jeudi 3 juillet 2003

Bean

Aux dernières nouvelles, il vient de m'arracher mes câbles réseaux et j'ai du mal à contenir un méchant fou rire quand il est (bien) lancé sur les affres de l'informatique. J'ai un nouvel ami.

J'ai toujours eu beaucoup de chance…

A mon NouvoCravail, j'avais une voisine de bureau totalement barrée, avec un regard de folle traumatisée pour un séjour prolongé dans l' Education nationale (dont elle a adopté les horaires). Un jour, Mme Vatunuté a foutu dehors 2 de mes collègues qui me parlaient depuis environ 1mn30 en leur disant qu'ils pouvaient discuter dans le couloir. Les autres l'appellent Vatousnoustuer. Ca vous donne une idée… En plus, elle ne prononce pas une phrase sans un " j'veux dire ". Le matin, c'est : " Bonjour, il fait chaud, j'veux dire, j'veux dire on pourrait ouvrir la fenêtre, à moins, j'veux dire, que ça fasse un courant d'air. Parce que, j'veux dire, sinon, on va être mal, j'veux dire ".
Autant vous dire que l'annonce de son déménagement ne m'a pas fendu le cœur. J'veux dire, elle aurait fini par me coller ses ciseaux entre les deux yeux.

A peine Vatousnoustuer partie, Ma Chef, Virginia Malcoiffée, comptait bien récupérer cet espace de travail pour un gentil salarié de PtiteBouate, mon employeur, généreusement hébergé par GrossBouate, sa dévorante maison mère. On a donc évoqué la descente au 3ème étage, à mes côtés, d'un gentil stagiaire, d'un compétent chef de projet ou d'une souriante comptable. Bref, un de mes sympathiques et dynamiques collègues de PtiteBouate. C'était sans compter sur la pieuvre, GrossBouate.

Aujourd'hui a débarqué dans mon bureau un jovial personnage à l'accent toulousain. " Banjoure, c'est ici qu'est mon nouveau bureau… " Malaise, mais après moultes tergiversations et embrouilles téléphoniques, il s'avère que je récupère bien M. Saoulos.

Le plus incroyable, en dehors du fait que chacun fait comme il veut dans cette boîte, c'est que Mme Vatunuté a rejoint le 7ème dans le cadre du regroupement de tous les membres de son unité " RPB " (Recherche, Prospective et Branlette ". Un vaste projet de réunion des énergies prospectives autour d'une seule et unique machine à café. Grand bien leur fasse, qu'ils cherchent, mais au 7ème.

Et voilà que mon M. Saoulos m'annonce qu'il s'occupe de la Prospective à " RPB " et qu'il descend du 7ème… Faudra qu'on m'explique. Ou alors c'est une embrouille pour se débarrasser de lui car il communique de mauvaises ondes à la machine à café. Mais il ne va rester que 3 mois en attendant que son responsable d'unité lui trouve un bureau. Un autre déménagement en perspective (super pour le dérangement).

Le pire (pour moi) dans cette histoire c'est que lors de ses 10 premières minutes dans NOTRE bureau, M. Saoulos m'a tenu le crachoir pendant environ…10 minutes d'affilée. Cool ! Moi qui voulais un pas bavard qui ait quand même quelques trucs à dire, me voilà avec un type qui me fait 10 minutes sur son arrivée impromptue qui n'est pas de son fait, et c'est dommageable, mais c'est comme ça, et c'est le problème des chefs qui décident mais ne se parlent pas, et ces déménageurs, ils ne sont pas fiables, et c'est sûr vous avez dû être tranquille, et c'est pas possible ce mail qui marche pas, et je vais la mettre là ma veste comme ça vous serez pas embêtée, et c'est toujours compliqué cest déménagemenst intempLestifs (car en plus il fait de grossières fautes de Français)….

Au secours !

Je suis allée voir un collègue sympatoche, mais un brin saoulant qui avait l'air de connaître mon nouveau voisin. Et ce garçon, qui est un vrai moulin à paroles, me dit : " Saoulos ! Tu peux pas t'imaginer comme il me saoule ! Il arrête jamais ce gars là. Moi, il me fatigue. "


J'ai toujours eu beaucoup de chance, j'veux dire.

lundi 30 juin 2003

Ma nouvelle vie

J'ai une nouvelle vie, un changement complet du jour au lendemain, nouveau boulot mais surtout nouveau Chémoi. Mon Chémoi d'avant, c'était un vrai appart parisien : pierre de taille et murs pas droits, charme de l'ancien et mini superficie, quartier animé et bordel dans la rue toute la nuit. Au début, on aimait bien , à la fin, on n'en pouvait plus. Le centre de Paris, c'est beau, c'est chic, c'est stylé et c'est pratique pour s'acheter des fringues et sortir le soir. Mais c'est aussi hors de prix et totalement mort. Super pour les chemises Agnès B (sauf si tu peux pas te les payer) mais impossible de trouver une baguette de pain le samedi à - de 500 mètres.

Mon nouveau Chémoi, c'est un peu la province, mais à 5 minutes de Nation. Dans ma résidence, on se dit bonjour le matin. J'habite un appart baigné de lumière (surtout tant que j'ai pas de rideau) et de chants d'oiseaux. A l'heure qu'il est (20h30), ils se mettent à virevolter et à piailler de toutes leurs forcent. C'est la plus grosse nuisance sonore, avec la mamie du dessous qui écoute France Inter trop fort. La nuit est paisible, seulement troublée par les " mimmiiaaaaaaaaa kkkkkkkkrrrrrrrriiiiiiiiiiiii " des matous qui se battent sur les toits. Je les vois presque tous les soirs sous ma fenêtre, se narguer, se jauger, le gros blanc qui va voir chez le tigré, l'intimidation et la baston. J'ai connu ça dans mon enfance, dans le jardin. C'est mon retour en province ici, mais à moins de 20 minutes de Gare de Lyon et mon cher travail.

Il y a tellement de boulangeries qu'on ne les a pas encore essayé toutes, et il y a cette merveilleuse enseigne " Paris Affaire " alias la Merderie, caverne d'Ali Baba mémérisée. J'y ai trouvé un formidable objet, en totale adéquation avec ma nouvelle vie : le caddie à commission, orange, dans sa version super fun. Indispensable pour aller au marché le dimanche matin : " j'vous en mets combien ma Ptite Dame ? " La vraie vie quoi.

Comble de mon bonheur, je suis l'heureuse propriétaire depuis samedi d'un lave vaisselle ultra silencieux et si efficace que ma vaisselle fait mal aux yeux quand tu la regardes, mais aussi d'un micro-onde (le rêve d'une vie de femme) et surtout d'un lave linge de l'espace. Cet appareil me parle, enfin, il fait de bruits et m'envoie des messages sur son écran top électronique. La lessive devient un spectacle. L'essorage surtout, on dirait le décollage de la navette spatiale, et moi je suis comme les ingénieurs à Cap Canaveral " Three,two, one, zero… ". Et encore, tant que je n'aurais pas essayé l'essorage à 1 400 tours, je n'aurais pas vu le clou du spectacle. Je précise que toutes ces machines sont de marque germanique... Ma germanophobie laisse place au bon sens populaire. je vais même finir par les aimer ces gens là s'ils me font des ptites machines qui durent. Ah le brave peuple, trop souvent décrié !

Pour la nouvelle vie, le roi, c'est le PaCa .