jeudi 16 septembre 2004

Un drame dans ma vie

Ma coiffeuse attitrée a quitté mon salon de coiffure habituel. Je suis désemparée… il va falloir vivre dangereusement et affronter un nouveau coiffeur. Un saut vers l’inconnu…

mercredi 15 septembre 2004

Destins croisés

Il y a quelques semaines, je suis tombée (en faisant mon jogging sous les arbres devant chez ma mère) sur un de mes ex. Un pas récent, celui de mes 18-20 ans, celui qui a connu mon bac, mon départ à Grenoble, la fin de mon anorexie (42 kilos) et ma phase boulimique (63 kilos). Bref, il a donné. Comme il était étudiant en médecine, il avait un cas à disposition, enfin façon de parler car la plupart du temps de 150 à 700 kilomètres nous séparaient. Avant que beaucoup d’autres choses nous séparent.
Je l’ai connu fauché et passionné, ambitieux et directif, autoritaire et colérique. Ma mère et lui ne pouvaient pas se sacquer. Elle était persuadée qu’il lui avait défloré sa fille (grand Dieu, si elle avait su que le loup était déjà passé par là…) et elle faisait un blocage sur le côté « bouillant méditerranéen », alors qu’elle-même démarre au quart de tour… Elle aurait du s’y faire tout de suite, un coup sur deux, je lui ramène un fils de pied-noirs, plus ou moins commode...
Donc, ce fût une relation compliquée, une rupture soudaine et douloureuse (pour lui, parce que moi…). Le hasard des anniversaires de copains de lycée nous avait fait nous revoir quelques années plus tard, avant qu’il ne devienne le remplaçant officiel du généraliste de ma mère pendant ses congés.
C’est donc à cet ex-ennemi intime que ma mère confia son herpès. Et c’est lui qui me creva une cloque de pue l’an dernier (qui n’était pas un zona mais un soutif trop serré). Bref, il voit passer tous les boutons dégueus de la famille.

Je l’ai vu un matin alors qu’il garait sa caisse sur le parking du cabinet médical. On s’est salué rapidement et on s’est donné rendez-vous pour un jogging dominical en bord de canal. Il est venu me chercher le dimanche matin, en garant sa voiture comme autrefois, sauf qu’à la place de la vieille R9 de son père qu’il conduisait quand nous étions ensemble, il a une Alfa-Romeo GTV de kéké. On a pas mal discuté, sans ambiguïté, parce qu’il y a prescription depuis le temps. Et qu’on est certainement plus le genre ni de l’un ni de l’autre. Y’a pas que la voiture qui a changé, le gars aussi, plus modéré, plus désabusé. Et moi donc…

Dans la conversation, il m’a dit un truc épouvantable : « de toute la bande du lycée, il n’y a que toi et moi qui ne sommes pas mariés et qui n’avons pas d’enfants… ».

Bon alors, qu’est ce qu’on fait ? On se fout tout de suite dans le Canal avec l’Alfa sièges en cuir et les cannes de golf dans le coffre ?

A la place, il est passé à la maison, finir mon gâteau d’anniversaire, avec Maman qui lui faisait visiter les lieux pour qu’il voit tous les travaux réalisés depuis 12 ans, comme à un vieil ami de la famille qui reviendrait d’exil. Avec le naturel déconcertant de ma mère. Surréaliste.

mardi 14 septembre 2004

Nuit Blanche dans le 15

Ca ne m’était pas arrivé depuis 10 ans, et à l’époque, j’étais étudiante et je faisais la fête. J’ai même tenu 4 jours en dormant 1 à 2 heures par nuit, ça rend complètement dingue : modification du champs de vision, acouphènes, vertiges… le manque de sommeil a les effets d’une drogue.

Mais hier, quand je me suis couchée vers 22h30, je me doutais bien que je ne dormirai pas tout de suite… sans penser que je ne dormirai pas DU TOUT. Elle est montée tout doucement la crise d'angoise (alors que la colique qui va avec a démarré beaucoup plus vite...)

D’abord, j’ai testé la télé : malheureusement, pas de « Y’a que la vérité qui compte » au programme, donc pas de Jean-Jacques se prenant un gros rato avec Mme Simone de la Compta. Juste « Confessions intimes », une grosse merde sur une dame qui veut des faux seins et son mari veut pas car il préfère racheter un congelo pour le même prix (le brave homme !). Lassant.
Puis j’ai tenté la lecture : pas possible, trop d’idées dans la tête, pour dormir comme pour lire, Glamour compris (c'est dire). Pas gagné.
Ensuite, la radio : inefficace et grésillant depuis mon lit. Vite abandonnée avant le mal de tête.
La musique sur mon lecteur MP3 : ben oui, mais Corneille et Beyoncé, c’est dansant. Je me suis mise à chanter et à remuer du popotin sous la couverture. Pas propice au sommeil.

Bon, il est 2h. Tiens, si je me faisais cuire mes pâtes pour demain midi, ça sera fait et je peux reculer le réveil, du coup. Nouilles chinoises en pleine nuit. Ca occupe, mais ça fait pas dormir.
Re-lecture : toujours pas.
Télé : Noos en rade. Manque plus que ça, si on peut même plus regarder « Très chasse » les nuits d’insomnie, je vais écrire…
Re-radio : merde, c’est intéressant, mais du coup j’écoute. Y’a pas d’heure pour la culture.

Il est 4 h : j’ai fait pipi 18 fois déjà.
Une idée lumineuse, je tiens LA solution ! L’arme suprême de la relaxation : le catalogue de la Redoute. Je me détends et en plus, je prépare ma petite commande (double efficacité). J’enchaîne le gros catalogue, les Aubaines et le Blanc 2004 : rien n’y fait. Et merde, j’ai épuisé toutes mes cartouches…

Il est 5h : je mets Inter, autant s’informer. Ca serait la merde en Irak …
Je me décide finalement à passer en phase « matinée » en improvisant un petit dej « semoule au lait au lit– thé – chocolats » à 5h30 du mat. Au moins, j’ai plus le ventre qui glougloute.
6h : quitte à ne pas dormir autant s’occuper, je range mon placard.
6h30 : j’ai bien rangé mes chaussures, maintenant je file sous la douche.
7h : la serviette sur la tête, je retourne me coucher en me disant que même une heure, ça peut pas faire de mal. Stéphane Paoli, bons sentiments de gauche, tout ça…
7h15 : rien à faire. Je m’habille et je remange un petit truc pour éviter la syncope dans le métro. On a frôlé la cata : j’avais mis un string noir pensant choisir un pantalon foncé, et finalement je mets une jupe blanche. J’ai faillit sortir comme ça, ça aurait été chic… Penser à penser avant de faire un truc sinon je vais enchaîner les boulettes.
7h20 : Mon ami Sylvestre nous parle des délocalisations en prenant l’exemple de l’industrie textile. Je suis trop stone pour m’agacer.
7h30 : limite gerber en me brossant les dents : prendre un décontractant…

Je pars à 7h50 et à 8h20 j’arrive au bureau. A cette heure là, on se retrouve avec les tops managers dans l’ascenseur : pas le moment de bailler. Je préviens tout de suite les assistantes : « faut me parler doucement, j’ai pas dormi… ». Finalement, je comprends à peu près tout de la matinée. Enfin, mon taf, c’est pas du Hegel non plus.
A midi passé, je n’ai toujours pas sombré.
Objectif : finir la journée et rentrer DORMIR ! ! !

lundi 13 septembre 2004

Le baromètre du lundi matin
ou pourquoi je ne suis jamais l'employée du mois

Vu ma tendance à imposer mes humeurs à mes petites collègues, surtout à celles avec qui j'entame la semaine chaque lundi matin en réunion, je me suis décidée à leur confier le mode d'emploi pour décrypter mes tendances émotionnelles. En tout cas, à la plus « fun » d'entre elles, ça peut l'amuser. Et être la plus « fun » de l'équipe (après moi qui suis une sorte de punk dans le contexte), c'est pas rien...

Pour connaître mon humeur et savoir comment ma vie personnelle va interférer dans mon travail, c'est très simple. Deux solutions :

Option 1 : je me suis levée d'un pied optimiste et même sans considérer que, dès cette semaine (quoi que), je vais conclure avec un gars athlétique, cérébral et drôle (deux items me suffiraient éventuellement)avec qui j'irai vivre dans une jolie maison en province (à la mer ou à la montagne, je suis open) et avec qui je ferai de beaux enfants (le labrador est optionnel, je suis allergique), je me contenterai d'une soirée sympa avec un type pas mal. Je pars avec Coldplay dans les oreilles et je trouve ça beau (!).
Comment cela se traduit-il une fois arrivée à mon cravail ? Je n'écoute rien de leur putain de réunion (quelle idée de faire ça un lundi), où je débarque avec 15 minutes de retard (alors que mon bureau est à côté), je me cogne du chiffre d'affaires en chute libre (alors qu'ils font finir par me coller dans une charrette), la campagne de commercialisation multi-planétaire lancée par les super tops manager m'indiffère, même si mon directeur m'offre de m'y consacrer avec tout plein de responsabilité. Je leur parle pas de mes dossiers, dont elles se foutent de toute façon. Ranapété de vos dossiers cacas, je suis heureuse, moi (ou je vais l'être sous peu).

Option 2 : j'ai faillit claquer sa gueule à Stéphane Paoli qui m'agresse dès le réveil avec ses bons sentiments de gauche, en constatant que seule je me réveille, que je rate ma vie un peu plus chaque jour et que ce n'est pas cette semaine que ça va s'arranger, sachant que je finirai seule à croupir avec des chats de gouttière ramassés sur des parkings (et les yeux rouges car je suis allergique) à pas me laver les cheveux et à manger des ravioles de Romans crues dans le paquet, parce que c'est bon quand même. De toute façon, les gars sont tous des gros nuls, couards et irrésolus. Je pars en écoutant du Joss Stone pour artificiellement me donner la pêche, sinon je me jette sous une rame de la ligne 8 (ce qui mettrait en retard les jeunes winners qui taffent à Opéra).
Comment cela se traduit-il une fois arrivée à mon cravail ? Je suis la première en réunion et j'ai servi de l'eau à tout le monde, je me passionne pour l'ordre du jour quel qu'il soit car je n'ai rien que mon cravail auquel me raccrocher pour survivre. Du coup, j'écoute tout bien les interventions, j'opine du chef, je relance et je questionne, quand bien même le dossier du jour concernerait le développement des process de concertation sur le projet d'ingénierie de notre succursale de Sainte-Frénégonde-sur-la-Nouille (comme ce matin, c'était improbable tellement je me suis passionnée). J'informe moi-même mes sympathiques collègues de mes dossiers en cours car je respecte à la lettre les procédures internes de partage des savoirs . Y'a pas à dire, le cravail c'est important, la vie personnelle n'est pas tout et ne doit pas être mon unique priorité (surtout vu le peu de satisfaction que j'en tire).
Voilà de quoi déconcerter les plus patientes de mes collègues. Même « a sort of Mère Teresa » avec ses grands yeux compatissants me regarde bizarre. Donc, autant leur livrer le mode d'emploi de mon humeur du lundi, considérant la totale et déconcertante passion pour mon entreprise qui m'a gagnée ce matin et qui me conduit cette semaine à lui confier toute mon attention (alors que la semaine dernière les ascenseurs en feu ne m'auraient pas affolés).
Ca me fait penser au personnage joué par Isabelle Mergot dans P.R.O.F.S., ce film culte des années 80 : une pathétique prof de sciences qui oriente ses cours et traite ses élèves en fonction de l'attention que lui porte Patrick Bruel. C'est sûre, je suis pas la gentille collègue dont tout le monde rêve. M'en fout.

La phrase de la Semaine
Notre nouvelle rubrique hebdomadaire

Premier titre décerné à Mme « Cake factory », à propos d’Urgences :

« Moi Kovac, même avec le palu… »