jeudi 21 décembre 2006

United colors of bâtiment

Ce matin, réunion de chantier improvisée dans ce qui commence à s’apparenter à un chez moi. Alors que j’attends un livreur de parquet, arrivent le poseur et ses ouvriers. Puis un peintre aussi inattendu qu’incongru puisqu’on l’a dit et redit « jeudi, c’est le jour des sols ». Toujours pas de livreur. Au café en bas, tâchant de trouver chaleur et réconfort, nous voyons se pointer les électriciens, qui se joignent à nos lamentations : « ben si on avait su qu’il y avait une pose de parquet, on n'aurait pas mis les plinthes ». Je reste zen. Point de livreur, mais débarque le plus sexy des directeurs de travaux, mon tendre Loukoum à la suave rose chérifienne. On se retrouve à 8 dans mon petit appart qui n’a jamais connu tant d’attention. Comme on dit connement à la télé, toutes les composantes de la société française sont représentées, c’est ça le bâtiment. Ces composantes là sont debouts depuis très tôt et sont toutes mobilisées sur mes travaux, bizarrement d’ailleurs puisqu’on alors qu’on l’a dit et redit « jeudi, c’est le jour des sols ».

Revenez mardi et surtout, Joyeux Nouyel ! Ouais, le pti Jésus vous donne le lundi.

mercredi 20 décembre 2006

A la Nouyel, on se les gèle

Ca y est, le joie de la Nouyel est revenue, poil au. Une joie encore mesurée, car moi zé les miens avons, pour l’instant, réussi à échapper à la folie furieuse qui s’empare des uns et des autres en cette période de pré-gavage. Pendant que les ménagères se battent devant les étals de foie gras, que les bambins braillent devant les rayons dévastés des supermarkets, que les esprits s’échauffent à propos de la couleur du papier cadeau, nous, on s’en cogne. On n’a pas un sou. Et d’abord moi, je déménage dans 8 jours alors, la Nouyel, pardon ! Enfin, c’est pas moi qui déménage dans 8 jours, c’est mes meubles. Moi, j’attendrai que mon appart soit équipé d’une salle de bain avec wc, ce qui devrait arriver sous peu.

Une pensée pour mon Lutin d’amour au miel qui fêtera sa toute première fête de la nouyel en famille (et dans la mienne, en plus). Une fort jolie veillée de Nouyel sans crèche, sans messe et sans porc, mais avec sapin, dinde et trop de vin. Youpi la joie !

jeudi 14 décembre 2006

Allumer le feu au Lac

L’idole des vioques et de mon Danny Taylor de l’Atlas en sucre (personne n’est parfait…) s’apprêterait à plier bagages et lunettes Optic 2000 pour la Confédération helvétique afin d’élever sa progéniture adoptée sur passe-droit à l’air pur de la montagne et du pognon à gauche.

Il est trop fort le Johnny : refoulé par la Belgique, qui n’avait pas envie de se faire taxer une fois de plus de connerie flagrante, le voilà en quête des largesses fiscales suisses. Je ne m’attarderai pas sur la moralité douteuse de ce déménagement, qui aurait pu lui valoir un bon petit Trouduc de la semaine.

J’imagine juste la petite Famille Hallyday dans sa nouvelle vie propre et helvétique. Ces 6 mois et 1 jour par an à marcher en Moon boots dans les rues de Gstaad, à trier ses déchets dans les 24 bacs mis à disposition, à ne pas jeter de mégots par terre, à descendre se promener le dimanche autour du Lac en donnant du pain aux cygnes, à faire ses courses chez Migros ou chez Coop (gaffe quand même Jojo, y’en a un des 2 qui ne vend pas d’alcool pour cause de Calvinisme exacerbé).

Trop Rock’n Roll attitude.

mardi 12 décembre 2006

Le Trouduc perso de la semaine

Sans conteste, mon syndic d’immeuble qui « oublie » de prévenir les gentils petits locataires que des travaux vont être réalisés sur l’ascenseur, juste au moment où je déménage. Non sans déclencher la révolte des octogénaires de la co-propriété, et dans le XVème, y’en a…

Je n’allais pas le donner à Pinochet, d’abord parce que c’était un criminel plus qu’un Trouduc, ensuite, parce qu’il est mort. Sur la fin, cet homme-là méritait surtout le Grand Prix de l’excuse à 2 balles, digne de nos pathétiques tentatives pour sécher la gym en 4ème : « Madame, je peux pas, j’ai mal au ventre ». Lui, c’est rendre des comptes sur les milliers de méchants rouges qu’il avait sauvé du Marxisme en les rappelant au Seigneur, qu’il pouvait pas faire. Il avait mal à ses jambes. Mais comme nous en 4ème, une fois sorti d’affaire, il avait oublié qu’il avait mal et courrait comme un Papon. Comme un lapin, je veux dire.

J’aurais en revanche volontiers salué la douce Margaret Thatcher qui s’est dite attristée du décès trop tardif de la vieille baderne sanguinaire. A moins qu’il n’ait fallu récompenser l’incurie journalistique qui m’a valu d’entendre à la radio hier matin que Pinochet était coupable de génocide au Chili. Si la journaliste en question avait un jour ouvert un livre, elle y aurait peut être lu que le terme ne s’applique que dans le contexte précis d’une élimination systématique et organisée d’une population pour des motifs d’appartenance nationale, ethnique ou religieuse. Grosso modo, quand un groupe humain s’emploie à vouloir éliminer totalement un autre groupe humain juste parce qu’il est pas pareil. Communément, on le dit des Arméniens en 1915 (sauf quand on est turc), des Tsiganes et des Juifs par les Nazis (sauf quand on est iranien), des Tutsis par les Hutues (sauf quand on est un militaire français sur place et qu’on préfère regarder ailleurs), et on l’a dit, mais vite pour pas gêner, au Tribunal pénal international à propos des civils Bosniaques à Srebrenica, bien que le cadre fût très circonscrit.

Mais évidemment pas de génocide au Chili. C'était juste une répression sanglante dans un joli cadre totalitaire. Bref, du courant, du commun, du qu’on trouve à tous les coins de rue du monde, depuis qu’il est monde. Le génocide, c’est une autre affaire, c’est le titre de noblesse de l'inhumanité. Et il y en a des candidats au titre suprême. Déjà « crime contre l’humanité » et sur les rangs pour l'obtention de "génocide" :
- Pol Pot et les Khmers rouges : 1,5 million de morts pour des raisons ethniques et idéologiques, ce dernier aspect freinant l’obtention du titre. Il est toutefois reconnu par certains et moi-même, je suis assez pour.
- Staline : 10 millions de paysans ukrainiens morts de faim. Bien que la volonté de les y aider est manifeste, sans effusion de sang, c’est moins convaincant.
- Saddam Hussein : près de 200 000 Kurdes gazées dans leurs villages. Jolie technique, mais pas assez poussée pour être crédible.
- Les Djandjaouids et le Gouvernement soudanais : d’ores et déjà, un accessit pour le Darfour et ses 300 000 morts. Prometteur.

Quant à mon syndic d’immeuble : ben c’est vraiment un Trouduc.

lundi 4 décembre 2006

Les oiseaux sont trop cons

Aux dernières nouvelles, les oiseaux migrateurs qui crèchent toute la belle saison dans les environs du Bassin d’Arcachon ne se décident pas à plier bagages vers les terres du Sud. Fait pas assez froid. La flemme, ou le pragmatisme, serait en train de l’emporter sur l’instinct ancestral. C’est vrai quoi, pourquoi se faire chier à voler pendant des lunes au péril de ses plumes alors qu’au printemps faudra revenir ? Fait bon ici, grâce au réchauffement de la planète, y’a à manger - même si les huîtres sont parfois douteuses - et puis y’a plein de vieux l’hiver et les vieux, ça aime bien les oiseaux.

Pourtant amis volants, faudrait quand même faire gaffe à l’arrivée subit de l’hiver qui peut vous chopper à n’importe quel moment. Surtout vu votre sous information météorologique, inconscients que vous êtes de ne pas suivre fidèlement les conseils de Nathalie Rihouet (parce qu’elle s’habille mal et que vous avez un grand sens de l’esthétique). Quand vous serez tous gelés en février et qu’il ne sera plus temps de s’envoler vers l’Afrique, même avec les promos sur Opodo, faudra pas venir gueuler et réclamer des places en hébergement d’urgence, vu que comme tous les ans, y’en aura pas assez, même pour les gens.

Et puis préparez vous au grand retour de la grippe aviaire quand fin janvier la campagne Ségo-Sarko aura du mou dans l’aile et qu’il faudra bien trouver un truc pour faire peur aux vieux à la télé. Et là, ils ne vous aimeront plus du tout, les vieux d'Arcachon.

Non, sans déconner les oiseaux : cassez vous maintenant. Ca fait peur votre truc.

mercredi 29 novembre 2006

Le trouduc de la semaine

Attribué par moi-même unilatéralement au gars qui décide des programmes sur France 2 et grâce à qui on ne saura qu’en septembre 2007 ce qu’il adviendra de Jerry, Luca et Aby, laissés tous 3 plus ou moins canant dimanche dernier vers minuit, à la fin de la saison d’Urgences.

J’en veux tout autant à celui de TF1 qui me colle un « Droit de savoir » sur les escroqueries aux travaux la veille du début de la rénovation complète de mon futur chez oim.

Par bonheur, mon nichon va mieux.

lundi 27 novembre 2006

You give me fever

Fièvre il y a 15 jours quand j’avais une infection de la gorge
Fièvre il y a une semaine quand j’avais une infection des oreilles
Fièvre aujourd’hui parce que j’ai une infection du nichon (personne ne rit)

Cette fois Baby, c’est sûr : you give me fever.

mardi 21 novembre 2006

Le retour de la revanche avec de la nouvelle formule et de la vache dedans

Visne Suyu revient dans une nouvelle formule et dans un très joli vert. Et ça va durer, va falloir vous habituer.

Le Trouduc à frisouille de la semaine

J’ai hésité à l’attribuer si vite dès le début de semaine. Mais pour moi, le titre hebdomadaire avait trouvé preneur dès lundi 8h40.

Celui qui mérite tant d’honneur est notre ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, super en forme dès le lundi matin sur Europe 1. En tout cas assez pour parler du succès de « M. Hollande et sa femme », sans la nommer… C’est connu, Ségo est une fille assistée aux ordres de son homme. Comme Marie Curie qui, à l’origine, n’y avait pas droit au prix Nobel. C’est à son mari Pierre qu’il était attribué, car une femme, c’est capable de rien sans un mec.

'tention, je ne suis pas en train de vous dire que Ségo, c’est un peu la Marie Curie de notre temps, qu’on ne me fasse pas dire trop de bien non plus de la killeuse du Poitou.

Trouduc attribué au ministre frisouillé, ça le vaut. D’autant qu’il venait aussi de dire que la baisse de la croissance au troisième trimestre est due au fait que les Français ne branle rien en juillet-août. Délicieux. Quand on pense qu’ils l’ont pris au Gouvernement pour changer du discours des politiques…

mercredi 15 novembre 2006

Quelque chose de Bree

Il paraît qu’il y a en moi un brin de Bree Van de Kamp. En bordélique. Même super bordélique par rapport à Bree. Le genre de Bree qui range pas ses affaires mais qui tolère mal la crasse, la cuisine industrielle et la mauvaise éducation des gens. Et même moins que ça.

Il est vrai qu’une miette émanant d’un quart de baguette et venant se poser sur mon revêtement sisal m’est intolérable. Il est vrai que je convulse à la vue d’un poil de barbe dans mon lavabo ou d’un déchet triable non trié comme il a dit M. Delanoë.

Il est vrai qu’un homme harassé de travail accueilli par une cuisinière en petite culotte affairée devant une marmite mijotante de poires au Muscat est un homme heureux qui dit des conneries.

lundi 13 novembre 2006

Le Trouduc de la semaine

Mon avis surtout (c'est-à-dire moi) a décidé de distinguer la connardise ambiante de manière régulière. Nous (enfin c’est toujours moi) allons décerner le prix du Trouduc de la semaine afin de promouvoir la méchanceté, la médiocrité, la crétinerie, la lâcheté, la malhonnêteté et autres grandeurs humaines.

Cette semaine, à l’unanimité (de moi-même), un Trouduc en Or est attribué à Morville Didier, le vrai, plus connu sous le pseudo de Starr Joey (on se demande pas pourquoi qu’il a changé, au passage). Déjà réputé pour ses tabassages de nos amies les bêtes, l’individu a trouvé vachement drôle de gruger un pauvre gars qui s’appelle aussi Didier Morville, titulaire d’un permis de conduire à Nancy. C’était bien malin de sa part, vu qu’il lui a refilé toutes ces (nombreuses) amendes pour excès de vitesse à travers la France, c'est-à-dire à des endroits où le malheureux homonyme lorrain ne fout jamais les pieds. C’est d’ailleurs comme ça que ça c’est vu.

Encore un qui nous confirme qu’il faut savoir distinguer l’œuvre, appréciable en tant que telle, et son auteur, pas toujours fréquentable en tant qu’individu.

lundi 6 novembre 2006

Avant / Maintenant

Avant
Je passais une grande partie du dimanche à la maison, je me levais tard, je traînais au lit devant la télé, je brunchais de trucs lourds et gras, j’allais faire un tour dans l’après-midi, dans les rues de Paris, le nez au vent, je rentrais me préparer un dîner qui fait grossir et je zonais devant les séries du dimanche soir en ronchonnant sur la nouvelle semaine qui s’annonce.

Maintenant
On passe une grande partie du dimanche à la maison, on se lève tard, on traîne au lit devant la télé, on brunche de trucs lourds et gras, on va faire un tour dans l’après-midi, dans les rues de Paris, le nez au vent, on rentre se préparer un dîner qui fait grossir et on zone devant les séries du dimanche soir en ronchonnant sur la nouvelle semaine qui s’annonce.

C’est pareil et pourtant tellement mieux qu’avant (et pas juste parce que la sieste est devenue crapuleuse).

jeudi 2 novembre 2006

Silences

J'ai des silences de blog en ce moment. J'ai aussi de vrais silences, souvent le samedi après-midi, parfois le dimanche et les jours fériés, comme hier, où j'avais une furieuse envie de faire la sieste. Sieste que je n'ai pas faite car mon Prince du désert en Laguna avait décidé d'essayer tout Zara après que nous eumes dégusté moultes merguez en aimable compagnie sur ma nouvelle, immense et frigorifique terrasse.
Par moment, il n'est nul besoin de parler. Quand on regarde ou qu'on écoute, quand le silence est beau ou quand on a rien à dire qui en vaille la peine.
Je suis comme ça. Ca me vient de mon père qui a de longs, longs silences.
Je sais que ça peut faire peur, mais je n'ai pas l'intention de forcer le son de ma voix. Nah !

mardi 24 octobre 2006

La saison du mouron

Ca y est, la saison des feuilles qui tombent et de la grognonnerie est de retour. J’ai l’œil bas, la moue torve et le sourire rare. Pourtant, j’ai passé un délicieux week-end troyen avec ma Pétulance maghrébine, qui, du coup, a fait la connaissance de mes parents, chacun leur tour. Donc, lui au moins a une raison pour être d’humeur morose : sa chérie vient d’une famille casse-couilles (tiens, j’ai redit couilles).

Y’a rien à foutre : passé le 15 octobre, tout fait chié. La pluie qui mouille, le vent qui fait froid et qui décoiffe encore en plus, la nuit qui tombe tôt, l'année qui s'achève et qui nous rend vieux…

Et puis il faut que je refasse du sport.
Et puis j’achète un appart, alors le premier entrepreneur qui vient pas me les faire les travaux, y va en entendre causer.
Et puis, et puis, heureusement qu’il y a toi (et pas Findus, mais Picard).

jeudi 12 octobre 2006

Partie de Fès

…et de retour à Paris. Oui, je sais ce que vous allez dire : « elle était dans les Pouilles, maintenant elle va à Fès ». Oui, d’abord et le tout par hasard, sans chercher particulièrement à faire glousser le chaland. Je suis même partie à Fès avec le gars des Pouilles si vous voulez tout savoir. Pour les jeux de mots en dessous de la ceinture, je vous laisse la main.

En tout cas, ces quelques jours chez ma Méthode Berlitz (en 4 langues) m’ont ravis. D’abord parce qu’il était là tout le temps (sauf la nuit, car nous avons 14 ans) et sa charmante et nombreuse famille aussi (sauf la nuit car on ne se voyait que pour manger ce qu’on ne faisait que 16h/24). En revanche, on me verra circonspecte quant à la spécialité qui m’a été servie : la dafina. 1 viande, 5 féculents : 6 raisons de gerber. Surtout après 543 salades. Et un poisson. Et avant les fruits. Eux mêmes précédent les pâtisseries. « Et après, qu’est-ce que tu voudrais ? » Heu… qu’on me laisse, pitié. Ni nougat, ni chocolat.

Casa restera pour moi la ville immense où il fait chaud le jour et froid la nuit et où on mange trop, même en ce temps où personne ne mange de la journée. Et Fès restera la ville où on a le droit de faire tout ce qu’on veut comme des grands parce que les parents ne sont pas là.

La dame qui congèle ses enfants

Est-ce qu’au moins elle les met dans des sachets congélation, ceux qui sont vendus en rouleaux et qu'on a du mal à ouvrir ? Et est-ce qu’elle a le pti bidule métallique pour fermer ?

Je dis ça parce que chez moi, on faisait ça avec des prunes ou des cerises. Et après on faisait des tartes l’hiver.

On dira ce qu’on voudra, mais la tarte aux mirabelles, c’est meilleur que la tarte au bébé.

dimanche 1 octobre 2006

Bilan édifiant de la dernière semaine

J'ai célébré le nouvel an juif en dégustant le plat le plus lourd du monde, constitué de semoule aux haricots blancs dans un bain d'huile
J'ai bien trop peu dormi, sauf aujourd'hui
J'ai dit 8 783 fois "bonjour", 5 673 fois "merci" et 3 687 "au revoir". My God !
J'ai parcouru environ 7 798 kilomètres en 4 jours, le tout dans un lieu clos
Je me suis fait lécher le museau par une bête d'environ 200 kilos devant 400 personnes
J'ai mangé du scorpion dans une sucette (des pattes et de la tête, un truc absolument immonde)
J'ai choppé tous les miasmes qui passaient
J'ai chanté du Johnny devant la télé à 3h du matin
Je me suis réveillée ce matin avec un semblant de casquette, en me disant que le scorpion, faudrait pas en manger, mais il ne faut surtout pas le vomir (ouf)

Et la vie reprend

lundi 18 septembre 2006

Rompage du silence

Ne croyez pas que je ne m'occupe pas de vous par plaisir. Seulement, ces temps-ci, des tas d'autres choses m'appellent ailleurs. Y'en a même une qui m'a appelé la semaine dernière dans le pays de ce monsieur, mais sans que j'ai l'occasion de le voir, vu que par le beau temps qu'il faisait ma Gaufre liégeoise et moi, on est plutôt allé à la mer. Faire des trucs que l'on fait à la mer du Nord : marcher sur la plage, dessiner un coeur dans le sable, manger du poisson et boire de la bière. Notez qu'à Vienne, on avait mangé des escalopes panées, bu de la bière et écouté du Mozart. Bref, on fait des trucs conformes à notre environnement, tout en essayant de ne pas se faire blacklister chez Accor, chez qui on a du mal à rester super conformes, par contre. Prochainement, nous irons à Amsterdam, et je parie que nous ferons du vélo, boirons des bières et dégusterons la spécialité aromatique locale dans un établissement spécialisé. Ce n'est pas un manque d'imagination, c'est juste histoire de profiter de l'occas. La bière étant le dénominateur commun, sachant que même en week-end Papouasie, on en boirait de toute façon.
Bon, ne comptez pas sur moi la semaine prochaine non plus, car j'ai un métier, moi. Et je vais le pratiquer ailleurs. Dans une de ces nombreuses régions de France où manger "terroir" consiste à se taper du gras de porc au chou avec du vin qui pique. Mais c'est si charmant dans le contexte.

jeudi 7 septembre 2006

1, 2, 3, Mickey, Dumbo et moi

Dimanche dernier, j’ai eu 4 ans. For the first time in my life, je suis allée au Pays merveilleux de Mickey INC. C’est mon Dumbo à moi (je parle de tes oreilles mon ange…) qui a eu cette mirifique idée destinée à chasser de mon esprit les petit soucis du quotidien, celui-ci étant actuellement peuplé de casse-couilles qui ne comprennent pas un mot de ce que vous leur avez expliqué 575 fois. Qu’il en soit remercié.
Parce que la potion a fait son effet : une grosse banane que j’arborais. C’est dingue de truc, un château bidon, une maisonnette rose, une musique pourrie mais joyeuse et voilà une trentenaire blasée qui rigole comme une bécasse en passant au milieu des nains, assise dans son pti train qui fait du 2. Juste des nains en plastoc qui bougent les yeux... Et je ne cause même pas du bateau au milieu des poupées ou des pirates, du navion sur Dumbo (le vrai), des secousses comme dans Star War et autres niaiseries, mais pas des qui font peur et qui donnent la gerbe (car ça me fait peur et ça me fait gerber après).
Pourtant, même sans Space Mountain, il est gerbant Msieu Disney, à harceler comme ça les tirelires des bambins et surtout celles des parents. Trop cher ton bonheur la souris. Ou alors juste entre adultes avertis, sûrs de ne pas craquer sur les oreilles en peluche ou le sabre du pirate. Quoi que...
Et puis, mon ami Mickey, ton burger il est tellement pourri qu’on a l’impression que ce vieux Ronny a fait un stage chez Gagnaire avec ses nuggets sauce moutarde.

lundi 28 août 2006

Une décade dense

Ca fait tout juste 10 ans que je travaille. Ce beau matin de 1996, je prenais le chemin de mon stage, toute anxieuse de comment me tenir, comment causer aux gens, ce qu’il faut dire ou pas… Comme j’ai tout bien fait, ou en tout cas pas plus mal qu’une autre, les bougres m’ont gardée et c’est grâce à ce volontaire petit matin d’il y a 10 ans que je me trouve aujourd’hui ici, devant mon écran, dans mon bureau à moi, glacial l’hiver, bouillant l’été et vitré comme un bordel à Amsterdam.

Depuis ce jour d’août où sans m’en apercevoir je mettais un orteil fatal dans l’engrenage infernal du monde du travail, je n’ai plus trop peur de mal me tenir ou de mal parler. Car, de fait, je suis affalée sur mon siège et je cause comme une poissonnière à mon cher patron, qui ne cesse de s’en plaindre. Fallait pas m’embaucher.

En 10 ans, comme la plupart d’entre vous, j’en ai vécu des jours de panique avant l’inauguration du nouveau point de vente. J’en ai vu passer des notes de service réexpliquant la règle des prises de congés (avant et après la loi Aubry). J’en ai connu des intérimaires infoutues d’orthographier mon nom. J’en ai faites des réunions ineptes destinées à flatter l’égo d’un chef incompétent. Mais plus maintenant, hein, maintenant mon chef, c’est une super lumière…(tiens, salut, tu passais par là ?)

D’ailleurs, depuis aujourd'hui et après 6 mois d’abstinence, mes collègues et moi-même avons renoué avec la traditionnelle réunion hebdomadaire des cadres. Je l’avais pratiquée ailleurs, mais pas encore à « Fais le avec tes doigts », notre TPME exemplaire, mais franchement TP. Du coup, pour rendre le truc crédible, on a donné un numéro à l’unique salle de réunion, on a fixé un horaire inamovible alors qu’on se croise tout le temps dans le micro-couloir et on a même tenté l’ordre du jour, bien qu’un seul sujet nous intéresse en cette saison. Car le mail du chef qui donne rendez-vous tous les lundi à 10h30, salle 432, pour évoquer la réorganisation de la structure efficiente, ça a plus de gueule que : « bon les mecs, on se voit 1 heure à la machine à café pour que je vous refile mon taf ? ».

En fait, le travail n’est qu’une succession de rites plus ou moins établis, destinés à formaliser une activité diurne et poussive pour laquelle chacun est plus ou moins rétribué. 10 ans qu’il m’aura fallut pour m’en apercevoir…

jeudi 24 août 2006

On a supprimé Pluton

Dans la série « infos débiles mais véridiques », après la pêche aux hérissons pour déguster à la croque-au-sel, on apprend aujourd’hui la suppression de Pluton. Ce sont des scientifiques réunis en congrès mondial (pas de la mie de pain, quoi) qui ont décidé ça. Soit disant qu’elle était pas si bien et pas si grosse que ça la caillasse, pour prétendre être une vraie planète. Car, planète, ça se mérite comme titre. D’abord, il faut être ronde. Ensuite, il faut être très très grosse. Genre Jupiter. La boule OBUT de la voie lactée. Alors que Pluton, c’est rien qu’un cochonnet tout merdique. Mais il y a lurette, le premier gars qui l’a repérée dans la lunette s’est planté grave. Car elle fait brillement illusion, la garce. Et puis, qu’est ce qu’il aurait pas fait pour ce rendre intéressant celui-là, genre "j'ai découvert Pluton, c'est moi qui l'ai vue en premier". Alors qu’en guise de planète : des clous. Mais de là à la supprimer carrément… On fait quoi ? On raye juste de la carte ou on plastique direct à la Bruce Willis ?

Moi je trouve ça un peu brutal comme nouvelle. Ca perturbe mes acquis les plus solides. Y'a toujours eu 9 planètes, bordel ! A quoi peut-on se fier si même les trucs qu’on a lu dans « Tout l’univers » en CE2 sont à remettre en cause ? A plus rien ma bonne dame !

Si ça continu, vous verrez qu’ils vont nous dire que l’Homme descend du bulot-mayonnaise ou que Napoléon n’était pas vraiment un grand humaniste ? Ou ptet même qu’après les planètes, ils vont supprimer les thons (c’étaient pas vraiment des poissons, c’était juste des sushis vivants).

Pendant ce temps sur yahoo : Paris Hilton sort un disque (pas de son étagère IKEA, non elle chante dessus).

mercredi 23 août 2006

Aube, terre d’asile des Erinaceidae
Merci Wikipédia



Info Yahoo (toujours du haut niveau) : « Haut-Rhin: 22 hérissons destinés à la cuisson saisis par les gendarmes ». Alors que ma vaillante collègue m’informe de cette ignominie (en fait elle cherchait à démontrer la décadence de notre société à travers la recrudescence d’infos essentielles concernant la fameuse socio-anthropologue Paris Hilton), je lance un appel vibrant.

Hérissons, hérissonnes,
Allez-vous impunément vous laisser bouffer par des Alsacos ?

Allez-vous sans résister vous faire cueillir au bord des nationales, alors que c’est déjà pas bien simple de traverser sans finir en pancake (surtout depuis que la sus-nommée collègue ne veille plus personnellement à votre bien être autoroutier) ?

Allez-vous laisser opérer cet ignoble génocide, alors que, franchement, le hérisson, c’est même pas bon, même en bæckeofe (et pour retirer les piquants, c’est encore pire que les oursins) ?

Et, accessoirement, la maréchaussée, n’a-t-elle pas autre chose à foutre qu’à traquer les hérissonnophiles (des gens qu’on a à peu prêt autant envie de connaître que Michel Fourniret) ? Et sur le trafic de Kouglof frelaté, ils sont à fond aussi ?

Hérissons, Hérissonnes, de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud,

Rejoignez l’Aube (mais faites gaffe en traversant)

L’aube est une terre de protection pour le hérisson pourchassé. Alors toi aussi vas chercher bonheur dans le jardin de ma reum, bouffer les croquettes des chats et nous débarrasser des vilaines limaces qui croquent les laitues.

Nous, hérissons, hérissonnes, on vous aime. Et on a déjà 13 chats qui squattent la table de jardin, alors c’est pas une colonie de hérissons qui va nous faire peur.
Comme je le disais à notre spécialiste hiltonienne, de toute façon, j’ai mes méduses en plastoc contre les oursins sur les rochers, ça doit marcher pour éviter les piquants de hérissons dans le jardin de rocailles.

Et je le proclame : le hérisson, même mariné aux herbes et grillé à l’unilatéral, c’est deg. Surtout que quand on a retiré les piquants et la tête, il ne reste pas grand-chose à bouffer (c’est pourquoi il en faut au moins 22 pour confectionner une tourte aux hérissons et à la choucroute).

lundi 21 août 2006

Sur le pont

Quand je pense que c’est moi qui l’ai voulu : « tous sur le pont le 21 août ». M’y voici, et c’est parti pour quelques semaines de fureur chez « Fais le avec tes doigts » avec mon Toto de patron bronzé et cette dame qui ne peut pas enregistrer (comme si j’y pouvais quelque chose).

Depuis la dernière fois, j’ai eu 33 ans.

Depuis la dernière fois, j’ai visité Vienne avec ma wiener schnitzel, un peu sous la pluie, un peu collés pour se réchauffer. Plutôt bien tous les deux. Et Vienne… Drè jouli la faisselle de la Kaiserin Elisabeth mais pas bons les chocolats Sisi, les chocolats Mozart… On connaît mon amour pour le monde germanique : confirmé.

Depuis la dernière fois, j’ai donné à des chats des croquettes qui ont été dévorées par des hérissons et j’ai cueilli des tomates géantes dans le jardin de ma mère. Qui n’est pas celui d’Alice mais pas loin.

Maintenant tout reprend, sur un nouveau rythme, avec un gars à côté quand le réveil sonne. Ca change tout.

mercredi 9 août 2006

Vive Giscard !

Non, ces 15 jours de vacances ne m’ont pas conduite à l’extrémité regrettable que constituerait en 2006 un soutien tardif à l’ancien Président. C’est du fils que je parle. Celui qui nous vend du bonheur pas donné. Celui qui nous bombarde des watts au soleil, vodka-poire à gogo. Celui qui nous fait sauter dans l’eau, reprendre 3 fois des pâtes et rouler des pelles à des inconnus. Celui a fait du bien à l’humanité célibataire.

Ca fait bien mal de l’admettre, mais ces 2 semaines, qui m’ont paru un mois, m’ont sortie de ma longue torpeur hivernale. J’ai vécu en 15 jours tout ce que ne m’avait pas donné l’hiver parisien : des nouveaux amis, de charmants amants, des rires de gamins, des danses effrénées et les yeux d’un homme.

J’ai d’abord tâtonné, m’installant doucement dans cet univers de bruit et de futilités, au milieu des grands garçons dont le métier est de se tortiller au soleil sur de la musique boom-boom entre 2 séances d’aquagym. Une vocation. Parmi les nouveaux arrivants blafards laissant faire le hasard pour se découvrir des affinités, j’ai ma technique : arriver tôt aux repas, m’installer seule à une grande table avec ma bouteille de vin (le soir uniquement sinon je n’aurais plus d’estomac). Et attendre un coup de pouce du destin.

Il n’y est pas allé de main morte le destin en m’envoyant dès le deuxième jour l’incarnation vivante de Bernard et Nathalie, ceux des Bronzés version 70’s. Etrange couple : « on est parti parce qu’il n’y avait pas d’assurance annulation » me glisse t-elle. « Elle fait la gueule depuis Roissy » me dit-il. C’était parti pour 2 semaines de complicité redoutable, moi parfois entre eux 2, eux avec ou sans l’autre. On apprend à se connaître, se méfiant parfois puis on conclut que seule la situation est tordue et que les 2 individus valent qu’on les supporte. Un peu trash, notre redoutable trio ne pouvait faire venir à nous que des individus audacieux.

Il y en a eu, croisés autour de la piscine ou au practice. C’est fou ce qu’on a à dire à des inconnus pour passer le temps, les fesses immergées. C’est fou ce qu’on s’amuse à ne rien faire et comme le temps coule doucement. Viennent ensuite les soirs à s’agiter sur de la musique que l’on trouve insupportable le reste de l’année. Mais là, il y a l’open bar et des individus du sexe opposé agréables à l’œil. Le paradis de la drague en somme. Quelques étreintes, quelques baisers. Ce que l’on trouverait insupportable à Paris est ici facile. Une activité comme une autre : golf, tir à l’arc, galochage, sexe rapide. Quant au fantasme du bel étranger, il faut être maligne pour le réaliser à la hauteur de ses ambitions, c'est-à-dire viser le spécimen polyglotte. Et BCBG, parce que tant qu’à avoir un Macaroni sur le feu, autant éviter la petite frappe androgyne et narcissique en total look DetG ou le brutal tatoué épilé à la moue tombeuse et au regard bovin. Le Rital n’est plus ce qu’il était Mesdemoiselles. Il a toujours pensé à être bien peigné, mais maintenant il passe plus de temps que nous dans la salle de bain.

C’est bête à dire mais ces yeux qui ne vous quittent pas, cette drague lancinante, en version ritale ou en français, a colossalement remonté mon moral. Pas encore à mettre à la poubelle la fille. Ici, j’ai un maillot vichy rose qui a trouvé son public, un fan club attentif et pressant. Rester lucide quand même : dans 1 mois j’aurai débronzé.

Ce n’est pas que le maillot vichy qui a fait ma réputation mais aussi mon grand projet des vacances, celui à mener coûte que coûte quel que soit le déroulement des opérations : la lecture de mon pavé estival. Cette année, j’avais mis la barre très haut puisque c’est « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen qui m’accompagnait. Solal et Ariane. Ils m’ont suivi de jours en jours de mes matinées à la plage à mes fins de journées à la piscine, lors de ma sieste sous les pins, faisant de moi la drôle de fille un peu froide, un peu bêcheuse qui traîne son livre partout : « La première fois que je t’ai vu, tu lisais ton livre énorme face à la mer ».

Et le soir la musique reprenait, et sa cour d’œillades consommées ou pas. Et le matin revenait, moi tombant du lit systématiquement avec mes 4 pauvres heures de sommeil sous les paupières. Je me suis follement amusée. Mais au bout de 2 semaines, on a l’impression de vivre « Un jour sans fin ».

L’histoire ne serait rien sans sa conclusion.

Nous avions discuté toute la journée, nous nous jaugions. Un soir, je nous ai vu lui Solal et moi Ariane, la fille des Gentils. « Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. ». D’accord la réalité était moins romanesque : une longue étreinte égoïste sur un dancefloor bondé, collés par la sueur et le désir, hors du temps, hors du lieu. Tout de blanc vêtus par jeu, on ne voyait que nous. Et le lendemain, un défilé de vanneurs pour me dire : « Dis donc, j’ai adoré hier soir votre numéro de slow en boîte, surtout le retourné couché final sur l’enceinte ». Dire que je n’ai même pas de photo… Dire qu’au lieu de nager sous les étoiles, je me suis effondrée sur la plage dans mes vapeurs d’alcool, toi contre moi pour me réchauffer et empêcher des ivrognes napolitains de venir m’emmerder. Dire que le lendemain avant ton départ, le même ballet est devenu aquatique.

J’étais partie seule par le 42 puis RoissyBus en traînant ma valoche, la crainte au fond du ventre de passer 2 semaines de solitude. Quand je suis rentrée, il m’attendait à Roissy. Il m’a déposé chez moi on est allé manger et il m’a dit : « En fait, on ne se connaît pas alors on a rien à perdre : ça te dit qu’on reparte ce week-end ? ». J’ai dit oui au mystère et je ne sais toujours pas où je vais. Mais j’y vais et avec lui. Mon Solal de vacances.

lundi 24 juillet 2006

Se casser dans les Pouilles

Voici mon programme du jour et des 2 semaines qui viennent. Oh je vous vois venir : "qu'est-ce qu'elle a encore pas trouvé pour faire une contre-pétrie douteuse et nous affliger du mot "couilles" en cascade..." Même pas vrai. Je pars vraiment en vacances dans la botte Italienne, au bord de l'Adriatique. Le programme devrait se résumer à fuir les abords d'une piscine bruyante pour trouver refuge avec des poissons et des balles de golf.

C'est mon premier départ en vacances seule, perspective qui ne m'effraie pas. C'est plutôt de devoir affronter une collectivité avec laquelle je pourrais ne pas être en phase (triptyque Jeux apéro - techno - "t'es bonne") qui me refroidit. Du coup, je pars avec des milliers de pages de lecture, au cas où ils me les pètent vraiment, les Pouilles...

Après ces 6 derniers mois d'état moral et physique précaire (le physique étant occasionnellement dégradé par la somatisation régulière du mental), j'espère me remettre d'aplomb. Déjà que, bizarrement, ça allait mieux ces derniers jours, comme une idée de trouver la paix en moi quoi qu'il arrive.

Vacances réussies ou pas, vous ne m'entendrez de toute façon pas trop me plaindre. Ces vacances là, si mon agenda l'avait permis, je les aurais peut être passées à Beyrouth. Heureusement, je n'y suis pas et WIL non plus, mais allez le lire.

mercredi 19 juillet 2006

En colère

L’histoire se déroule dans la banlieue d’une ville de province. Un mardi, à l’heure du déjeuner. Une dame est alertée par des bruits provenant des immeubles situés juste derrière chez elle. Des cris émanent d’un appartement, une dispute entre un couple, une de plus dans cette famille. Très vite, les insultes fusent et vraisemblablement les coups. Régulièrement, l’homme tape sur la femme, mais cette fois, il semble très violent : « salope », « putain » et toutes les menaces physiques qui vont avec. En période de vacances, les deux petites filles du couple sont présentes et assistent à la scène.

Le dame révoltée et inquiète attrape son téléphone et compose le 17. Police secours. Elle demande une intervention d'urgence. Là, on lui répond que « le cas » relève du commissariat du quartier. Elle n’a pas le numéro, on la renvoie sur la mairie de la commune qui saura l’orienter. Appel à la mairie. Mais à 12h30, personne ne répond. Après 10 minutes de répondeur, la dame raccroche, furieuse. De toute façon, les cris ont cessé pour ne plus laisser entendre que des larmes.

Voilà. En 2006, en France, il y a encore des endroits où la Police refuse d’intervenir dans un cas de violence conjugale. Il y a encore des flics pour ne pas juger utile de se déplacer quand une femme est frappée, qui plus est devant ses enfants.

La dame, c’est ma mère, et si ce sujet la touche c’est qu’une de ses amies a, elle aussi, été victime d'un compagnon violent. Les campagnes de com sur le sujet, elle les a vues. La bonne conscience que se donne la société : en parlant d'un problème, on considère qu'il est en partie réglé. Alors, même elle qui a tendance à trop croire ce qu’on lui dit sur TF1, elle se demande ce qu’il fout Sarko, à part le beau à la télé pour claironner que Cécilia est rentrée.

mercredi 12 juillet 2006

La surprenante info du jour

Et ben moi, Mon Lapin, j'aurais parié mes genoux qu'il était déjà mort Syd Barrett. Comme quoi...

lundi 10 juillet 2006

A propos de Juliette...

Pour les plus lents d'entre vous : je ne ressemble pas à Juliette Binoche. A mon grand étonnement, il existe une minorité récurrente qui trouve que si, mais, je le rappelle, il y a toujours des gens qui trouvent qe Chirac est un bon Président, alors... Et en pourcentage, je crois que ceux qui trouvent que je ressemble à Binoche sont encore moins nombreux, c'est dire...

Zidane y va frapper…

Tous ces bien-pensants qui cassent du Zizou ce matin, me gavent. Moi, Zidane, il m’énerve quand il joue comme une savate tout en continuant à nous polluer dans des pubs pour téléphone mobile. Mais tant qu’il joue au foot comme un Dieu, il peut en distribuer des mandales, ce qu’il fait chroniquement, ça ne me dérange pas. Je dirai même que ça ajoute à son sex-appeal naturel déjà bien développé. Non que la violence m’affole, ça me révulse même (quoi que quand j’y pense, je me dis que j’ai surtout fréquenté des gars qui ont le bourre-pif facile). Mais ce côté béni-oui-oui qu’il se traîne dans les médias, à pas être foutu de dire du mal et à sourire bêtement en bredouillant, juste pour faire le gentil-garçon-gendre-idéal-modèle-d’intégration, c’est insupportable à la longue. Tout ça pour vendre de la Volvic. En vrai, il est sanguin le gars Zidane et c’est comme ça qu’on l’aime. De temps en temps, il s’essuie les pieds sur un Saoudien ou il redresse le plexus d’un Italien, la belle affaire ! Il reste le meilleur footballeur qui ait porté le maillot bleu, un type bien aussi et accessoirement un gars qui a rendu la calvitie super sexy (et c'était pas gagné).

Et au fait, j’ai trouvé une raison de me réjouir de la défaite : le plateau d’après match sur TF1. Jean-Pierre Pernaut qui interview Lorie, c’était la chiraquie qui se regardant de nombril. Si les Bleus avaient gagné, ceux là se seraient encore crus obligés de se réjouir du triomphe d’une France que, dans le fond, ils ne peuvent pas sacquer. Ce matin, pour tous ceux qui n'ont pas pu récupérer la victoire à leur profit, le foot redevient un sport de beaufs et de prolos.

mercredi 5 juillet 2006

La tactique du Raymond

Nous saluons ici l'accession en finale de la Coupe du Monde de la brillante équipe de France (les sosies des chèvres qui ont joué le premier tour). Mais surtout l'audace d'un coach inventif. Car notre Raymond Domenech à nous, il n'y est pas allé avec le dos de la main morte niveau audace. Il nous a déballé une tactique de déstabilisation de l'adversaire des plus subtiles. Alors que lors des précédents matchs il faisait systématiquement rentrer Govou à la 75ème PUIS Wiltord à la 80ème, cette fois, Raymond le Guedin a fait rentrer Wiltord à la 68ème PUIS Govou à la 72ème. Trop fort ! Complètement déstabilisés qu'ils ont été les Portugais, bouleversés dans leurs certitudes sur la stratégie des Bleus, ils ont cherché leur mère pendant 22 minutes... Audace, quand tu nous tiens...

Saluons également l'entrée fracassante de Louis Saha dans la Grande histoire de la Coupe du Monde. En effet, un mec qui joue 2 fois 3 minutes en fin de rencontre et qui est suspendu pour s'être pris 2 fois un carton, c'est une première. Ce qui remet sur l'ouvrage la fine tactique de changement du coach pour la finale : faute de Saha à la 85ème, si ça se trouve, il peut nous péter un câble et nous faire rentrer Givet... ou Landreau...

A noter pour la finale : plus faire de passe pourrie à la 94ème quand on mène 1-0, ne serait-ce que pour ne pas remplir les urgences en pleine canicule.

lundi 3 juillet 2006

Juliette, Julia et Barbara

Il y a quelques jours, alors que je visitais un appartement merdique en vue d'une possible acquisition, l'agent immobilier m'a fait le coup de Juliette. J'explique le coup de Juliette, désormais un classique. Cela consiste pour un parfait inconnu à plus ou moins me dévisager puis à enchaîner grosso-modo les phrases suivantes :
« Je ne sais pas si on vous l'a déjà dit... »
« ...vous ressemblez à une actrice... »
« ... à Juliette Binoche ».
Dans ce studio délabré mais onéreux, je suis restée silencieuse et emmerdée devant cet énième coup de Juliette, sournoisement porté, alors que je fouinais dans la crasseuse cuisine.

On va se parler en vrai : c'est pas que je lui ressemble franchement à Juliette. Surtout que je suis BEAUCOUP plus jeune. Admettons : je ne suis pas bien grande, plus ou moins brunette et avec le même genre de sourire. Enfin on va dire ça, mais c'est pas super frappant non plus. Et pourtant, il se trouve occasionnellement quelqu'un pour me dire le contraire, sans aucun soupçon de drague lourde.

Mon premier coup de Juliette s'est déroulé dans un magasin de chaussures pendant les soldes il y a 5 ou 6 ans. La vendeuse me dévisageait et quand elle m'a avoué pourquoi, j'ai mis ça sur le compte du béret que j'avais sur la tête. Binoche en portait un dans un film, voilà c'est tout. Même pas pensé à lui demander une réduc sur les bottes...

Et puis plus rien pendant longtemps. Et de la Juliette en rafale ces derniers mois. Surtout chez les commerçants et restaurateurs, comme chez ce charmant asiatique qui à l'issue des 2 phrases fétiches ne mettait pas de nom sur l'actrice de sa pensée. Ma mère, toujours en finesse, surtout après 4 bières (parce que la fondue chinoise ça donne soif), s'exclama : « oui, à Julia Roberts ! » Alors Juliette, je veux bien sans trop d'éclairage, pas Julia point du tout. D'autant qu'à moi entière, je suis une demi-Julia en hauteur, tout en étant plus développée par endroits. Même le restaurateur from Saïgon ne le sentait pas ainsi d'ailleurs. Mais bon, c'est ma mère et elle était en forme ce week-end là, puisque le lendemain, elle chanta mes louanges à Raphaël Mezrahi (pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents).

Avec mon épanchement sur le coup de Juliette, je sens que vous vous demandez où est le problème vu que la comparaison n'est pas vraiment diffamatoire. C'est pas un boudin tout de même, la Juju. Mais voilà, admettez que c'est juste très gênant qu'un inconnu vous dévisage et se trouve subtil de vous déballer sa fine analyse de votre faciès. Et d'abord, qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ?
- pas « merci », rien ne dit que c'est un compliment et d'ailleurs ce n'est pas formulé de la sorte. Ils sont juste super contents de l'avoir trouvée, la ressemblance inédite...
- pas : « oui, on me le dit souvent », trop « je me la pète »
- pas : « à elle aussi, on lui dit tout le temps », encore pire
- pas non plus « non pas du tout et touche à ton cul » vu que je suis plutôt sympa dans le fond, comme fille...

J'en ai une super de réponse en fait mais je n'ose pas la sortir pour ne pas prolonger la conversation sur le sujet, mon souhait immédiat étant de clore (et de soit de commander une boule coco, soit de m'interroger sur les dimensions du séjour, selon les circonstances). Un jour, un individu évoluant dans le milieu cinématographique m'a sorti les 2 premières phrases rituelles et, anticipant le coup de Juliette, je le coupe et lui dit « oui, je sais, Binoche... ». Et lui me répond : « Non, je la connais Juliette, tu ne lui ressembles pas. Tu ressembles à Barbara Schultz... ».

Pas si pire

Ben finalement, elle était pas si pire cette semaine, pas pire qu’une autre voir mieux, dès que j’ai cessé d’avoir mal absolument partout juste parce que j’avais ramené un caddie chargé à bloc du supermarket. Ca m’apprendra à être accro au Pepsi Max Cappuccino (un truc de folie qui me fait l’effet de la cocaïne). En gros, la semaine passée, ça a été :
- un joli temps d’été assez suspect, mais comptons sur le 14 juillet qui approche pour revenir à la traditionnelle glaciation
- le début des soldes d’été et son cortège d’achats trendy mais sans sombrer dans l’irrationalité et la ruine
- une rentrée d’argent qui me permet de m’offrir des vacances onéreuses dont l’objet principal est de poser sa couenne au bord d’une piscine saturée de musique à 2 balles après avoir descendu un buffet pantagruélique à l’issue des jeux apéro. Mais juste avant le tapage dans la babale et le plouf dans l’Adriatique.
- une série de victoires éclatantes de l’Equipe de France, grâce au sosie qui sait jouer au ballon de Zinedine Zidane que Domenech a aligné. En revanche, c’est toujours Domenech et pas un sosie qui, irrémédiablement et quoi qu’il arrive, fait rentrer Govou à la 75ème et Wiltord à la 80ème sans jamais aucun résultat.

Cela dit, on ne va pas se mettre trop en joie non plus, les jours qui passent restent les mêmes, sans l'ombre d'une perspective d'un possible éventuel.

mardi 27 juin 2006

L’ombre d’une grande semaine plane au dessus de moi

Je consulte mes chakras, mes vibrations intérieures et le méchant bobo que je me suis fait entre les omoplates et tous me promettent une grande semaine.

Si ça se trouve les Bleus vont gagner après avoir torché l’Espagne en jouant comme des Dieux. J’y crois, je sais enfin que tout est possible, surtout depuis que j’ai vu des fraises venant de Pologne à mon Franprix. Et un oranger sur le sol irlandais ?

Si ça se trouve notre Président va se représenter en 2007, il va gagner et nous rendre tous heureux en prenant comme Premier ministre Laurent Fabius qui fait campagne sur la chanson de Cali « C’est quand le bonheur ? ». Et même que les Bleus ils ziront en finale contre le Brésil au Stade de France et qu’ils vont gagner grâce à un but de Tigana (ou Juste Fontaine).

Si ça se trouve il va même faire beau en juillet à Paris et je vais arrêter de gamberger sur mes 33 ans qui frappent à la porte. Et si j’allais pas ouvrir ?

lundi 19 juin 2006

Ma reum à moi de Troyes

Déjà quand elle avait acheté un CD de Bob Marley, j'avais frémis.
Le jour où elle a affirmé connaître et bien aimer Brian Molko, j'ai pris peur. Mais je savais que c'était à cause de ces FM qui changent de format du jour au lendemain pour virer au « Pop-rock 15-35 » sans prévenir. Ils nous laissent des femmes mûres écouter du Nirvana, à l'instar de ma coiffeuse qui freudonnait "All apologies" lors de mon dernier brushing (vain). Depuis j'ai bridé l'autoradio sur Chérie FM, format Hélène Ségara et Phil Collins, ce qui est tout de même pénible quand je suis à bord du véhicule.
Ajoutons que je n'en menais pas large non plus le jour de ses 60 ans, quand elle a prononcé le mot blog sans sourciller.

Mais que ma mère soit fan de Brice de Nice, non, là c'est plus que je ne puis en supporter. Ce week-end, elle m'a passé le DVD qu'elle s'est acheté, et devant l'écran et moi prostrée, elle a chanté et presque exécuté la chorégraphie. Et il ne m'étonnerait pas qu'à son prochain appel elle me demande si ça farte...

Je m'attends donc à la retrouver prochainement devant le Hit Machine à se trémousser devant un clip des Pussycat Dolls. A moins qu'elle ne s'achète le dernier System of a Down

jeudi 15 juin 2006

Nevermind the balloches

Il y a 2 nuits, j'ai fait un rêve pour le moins étrange et perturbant. J'ai rêvé qu'un beau matin, en me réveillant, je constatais avec effroi et dans mon entre-jambes, l'apparition dans la nuit d'une paire de couilles. Si, c'est vrai, ce n'est même pas un bidon juste pour le plaisir d'écrire plein de fois le mot « couilles », car tu le sais fidèles lecteur, ici on n'a pas besoin de prétexte pour user de « couilles » à tord et à travers.
Donc, en ce petit matin, deux moches balloches m'étaient apparues, mais sans le trucmuche qui va habituellement avec. Juste deux moches couilles fripées qui pendouillent. Et même dans mon rêve, je trouvais ça super pas cool et je me demandais bien ce que j'allais faire avec.
Le genre de rêve qui pue le Freud à plein nez. J'avais beaucoup fait dans la dent qui tombe, mais les couilles qui poussent, faudra m'expliquer le sens caché. J'espère juste que ce cauchemar n'avait aucun caractère prémonitoire.
En revanche, la nuit suivante a laissé place à un torride rêve d'ébats effreinés. 4 heures de sommeil, 14 réveil au moins mais un érotisme débridé en compagnie d'un second protagoniste de choix. Pour le moral, plus réparateur encore que le sommeil.
Le lendemain, dans la vraie vie éveillée et à ma grande surprise, voilà mon petit camarade de rêve cochon qui se pointe dans mon champ de vision. Ni une ni deux, j'ai vu là un signe et je me suis décidée à transformer le rêve en prémonition, et par là même à rompre de longs mois d'abstinence (de merde). La suite nous appartient, mais la cassette de vidéosurveillance appartient, elle, au gardien du parking, qui ne devrait pas tarder à la coller sur Internet.

jeudi 8 juin 2006

Dès les premières lueurs

Un rayon de soleil, une température à tongs et à salade composée, un brin d’herbe sec et la MD retrouve tout son entrain. La MD est une native d’août, il doit y avoir un truc avec ça.
Depuis hier, je revis. Je suis même allée faire du schport hier après le bureau, vachement sympa. Sauf qu’au Champ de Mars, des salauds vous balancent des odeurs de gaufre pendant que vous suez sang et eau pour éliminer vos lipides super-méga-saturés.
Comme il n’est pas dit que ça va durer, j’optimise mon exposition à l’astre rayonnant. Pas uniquement pour parfaire mon bronzage, vu que j’ai cramé à Roland Garros il y a quelques jours, mais surtout pour réguler ma photosynthèse tel le végétal de base.
Ce matin, j’ai pris mon petit dej sur mon balcon, le soleil dans la face.
Ce midi, j’ai déjeuné dans l’herbe, enfin le séant posé délicatement sur la serviette. Et plus, c’est pas un mauvais plan pour mater… car le Parisien aussi est de sortie.
J’ai envie de courir, de sautiller en chantant, de batifoler comme un moineau heureux. Alors que ma vie est aussi totalement et magistralement merdique qu’il y a 2 jours.
Mais il fait beau.

mercredi 7 juin 2006

Le festival des noms cons

Pendant que mon patron et la déménageuse font du bateau, je trie mes papiers (45 442)sur mon bureau. Et là je tombe sur le programme d'un colloque auquel participent :
- M. Belpomme (tant mieux pour lui)
- Mme Grossetete (elle a qu'a se reproduire avec M. Belpomme)
- M. Grosdidier (ils ont tous des gros trucs là dedans ?)
- M. Legros (décidément...)
- M. Flajolet (ça va pas les dégonfler)
- M. Baloche (mais pas Grossebaloche ou Belbaloche, dommage)

Et pourtant, le thème du colloque n'est même pas "Comment vivre avec un nom pourri ?".

mardi 6 juin 2006

Appel à une Journée de solidarité envers les jeunes

Hier, comme pas mal de monde, j’ai participé à la Journée de solidarité envers nos amis les vioques. Pour plus qu’ils crèvent de chaud.
Histoire de rééquilibrer la balance, je lance un appel à nos anciens en faveur d’une Journée de solidarité envers les jeunes.
Cela consisterait en une journée d’effort intense de la part de nos aînés de l’âge d’or. 24h dans l’année, ils cesseraient de nous briser les noix avec la météo, si déconcertante soit-elle, avec leurs polyarthrite du genou, si douloureuse soit-elle, avec la France qu’elle est plus ce qu’elle était, surtout si c’est pour incriminer les pas-nés-chez-nous. A partir de ce socle commun, les plus volontaires pourraient prolonger la solidarité jusqu’à, très exceptionnellement, ne pas aller à la Poste, rien qu’une fois l’an. Et même, on peut rêver, ne pas descendre à Franprix acheter son Ron-Ron pour Mickey à 19h30, jusque quand nous on sort du bureau et qu’on espère s’acheter son jambon-purée du soir en moins de 30 minutes. Notez au passage que je m’étonnerais toujours qu’autant de félins soient baptisés Mickey, alors même que Mickey le vrai (si je puis dire) est une souris.
On n’ira tout de même pas jusqu’à leur demander de ne pas bousculer tout le monde en montant dans le bus, juste pour avoir la place dans le sens de la marche. Solidarité n’est pas sacrifice.

lundi 5 juin 2006

Viens à moi Balou
Lâché de Hvala

Lâchées l’une après l’autre, Palouma, Francka et Hvala commençaient à se faire chier dans les Pyrénées. C’est bien de courir dans les bois, de patauger dans les torrents, de trier les bouts de verre dans les pots de miel laissés par des salauds, de repérer les brebis qui courent pas vite, mais ça manquait grave de mâle dans ces montagnes. Heureusement, Nelly Ollin, ministre des Ours, a bien voulu qu’on lâche Balou dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Un mec enfin. Oui mais c’est grand les Pyrénées et elles sont 3 filles pour un gars (le contraire des soirées en boîte). Alors, comment organiser une belle encontre ursine, débouchant sur plus si affinités, voir si engagement possible, union des plantigrades et naissance de mignons oursons ? Car nous, ce qu’on veut maintenant, c’est plein de mignons oursons (qui vont bouffer les mignons agneaux).

D’un point de vue méthodologique, il y a les bonnes vieilles soirées arrosées. Oui, mais monter une sono et distribuer des flyers dans les bois, ça va pas être commode. Et pour peu que nos ours soient timides, on n’est pas rendu. Je sens bien le « tu danses ? », « non, je tiens le pot de miel à ma copine ».

Il y a les nouvelles technologies. Genre annonce sur Ourstic « Balou64 : JO (jeune ours), 4 ans, 88 kilos, sympa, sincère, cherche JO (jeune oursonne) jolie, douce, fidèle pour rencontre pas prise de museau ». Bon, mais ils n’ont pas l’ADSL par là. C’est pas gagné pour le fameux chat « Slt, ça va ? Ca te dirait de saigner un mouton samedi ? ».

Il y a les clubs olé olé, histoire de zapper les préliminaires. Surtout que 3 filles pour 1 gars, c’est du bon niveau. Et si les amis ours trouvent du miel sans verre dedans, avec un peu d’imagination, y’a des trucs à essayer genre "Productions Marc Oursel". Bon d’accord, mais où trouver des porte-jartelles en latex et un cockring pour ours dans l’Ariège ?

Alors, il va falloir compter sur la nature. Pourquoi pas. Après tout, le résultat n’en sera que plus joli. Palouma, Francka et Hvala vont bien finir par croiser l’Elu au coin d’un bois. Espérons que Balou soit un ours volage et qu’il nous féconde les 3 gonzesses en même temps (enfin chacune son tour, sinon, même pour des ours, c’est dégueulasse).

Et alors Mme Ollin, c'est pour quand la parité ursine ? Un ours pour chaque ourse !

mercredi 31 mai 2006

Distance fictive

Ne pas trop te regarder, éviter de fixer ton regard
Te saluer sans ciller, sans frémir à ton contact
Ne pas laisser paraître, ne pas laisser voir ni aux autres, ni même à toi
Ne pas penser à ce qu'il y a sous ce petit costard marron (toi, comme je te préfère)
Travailler à maintenir une distance professionnelle indispensable dans les circonstances, même si mon esprit vagabonde vers du pas profesionnel du tout
Ne pas m'attarder quand ma main effleure tes cheveux
Ne pas te dire ce qui reste et ne s'éteindra pas

samedi 27 mai 2006

Last night Dermoval saved my live

Une succession de soirée trop funs cette semaine.

Un mercredi soir de délire à se gratter l'eczéma devant la Nouvelle Star, car oui, ces petites plaques tenaces sur les jambes, c'était bien de l'eczéma (chouette, j'en avais pas). Le clou de la soirée : s'endormir pendant l'annonce des résultats.

Un jeudi soir au top à essayer de faire fonctionner ma toute nouvelle acquisition parfaitement indispensable : la machine à pain. Pour se retrouver 3 heures plus tard avec une masse informe et trempée, le genre éponge en plus dense. Visiblement j'ai mis trop d'eau. Le clou de la soirée : mettre 10 minutes à réaliser que le pétrin de la machine était inséré dans le pain (logique puisqu'il ne se rétracte pas avant la cuisson) juste à temps pour le récupérer dans la poubelle.

Un vendredi soir qui brille de mille feux : certes, l'eczéma est en baisse mais la vessie devient folle. J'ai du pisser 14 fois dans la soirée. Heureusement, ça se verra sur la balance demain (Yeeesss !). Le clou de la soirée : j'ai passé 3 minutes d'affiliée devant une émission de Patrick Sébastien, améliorant ainsi mon record personnel qui était de 2.

Un samedi qui frise la folie : après m'être vidée en eau, je re-remplie en lait de coco en essayant, vainement d'installer un magnétoscope gentiment cédé par cette dame en plein déménagement, entre ma télé, mon décodeur Noos et mon lecteur de DVD. Accessoirement, je profite sournoisement que toute la France est kéblo devant les adieux de Zizou au Stade de France pour télédéclarer mes revenus. Une sorte de rêve. Le clou de la soirée : l'estimation de ce que je vais payer en 2006.

Retenons à l'actif de ce week-end férié du pain bio et frais le matin et de la gratouillite en baisse notable. J'exulte.

jeudi 18 mai 2006

Le Monde et Travaux

Aujourd'hui sur lemonde.fr, j'ai été très étonnée de la ligne éditoriale de la rubrique "Rendez-vous". En effet, la version en ligne du quotidien de référence proposait de s'informer sur 3 thèmes forts, plus souvent traités dans Biba, Auto Plus et Bonne Soirée que par Jean-Marie Colombani.

Au programme :
- le plaisir sexuel (un vieux souvenir)
- le nouveau scooter Piaggio (top)
- le pain fait maison (miam)

Est-ce pour profiter du vide laissé en ce moment par France Soir que Le Monde se la joue popu voir ras-la-moquette, mais comme c'est parti, on peut s'attendre dans les prochains jours à des sujets sensibles du type :
"Expérience à 3 : j'essaye ou pas ?"
"Toutes les combines anti-radars"
"Les meilleures recettes de cake de Josyane Savignaud"

Faudrait que la version papier suive : à quand les échantillons de fond de teint collés dedans ou le string-bijou offert ?

mardi 16 mai 2006

Qualité vie travail top

A l'occasion de la Semaine de la qualité de vie au travail, je dois saluer mon entreprise à moi dans laquelle chacun s'épanouit dans un bien être total (hein que tu t'épanouis ?). Tout ça grâce à notre manager beau, jeune et mince (t'as mon RIB) qui met toute son ardeur à nous choyer pour obtenir le meilleur de nous dans l'intérêt de la productivité et de l'efficacité (ou la performance... private joke). Car la qualité de vie dans l'entreprise commence par un management attentif et respectueux. Des efforts particulièrement significatifs ont été faits cette semaine, notamment en matière de communication interne. Cet après-midi même, je recevais un mail sans texte mais au titre explicite, je cite :

De Toto the Boss
A MD

relance informatique devis

Quel tact, quelle délicatesse, quel soucis de la forme dans une demande des plus limpides... Voilà qui valait bien une réponse du genre :

De MD
A Toto the Boss

parler meilleur sinon coup boule dans face

Mais je m'en suis abstenue préférant exprimer mon sentiment directement à l'expéditeur :
« Je crois que tu as oublié Pétasse à la fin... »

Car la qualité de vie au travail, c'est aussi un bon foutage de la gueule du patron quand il part en Chups. Merci mon entreprise, niveau détente ça vaut bien un shiatsu !

dimanche 14 mai 2006

Jeune demoiselle recherche un mec mortel

Force est de constater que je partage les mêmes soucis que la gracieuse Diam’s, qui est, pour ainsi dire, un peu la Mme de Stael de la Téci. Il nous siérait, à elle comme à moi, de fréquenter un gentilhomme de bonne compagnie, c'est-à-dire, et comme elle le chante si bien, un mec mortel.

Toutefois, nous déplorons communément que la bienséance réprouve trop d’initiatives de la part des jeunes demoiselles dans l’art galant. Soit nous passons pour des dames de petite vertu, soit nous effrayons le damoiseau qui pour le coup chie dans ses chausses.

Puisqu'on ne nous a pas laissé kiffer la vibes avec notre élu, qu'on nous en apporte un autre séance tenante.

dimanche 7 mai 2006

Faîtes du travail

Vous me direz, c'était la semaine dernière... Mais il faut bien dire que ce week-end est assez semblable au précédent : sous le signe du travail. Ou presque.

La semaine dernière j'avais usé de toutes les tergiversations possibles pour ne pas m'y mettre : j'avais rangé mon appart, trié mes fringues, fait cuire des légumes pour la semaine et même fait le ménage plutôt que de me coller devant mon écran à la produire cette putain de note que je n'ai pas le temps de faire au bureau. Il faudra bien l'accoucher pourtant, et sous quinzaine. Mais surtout, faudrait voir à s'y mettre avant le dernier moment. Et là, tout prétexte est bon pour rechigner, même les plus nobles du genre "oui mais c'est important aussi de s'occuper de chez soi".Donc, sont devenus prioritaires le tri des chaussures, le rangement de la cave, la réorganisation de la boîte à couture, la redécoration des toilettes et même le sport. Des trucs que je ne faisais pas depuis des mois. C'est dire si j'avais pas envie de m'y mettre, au boulot.

Pourtant, j'ai bien fini par m'y coller vaillamment, le lundi vers 17h (légèrement encouragée par l'appel bien senti de mon patron, la carne). Alors, j'ai gratté frénétiquement, c'était ça où j'allais trier la boîte à pharmacie chez la voisine (la mienne, c'était déjà fait).

Pas de bol, en plein élan productif, coup de fil de ma mère. Un frein certain à l'efficience. Et après 1h30 de "discussion" passionnante sur la mortalité féline dans la banlieue troyenne et le glaucome de la pharmacienne, l'envie n'y était plus et c'était l'heure du sauté de courgettes à la crème de gruyère.

Pour ce week-end ci, j'ai évalué différemment mon potentiel.

Je suis allée au bureau le samedi. Acte de bravoure ultime que je n'avais pas expérimenté depuis des lunes. Surtout que c'était même pas dans l'urgence mais simplement par mesure de prudence, car il se pourrait que je ne puisse satisfaire à tous mes objectifs de la semaine et comme j'ai une conscience professionnelle colossale... Enfin, ça témoigne surtout de ce que je peux me faire chier quand la météo est merdique et que je n'ai pas de fric à dépenser. Toutefois, la bravoure a fait long feu, puisque aujourd'hui sont redevenus de première urgence le nettoyage des jardinières sur le balcon, le rempotage de l'olivier (c'est mon arbre, pas mon voisin)et même le repassage des serviettes de table dont je me sers 1 fois l'an. C'est fou ce que ne pas avoir envie de bosser me fait trimer comme une bête. Et après c'était l'heure de "FBI, où qui sont les gens", que je ne rate pas plus que "Cold case, dossiers merdés d'ya longtemps".

Le prochain pont c'est l'Ascension et d'ici là, je l'aurai finie ma saloperie de note. Mais si j'ai un nouveau dossier en retard, vous verrez que je finirai par faire les carreaux et repriser les chaussettes.

mercredi 3 mai 2006

Le super "Yeeessss" du jour

Aujourd'hui, en me présentant à l'accueil d'une société qui fait dans le fringue, l'hôtesse me dit : "ah oui, vous venez pour les essayages !".
Ben non, Mademoiselle, je viens me faire bourer le mou par ton patron sur un sujet moins drôle que "t'es sûre qu'elle me va vraiment bien cette petite jupe ?"

Mais oui, Mesdames, Messieurs, aujourd'hui, on m'a prise pour un mannequin. Yeeesss ! Bon pas un top, faut pas déconner. Je l'ai vu arriver après la fille qui venait vraiment faire les essayages : elle faisait 12 kilos. Alors que pas moi, me direz-vous. Mais si on a pu me confondre avec un asticot qui fait le porte-manteau, c'est que j'avais mis ma panoplie de trompage de l'ennemi : des talons (pour masquer le côté naine) et une jupe noire, floue et taille basse (pour masquer les 2 centimètres de gras sur l'extérieur du cuissot, gagnés cet hiver à pas faire de sport tout en bouffant comme Maïté).

J'ai d'ailleurs bien failli les faire les essayages : c'était la cata dans le staff parce que la jupe en 36 tombait trop grand sur l'anorexo-anémique. Pas de risque avec moi. Je vous laisse mon book ?

jeudi 27 avril 2006

J'ai ouuuubliéééé !!!!!

Hier, en partant du boulot, la personne qui appuie sur des boutons dans le bureau en face me dit :

- t'as qu'à passer ce soir pour le match
- ouais, que je lui dis, vers 21h

Je rentre chez moi vers 20h15. Je grignote en commençant à me préoccuper de mes vacances d'été de célibataire sur le site de Nouvelles Frontières. Le temps passe, j'ai la tête ailleurs et vers 21h15, je réalise que j'ai râté le rendez-vous. Sur le moment, je me dis que je vais appeler pour prévenir, mais, et je ne sais vraiment pas pourquoi, j'ai été interrompue par moi même. Ptet une pause pipi, ou la tisane sur le feu, enfin je sais plus, toujours est-il que j'ai oublié. Vers 22h15, je réalise ma boulette et l'envoie un SMS piteux "Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je suis pas venue. J'ai ouuuubliéééé !!!!"

En fait, techniquement, j'ai oublié de prévenir que j'avais oublié. Y'a vraiment des jours où j'ai du tofu dans la cervelle.

mercredi 26 avril 2006

Mes vacances sur Tatooine

Non je ne me prends pas pour la Princesse Leia et je n’ai pas adopté les macarons en guise de coiffure (en guise de goûter éventuellement).
Je reviens du désert tunisien qui, d’est en ouest, a été le terrain de jeu favori de George Lucas. J’avais déjà visité, il y a quelques années, les maisons troglodytes de Matmata, creusées dans le sol, qui servent de maison familiale au jeune Luke Skywalker dans « La Guerre des Etoiles ». Sauf que les vrais habitants n’ont pas de vaisseau spatial, mais juste un vieux bourricot pelé.
Cette fois, dans les villages baptisés « les oasis de montagnes », à l’ouest de la Tunisie, j’ai vu d’autres sites qui ont donné vie à la planète Tatooine. Le petit village de Midès et ses gorges encaissées ont servi de décor à la course de modules du petit Anakin dans l’épisode 1. C’est tellement frappant qu’un fois devant, on les voit passer, les modules.
Sur un site désertique occupé par des monticules de sables solidifiés, j’ai cru reconnaître une scène de castagne, mais je ne remets plus où exactement, ni l’épisode, ni les protagonistes.

Mais le mieux, c’est qu’au milieu du désert, mais alors c’est vraiment le désert, l’Office du tourisme tunisien a souhaité conserver une partie des décors construits en plâtre sur ferraille. Un village en toc, 100 % Hollywood, posé au milieu de nulle part. Mais avec des clim planquées dans les maisonnettes, c’est Hollywood quand même…Ce village, c’est la base où échouent les chevaliers Jedi en rade de vaisseaux et où ils rencontrent Anakin chez son méchant propriétaire. Hallucinant. A quelques kilomètres de Tozeur, c’est devenu une curiosité touristique. Faudrait que les marchands de souvenirs se mettent au diapason : les roses des sables Star War… c’est à creuser.
D’ailleurs, vous savez d’où vient le nom Tatooine ? Hé hé ! Lors du tournage de la « Guerre des étoiles » dans les environs lunaires de Matmata, l’équipe était hébergée… à Tataouine. Faut pas chercher bien loin parfois.

dimanche 16 avril 2006

Moi aussi je le vaux bien

Dans quelques minutes, je pars pour une petite semaine, direction les portes du désert. Enfin, le désert avec 80 gugusses au mètres 2. Et pour moi, la promesse de fiévreuses parties de Uno avec un adversaire de 7 ans et demi.

Mais avant de partir, je me dois de rattraper un oubli fâcheux pour la réputation de ce blog, qui a toujours ouvert grand ses pages aux questions capillaires.

Je passe donc aux aveux, Mesdames, Messieurs.

J'ai une nouvelle coupe depuis un mois et je ne vous en ai même pas parlé. Parce que je voulais être sûre. Et au bout d'un mois, de réveils critiques en lavages fréquents, je suis convaincue de la réussite majeure que constitue cette nouvelle coupe, limite frange mais pas trop. Juste une petite mèche qui soit tombe sur l'oeil, soit s'élève délicatement dans l'air. Limite on pourrait croire que j'ai du volume, alors que c'est une totale illusion. Ce qui me satisfait le plus, c'est le style "coiffé, décoiffé" que j'arbore quand je fais peu d'efforts de coiffage. C'est même largement mieux que quand j'en fais, alors pourquoi se faire chier, je vous le demande...
Cet exploit capillaire a été réalisé par la coiffeuse de ma collègue, qui l'avait si bien briefée que cette brave artisane se sentait investi d'une véritable mission : "oui, on va les arranger vos cheveux, il y a forcément un truc à faire". Cette même coiffeuse accompagne Farrah Fawcett depuis un an dans cette entreprise délicate que constitue la repousse pour une femme à cheveux courts.
Qu'elle en soit présentement félicitée.

mercredi 12 avril 2006

Rome à 170 km/h
Attention, post bourré de clichés

Oui, c’est vrai, j’en mets du temps à vous conter les exploits romains de Madame ma mère et moi-même. C’est qu’il me faut un peu de temps pour digérer l’évènement, contrairement aux orchiette aux moules qui sont passées comme papa dans maman (c’est une image, parce que ça fait bien longtemps que mon papa ne passe plus dans ma maman mais dans une autre dame, gentille, avec qui je pars bientôt en vacances).

L’Italie a été plus italienne encore que toutes les images faciles que j’en avais gardées. Je pensais que l’Italie libérale à la Berlusconi avait changé les Italiens, mais en fait pas tant que ça. Les clichés sont vivaces : c’est le bordel ! A Rome, je me suis sentie comme un suisse alémanique doit se sentir à Lyon. C’est exotique, chaleureux, rigolo, mais quand même ça fait un peu chier cette désorganisation. Paradoxalement, et comme j’aime énormément l’Italie, les Méditerranéens, et que je suis prête à en payer le prix, ça me rassure un peu sur la capacité de résistance des spécificités régionales à la mondialisation. On lutte, chacun comme on peut, pour rester qui on est, intrasèquement.

Donc :
Ce n’est pas demain la veille qu’on obligera le tourisme à monter dans le premier taxi dans la file à l’aéroport. Non, il devra en découdre avec une horde d’artisans braillards qui vantent leur véhicule, plus ou moins customisé, comme un tapis au Grand Bazar.
Ce n’est pas demain la veille que l’ATAC (RATP du cru) mettra des plans de ligne dans les bus romains, après tout la visite n’est-elle pas plus agréable sans savoir où on va…
Ce n’est pas demain la veille qu’on affichera tous les vols en partance au terminal principal de Fiumicino, sinon les étrangers n’auraient pas la joie de se renseigner auprès de l’hôtesse unilingue (italien).
Ce n’est pas demain la veille qu’on permettra aux voyageurs pressés d’acheter un DELICIEUX sandwich « mega-mortadella » (rien que le nom, je bave) en moins de 20 minutes, histoire de ne pas louper son vol.
Ce n’est pas demain la veille qu’on arrêtera les cris, les klaxons, le bordel à tout heure, y compris sous les fenêtres des autres et dans les couloirs d’hôtel.

Non, c’est n’est pas demain la veille que ce ne sera plus l’Italie ici. Et c’est tant mieux. Sinon, on passerait des week-ends à Zurich et on se ferait chier comme des rats morts (alémaniques).

Voilà pour le cadrage.

Le week-end, en résumé

Arrivée
Récupération des bagages à Fiumicino : 50 minutes (contre 20 minutes sur tout autre vol européen)
Transfert vers l’hôtel à 170 km/h sur un périf limité à 80 : 10 mn (contre 20mn indiquées sur la brochure, c’est à dire à une vitesse où le véhicule ne chasse pas dans les virages et où ma mère ne hurle pas sur le conducteur fou qui rétorque qu’on n’est pas à Paris ici…)
Bilan : total 60 minutes, normal, mais mal réparti. Somme toute, pour une arrivée à Rome, le taxi à tombeau ouvert est une bonne promotion du catholicisme et de la visite à Saint-Pierre.

Visite
Kilométrage / temps de marche : 10 heures de marche pour un tour complet du centre ville, avec risque d’amputation en fin de soirée. La sexagénaire était tout de même ravie, elle n’a même gueulé sur le moment, c’est dire si je l’ai eu par surprise.
Bus / Métro : en mode random, impro totale pour cause d’information inexistante. Même les Italiens non romains sont paumés. Conduite hasardeuse des véhicules par les locaux. Mais pour le tour du Colisée by night, ça valait bien de se perdre un peu.

Sites
Vatican / Saint Pierre : que l’extérieur malheureusement. A cause que c’était l’anniversaire du cassage de la pipe à Jean-Polski. Et franchement, c’est pas mon genre d’y avoir pensé. Hordes de vieux Polonais avec des drapeaux Solidarnosc dans les rues. Globalement, et il faut quand même le rappeler, quartier à éviter si on est allergique à la soutane.
Eglises : beaucoup, pas aussi belles qu’à Venise.
Colisée : grand, beau, mal expliqué. Devait être plus rigolo avec les lions dedans.
Fontaine de Trévi : parfait à l’heure pile des 60 ans, pour jeter une pièce et faire un voeux en versant une larme.
Place d’Espagne : je veux la même dans le XVème.
Via del corso : pareil
Rues, places, fontaines, Trastevere by night, ville : beau, doux, ensoleillé… pollué. Le charme inégalable de l’Italie. Faudrait quand même demander à Delanoë qu’il nous invente ça, de grandes places piétonnes bordées de commerces et de restos avec une fontaine au milieu (et pas un parking).

Alimentation
Gelati : café, pistache, cassate, crema… Pourquoi qu’on a pas ça ici ?
Pizza : mozzarella, prosciutto, funghi… Idem
Pasta : pomodori, vongole, ragù… idem
Antipasti : salumi, involtini, rucola… idem
En je ne parle même pas du Valpolicella…Putain, ce qu’on bouffe bien dans ce pays, c’est quand même dingue qu’en France tout devienne dégueu, et qu’en dehors des l’épiceries fines, on ne parvienne pas à garder une production agro-alimentaire de qualité sur des produits traditionnels bien de chez nous. On a des leçons à prendre.

Sexagénaire invitée
Au départ de Paris : se croyant parisienne pour le week-end, vient visiter mon bureau et saoule mes collègues avec de sombres histoires de traitement des rosiers à la bouillie bordelaise, que je sais même pas comment c’est possible de tenir 15 minutes de conversation (monologue...) là dessus. Dans le taxi, malgré une conspiration orchestrée avec le chauffeur, a tout de même du mal à croire qu’on est gare de Lyon en arrivant devant le Terminal 2 de CDG. Devant le guichet Air France, elle est rouge et tremblotante.
Consommation d’alcool : commande des bières en arrivant à l’hôtel. Le lendemain : elle tape dans le minibar dès potron-minet (Carlsberg), elle découvre Moretti (pur Malt) avant midi. Au final, trop trop de houblon…
Larmes versées : à mon bureau en parlant du temps qui passe, devant la Fontaine de Trévi en jetant la pièce à l’heure pile de ses 60 balais, en soufflant sa bougies dans sa gelati, en embrassant sa fille dans le train du retour pour l’Aube le dimanche soir. Raisonnable.

Blogueuse favorite de vous
Heureuse de ce week-end (sauf les orteils)! Viva Italia !

mardi 4 avril 2006

Alain Decaux raconte

Je n'ai pas pour habitude de publier ma correspondance, mais à l'occasion de mon bloganniversaire, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager mon amusement à la lecture des tous premiers mails que j'avais reçu à propos de Mon Avis Surtout. Avec en prime une page « people » : toi aussi reconnaît l'auteur dans son style inimitable (fautes comprises). Vous noterez que c'était très flatteur, normal, ils voulaient un lien en retour...

1- Premier mail reçu sur Mon avis surtout

30 mai 2002
"Comme dirait l'autre, "J'aime beaucoup ce que vous faites".

J'ai parcouru ton blog et je me suis permis d'en mettre le lien dans le mien.
Bravo pour tes textes, ils sont brillants je dois dire (ce qui ne va pas sans
susciter un minumum de jalousie de ma part, mais bon).

Je me suis lancé dans le "bloggisme" il y a peu. Si tu en as l'occasion ou la
patience, je te donne l'URL de mon blog. Si tu veux y jeter un coup d'oeil et
éventuellement me donner tes commentaires, j'en serais ravi.

A bientôt"

2- Quelques semaines plus tard...
30 août 2002
"Salut,

Je me suis permis de linker ton blog depuis le mien
Si il y a contre-indication, n'hésite pas à me le faire savoir.
Bravo et merci pour ton blog"

3-Juste un mois après
30 septembre 2002

"Bonjour mademoiselle,

Je t'ai découverte grâce à Alan Smithee, et depuis je ne décroche pas. Alors voilà, c'est juste pour te dire que je te cite pour la deuxième fois aujourd'hui, et que je ne suis pas prêt d'arrêter...

PS : Moi aussi, j'ai commencé par ennui"

Et l'auteuse adresse une bise à un autre qui fût dans les 10 premiers !

Solutions du jeu :
1.
2.
3.
Quatre ans après, tout ce petit monde blogue ici.

Et pis beurre’s dé

Un petit mot pour vous dire que Mon avis surtout fête son 4ème anniversaire. Oui, je sais, ça paraît dingue. Mais ce qui l’est encore plus, c’est cet évènement qui pour moi reflète parfaitement ce qu’est devenu le phénomène blog en France : samedi dernier, devant moi ébahie, ma mère a prononcé le mot blog. Oui, ma mère, 60 ans, logeant avec ses 2 chats dans la banlieue de Troyes dans l’Aube, sachant à peine démarrer son micro-ondes, connaît le mot « blog » et pourrait même avoir un début d’idée de ce que c’est. Certes, on était au milieu d’une bouteille de Valpolicella, mais l’éthylisme seul n’est pas une explication. Si elle peut prononcer le mot « blog », c’est parce que des médias très grand public lui en ont parlé. Déjà, j’avais frémis il y a 5 ans quand elle s’était acheté un disque de Bob (pas merci RFM) et quand il y a 2 ans, elle me disait bien aimer Brian Molko (pas merci Fogiel, mais plutôt je lui ai pas traduit les textes de Placebo). Là, je me demande qui a bien pu parler de blog à ma mère. Pas merci… Sans doute grâce au Valpolicella, je suis restée stoïque bien que stupéfaite. 4 ans de blog et même ma mère finira par en avoir un…

vendredi 31 mars 2006

La mamma a Roma

Demain ma mère a 60 ans, et pour fêter ça, elle débarque à Paris. 60 ans, vu l’effet que ça me fait à moi qu’elle les ait, j’imagine même pas ce qu’elle peut en penser… C’est donc une presque sexagénaire surexcitée et hypersensible qui va débarquer à mon bureau dans peu de temps. Et elle va être particulièrement contente de pourvoir saoul… voir mes collègues, donc totalement intenable.

Sauf que, elle pense venir 2 jours à Paris, faire les magasins, visiter un musée, manger dans un bon resto et voir un spectacle quelconque. En fait, en milieu d’après midi, elle sera assise dans un véhicule, direction CDG, puis dans un vol Alitalia, direction Rome. Et moi aussi du coup, puisque c’est son cadeau, mais c’est moins bien si elle y va toute seule. Donc, week-end à Rome, toutes les deux sans personne. Va y avoir de la larme…

Ce qu’on va faire à Rome dépendra de son seuil de résistance et de la rationalité dont elle voudra bien faire preuve, mais dans ce domaine, j’ai perdu toute illusion. Comme j’ai au moins prévu de la balader au Vatican, l'espace d'un instant, j’ai imaginé le pire : qu’à l’instar de la famille du Petit Futé , elle se retrouve par d’étranges circonstances à baiser la main du Pape.

Horreur ! Parce que ma mère, quand elle rencontre quelqu’un de célèbre, qu’elle a vu à la télé quoi, elle lui prend la tête. Certes, par nature, elle prend la tête à tout le monde, mais vous n’imaginez même pas ce qu’elle a fait subir à Raphaël Mezrahi, et à moi du coup. Il y a quelques mois, alors que nous nous apprêtions à déguster un thé en terrasse à Troyes, dans l’Aube, le malheureux eu l’idée d’arriver dans le même établissement. Et bien ma mère lui a sauté dessus lui parlant pêle-mêle, de Troyes, que c’est calme, de la météo, qui faisait beau pour la saison, de la crêperie, qu’elle est fameuse et bien sûr, de sa fille, qu’elle est super bien, sa fille (« Hein ? »). Oui mais sa fille, à ce moment, était écarlate et moitié planquée derrière la carte des crêpes, hésitant nerveusement entre une belle-Hélène et une normande. 10 minutes qu’elle lui a fait à Mezrahi, ma mère. Humiliation suprême pour moi, voyant cette gourdasse gênée, encensée par une mère, certes goy, mais digne de sa cousine Dolorès Boutboul, il n’a pas pu s’empêcher de s’étonner que je sois « sur le marché » comme il dit fort élégamment.

Donc, j’imagine la même scène, avec Benoît himself, à propos du fait que Rome, c’est joli, qu’on a de la chance d’avoir beau temps, que c’est son anniversaire, comme le temps passe, et qu’elle est là parce que c’est une surprise de sa fille, snif, qu’est-ce qu’elle est bien sa fille, « Hein Benoît ? »…

P.S. : aux dernières nouvelles, elle est injoignable depuis ce matin, donc d’ici à ce qu’elle me fasse un plan foireux « finalement je suis pas venue », il n’y a qu’un pas qui se franchit aisément en paranoiant un peu… Elle n'est pas arrivée que je suis déjà à cran.

mercredi 29 mars 2006

Le pouvoir doit se définir par la possibilité d'en abuser
André Malraux (Ecrivain et homme politique français)

Vous le savez, ce n’est pas le style de la maison de citer feux-les ministres du Général. C’est pourtant à ce type de citation que me renvoie l’immense pouvoir que je me suis découvert.

Des bizarreries, il n’y a que ça dans l’informatique de « Fais le avec tes doigts S.A. », mon employeur. Mais j’en ai déniché une qui fait de moi la maîtresse absolue du jeu : depuis mon petit poste, j’ai accès à tous les postes en réseaux. Non seulement aux données privées de chacun sur le serveur, consciencieusement verrouillées, mais, et sans que mes collègues le sachent, j’ai également accès au contenu de leur disque dur. A tout leur disque dur, y compris le très privé que l’on peut stocker en toute confiance parce qu'on a mis un mot de passe. Vous voyez, le genre lettres à l’inspection du travail pour se plaindre des cadences infernales, photos de vacances à poil sur la plage de Montalivet, courriers enflammés à un illégitime… Bref, les trucs que l’on cache dans un dossier intitulé « Perso ».

Par correction, j’en ai quand même averti mon chef, un être rayonnant de clairvoyance qui vient de m’attribuer du rab de RTT (et qui vient ici parfois, salutations respectueuses).

L’enseignement qui m’est apporté vient du fait que par ce simple phénomène résultant de l’incurie de notre boîte d’informatique, j’ai un bref aperçu de ce que peut être l’exercice du pouvoir. Parce que je me fais un devoir de ne pas aller mater Machine à poil à Montalivet et de ne pas fliquer les tendances à la délation administrative de Bidule. C’est parce qu’on a du pouvoir qu’il ne faut pas en abuser. Le seul exercice que j’en ai fait jusqu’à présent a consisté à restaurer les données d’un malheureux qui avait son poste tout planté. Mais sinon, je saurai me montrer digne de cette toute-puissance inattendue. Surtout que je ne vais pas avoir le droit de la garder (ça m’apprendra à être honnête).

mercredi 22 mars 2006

Tentatives de corruption

Depuis que j'ai rejoint mon entreprise artisanale, « Fais le avec les doigts S.A. », je suis en charge des achats. Et de l'eau bouillante pour faire le thé. Et de l'éteignage de la lumière. Entre autres.
Cette responsabilité d'achats des fournitures et services me vaut d'innombrables grâces de la part des fournisseurs et encore plus des postulants.

D'abord, on m'a fait manger des gaufres avec de la chantilly dessus. Ensuite, on m'a promenée en bateau sur la Seine par un bel après-midi ensoleillé, sous prétexte de me présenter la nouvelle gamme d'ôte-agrafes (sans engagement de ma part). Et puis, on m'a offert des chocolats, sans Noël ni Pâques à l'horizon. Enfin, il y a les invitations au resto, de mon choix le resto, de préférence, juste pour me souhaiter la bienvenue (signez en bas).

Parce qu'ils sont super contents de me voir les fournisseurs. Ils me trouvent tous sympatoche, et estiment, le plus souvent que mes analyses sont vachement pertinentes (joignez votre règlement par chèque). C'est dire s'ils sont ravis de me connaître (après acceptation du dossier de financement). Et je ne parle même pas de mon physique de rêve, il y en a même un qui, sous prétexte de me connaître depuis 1000 ans, (échelle temps professionnelle, pour obtenir l'équivalence en temps normal, diviser par 100), m'a dit que j'avais changé : « vous avez minci » a t'il osé . Sans doute, mais avec les gaufres, les chocolats et les restos, ça va pas durer.

Et pourtant, pourtant, malgré ces remarquables efforts je reste relativement désagréable et tendue sur mon objectif : arrêter de se faire enfler par des escrocs qui nous endorment à coups de chocolats et d'écrans de fumée technico-jargonnesques. Parce que quand ces braves gens se présentent à moi comme des amis plus que des fournisseurs (par tacite reconduction), j'ai bien envie de leur rappeler que l'amitié ne se pratique pas par derrière et à sec.

Ca va bien de nous prendre pour des truffes ! Des truffes.... c'est une idée ça... Ou du caviar, du vrai. Un fût de Condrieu ? Des chocolats Michel Chaudun ? Ou même juste mon poids en tablettes au lait de chez Bonnat ? Non ? Mais je croyais que vous m'aimiez et que vous vouliez vraiment tisser des liens de partenariats et de confiance avec nous ! Kouaaaaa ? C'était pas pour de vrai ? Hé, revenez les copains !

mardi 21 mars 2006

Un vague souvenir

L'autre soir, je me disais, « tiens, je me ferais bien un pti coup de queues de cerises ». C'est bon la tisane aux queues de cerises.
Hier midi, je me suis tapée une queue de lotte. Ben c'est pas mal la queue de lotte.
Voilà. J'avais failli oublier que la queue peut être une partie intéressante à consommer chez certaines espèces.

vendredi 17 mars 2006

Déjeuners aux pays de l’étrange

Dans la rubrique « pétage de plombs alimentaire », ma collègue et moi-même avons atteint des sommets cette semaine. Le contenu de la poubelle après notre déjeuner donnait à voir des emballages bizarres de tendance babos allemands oranges et verts. Au menu :
- du yaourt oui, mais de chèvre, de brebis et bio. On attend impatiemment le yaourt de carotte.
- du jus, oui, mais de carotte au citron, de légumes variés (tomate, carotte, choucroute… !!!) lacto-fermenté et bio. On attend impatiemment le jus de chèvre.
- du fromage, oui, mais du Bazi, le genre "Vache qui rit" géante en habit vert, car aux herbes et bio. On attend impatiemment le Babybel de jument au jus de choucroute.
- du pain oui, mais noir et allemand au seigle, ou de sarrasin à la meule de pierre au sel de l’Himalaya et bio. On attend impatiemment le pain de chèvre foulé aux pieds noirs à l’extrait de carotte de l’Himalaya et au sel allemand.

Et c’est sans parler des desserts à la crème de riz aux canneberges, des chips de panais verts et des spaghettis à la spiruline du Tchad qui nous font de l’œil.

Et le pire, c’est que c’est bon.

mardi 14 mars 2006

Privilégiée

Aujourd’hui, grâce à mon employeur que je kiffe trop (salut Biquet !), j’ai reçu une carte qui me donne droit à de nombreux avantages, et notamment des top réducs chez un tas de commerçants et services. Speedy, Dekra Veritas et même Carglass. Tout ça pour ma jolie voiture que j’ai pas. J’avoue que j’irais bien quand même chez Carglass vu que ça a l’air vachement sympa comme boîte. Enfin, c’est les pubs à la radio qui me font dire ça. On entend toujours « Jean-Jacques, technicien Carglass » qui nous explique comment qu’il a été sympa avec un pégreleux qui a laissé péter son pare-brise à cause d’un éclat de la taille d’une pièce de 2 euros. Si ça se trouve, il avait pas de pièce de 2 euros pour vérifier qu’il courait un risque majeur, l’andouille. Enfin, moi je vais faire gaffe à avoir toujours 2 euros, comme ça, avec ma carte Privilèges, le jour où j’ai une bagnole, je suis parée.

Cela dit, avec toute la gentillesse qu’il donne à ses clients, Jean-Jacques, il mérite bien que M. Carglass en chef lui paie des cours de comédie. Parce que si c’est le cador du pare-brise, en récitation de pub, c’est une chèvre.

mercredi 8 mars 2006

L'expédition polaire
c'était rien que des tapettes à côté de nous

Le premier jour tout le monde grelottait. Au milieu des congères, dans le blizzard glacial, nous luttions péniblement contre le froid... On s'attendait à voir passer la marche de l'empereur sur la banquise. Emmitouflées dans tout ce qui était possible, pull en cachemire, gilet en angora, étole en alpage, peau d'ours blanc chassé en chemin, nous retirions nos moufles risquant l'engelure, voire l'amputation des extrémités. Stephan Green et Eric Bompard étaient partis pour se faire des golden roubibis (copyright partagé). Toutes les heures, nous nous hydrations de bienfaisants breuvages biologiques de type thé vert au cynorhodon, thé rouge au caramel ou tisane dite de « Bob », goût Jamaïque à la chicorée d'après le paquet, mais en vrai goût pain d'épices (donc rien à voir avec Bob qui ne connaissait pas la nonnettes dijonnaise fourrée, quoi que, allez savoir...). L'eau bouillait quasi en permanence, ne ralentissant pourtant pas (trop) notre productivité. Car se réchauffer de l'intérieur, c'était survivre, condition indispensable à la production. Pourtant tout refroidissait en quelques minutes, nous compris. Nous appelâmes en renfort un savant danois du nom de Aagaard, qui fait des putains de pastilles à base de produits de la ruche, qui adoucissent grave la gorge. Avec un goût indéterminé, entre le sublime et le deg, genre pêche qui pique. Donc, toutes les forces vives de l'alimentation underground à base de plantes bizarres, de légumes disparus ou de lait de bêtes qu'on savait même pas que c'était des mammifères, sont mobilisées. Parce qu'on le vaut bien. Et parce qu'on bouffe plus que ça, qu'il neige ou qu'il vente. Seul inconvénient à cette stratégie de réchauffage du cul par la tisane, le caractère hautement diurétique des produits, Jamaïquains ou pas. Et aller pisser dans cet environnement n'était guère un plaisir. L'idée de devoir baisser futal et collants dans ce congel était tout simplement... frigorifiante.

Ensuite, la neige est arrivée, et enfin, la pluie, annonçant le redoux et le sacrifice du brushing.

Putain, c'est bien sympa « Fais le avec les doigts S.A. » mais Pat'on, on se gèle grave le biiiip dans tes jolis bureaux. Heureusement qu'on y a un joli cravail.

dimanche 5 mars 2006

La fin inattendue de l'épisode
plus de bajada por el lado izquierdo

Ils étaient tous là. Il y avait les bigs chefs, d'une étonnante jovialité qui aurait du m'alerter. Il y avait la pléthorique compta au grand complet, mais là niveau jovialité, pas de miracle. Il y avait tous les directeurs de quelque chose, c'est à dire les deux tiers de l'effectif, qui se sont octroyés un titre ronflant pour se la péter en voyage au Paraguay. Il y avait les rigolardes nénettes, heureusement en charge de mon cadeau de départ, une assurance de qualité. Il y avait Odile, qu'on avait chargée de la logistique et des invitations, et comme une fois sur deux, elle avait oublié Sébastien, juste parce qu'il a son bureau au 5ème étage. Me voilà déjà fâchée avec quelqu'un. Et puis il y avait Jean Caby et ses saucisses cocktail, M. Picard et ses délicats feuilletés sans oublier Gérard Kipic, venu de la montagne de Reims avec son breuvage bon marché.

Un bien joli pot de départ en somme. Et il se trouve que c'était le mien. Putain... concentrons nous sur cette dignité qui devra rester nôtre avant comme après vidage du mauvais champ.

J'étais en forme, un peu fatiguée, mais ni trop fébrile ni trop goguenarde. Tout le monde était réuni dans la salle des conférences et quand Sophie du marketing a enfin montré le bout de son (grand) nez, j'ai donné le signal du départ. En vieil habitué de la chose, le big chef s'est lancé dans un petit discours juste ce qu'il faut de poli, juste ce qu'il faut de chaleureux, mais sans jamais verser dans le larmoyant. Depuis que ce monsieur a quitté les grandes écoles, et ça fait un moment, il a toujours plus ou moins été chef, donc manager, donc chargé des discours de départ. Il en a certainement fait des centaines, du coup le mien n'était qu'un de plus. La routine, c'était propre et net. On ne retient que les bons moments, mais pour étoffer, sinon ça va faire court, on se promet une foisonnante collaboration dans l'avenir qui nous réunira forcément. Ca m'apprendra à ne pas changer de secteur. Je lui jetais des petits sourires en hochant aux moments opportuns. Une affaire qui roule. Déjà Odile, dans son dos, faisait signe de déboucher tandis que les assistantes étaient affairées au montage fébrile des flûtes en plastoque.

Il a fini, on a applaudit et c'est là que je suis partie en cacahouète. Car tandis que j'allais prendre la parole et leur signifier toute mon amitié, et bla bla blouille, les filles de l'équipe sont arrivées avec le bouquet et les paquets. Alors, je me suis retrouvée avec cette montagne de cadeaux dans les bras, totalement stupéfaite. J'ai compris rien qu'en les voyait que mes petits collègues ne s'étaient pas foutus de ma gueule et loin de là. Avant même de leur asséner mon brillant discours, mon cerveau de shoppeuse exercé calculait déjà la somme approximative qu'il avait fallut collecter pour m'offrir ce que contenait, à vue d'oeil, les boîboîtes de marque. Liquide que j'étais. Emue de cette démonstration étrange de popularité. Certes, je me savais plus aimée que le juge Burgaud. Mais tout de même, me voilà toute conne à bafouiller que je pars pour faire évoluer ma carrière et pas parce que c'est quand même un peu la merde ici, non je l'ai pas dit comme ça. Je remercie bêtement, je leur souhaite... des bonnes choses, hein. Voilà, on se reverra. Ou pas, mais à ce moment là, ça ne se dit pas. Clap clap, on applaudit, on commence à boire, et Crucruche ouvre ses paquets de plus en plus tremblante au fur et à mesure qu'elle découvre les jolies choses pas bon marché que ses collègues lui ont offert.

Y'a plus qu'à faire le tour pour claquer deux bises et remercier. Les témoignages de sympathie, voir de regrets s'enchaînent, avec ce petit goût d'hypocrisie propre aux circonstances. Mais il doit bien y en avoir qui le pensent. Merde... et moi, je ne les aime pas plus que ça. Mais je suis vraiment une garce, une fille pas bien du tout ! Sur le moment, plus nigaude que jamais, je m'en veux de ne pas plus les aimer. Enfin surtout après 3 coupes de champ, hein. Ben oui, moi je suis le genre de fille qui s'émeut à la vue d'un petit lapin malheureux à la télé. Alors quand les gens sont gentils avec moi, ça me bouleverse, phénomène de nunucherie galopante grandement accéléré par l'alcool, surtout le cheap. Mais larmes il n'y a pas eu, faut pas déconner non plus. La surprise l'a emporté sur la mièvrerie.

Les gens sont restés longtemps, plutôt contents d'être là. Quand ça s'est fini, les boss m'ont fait la bise, c'est dire si on était bourré. Je suis partie, chargée comme une mule, avec mon bouquet et mes paquets. Je suis descendue, en passant devant l'hôtesse pleine de dents, puis devant la sécurité, des gars au physique engageant, presque autant que le gang des Barbares. En franchissant les portillons, j'ai mis mon casque dans mes oreilles, et là sans que j'ai rien programmé, c'est Cali qui a démarré, « Je m'en vais » : « Je selle ma monture, je repars à l'aventure ».

Pas de chagrin, quelques regrets de ne pas avoir fait mieux. Mais de l'espoir surtout et de la gniak. Et des tonnes de cadeaux...