samedi 12 juin 2004

Un Euro qui débute sous de bons hospices
ou auspices, ça dépend si on est journaliste sportif

Tout se passe comme prévu :
- Personne n'a joué la Grèce dans notre grand concours de pronostic. Visiblement on est meilleur en concours de Drag Queen. C'est donc encore un garçon qui aime les fleurs qui va gagner pour de basses raisons sexuelles (genre "j'ai joué l'Espagne car j'aime bien les petits bruns").
- Charles Bietry raconte n'importe quoi comme d'ab, et s'obstine à extrapoler sur les pensées des joueurs "Là le Bulgare se dit qu'il aurait du tirer..." K'es t'en sais ?
- Son pote commente une action merdouilleuse par un phénoménal : "Les Grecs n'ont pas un jeu orthodoxe". Elle est pas bonne celle-là ?
Bon, mais moi je dis, avec les Portugais à la ramasse, le chemin de la France se dégage... J'y crois à fond, comme disait PaCa à propos de Jonathan Steradent au Song Contest. Comme quoi il devrait faire que des pronostics de foot (et encore il a joué le Portugal, car... il apprécie leur fond de jeu).

vendredi 11 juin 2004

Les gars de 1976 ont 27 ans
Lettre à l’un d’entre eux

Une terrible pensée m’a traversé l’esprit tout dernièrement. Si mes calculs sont exacts, et ils le sont sans doute car je suis une sorte de Bertrand Renard en plus cool et en moins moustachu, votre année de naissance est 1976. Or, 1976 est une année dont j’ai des bribes de souvenirs. Car j’avais moi même trois ans en 1976. C’est notoirement l’année où qu’il a fait chaud, enfin la dernière année où qu’il a fait très très chaud avant notre Waterloo des troisièmes et quatrièmes âges de l’année dernière. Dans mon souvenir, ça se matérialise par des dodos toute nue dans ma nouvelle chambre, qui n’en était pas encore une, puisque c’est l’année où mes parents ont emménagé dans la maison qui est toujours celle de ma mère. Et il fallait vraiment qu’il fît chaud pour que je sois dispensée de pyjama (ça m’est resté, je ne peux pas dormir toute nue). Je me souviens surtout d’une cabane que nos avions dans les vignes, que j’aimerais bien retrouver d’ailleurs, avant la fatidique trentième année d’abandon où nous en perdrions la jouissance. On y faisait des barbecues et cette année là, elle était envahie par les coccinelles. Le vieux matelas rouge à motifs provençaux en était recouvert. C’est aussi l’année où est né mon cousin, la veille de mon anniversaire, un mois avant l’anniversaire de mariage de mes grands-parents, où j’ai chanté “ Brave Margot ”, dans un magnétophone dont on a retrouvé la cassette il y a quelques années. Je chantais déjà faux et il fallait déjà que je fasse mon intéressante. Quelques semaines plus tard, mon grand-père est mort dans un hôpital, oublié par des médecins qui avaient mieux à faire en plein week-end.
Je sais aussi que ce fût un excellente année pour le Champagne, mais ça nous en avons surtout profité 10 ans après.
Tout ça pour dire que je suis vieille, d’ailleurs j’arrête là, fait chaud, je vais me mettre un coup de brumisateur, on sait jamais.

La quiche à l’eau de rose de la semaine
Episode 2

Cette semaine, un truc moins cucul « aimer c’est monter si haut qu’on peut toucher les ailes des oiseaux », mais franchement dépresso-larmoyant. Et je tiens à rendre un hommage appuyé à l’une des interprètes les moins justes de la chanson françaises, avec Sheila et Sylvie Vartan. Ah c’était bien les années 60 : plus tu chantais faux, plus tu vendais. Grâce à son Pygmalion, qui aurait du mettre un bob pour jouer au tennis au mois d’août, elle sévit de nouveau à la fin des 70’s et au début des 80’s, habillée soit en E.T. l’Extraterrestre, soit en salopette et flanquée d’un improbable Elton John. Dans Starmania, elle se caractérisa par des élans douloureux dans les aigus, soufrant cruellement de la comparaison avec les hippies Québécoises et les montées vertigineuses de Balavoine. De la Poupée de son aux ti Nafricains qui ont pas du mangé, elle a enchanté l'enfance de deux ou trois générations, comme Pollux et Nounours. Pauvre France !

France Gall
Si maman si

Tous mes amis sont partis
Mon cœur a déménagé
Mes vacances c'est toujours Paris
Mes projets c'est continuer
Mes amours c'est inventer

Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi

Et le temps défile comme un train
Et moi je suis à la fenêtre
Je suis si peu habile que demain
Le bonheur passera peut-être
Sans que je sache le reconnaître

Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi

Mon cœur est confortable, bien au chaud
Et je lasse passer le vent
Mes envies s'éteignent, je leur tourne le dos
Et je m'endors doucement
Sans chaos ni sentiment

Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi

Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi

Rousquille dans ta gueule

Mon très aimable employeur m’a envoyé le représenter dans un salon à l’autre bout de la France. On pourrait penser que c’est avec joie que je sors de mon bureau histoire de voir du pays. Mais manque de bol, à part une jolie promenade vespérale à mon arrivée, me voilà coincée dans un parc des expositions climatisé, comme on en trouve partout dans nos belles contrées civilisées. Donc, rien à voir, si ce n’est un défilé de visiteurs peu intéressé par mon jouli stand, sauf quand ils ont besoin d’un stylo que je leur offre volontiers, les gros sournois. En même temps, ceux parmi eux qui font l’effort de me parler, systématiquement m’entraînent vers de joyeuses banalités urbanistico-politico-météo : “ avec ce temps, on a besoin d’eau fraîche ”, “ en France, on a plus les moyen de rien ”, “ tout ça c’est la faute aux 35 heures ”... Ce sont des ingénieurs et c’est lourd un ingénieur. J’ai même renoncé à mater les plus juvéniles qui passent des les allées tellement c’est lourd un ingénieur. Un gars qui te parle de granulats et d’enrobé, je dis non. Alors je m’emmerde à 100 sous de l’heure. Le temps passe, mais doucement, et la bouteille de Muscat ouverte dans l’éventualité d’un possible apéro avec un aléatoire visiteur finit peu à peu dans mon gosier. Y’a juste quelques vieux qui passent et qui s’arrêtent interloqués par les biscuits que j’ai disposés sur une petite assiette. “ C’est quoi ça, Madame (ou Mademoiselle pour les plus courtois) ? ” “ C’est des rousquilles, Monsieur, c’est des gâteaux d’ici, c’est au citron avec du sucre autour. Prenez-en un, c’est bon ”.
Ca fait trois personnes d’un âge certain qui me posent la question, le quatrième, c’est sûr je lui fous dans l’œil la rousquille. Heureusement, que je n’ai pas en plus mon fameux thé aux fruits rouges qui sent bon.
Quant à savoir ce que je fais après et où je suis descendu à l’hôtel, en revanche, ça passionne mes visiteurs. Mais plutôt je vais m’offrir un Long Fish et un milk-shake fraise et me les taper devant « Le Journal de Bridget Jones ».
J'en conclus que pour gagner du fric, mon employeur devrait me prostituer au lieu de s’obstiner à essayer de leur vendre des trucs qui ne les intéressent pas.

lundi 7 juin 2004

L’œuvre du temps

C’est quoi ces finalistes de Roland Garros qui ont l’air d’avoir 14 ans et dont les épouses pubères ont des vieux restes d’acné tellement qu’elles sont jeunes… Un finaliste de Roland Garros doit avoir mon âge, merde !
Et c’est quoi des joueurs de foot qui ont l’air de vieillards, dégarnis, marqués, rougeauds comme des pépés qui restent trop au soleil… alors qu’ils ont mon âge ! ! ! ! Et quel âge j’ai moi pour que Youri Djorkaeff soit déjà invité sur la pelouse avec les vétérans…
C’est un vrai traumatisme pour moi : Zizou est tout chauve (mais encore pas mal sexy) Pirès est tout ridé et Lizarazu a pris tellement de bide qu’il peut plus déborder sur l’aile. Un jour il ressemblera à Guy Roux, et là ça fera mal.
Mais même vieux, ils sont beaucoup moins moches que les Ukrainiens…