vendredi 19 avril 2002

Mon avis surtout contre les avis sur rien

Vivement que ces élections se terminent car je commence à en avoir marre. Je ne parle pas de l'élection des nouvelles Lofteuses. Ca c'est déjà fait, ils ont pris les moches, parce qu'elles avaient l'air moralement et nerveusement plus équilibrées que la première cargaison.
Non, je parle des vraies et grandes élections qui vous nous donner un Président pour 5 ans. Contrairement à la mode du printemps, ce ne sont pas les candidats qui m'agacent le plus, mais cette multitude de gens qui répond aux sondeurs ou aux journalistes "qu'ils ne font pas de différence entre les candidats", "que les candidats ne s'intéressent pas aux vraies questions" ou "qu'ils disent tous la même chose" et "que leurs programmes sont démagogiques"… Dans le même temps, ils avouent ne pas s'intéresser à la campagne et sont infoutus de reconnaître le slogan de campagne de Chirac, Jospin, Mamère ou Mégret.

Je n'ai rien contre les vrais blasés de la politique. On en peut tout de même pas leur en vouloir. D'ailleurs moi-même… Mais alors là non, les gens qui ne s'intéressent pas aux programmes, qui ne suivent pas la campagne, qui ne connaissent pas la moitié des candidats ou des partis représentés, et qui se permettent de faire des commentaires désobligeants, relayés par tous les médias, ça me sort par les yeux.

C'est pas en étant scotché devant le Bigdil que tu risques d'être informé, Petit Français. Aucune forme d'opinion politique n'arrivera jamais jusqu'à toi si tu ne vas pas la chercher un peu. Comment peux-tu te plaindre de tes représentants si tu n'es pas foutu de suivre un minimum la campagne : lire les professions de foi (pas reçues pour ma part), regarder les clips de campagne (ne serait-ce que celui de Mégret pour se faire peur), subir les interviews des candidats par Olivier Mazerolles (quand même pas PPDA)…

Le pire du pire fut le sondage sur le contenu des programmes. Plus de 70 % des personnes interrogées les trouvaient sans intérêt. Combien les avaient lus ? Peau de balle, voilà la vérité.

Oh, je ne dis pas que c'est très très passionant, surtout ceux des "2 gros". Mais parmi les 16 candidats, il est inadmissible de dire qu'il n'existe pas de différence. De la même manière, les Français se plaignent sans cesse de l'absence de renouvellement du personnel politique et s'obstinent à voter pour les mêmes. Les autres "on ne les connaît pas assez" et on ne risque pas de les connaître puisqu'on ne s 'informe pas sur eux.

La démocratie ne peut pas être un système passif. Sans aller jusqu'au militantisme, car on a le droit de ne pas adhérer à ce système, le premier acte citoyen est de s'informer. C'est ce qui permet d'avoir des opinions et de voter en conséquence. Il est certain que la passivité conduit à l'absentéisme. Les moules collées sur leur canapé devant "C'est mon choix" sont forcément des absentéistes en puissance. C'est pas Évelyne Thomas qui va révéler chez eux une conscience politique (sauf peut-être par rejet de la bêtise).

C'est bien beau de dire que les hommes politiques ont des devoirs qu'ils ne respectent pas. La démocratie nous donne le droit de voter, mais être un citoyen, c'est un devoir si l'on veut que le système perdure. Tout citoyen a le devoir de se bouger le cul pour savoir ce qui se passe et ce qui se dit dans son pays. Ils vont pleurer dans 5 ans quand la réforme du système des retraites se sera faite sans eux. "On était pas au courant", "les hommes politiques nous ont mentis", "et gnagnagna"… Mais je ne dis pas que l'on est obligé de voter et d'avoir des convictions. On peut avoir la conviction qu'aucun ne fait l'affaire et qu'il vaut mieux s'abstenir. Mais par pitié, faites le en connaissance de cause. Et pas par flemme d'ouvrir une enveloppe, un journal ou un poste de radio.

Militant de la citoyenneté et de la participation, si votre action est noble, elle est bien ingrate. Leur dire d'aller voter c'est bien, mais s'ils ne font pas l'effort d'avoir des idées, ils n'en feront pas plus pour choisir leur destin.

mercredi 17 avril 2002

Brèves de Loft ou "Tu les emmerdes avec un grand A"

Adieu Poisson mort ! Peut-être que la révélation de ton passé (proche, c'était la semaine dernière) de call-girl a précipité ta chute. Que l'ex-actrice de porno prépare ses valises tout de suite…
Quant à la blondasse, désormais en fuite au Paraguay (elle ne peut plus se promener dans Paris et encore moins sur le périf'), c'est bien fait pour elle. L'avait qu'a pas chanter du Phil Barney (un gars qui a été DJ, dans les 80's, à la discothèque l'Évasion, à Saint-André-les-Vergers dans l'Aube !)

Comme après le départ de David (le simplet de l'an dernier) dans le loft 1, ils sont boulversés comme s'ils la connaissaient depuis toujours. C'est tout de même pas sa conversation qui va manquer.

Ce départ ventre à terre éclipse le fascinant coming-out du grand essuyeur. Le truc à peine programmé ! On ne sait pas si cet aveux lui réserse des "ammerdements" ( "Tu les emmerdes avec un grand A" a vraiment été prononcé par le Top, qui n'est pas au top du Français) avec sa famille, mais au niveau du ridicule, il est servi.

Vivement l'arrivée de la nouvelle lofteuse et pourvu qu'elle ne sois ni un boudin ni une entraîneuse de bar (pas sûr).

Sauvons Claire Chazal !

Notre ami JM Messier vient d'abandonner le PDG-fondateur historique de Canal + sur le bord de l'autoroute pour le remplacer par un gars venu de TF1. Le gars en question est le fort sympathique Xavier Couture. Pour les moins "people" d'entre vous, précision qu'il est le mari de Claire Chazal (c'est dire s'il est fun), la présentatrice bien coiffée du 20 h de la première chaîne. Mais si, la dame qui, voici quelques années, avait parlé pendant le JT d'un incendie "circoncis".

Invité de l'émission radiophonique de Marc-Olivier Fogiel, dit la teigne, il y a quelques semaines, M. Couture, alors directeur des programmes de TF1, se voyait interrogé sur les émissions les moins dignes de sa chaîne. Il avait pourtant l'embarras du choix : le Bigdil, ces 2 enclumes de Bataille et Fontaine, les émissions ras-la-touffe de Carole Rousseau, les documentaires bidonnés spécial "La France a peur"… Lui ne trouvait à redire qu'à propos d'Auto-Moto, et encore, il pinaillait sur certains numéros seulement. Il est vrai que la tronche du présentateur est intolérable et que l'on peut parfois s'offusquer du contenu Vroum-vroum, Tut-tut, Pouet-pouet de ce programme pour beaufs. Mais le reste de la grille ne le choquait pas outre mesure.

Maintenant qu'il a rejoint la tête de Canal en tant qu'homme de paille de J6M, il va devoir dignement faire ses adieux à ses amis de la Boîte à cons.

La dignité, la moralité et la classe des dirigeant de TF1 étant bien connues, il y a tout à craindre pour qu'ils se vengent sur la petite Chazal. Elle pourrait aller dodeliner de la tête dans un placard d'ici septembre. À moins qu'il ne lui fasse présenter la météo en lapin Playboy… Pauvre fille.

Comme moi soutenez Claire Chazal. Montons un comité de soutien, comme pour les baleines à bosses. Et puis on ne sait jamais, ce que je fais pour Claire Chazal, peut être que Balladur me le rendra (en me lâchant la grappe).

mardi 16 avril 2002

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça
ou l'Union en mouvement à mes trousses


Mon cauchemar a débuté il y a deux ans par un frileux après-midi de printemps dans le quinzième. C'est bien fait pour moi, faut pas y aller. D'ailleurs sans doute que certains de ses habitants partagent mon malheur, plus sûrement même des riverains du septième. Mais pour ma part, cela tourne au harcèlement et je ne pourrai le supporter plus longtemps. Il me faudra prévenir les autorités, à moins que dans quelques semaines, les autorités, ce soient eux. David Vincent à mon secours !


Mon terrible secret est que depuis 2 ans, je suis poursuivi par l'Union en mouvement. Tout à commencé à la brocante de La Motte-Piquet – Grenelle alors que je cherchais innocemment un meuble pour mon salon. Faut croire que je cherchais aussi les emmerdes… Mais j'ignorais alors qu'ils pouvaient surgir à tout instant. Et les démons de l'UEM n'y sont pas allé de main morte en m'envoyant mon cauchemar de 1995.

Soudain, au coin d'une étalesde vieille vaisselle, il a surgi, grand et mou, ses cheveux bleuis par les rinçages de mémère, engoncé dans son manteau anglais : ÉDOUARD BALLADUR. À quelques mois des municipales à Paris, auxquelles il songeait alors à se présenter, il évitait soigneusement de croiser un électeur de peur de devoir lui serrer la main. Bien au centre de l'allée, z'yeutant de loin la marchandise l'air dédaigneux, notre Édouard n'était pas seul. Il avait sorti sa Marie-Jo, choucroutée comme la Claude Pompidou de la grande époque (1973 pour ceux qui s'en souviennent). Serrée dans un vieux trench coat, elle était aussi souriante, voire béate, que lui paraissait gêné de côtoyer tout ce peuple.

Devant une telle adversité, un seul objectif : ne pas lui éclater de rire à la figure. Pourtant, malgré mes efforts de contournements, le Ed pris un malin plaisir à apparaître subitement devant moi, comme un diable sortant d'une boîte. Cette fois là, nous nous en sommes sorti dignement, mais pas au Marché Georges Brassens bien des mois plus tard quand Doudou apparu. Là, j'ai spontanément hurlé : "Ah, non c'est pas vrai, pas Balladur ! On est maudit !". Quand interloqué il se tourna dans ma direction, c'est le regard honteux de mon compagnon qu'il croisa. Dès ce moment nous le savions, Édouard rôdait. Nous décidâmes donc d'éviter le quinzième pour nos promenades. Mais comme j'y travaille, je n'étais pas à l'abri d'une apparition de la Bête. Ce qu'il fit peu après, dans une grosse allemande avec chauffeur (une voiture bien sûre, pas une lanceuse de poids d'ex Allemagne de l'Est) au feu rouge devant mon arrêt de bus. Stupéfaite de son audace (venir me chercher si près de mon bureau), je feins de l'ignorer. Il se sentit toutefois obligé de répondre à un furtif signe de tête d'une jeune femme attendant le bus à côté de moi. La pauvre devait se demander : "c'est qui déjà ce vieux que j'ai vu à la télé ?" Moi, je songeais à tout le mal que je lui avais souhaité en 1995 et à la manière dont il venait se venger jusque dans ma vie quotidienne. Voilà pour Édouard, mais leur sadisme ne s'arrêta pas là. Car il est vrai que j'ai parfois eu des pensées impures à l'égard du RPR et même de l'UDF. J'ai été bien punie.

Précisons-le d'entrée : il est vrai que chaque soir je traverse le Palais Royal pour rejoindre mon domicile. Et qu'avant la Présidentielle, les candidats les plus innommables viennent y déposer leurs 500 signatures. Avertie par la radio du récent passage de Le Pen (j'avais tout de même échappé aux œufs pourris), je descendis très prudemment du bus. Personne à l'horizon : on fonce. Fatiguée, enrhumée, je m'apprête à passer devant le Conseil constitutionnel en sortant un mouchoir quand surgit… BOUTIN ! La grosse réac décolorée. Alors qu'elle apparaissait devant mes yeux, je souffrais péniblement mes restes de crève dans un kleenex usagé. C'est tout ce qu'elle obtiendra de moi. Inutile de préciser que j'ai pris mes jambes à mon cou…

Enfin, preuve irréfutable du complot, dimanche dernier, tandis que je ne promenais en toute innocence rue des Petits-Champs, apparu, bronzé, le pas joyeux : l'édile d'Évreux. JEAN-LOUIS DEBRÉ. Ah non, là s'en est trop. Rendez-moi Balladur !

De la dictature 2 ou les structures fermées pour jeunes délinquants ressembleraient un peu à ça....

On le savait déjà : le loft, c'est le triomphe du vide sur la matière. L'an dernier, nous avions assisté à nombre de non-évènements tels les épilations intégrales de Christophe, les siestes de Loana ou les pleurnichages avec Boubou de Steevy. La prod était occasionnellement parvenue à combler des espaces grâce à des activités (terme usité pour les écoles maternelles) nommés "défis". Au-delà de la nécessité d'occuper des humains afin d'assurer leur survie mentale (sujet que je connais je vous le rappelle), les défis nourrissaient d'autres ambitions comme le renforcement de la cohérence du groupe. Pour parvenir au succès de ces opérations, les lofteurs devaient se concerter, s'entendre, considérer et s'organiser. Motivation : gagner leur pitance hebdomadaire. Ils ont joué aux capitales du monde, ont fait Paris-Londres à vélo et du karaoké. C'était pas passionnant pour le téléspectateur, mais ça permettait aux lofteurs de rester propres. Pourtant, rappelons que les candidats de l'an dernier étaient tendres et frais comme de jeunes scouts en goguette en forêt de Fontainebleau comparés aux killers de 2002.

L'organisation d'un défi s'apparente à une tyrannie programmée de la psychopathe de Juan-les-Pins et de l'Alain Delon de circonstance (se trouve beau, content de lui, donneur de leçons, se prétend connu en Asie : bref, il ne lui manque plus que de parler de lui à la 3ème personne pour rejoindre l'ex-star du polar camembert au niveau du melon). Également prévisibles, le pétage de plomb de la grande échevelée, l'incapacité intellectuelle agrémentée de questions stupides du nain de banlieue, l'humour régional et insondable de l'axe "trienquileeeuuuuhhhhh" Narbonne – Mont-de-Marsan, la placidité des 2 mollusques (le gentil black toujours d'accord et le désormais fameux poisson mort), … Tous des grandes gueules (sauf les 2 narcoleptiques sus nommés), donc pas moyen d'en placer une. Organisation de défi impossible. Pas moyen de les faire s'entendre car ils ne peuvent pas se sacquer ces imbéciles. Si on ajoute à cela des physiques difficiles, c'est même pas sûr que l'on voit de la fesse malgré la libido exacerbée des protagonistes. Le grand couillon s'est déjà fait jetter par le poisson mort qui lui lançait des regards brumeux : "Pute-vierge, je me suis fait tèjeu "trienquileeeuuuuhhhhh"…"

On en vient à se demander si l'influence des 2 dictateurs n'est pas nécessaire pour sauver le loft de l'anarchie. Mais cela reviendrait à dire que seule la tyrannie peut contrer l'anarchie. Et nous tombons là dans les Sciences politiques, ce que nous nous garderons bien de faire. Question anarchisme dans le loft, ils ont l'éleveuse de rats qui s'y connaît.