se soit bel et bien cassée la gueule dans la vraie vie. Mon problème, c'est que j'aime pas quand les histoires d'amour finissent mal, et là, je connais la fin… Cela dit, je me bidonne toujours autant en lisant la première partie, la vie du PaCa Kohler, dont certains épisodes n'ont pas manqué de me rappeler la mienne de vie (bien que toute ressemblance soit fortuite ou involontaire). Vous me direz, une idiote était allée se plaindre du fait que " Tout va bien " la diffamait, alors que j'ai eu beau cherché de fond en comble, je n'ai pas trouvé où il était question d'elle, sauf à se reconnaître à chaque fois qu'il est question d'une idiote en générale. Moi, je dis merci, merci d'avoir ajouté des petits bouts de (nos) ma vie(s) dans le grand salmigondis des aventures de PaCa.

mardi 19 août 2003

Terra incognita

Grosse poussée d'adrénaline aujourd'hui à Grossbouate. Les toilettes du couloir 1 (qui est le mien) étant fermées pour travaux, il nous était indiqué d'utiliser celles du couloir 2. Le couloir 2 est un univers inconnu peuplé de sombres chercheurs dont il paraîtrait qu'ils assassinent les passants perdus afin de se nourrir de leur sang (enfin c'est ce qui se dit, on sait pas, personne n'y est jamais allé).
Bravement, et poussée par une impérieuse nécessité causée par les 3 tasses de thé à la rose ingurgité dès l'aube, j'ai continué tout droit vers l'inconnu, au lieu de tourner à gauche vers les pti coins, et je me suis engagée dans le long couloir 2. Ressentant l'esprit des pionniers foulant des terres sauvages, j'y ai vu des individus presque comme vous et moi penchés derrière un bureau au-dessus d'une tasse de café fumante. Car il y a bel et bien une vie au-delà de l'espace Photocopieurs. Après une légère hésitation et confortée par une signalétique opportune, j'ai enfin trouvée les toilettes du couloir 2, qui, quoique différemment orientées, ressemblent comme une sœur à celles du couloir 1 (en moins malodorant peut-être). J'y ai croisé une autochtone qui n'a eu envers moi aucun geste agressif et qui dans un rituel de fraternisation m'a dit " bonjour " avant d'aller se laver les mains.
Forte de cette expérience extrême, je suis retournée par le même chemin dans le couloir 1 et j'ai fait part à mes semblables de ma réussite. " Je suis allé faire pipi dans le couloir 2 ! ". Eblouis par tant de courage, ils se sont préparés psychologiquement à devoir suivre mes pas. Certains envisageaient de partir à plusieurs et de s'encorder pour ne perdre personne en route.
Si ça se trouve un jour, ils nous enverront faire pipi dans le couloir 3 et à un autre étage… La trouille bleue !