jeudi 15 mai 2003

Jour de grève

Grosse angoisse ce matin sur le quai du RER A. Pas de me faire broyer dans la rame, non, ça c'était garanti et en plus, histoire de faire durer le plaisir, le train a fait du 2 à l'heure. Coup de bol quand même, puisque j'étais coincée entre deux nains (comme moi). Quand ma tête immerge, au moins, je peux respirer. Le petit homme devant moi a du avoir mon sac encastré dans les couilles pendant 10 minutes, mais en compensation, il a vu mes nichons de très très près. Un moment d’humiliation bien connu des Franciliens.

La grosse crise d'angoisse, je l'ai eu quand je n'ai pas pu, de justesse, monter dans le train où était Mon Homme (un gros m'est passé sur le corps pour me piquer la place). "Pas grave, je prends le suivant qui est juste derrière". Mais là, je me suis retrouvée au bord du quai, tout au bord, avec le train suivant à l'approche et environ 400 personnes derrière, toutes conscientes que quelques-unes seulement pourraient monter. Je crois que j'ai plus transpiré à ce moment, au bord du vide, que dans la rame. Peur qu'un con me pousse ou simplement que le flux se déclenche trop tôt. Du coup, j’ai écrasé les mocassins du mec derrière dans un léger mouvement de recul, et il en a certainement fait de même avec son voisin, et ainsi de suite jusqu’au 400ème type derrière.

Aujourd'hui, j'ai surtout envie de remercier les non-grévistes de la RATP qui prennent au sérieux leur rôle de salarié du service public, sans qui c'est toute la société qui déconne.

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Merci, et encore bravo

Merci à Antoine, Éric et Pierre pour leurs gentils mails de ces derniers jours.

mercredi 14 mai 2003

Parle moi de steak

En ce moment, Mon Homme m'appelle pour me parler de steak haché. Depuis trois jours exactement, et à plusieurs reprises, il m'a appelé pour me dire :

- qu'il allait chez Picard acheter des steaks surgelés
- qu'il n'y allait plus
- qu'il y allait finalement et si j'en voulais
- lesquels je voulais
- finalement, il ne pouvait pas y aller à cause des grèves
- qu'il ira ce soir

Je me suis interrogée. Est-ce qu'il a décidé de me persécuter, moi qui ne mange presque pas de viande ? Est-ce que cette histoire de steak est porteuse d'un message que je n'ai pas su décrypter ?

Et puis finalement, je me suis dit que c'était bien qu'après plus de 6 ans de vie commune, mon mec continue à m'appeler, fut-ce pour une affaire de viande congelée. Non seulement il se préoccupe encore de ce que j'aime, de ce que je veux, mais en plus ça veut dire qu'on a encore des choses à partager. En plus du congélo.

lundi 12 mai 2003

Poil au

Quand j’ai commencé ce blog, connaissant mon côté polémique, qui n’a pas tardé à resurgir, je m’attendais vraiment à me faire insulter. Or, ça ne m’est arrivé que très rarement. Si on exclut un militant PS qui n’avait pas compris mon propos, j’en ai surtout pris plein la gueule pour m’être attaquée à Sébastien Folin et Duran Duran. Surprenant ! Internet pullule de trucs fachos, racistes, sexistes... mais ce qui est grave, c’est d’écrire que Sébastien Folin est velu et que les Duran Duran arboraient des brushings vertigineux dans les années 80. J’en déduis que, le problème, c’est donc le poil.

Bien qu’il n’y soit pas question de pilosité (encore que), la description, ci-avant, de mon quartier de travail, a tout de même engendré quelques frémissements, dans lesquels je perçois une relative désapprobation. Ben viendez-y, vous, travailler rue des Putes ! Invitez des clients de province, déjà terrorisés de quitter Montauban pour monter à la Capitale, « avec tout ce qu’on voit aux informations ». Faites venir des VIP, qui vivent cloîtrés rive gauche, à Glauque Land. Moi, je vis à quelques centaines de mètres, dans un quartier bien plus chic, mais je passe souvent par ici, et même, depuis que je vis à Paris, je connais bien le quartier. Jamais eu de problème. Mais que la Jmelapète Corporation soit contente de quitter les beaux quartiers pour s’installer ici, ça me dépasse.

Au passage, Spoutnik , si comme tu sembles le supposer, on bosse dans la même boîte, je dois t’avouer que la fille qui regarde tout le monde de travers et qui se barre dans 3 semaines, c’est moi.

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