jeudi 26 décembre 2002

Sainte-Moi-Même
non, j'ai pas le chou

Aujourd’hui, j’ai simplement envie de vous dire combien je suis formidable, moi qui applique à la lettre les principes chrétiens de la fête de la Nativité, bien que je sois fort peu chrétienne (ni autre chose).

Tout d’abord je supporte avec patience (et résignation) les gesticulations de deux géniteurs tordus dont l’objectif principal semble, à l’aube de mes 30 ans, de me faire culpabiliser sur leur piteux sort (dont ils sont parfaitement responsables). Ni ne bronche, ni ne geins. Si Noël est le temps du pardon, et bien je pardonne à mes gracieux ascendants de me les briser depuis 3 décennies et pour combien encore (mais n’appelez plus et n’écrivez pas non plus). Si l’un d’entre eux ne l’avait déjà fait, je leur dirais presque l’aller se chercher des enfants ailleurs, car moi j’ai donné, merci. Du coup, je préfère me taire, gardant imperturbablement sur les lèvres ce sourire christique de la bienveillance envers les pécheurs (et les casses-couilles).

Et comme la magie de Noël n’a pas de limite (même dans Dallas, J.R. était plus sympatoche sous le sapin et en pendant le traditionnel barbecue), me voici promue grande conciliatrice du BôCravail, le temps d’un dej commun avec tous mes chers collègues présents en ce jour. Les bras cassés, les qui puent, les mémères, les ambitieux et même la méchante DP, tous unis en cette cène improbable (et apocalyptique). Nous rompîmes même le pain (paske à l’Italien, ils servent pas vite alors ils donnent des ptis pains pour patienter) et il se changea en pizzas.

Ne dites rien, je le sens bien que l’auréole me pousse (ou c’est mon shampooing volumateur qui fait merveille...).

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vendredi 20 décembre 2002

Chronomorphisme

Comment les préhistoriens, avec tout le respect que je leur porte, peuvent-ils affirmer qu’il y a 30 000 ans (et des poussières de millénaires), les gars de la grotte Chauvet ont construit une réflexion visant à déterminer quel endroit était mieux qu’un autre pour y peindre ou ont réfléchi à orner telle ou telle salle plutôt qu’une autre selon des critères d’agencement de l’espace de la grotte ? Ils n’étaient pas architectes d’intérieur que je sache ("Non, pas là, c’est pas Feng shui"). Ils ne se sont pas dit "Montons ici notre installation « Portrait de bison et os de Mammouth », c’est totalement barbare et Technikart va adorer".
Faut-il donner un sens sacré à tous leurs gestes ? Ces gars-là n’étaient-ils pas aussi instinctifs, impulsifs voire blagueurs ? Est-ce que nous, on ne fait pas des choses sans réfléchir ? Peut-être que eux aussi s’emmerdaient à mourir pendant des réunions interminables, sauf qu’ils n’avaient ni papier ni crayon pour griffonner des têtes de Toto . Eux n’avaient sans doute pas le sentiment de « faire de l’art », mais se livraient, pour ce qu’on en suppose, à des rites religieux ou des cérémonies claniques. Donc, ils ne réfléchissaient pas au sens artistique, mais esthétique de leurs œuvres. Mais après tout, qu’est-ce qu’on en sait ?

Et les petites traces de mains rouges à côté du grand bison, et si c’était un Timinus du Paléolithique : "Papa, Papa, moi aussi, j’veux faire de la peinture."
Et pourquoi s’étonne-t-on qu’ils ne peignaient pas là où ils vivaient ? "Ah non Gérard, tu vas pas faire tes saloperies dans la salle à manger !"

Ben quitte à chronomorpher...

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jeudi 19 décembre 2002

Pub

Si vous aimez le taboulé tout vert, les baklavas, et la libre expression à propos d’un pays où elle n’est pas garantie, faites un tour sur « Window in Lebanon ».

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lundi 16 décembre 2002

Vive moi !

Faute de volontaire pour le faire à ma place, je vais moi-même me féliciter. C’est moi que j’ai gagné le grand concours de pronostic des Miss France 2003, d’un cheveu (ou plutôt d’un poil, pouf, pouf) devant Mme DP et la Voisine à Mme DP. Mais ce n’est pas un concours si difficile, quand il s’agit d’identifier les potentielles Miss parmi 48 cruches, dont 40 mochetés (véridique). En revanche, nous avons peiné à élire Miss Gros Nez tant la concurrence était rude. Pour Miss Tête de Souris, c’était trop fastoche vu que Miss Maine avait le must de la Tête de Souris. Quant à Miss Trav, et bien, le titre a été attribué à Miss France 2003, qui est fort jolie mais a un peu forcé sur les stéroïdes anabolisants.

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vendredi 13 décembre 2002

Sachez vous entourer de bras cassés
Simple, pas cher et confortable

Manager, manageuse, chef d’entreprise, un recrutement maîtrisé est l’une des clés du succès de l’entreprise merdique. En effet, on ne merdifie pas seul. Un bon marasme doit se préparer et un vrai projet collectif qui doit impliquer l’ensemble d’une équipe de glands. Et pour cela, il faut savoir mal s’entourer. Une fois de plus, Naufrage Consulting s’est va vous prodiguer de forts bons conseils.

L’objectif du manager merdique est de se choisir des collaborateurs serviles (donc qui accepte son système merdique) et plus bête que lui (donc qui s’émerveille de sa toute-puissance merdificatrice). Un principe de base : toujours choisir plus nul et plus pleutre que soi (éliminer risques de putsch).

Nos conseils indispensables pour choisir ses cadres (mauvais) :

- payer très cher un cabinet conseil (international) en recrutement et choisir le candidat qu’ils déconseillent formellement. Une fois qu’il est en poste, lui mettre dans la gueule à la première occasion (qui devrait se présenter s’il est nul à ce point).

- choisir des candidats qui n’ont ni le profil ni le potentiel en prétextant qu’on leur donne leur chance (en plus vous passerez pour l’Abbé Pierre). Leur reprocher constamment leur incompétence pour les rabaisser (« je vous ai pourtant donné votre chance, moi qui suis bien bon »).Cerise sur le gâteau, vous pouvez les sous-payer (c’est vrai, ils n’ont même pas le profil).

Ne pas négliger de :
- choisir des couilles molles que vous pourrez effrayer. S’il est apeuré à l’entretien d’embauche, c’est bon signe. S’il fait pipi sur la moquette, faites le signer sur le champ.
- choisir des collaborateurs qui n’ont connu que des entreprises merdiques. On ne remet en cause que ce qu’on est en mesure d’apprécier. Privilégier Sécu, SNCF, Établissements Chouppard, Mairie de Sainte-Gudule-les Pendules, Noos...
- aller au moins disant. Le recrutement, c’est comme les achats. Un appel d’offre (annonce de recrutement) et on choisit le moins cher. Il est peut être nul, mais il est pas cher.

Recrutement des sous fifres (très important pour merdifier en profondeur) :

- diffuser un profil de poste et lui faire faire autre chose. Deux options : soit il est nul et vous le virez (ou le placardisez si vous êtes un patron de gauche), soit il trouve ça insupportable et il se casse. Dans les deux cas, déplorer publiquement la crise du personnel.
- exiger de haute compétence à l’embauche et ne pas donner de boulot. Dépression nerveuse et mauvaise ambiance entretiennent une bonne merdification.
- encourager la promotion interne pour les postes à pourvoir mais n’accorder aux personnes concernées ni formation, ni augmentation, ni modification de leur statut. Vous verrez qu’ils trouveront encore le moyen de se plaindre les ingrats ! (bien pour merdification sociale avec les syndicats).


Au final, vous ne serez pas en mesure de produire quoi que ce soit, mais tel n’est pas l’objectif de l’entreprise merdique, je le rappelle. Le management de ces tanches sera l’objet d’autres prodigieux conseils de Naufrage Consulting.

Avec Naufrage Consulting, just merdifie it.

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jeudi 12 décembre 2002

It’s a beautiful day

J’ai toutes les raisons pour déprimer (si,si) mais pourtant c’est la joie absolue. Cause : mon petit pantalon gris foncé de marque japonaise, pendant les soldes d’hiver 2000 chez Zadig et Voltaire, en l’essayant par-dessous ma jupe au milieu du magasin (les soldes d’hiver sont toujours synonymes de régression dans son amour propre).
Depuis bientôt 3 ans, pas possible de le mettre. Très loin de le fermer son fut la fille (surtout en janvier-février vu que c’est un pantalon d’hiver). Pourtant, c’est un 38, mais minuscule (salauds de Japs !)

Et bien, pendant que je vous en parle, ce pantalon est sis sur ma personne ou plutôt, ma personne (et mon cul surtout) est dedans. Même pas serrée (si un petit peu mais aucun risque de péter les coutumes comme ma jupe grise à fleurs brodées).

M. PaCa et sa soudaine vantardise au sujet de son fructueux plan antibouboule n° 8743 m’obligent moi aussi à m’exclamer : comme je suis mince ! Va pas durer. Noel arrive.

Additif à l’autovictimisation sans peine
(ajouté à la contribution originale)

Se clochardiser :
- adopter le look « cheveux gras » (« la pauvre, elle se néglige, elle a pas le temps »)
- porter un sweat rouge délavé sous un gilet qui bouloche (le choisir anthracite, on voit mieux les bouloches). « Elle ne gagne pas sa vie ici ».
- s’il le faut, sentir le vin le matin (renverser Villageoise sur sweat rouge)

Pour les fumeurs, s’exiler 6 à 8 fois par jour sur le trottoir, été comme hiver, pour se livrer à son penchant toxique tout en inspirant la pitié (solitude, exil, rejet).

mercredi 11 décembre 2002

Peculiar
a little

Ceci est un souhait : arrêtez de m’envoyer sur des sites en anglais. Mon lamentable niveau ne me permet pas de comprendre quoi que ce soit pourvu que ça sorte d’un vocabulaire académique niveau 5èmeB. Et depuis 6 ans que je stagne au Bôcravail, j’ai juste appris le sens de « forward » et « upload » (parce que je suis entourée de chèvres en informatique).

Alors que ce soit clair, qu’il s’agisse d’actualité politique, d’histoires drôles ou des (certainement) passionnants articles anglo-saxons sur la culture blog, lâchez moi. J’arrive tout juste à comprendre les paroles des chansons de Shania Twain et à indiquer la direction de l’Opéra à des Japonais.

Me revoilou
(poils aux couilles)

Ces derniers jours je me préparais à la magie de Noel (voir précédemment), mais me revoici, fidèle au poste et avec mes nouveaux cheveux (non, c’est juste la coupe qui a changée, pas les cheveux). Je ne dirais pas que c’est mieux, mais c’est pas pire.

Sinon, sinon... ben pas grand chose. Toujours bôcravailLand, pas de pont d’or vers un emploi mirifique et bien rémunéré. Mais là, même le Père Noel n’y peut rien.

mardi 3 décembre 2002

Oh ! quand j'entends chanter...

Voilà revenu le doux temps de Noel. La bousculade au BHV le samedi après-midi, le cadeau que tu avais mis 2 semaines à choisir en rupture de stock, le dîner sympa avec la famille qui parle politique, la bûche aux marrons quand t’as plus du tout faim, le sapin qui perd inexorablement ses aiguilles dans la moquette…

Pour moi, Noel est toujours un bonheur. C’est d’abord une baston générale pour savoir chez qui on passe le 24, le 25, le 31 et le 1er, et s’il y avait un 32, il y aurait encore quelqu’un pour nous vouloir absolument. En général, on est demandé à Vesoul le 24 et à Bayonne le 25, ce qui n’est pratique que pour M. Spock. Au final, tu te casses le cul pour faire plaisir et le réveillon se termine en engueulade. Chez moi, c’est en général pour cause de langoustes trop cuites, de chat frappadingue ayant pissé sous le sapin ou de refus de remporter les restes dans le train (une dinde de 5 kilos, le plateau des 24 fromages, une bûche pour 12 et 28 profiteroles).

Tout ce bonheur débute cette semaine par la visite de Maman, cette femme toute en patience et en mesure, qui débarque à la Capitale pour acheter ses cadeaux (en l’occurrence les miens essentiellement). Dans les grands magasins de préférence. Ca a beau être insupportable dès de 22 novembre, Maman veut absolument venir mi-décembre pour enchaîner le BHV, le Printemps et les Galeries Lafayette quoi qu’il (m’)en coûte. Et ni une foule compacte, ni des temps de transports insupportables les bras chargés de paquets, ni Al Quaïda ne saurons la dissuader.

Puis, se sera mon tour d’aller me faire piétiner à la FNAC, au Virgin, chez Habitat, chez Fauchon ou chez Nature et Démago dans l’espoir de trouver quelque chose à offrir à des gens qui ne veulent jamais rien. C’est simple quand je demande à l’un ou l’autre (et oui, moi j’en ai que 2, ça vaut le coup de se fâcher avec sa famille) : rien. Et moi je réponds à l’un et l’autre : rien. Résultat, je n’achète effectivement pas grand chose, mais eux m’offrent des tas de trucs, si bien que les deux tiers des paquets au pied du sapin sont pour moi et que j’ai l’air d’une radin, d’une fille indigne et d’une compagne détestable.

Mon plus beau souvenir de Noel ? Sans doute, quand j’avais 4 ans, celui après que j’ai enchaîné la Rougeole et la Scarlatine (oui, j’ai eu la Scarlatine, ça le fait). Mamie, qui ne fût plus très longtemps de ce monde, m’avait offert tout un tas de super trucs, dont une guitare, dont jamais je n’ai su jouer, et un baby-foot de la mort. Mon pire Noel ? Y’a débat. Ce doit quand même être celui où mon grand-père de 84 ans, veuf de ma grand-mère depuis 6 ans, a annoncé son remariage avec une vague cousine qu’il avait du se taper dans les années 30. Bien vu de choisir le soir de réveillon (qu’il repose en paix, mais il était nul en diplomatie). Résultat : ma mère en larmes (patience et mesure, je le rappelle) et discussion houleuse sur l’intérêt du mariage après 80 ans (hors droits de succession).

Voilà de joyeuses perspectives et je m’en réjouis. Comment être motivée par Noel alors que je connais déjà le déroulement de mon réveillon : y’a à manger pour 12 quand on est 3 (4 quand le chat monte sur la table), et tu te fais engueuler (toujours patience te mesure) parce que t’as plus faim. Mais le 25, les adieux sont déchirants sur le quai de la gare. Va comprendre…

Bonus track : Noel blanc
Paroles: Francis Blanche

Oh ! quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc

Oh ! quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs

La nuit est pleine de chants joyeux
Le bois craque dans le feu
La table est déjà garnie
Tout est prêt pour mes amis
Et j'attends l'heure où ils vont venir
En écoutant tous mes souvenirs

Oh ! quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc

Oh ! quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs


vendredi 29 novembre 2002

L'auto-victimisation sans peine
Adopter le style "cocker battu neurasthénique" pour retrouver l'estime de vos semblables

Notre seigneur Jésus Christ est mort sur la croix pour sauver nos âmes de pécheurs et Marie-Christine Bouchard a sacrifié son projet "base de données" car personne ne l'aime dans cette boîte.

Naufrage Consulting détient une méthode exclusive de survie dans une entreprise merdique. Plutôt que d'avouer votre nullité, votre dépassement complet par les événements et qu'au final, toute la boîte vous déteste, faites vous plaindre. Et le meilleur moyen de passer pour une victime du système, c'est d'organiser son auto-victimisation.

Voici quelques clés de l'auto-victimisation :

Inspirer la pitié :
- arborer constamment un faciès de Martyr (Christ en croix pour les hommes, Saint-Thérèse de Lisieux crachant son Bacille de Koch pour les filles).
- se maquiller les yeux en noir pour faire malade (voir modèles dans Jalouse).
- faire courir une rumeur sur votre prochain divorce ou l'échec de votre 5ème F.I.V. (Fécondation in vitro, donc seulement pour fille).
- faire pudiquement allusion à votre prochain licenciement.
- pousser à bout un caractériel notoire et attendre qu'il vous insulte en public (harcèlement moral avéré)
Additif à l’autovictimisation sans peine
(ajouté à la contribution originale)

Se clochardiser :
- adopter le look « cheveux gras » (« la pauvre, elle se néglige, elle a pas le temps »)
- porter un sweat rouge délavé sous un gilet qui bouloche (le choisir anthracite, on voit mieux les bouloches). « Elle ne gagne pas sa vie ici ».
- s’il le faut, sentir le vin le matin (renverser Villageoise sur sweat rouge)

Pour les fumeurs, s’exiler 6 à 8 fois par jour sur le trottoir, été comme hiver, pour se livrer à son penchant toxique tout en inspirant la pitié (solitude, exil, rejet).

Faire culpabiliser votre entourage :
- faire passer l'organisation de votre réunion "stratégie marketing " pour le martyr de Sainte-Blandine dans la fosse aux lions (cause directeur sadique, pervers ou cannibale)
- être crasseux avec les autres et couiner quand ils le sont en retour (ex : refuser un coup de main à Bernadette Fichou et pousser de longs glapissements de chien battu quand c'est elle qui vous envoie péter).
- offrir généreusement à cette même Bernadette votre invitation Prestige au génial week-end Pêche à la Mouche de Lourdos INC., sacrifié pour fignoler le développement de l'Intranet.

Faire passer sa nullité crasse comme une lettre à la Poste :
- justifier ses lacunes, l'œil humide, en affirmant que l'on vient d'arriver dans la boîte (valable jusqu'à 18 mois d'ancienneté). Si vous êtes à la ramasse, c'est que les autres ne vous aident pas (les ordures).
- ne pas hésiter, bien sûr, à faire porter le chapeau à une secrétaire en dessous de tout, que vous ne virerez jamais par simple humanité (elle est mère de trois enfants).
- affirmer que vous aviez tout donné à la société avant déclarer votre hépatite nerveuse.

Faire croire que vous êtes harassé par la tâche :
- envoyer des mails indiquant " 20h45 " ; du bureau, vers 15h, grâce à une astucieuse manip de l'horloge réseau ou un serveur courrier hébergé à Wallis et Futuna ; de chez vous en configurant Outlook comme un dieu .
- partir le vendredi soir avec une liasse de papelards visible (récupérés dans une poubelle).
- prendre son petit-dej à 10h45 en plein débrifing parce que vous n'avez encore rien pu avaler aujourd'hui.
- partir déjeuner en courant comme un lièvre en rut pour ne pas manquer votre rendez-vous (avec un steak chez Hippo).

D'une manière générale, n'oubliez pas de ne jamais rien déléguer à votre équipe pour l'accuser ensuite de ne vous être d'aucun soutien (on ne peut vraiment pas compter sur eux !)


Fastoche. Pour nous, Naufrage Consulting, l'organisation merdique ne vaut que si elle est partagée par tous.

mardi 26 novembre 2002

Migraine ophtalmique

Bon, j'ai fait un tour sur les links de blogs que j'aime bien, et je me suis retrouvée sur des blogs avec des links, qui m'ont emmenés vers des blogs avec des links... Comme ça, au pif. Je me suis dit que ça allait être super. Et bien, je m'en suis tapée 80 en 2 heures et je n'en peux plus. Pas lu grand chose de nouveau/intéressant/amusant/enrichissant : "Samedi, je suis allée au ciné avec Babette, et Pierce Brosnan, il est trop top". Vous me direz, chacun ses goûts et je vais encore passer pour une vieille conne de 30 ans (presque).

Et surtout, surtout, tous ces mangas, c'est insupportable. J'AIME PAS LES MANGAS. Les djeunes (et des moins djeunes) y z'en collent partout sur leurs blogs. Comprenez, je crois que c'est une question de génération, mais les mangas, ça me parle pas. Je trouve ça pourri. Au mieux, ça me rappelle Candy (le premier qui demande qui c'est...) au pire, ça fait porno soft (Manara version pédophile). Du coup, quand j'en vois un, je zappe illico (surtout si c'est rose avec des ptites fleurs, ça me rappelle mes stylos "fantaisies" et ma trousse Kitty de CM1).

M'enfin, vu des trucs bien/drôles/jolis. Je m'en va vous les linker pour que vous y alliez voir, à moins que prochainement ça parte en couille (poil au cul) :
Breton, mais trucs à dire :
www.finistereamer.net
En roue libre :
www.desinvolte.net/blog/
J'adore le concept :
http://forty-two.blogspot.com/
et un des auteurs du précédant :
http://iokanaan.blogspot.com/
C'est même pas des mangas :
www.ateliervirtuel.com/tec
Pensées profondes :
http://egogmi.free.fr/
Dans tous les sens :
www.leplatdujour.com/
Bzz, bzz :
http://mouche.blogspot.com/
Lyonnais qui cause de Duran duran :
http://singuliers.blogspot.com/
Et puis Lilou , t'es à la bourre.

F'rai pas ça tous les jours moi.


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Méthodologie référentielle dans un contexte novateur de dynamique des synergies
Logique d'enfoirage (pour simplifier)


Voici ce que j'ai reçu hier, et qui ne semble aboutir à des propositions très constructives quoique avant-gardistes :
"Bonjour,
Je suis totalement d'accord avec les analyses de Naufrage Consulting sur les méthodes tactiques que l'on peut développer pour faire face à une stratégie globale déficiente de l'entreprise. Je suis moi-même en train de développer le concept de GM ou Grande Mascarade (concept novateur en train d'être déposé quelque-part), qui consiste à jouer le jeu à fond en sachant ce qu'il vaut. Je pense que cela se rapproche de la scotomisation et vos conseils de survie en milieu scotomisé se rapprochent des techniques que j'emploie dans le cadre de la GM.
Je vous propose d'échanger, à l'occasion, nos analyses pour bien vérifier :
1) la validité de nos postulats
2) l'efficience de nos analyses
3) la pertinence de nos conclusions
Dans l'attente,
Bien à vous,
Spoutnik"

Ce à quoi, j'ai répondu (poil aux couilles) :
"On pourrait même proposer des process pour développer des synergies..."

Réponse de Spoutnik :

"C'est une superbe idée.
Je propose de réunir dans mon entreprise un comité d'étude transversale dédié exclusivement à cette idée de synergie. Ce comité devra avoir une périodicité hebdomadaire et un budget significatif. Le niveau hiérarchique devra en être moyen élevé, avec supervisation du DG. Je vous propose de faire de même dans votre entreprise. Nous aurons ainsi 2 belles études (reliées avec transparent en couverture et logos surdimensionnés) consacrées à la possibilité de trouver des synergies communes avec une organisation extérieure. Ensuite si nos deux études
se rencontrent quant à leurs conclusions, nous pourrons effectivement passer à une phase active de mise en place des process de synergie.
Cela risque d'être fondamental pour l'entreprise moderne. Qu'en pensez vous ?"

Et bien, personnellement, je trouve ce fonctionnement un peu simpliste dans la mesure où il est beaucoup plus malcommode de faire appel à un onéreux consultant qui pourrait développer des process constructivistes de manière inductive mais sans que le développement des procédures ne soit modélisé afin de booster les targets.
Prenez-en bonne note.

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vendredi 22 novembre 2002

Assumer son incompétence
Les bons conseils de Naufrage Consulting pour mettre à profit une organisation merdique

Débordé, dépassé, à la ramasse… Pourquoi se cacher quand tout le monde l'a remarqué ? Naufrage Consulting vous conseille d'assumer vos tares en milieu professionnel.

- vous refusez de parler aux clients : pas de faux semblants ! Décrochez votre téléphone et dites le carrément à la standardiste : "Je ne prends personne avant 19h" (vous partez à 18h).
- vous avez notoirement deux semaines de retard sur vos dossiers : prenez 2 heures pour déjeuner (comptez 1 heure par semaine de retard) et revenez à 15h, d'un pas vif et l'air excédé en maugréant (cause choucroute indigeste, pluie en novembre, Noël en décembre)
- vous n'avez aucune compétence pour développer le projet qu'on vous a confié : refourguez le boulot à un stagiaire sous payé mais motivé ou à une âme compatissante (ultérieurement nous étudierons les techniques de base de l'auto-victimisation) et pourrissez son travail auprès du boss ("quand je pense que j'avais entière confiance en lui !")
- vous n'avez pas levé le petit doigt pour préparer la convention nationale 2002 alors que toute l'équipe s'est cassée le cul : ne vous empêchez pas de prendre des airs inspirés pendant les séances de travail, de poser des questions susceptibles d'embarrasser ceux qui ont fait tout le boulot ("j'appréhende mal la problématique définie par Hervé") et faites comprendre aux participants que vous vous êtes super investis (en les retenant par la manche et en s'écriant ("Monsieur Bolduc, vous rencontrez enfin, c'est l'aboutissement de mon travail")
- vous ne parlez ni Anglais ni Mandarin (contrairement aux informations fournies par votre CV) : envoyez péter tout non Francophone qui s'adresse à vous.
- vous plantez tout le monde sur les délais : barrez vous à 17h30 en affirmant que pour rien au monde vous ne rateriez les nominations de la StarAc.

Avec Naufrage Consulting, l'échec est à votre portée.

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mardi 19 novembre 2002

Félicité !
Le soleil vient de se lever, encore uneu belleu journée

Voilà une journée qu'elle est bien !
1) Jerem pourrait bien se faire jarreter de la StarAc (j'ai repris espoir)
2) Ma tite entreprise est en pleine effervescence et mes tit collègues sont sur les dents (et de super mauvais poils car ils sont obligés de bosser, une fois n'est pas coutume)
3) Mon après-shampooing au Régénium redonne VRAIMENT de la vitalité à mes cheveux
4) Le gars PaCa et moi on va passer l'après-midi hors les murs (on a le droit de sortir du bureau, rendez-vous compte). Bémol : c'est pour vanter les mérites de JoliCravail (on est peut être pas les mieux placés vu qu'on peut plus sacquer cet endroit)
5) Je suis aux portes de la gloire grâce à un article paru dans Elle (le journal) qui cause de mon blog (ils disent un joueb mais c'est pareil). Merci le gars Chryde !

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vendredi 15 novembre 2002

De la survie en environnement scotomisé (scotomisation = déni de réalité)
Naufrage Consulting dévoile ses techniques inédites à partir d’exemples frappants

La scotomisation, phénomène dont je vous ai précédemment parlé, est un processus imparable, surtout s’il vient d’en haut, du sommet d’une organisation. Mode de fonctionnement contagieux, elle gagne petit à petit toutes les couches d’une structure, inexorablement.

Rappelons que la scotomisation est, avant tout, une méthode de survie dans un univers hostile (bureau ou Noël en famille). Mais pour tout individu récalcitrant, cela peut devenir un enfer au quotidien.

Moi, fondatrice de Naufrage Consulting, Consultants spécialisés en organisation merdique, je vais vous dévoiler une méthode testée scientifiquement (comme mon shampooing L’Oréal au Régénium) pour gérer plutôt que subir un processus de scotomisation générale. Comment s’adapter à une organisation basée sur l’irréalisme et l’arbitraire ? Comment supporter l’aveuglement obstiné de son entourage ? Comment concevoir la fuite en avant comme mode de fonctionnement des individus ?

Mon analyse est simple, pour survivre à la scotomisation, il faut soit y adhérer soi-même (par un processus de mise en veille de ses capteurs de réalité), soit la simuler grâce à une technique exclusive Naufrage Consulting : l’acquiescement constructif.
C’est très simple à mettre en œuvre. Cela consiste, en toute occasion et à tout propos, à marquer franchement son approbation. Prenons tout de suite un exemple concret qui vous permettra d’appréhender la méthode et ses effets (pour essayer chez vous).

Dans une entreprise merdique et scotomisée par le haut, le chef de service (celui qui décide) annonce à ses salariés (ceux qui exécutent bêtement) que les objectifs pour l’année 2003 ont été définis. Il s’agit :
- d’organiser une animation commerciale basée sur le démontage de la Tour Eiffel et sa reconstruction en grande pompe sur le parking de la succursale de Bar-le-Duc.
- de mobiliser la force de vente afin de lancer une campagne de prospection sur Saturne (le marketing est formel, c’est une niche).
Comment réagir face à une hiérarchie aveuglée et inconsciente mais autoproclamée omnisciente et infaillible ? Plusieurs solutions s’offrent au salarié.


Première hypothèse : le salarié pousse des cris d’orfraies et traite le chef de service de parfait dingo, arguant que ces projets sont surdimensionnés, irréalisables et hors de portée d’une boîte aussi minable. Il clame son rejet et projette de remuer ciel et terre pour contrer ces idées.

Conséquences : le salarié est taxé de mauvais esprit. Toujours négatif, il est un traître à la Patrie.
Accusations possibles : manque d’ambition, esprit chagrin, attitude destructrice.
Perspectives : il devient un mauvais élément, à neutraliser ou éliminer.
Moral : face au manque de pragmatisme ambiant, à la dévalorisation de son jugement et aux faibles perspectives qui s’offrent à lui, il est démotivé, excédé voir révolté.
Physique : il va droit vers l’ulcère, la crise de nerfs et multiplie les risques de passage à l’acte (jet de cafetière à la gueule).

Moralité : tous ses collègues le haïssent et il est malheureux. Pourtant, la somme virée sur son compte en fin de mois reste la même.


Deuxième hypothèse : le salarié affirme son désintérêt en signifiant clairement que « peu lui chaut » (ou « ranapéter »). En effet, conscient de l’incohérence de tels projets, il préfère les ignorer stoïquement plutôt que s’en soucier.

Conséquences : le salarié est pris en grippe par sa hiérarchie, convaincue que sa démotivation avouée est un frein à leurs entreprises. Il devient un obstacle à tout dégraissage de mammouth.
Accusassions possibles : immobilisme, refus de s’intégrer dans une ambiance pourtant conviviale, prétention.
Perspectives : il sera progressivement exclu des processus de (non)production et ne sera pas invité à participer à des dîners sympatoches entre collègues scotomisés.
Moral : déçus par tout, il risque de se replier sur lui même, de bouffer des mauvais sandwichs seul dans son bureau et de pleurer dès qu’il fait tomber son stylo.
Physique : aigreurs gastriques, dépression, surdose de Prozac.

Moralité : tous ses collègues l’ignorent et il est malheureux. Pourtant, la somme virée sur son compte en fin de mois reste la même.


Troisième hypothèse : le salarié pratique l’acquiescement constructif (exclusivité Naufrage Consulting). Cette méthode repose sur une phrase clé : « Je suis d’accord ». Considérant qu’il s’agit de consentir à des idées saugrenues et à approuver des propos grotesques, l’accord formulé ne constitue pas un engagement sur l’honneur ou la réputation, et n’empêche en rien, dès 18h, en son for intérieur et en route vers domicile, de mépriser et conchier les semblables qui le poussent vers de telles extrémités.

Conséquences :l’attitude positive du salarié est louée et montrée en exemple. Il est bien vu et part à 18 heures tous les soirs (attention, règle incontournable de l’acquiescement constructif).
Compliments possibles : bonne volonté, ouverture d’esprit et jolies chaussures (car ses collègues deviennent ses amis).
Perspectives : Il devient un scotomisé présumé, gagne la confiance de son entourage et peut toujours masquer ses échecs en reportant indéfiniment échéances et bilans ou en cherchant des boucs-émissaires (voir précédemment techniques de bases de la scotomisation).
Moral : il se passionne pour le jardinage, la littérature laponne, les maquettes de Latécoère ou le blog, dès 18h.
Physique :il n’en a rien à foutre, mais il est bien, pas mal au ventre, dort comme un loir.

Moralité : tous ses collègues l’envient et il est en règle avec lui-même. Pourtant, la somme virée sur son compte en fin de mois reste la même.

Alors d’après vous, Quelle méthode choisir ?

mercredi 13 novembre 2002

Collusion
supputatoire

Il est super moche, il chante atrocement mal, aucun talent artistique ne transpire de sa personne et son Q.I. avoisine l’avorton de coléoptère. Mais il est toujours là, comme inamovible et imperturbable, dans sa bêtise incommensurable. Il a même montré son cul, technique subtile pour faire passer sa crise de nerf à l’hystéro de service (en plus il est fin et psychologue), Melle Emma, qui ne supporte plus le niveau moyen de puérilité (bonne chance à elle, moi j’en aurais déjà mouliné un dans les spaghettis bolognaises). Bref, il a un secret.

Comment est-il possible que cette endive de Jeremy n’ait toujours pas été nominé dans la Star Academy ?

Certes, il n’a pas le privilège de la nullité absolue (ils sont plusieurs sur le créneau). Mais pendant des semaines, je n’ai pas été foutue de le différencier de Fabien, l’autre sous-Boy’s band looké pédé-Prisu dont on vient enfin de se débarrasser. Nuls tous les deux. Billy Crawford à côté, c’est Jim Morisson. Jeremy, mon petit, je ne comprends pas ce que tu fais encore là. Retourne en 3ème B.

Devant cette inamovibilité, forcément, on forge des théories. Surtout à mon joli cravail. Mme DP (jamais avare de supputations) envisage son appartenance à un groupe de pression. Jeremy serait soutenu par une loge maçonnique ? Plausible ou pas ? Si oui, il cache bien son jeu car on l’imaginait plutôt passer ses vendredi soir dans des karaokés de pizzerias de centre commercial en banlieue que dans les cercles feutrés et fermés de l’élite de la République. Ou alors il se tape Gérard Louvin ? Qu’est-ce qui est le plus probable ?

mardi 12 novembre 2002

La scotomisation est un art
non, ça n’a rien à voir avec le scrotum


Il s’agit en fait d’un nouveau domaine où j’excelle en matière d’expertise : le déni de réalité, appelé en termes scientifiques scotomisation ou forclusion (tout de suite on grimpe d’un niveau et il se confirme que ça n’a carrément rien à voir avec le scrotum).

C’est en fait un phénomène très simple qui consiste à organiser sa vie au mépris de toute réalité, constat ou information extérieure. Exemple : si demain Chirac décide de passer son réveillon de Noël à Bagdad ou si Loana écrit son discours d’intronisation à l’Académie Française.

C’est un mode de fonctionnement que je maîtrise très bien puisqu’il fait désormais référence. Cela consiste à monter des projets dont tout le monde sait très bien qu’ils n’aboutiront pas, de réfléchir à des problèmes pour lesquels il n’existe notoirement aucune solution ou de mobiliser des budgets qu’à l’évidence on n’aura jamais. Contre toute attente, cela peut, au final, générer plus d’activité qu’un projet réaliste et motivé : réunions sans fins, procédures sans fondements et révision permanente des délais intenables.

Deux points clés dans cette méthode : ne jamais écouter les conseils de personne car cela pourrait constituer une information sur la réalité et ne jamais tirer les leçons de ses expériences car cela est beaucoup trop éclairant. But final : ne pas s’avouer l’indigence, l’inutilité et l’infructuosité de son travail.

Cela demande attention et persévérance car à chaque instant, on peut se trouver face à la réalité, et donc se prendre en pleine face tout ce qu’on n’a jamais voulu savoir. Ce n’est pas permis ! Hors de ma vue pragmatisme et rationalisme ! Voici le règne de l’abstrait, de l’irréaliste et de l’irrationnel.

Méthode de survie comme une autre dans le monde ingrat du travail, le déni de réalité s’acquière fort bien avec l’habitude. Il impose une très faible motivation et l’absence totale d’intéressement aux objectifs. Son pendant est la création de boucs-émissaires car, et cela va de soit, le déniant ne peut endosser l’échec systématique de toute entreprise. Cela constituerait une prise de conscience sur lui-même (totalement exclue du règlement intérieur de la dénégation).

La scotomisation est un art contagieux car il repose sur un tacite accord entre des sujets unis autour d’un objectif commun : mettre en œuvre toutes les méthodes de fuite et d’aveuglement pour nier la médiocrité de leur existence. C’est du boulot.

Pour toute forme de conseil destiné à la mise en place autour de vous cette méthode tout à fait pas concrète et totalement pas efficace, tant sur un plan professionnel que personnel, contactez-moi. Je saurai vous conseiller.


La réalité ne passera pas par moi.

Motivation

Le problème avec les week-ends de trois jours, c’est qu’on a encore moins envie de revenir après. Non ?

mardi 5 novembre 2002

FBI – Conseil général de la Dordogne : même combat
Et même standardiste

- FBI bonjour ! (prononcez Aiffebiaille)
- Bonjour Madame, je tire sur tout ce qui bouge et je bute des gens pour du pognon. Comme j’ai déjà tué 10 personnes de sang froid, je voudrais parler à un responsable.
- De la part ?
- Du tueur fou.
- Conservez…
-
Musique d’attente (Vivaldi à coup sûr)

- Je regrette Monsieur le tueur fou, mais c’est pas moi qui m’en occupe c’est ma collègue, mais le mardi elle part à 16h30, donc il faudrait rappeler demain. Merci de votre appel, au revoir ! Nup Nup Nup
- ?????????

jeudi 31 octobre 2002

Pâte à tartiner asexuée
et calorique

Une grande question de notre temps est posée par HR sur Rindzunski v3 :
Doit-on dire Le Nutella ou La Nutella ? HR a mené l'enquête.
C'est un grand sujet de débat dans la petite structure d'envergure nationale (qui roupille ferme en cette veille de jour férié). En effet, j'ai maintes fois été prise à partie par Mme DP car j'emploie couramment le féminin, ce qui lui semble tout à fait inapproprié...
Quand je vous dis qu'on n'est pas stressé.

mercredi 30 octobre 2002

Pas du même monde
du tout

Y'a pas longtemps, dans un dîner, nous voilà en présence de deux individus qui font connaissance et découvrent qu'ils sont originaires de la même ville. Là, j'aurais dû crier "Attention, danger". Car en s'engageant dans les questions bateaux "où tu habitais ?", "tu allais à quel collège ?", on peut se retrouver dans des situations embarrassantes. En effet, ça n'est pas parce qu'on a la même origine géographique, qu'on a la même origine tout court. Et ce jour-là, la preuve fut faite.

Les réponses aux questions bateaux permirent à la tablée, ignorant pourtant tout de la contrée d'origine, de comprendre que le malaise s'installait entre les deux protagonistes. L'un était un prototype droite catho-prout et l'autre gauche-prolo. Car à Trifouillis-sur-les-Burettes, il y autant de cancres au lycée technique Youri Gagarine que d'enfants de chœur au Pensionnat Sainte-Thérèse-des-Petits-Enfants-Riches. Seulement, ils ont peu de chance de se croiser. Et quand ils se rencontrent, c'est 15 ans plus tard dans un dîner, où les invités pris par le malaise plongent le nez dans leur potage et où que je ne manque pas de souligner l'embarras général par un virevoltant "Et bien, bon appétit…" (je suis un peu garce des fois).

J'aurais dû crier "attention danger" ce soir là car j'ai vécu une expérience semblable il y quelques années dans une soirée étudiante, loin de la contrée qui m'a vue naître. Un gars, présenté par ma coloc, me saute sur le grappin au prétexte de nos origines communes et me demande d'emblée où je suis née, où vivent mes parents, ce qu'ils font et tout le tralala.

Quand je lui annonce que j'ai vu le jour rue de la Paix, le voilà qui s'enflamme, car c'est précisément là que vit sa famille et qu'il a passé toute son enfance. Moi je n'y suis restée que les toutes premières années de ma vie mais la configuration des lieux ne m'est pas inconnue pour autant.

C'est quand il a prononcé son nom que j'ai capté dans quoi je m'étais embarquée. Un nom que personne n'ignore là-bas. LE nom presque. Ce garçon était l'héritier de l'une des plus grosses familles d'industriels de la ville. Voilà pourquoi j'en ai conclu que nous n'étions pas nés du même côté de la rue.

Lorsqu'il m'a parlé des malheurs de sa famille contrainte de vendre l'entreprise, de brader ses usines et de reconnaître que l'empire familial s'était écroulé, je n'ai pas manqué de lui vanter la réussite de l'entreprise dirigée par mon père dans la même branche, lui qui était parti de rien.

Ce que je ne lui ai pas dit c'est que je suis née de l'autre côté de la rue, et que mes grands-parents ont quasiment tous été ouvriers pour les siens. Qu'ils ont subi le paternalisme catho (certificat de baptême obligatoire à l'embauche), les luttes syndicales pour le temps de travail et les congés payés, l'immobilisme de ceux qui ont toujours raison, qui détiennent les vrais pouvoirs sur toute une ville et qui se croient au dessus de tout. Que si mes grands-parents ne s'étaient pas battus pour que leurs enfants ne leur succèdent pas à l'atelier, mes parents auraient connu le sort des parents de beaucoup de mes copines d'enfance : l'entreprise qui en 50 ans n'avait rien changé à son management, à sa production (en dépit des modes et évolutions sociales) et à ses outils de travail a fini par licencier par gros wagons et plonger toute une région dans le marasme économique.

Ce gars de 20 ans, fils de quelqu'un, avec son nom et son héritage familial, était devenu un pochetron désabusé et plein d'aigreur. On était dans la même école, on habitait le même quartier et on avait a priori les mêmes perspectives d'avenir, car à 500 kilomètres de chez lui CE nom ne signifiait rien pour personne. Je suis partie en lui disant qu'on aurait l'occasion de se revoir mais sachant que je prendrais soin de l'éviter. Il était bien trop con pour se rendre compte qu'on était de la même ville mais qu'on ne serait jamais du même monde.

mardi 29 octobre 2002

Mais où sont-ils donc ?
C'est pas pour moi, je pense aux copines

La lecture de l'article paru dans Biba sur les blogs (dispo sur Feu le blog de Gabu), faute de m'en avoir appris beaucoup, m'a bien amusé.
Je relèverais une appréciation, tout à fait partiale, de Biba : les blogs de filles seraient meilleurs que les blogs de gars. Personnellement, je ne souscrirais pas à cette généralisation, les magazines féminins ayant tendance à encenser les femmes et descendre systématiquement les mecs (tous des salauds).

Le critère invoqué par Biba est que les blogs masculins parlent :
1/ de leurs malheurs en amour
2/ de leurs problèmes informatiques.

C'est pas complètement faux (avec quand même pas mal d'exceptions comme Brain not Found, Heures Creuses…). Des seconds, je l'ai déjà dit, je n'en ai rien à foutre (Upload mon gars, mais en silence). Quant aux premiers, je dois dire que j'y suis plus sensible.

Je constate qu'il y a beaucoup de blogueurs au cœur brisé ou solitaire. Leurs confessions, souvent tendres et intimes, m'émeuvent. Tous ces grands garçons, héritier de Musset (toute proportion gardée, hein), qui ouvrent leurs ames romantiques, c'est touchant. Mais ça m'interroge.

En effet, mes copines célibataires (entre 30 et 35 ans) me content leurs malheurs perpétuels avec des types égoïstes, froids et incapables de s'engager, ou même de se laisser aller à une relation intime, durable et partagée (tous des salauds).

Question : blogueurs en mal d'amour, où êtes-vous ? Faudrait vous signaler.

Je propose la méthode indienne de reconnaissance des bons à marier (bindi bleu sur le front) ou la méthode polynésienne (Fleur de Tiaré sur l'oreille droite).

Moi, je dis ça, c'est pour aider.


Évaluation de mon ancienneté
en même temps, je m'en doutais

Je rentre chez le traiteur asiatique, comme au moins un midi par semaine :
- Bonjou Mademoiselle
- Bonjour
- … brocolis ?
- Heu… Oui !
- … avec riz nature et bœuf 5 parfums ?
- …!? Ben, oui…
- Hé hé, je le savais !

Ce charmant commerçant, très content de son effet (et mort de rire) m'a vraiment épouvantée.
Conclusions : je bouffe la même chose depuis 6 ans et il est vraiment temps que ça change avant qu'il me prépare ma barquette avant que j'arrive dans sa boutique. Et surtout, qu'est ce que j'en ai marre !

vendredi 25 octobre 2002

Et mon tout fait des souvenirs…



Vendredi dernier, j'étais kéblo devant ma télé pour la première soirée années 80 sur M6.

Premier constat : j'ai fait un sans faute au jeu de questions sur les années 80 portant sur des chansons de Thierry Pastor, des pubs avec des voitures qui volent et des émissions de télé avec des comiques morts.

Deuxième constat : Limahl, l'ex-chanteur des Kajagoogoo a une vilaine tête de rat. Il faut dire que maintenant qu'il a 43 ans, ça se voit plus, mais avec le recul, je réalise que mes 9 ans et sa coupe de cheveux pétard-peroxydé super tendance m'ont aveuglée : il était déjà moche à l'époque.

Troisième constat : Julie Piétri n'a pas changé sa chorégraphie depuis 15 ans.

Enfin, et alors que je m'insurgeais contre un résumé des meilleurs duos des années 80 (type Jermaine Jackson et Pia Zadora) omettant l'incontournable "Désir, désir", je vois débarquer Véronique Janot, défraîchie mais déguisée en bimbo d'aujourd'hui. Et bien, et ce sera là mon dernier constat, cette fille a toujours 15 ans de retard en matière de coiffure. Comment expliquer qu'elle arbore aujourd'hui un magnifique balayage tendance hirsute (typique années 80) alors qu'en 1984, au sommet de la vague "choucroutage", elle portait toujours sa coupe raplaplate 70's d'assistance sociale cégétiste commune à Joëlle Mazard et à Bernard Thibault ?

Copains verts et bleus




Je me demande si mon fond d'écran "Monstres et Cie" ne nuit pas quelque peu à ma crédibilité au sein de mon entreprise (chérie) ?

"Kikabu ?!"

Pas très crédibilisante non plus, ma tronche ce matin, au lendemain d'une dégustation de vin, comme nous en faisons régulièrement avec Mon Homme. Au début de la soirée, les dégustateurs brillent par leurs analyses œnologiques : "il est sur le fruit, avec des notes épicées et des tannins fondus". Ca fait le beau, ça se la ramène.
Mais après 6 rouges et 3 blancs, vers minuit moins de quart, ça donne plutôt dans le : "Ché bon cha !"

mardi 22 octobre 2002

Je déroute mon public
comme Jeanne Mas en 1988

Ne me dites pas le contraire, je le sens bien ! Le modeste, mais fidèle lectorat de ce blog est tout dérouté depuis la semaine dernière.
D'abord, ce fut cette sombre histoire de toaster "vache", à laquelle personne n'a rien compris, mais qui a, et de manière hautement improbable, déchaîné les passions. Car je peux parler de sujets hautement politiques, de problèmes sociaux, de trucs très personnels… Non ! Ce qui vous fait réagir, c'est mon toaster "vache". Devant vos demandes, j'ai finalement illustré mon propos (photo de ma chère Daisy), mais même après cela, on s'interrogeait encore sur l'existence des vaches plates...
Puis, a débuté "l'affaire Chouppard". Et bien voilà : pour comprendre quelque chose à cette digression, il est quasi indispensable de consulter le blog de notre ami PaCa et celui de Mme DP.
Car, et je me joins à eux pour l'annoncer, le Stalag 17 est mort, et avec lui sa branche armée U Stalagu clandestinu, constitué essentiellement de PaCa, Mme DP, un gros chat débile et moi-même.
Nous renonçons à toute forme d'action et d'engagement de nos moyens intellectuels et préférons désormais assister passivement au naufrage (imminent) de cette boîte. Nous avons décidé de nous "chouppardiser". Nous suivrons ce courant de mémérisation et de bêtification ambiante. Sots, réacs, imbéciles et obtus ils sont, indifférents nous serons. Aucune initiative et aucune forme de réflexion ou de sens critique ne sera tolérée. Nous serons employés du mois chez Chouppard, avec notre photo à côté de l'hôtesse d'accueil.
"Chouppard un jour, Chouppard toujours, telle est notre devise"

vendredi 18 octobre 2002

Établissements Chouppard et fils
Une maison de qualité, fondée en 1852

C'est en 1852, dans son village de naissance de Sainte-Gudule-les-Pendules, que Louis-Auguste Chouppard fonda les Établissements Chouppard, fabrique de semelles en bois.

Louis-Auguste Chouppard, fils d'Adolphe Chouppard, menuisier-ébéniste de son état, et d'Ernestine Chouppard, née Pupier, ouvrière en maroquinerie, était un enfant précoce. Fier de son héritage familial et du savoir faire transmis par ses parents, le jeune Louis-Auguste se prit de passion pour la semelle en bois. Il effectua ses premières réalisations dès l'âge de 13 ans avec quelques outils offerts pour Noël.

Agé d'à peine 17 ans, Louis-Auguste s'établit à son compte et se fit rapidement une honorable réputation, au-delà même de la commune. Ses semelles en bois le firent rapidement connaître jusque dans les cantons avoisinants.

Mais c'est un événement historique national qui fit de lui un véritable entrepreneur. Saluant l'avènement du Second Empire, Louis-Auguste Chouppard lança la semelle en bois "Napoléon III" qui devint son produit vedette en quelques semaines. Les commandes abondèrent et le jeune homme dut bientôt employer des ouvriers, qu'il forma lui-même à la confection de la semelle en bois Chouppard. Profitant de l'engouement régional pour ce retour aux vraies valeurs de la France après des années d'errements, Il fonda en 1852 les Établissements Chouppard.

Toute sa vie durant, il œuvra au développement de Chouppard, à son rayonnement sur le marché de la semelle en bois, dans le respect des traditions.

Après 49 ans de labeur, harassé de fatigue, ce patron admirable, qui fût aussi un époux aimant et un père exemplaire, légua son entreprise à ses deux fils, Léon et Lucien Chouppard. En 1901, les Établissements Chouppard Frères employaient 178 personnes et jouissaient d'une réputation nationale.

Alors que l'entreprise prospérait, survint la Grande Guerre. Lucien, le plus jeune des frères Chouppard tomba pour la France au Chemin des Dames, loin des siens, mais ses semelles en bois aux pieds. On dit d'ailleurs que ces dernières lui firent du tort lorsque sonna le repli sur des terrains de combat lourds et meubles.

Léon, ne pouvant rester seul à la tête de la manufacture appela auprès de lui son fils Eugène, et à eux deux, ils entreprirent dès 1918 de ressemeler la France. Usant des nouveaux moyens de promotion, Eugène eut recours à la réclame affichée, "Chouppard un jour, Chouppard toujours" devenant la devise de la Maison. Il inaugura également le lotissement Chouppard, coquette zone d'habitat réservée aux plus méritants des employés de Chouppard et Fils. Tout ce qui était nécessaire à leur existence leur fut désormais fourni par Chouppard : les écoles, les commerces, les transports et le charbon.

Pour sa part, Léon Chouppard consacra les dernières années de sa vie au développement international de Chouppard et Fils. Il obtint d'importants marchés en Allemagne où le secteur de la semelle en bois était exsangue. Les années 30 furent donc celles des exportations œuvrant ainsi au rapprochement entre les Nations. On vit Léon Chouppard parcourir l'Europe : Munich en 1934, Berlin en 1935, Rome et Vienne en 1937… Malheureusement, cette louable entreprise ne put empêcher un inévitable conflit mondial.

Après la prévisible humiliation de juin 40, et alors que bien des Français auraient baissé les bras, Eugène Chouppard décida de ne pas fermer les ateliers, répondant aux commandes de sa fidèle clientèle par un recours à toutes les forces de production disponibles.

Pendant 4 ans, il se démena pour obtenir toutes les autorisations nécessaires à la bonne marche de la Maison Chouppard et Fils. Cela lui fut reproché à la fin de la guerre, car d'aucuns voyaient dans cette volonté de perpétuer l'héritage familial en préservant de bonnes relations avec les autorités, des sympathies pour l'ennemi. Certains se sont d'ailleurs mépris, voyant dans l'aigle impérial représenté sur l'historique semelle "Napolèon III" de la Maison, un aigle germanique, glorifiant l'occupant.

L'après-guerre fut la période la plus noire de l'Histoire de la Maison Chouppard. Les Établissements furent placés sous tutelle et Eugène Chouppard et sa famille durent s'exiler au Venezuela où ils fondèrent la "Fábrica artisanal de planta del pie de Chouppard".

Chouppard fut alors au bord de la faillite. Convoitée par le Consortium "Les semeleurs du Poitou", l'entreprise vit son personnel se mobiliser pour une reprise par des capitaux régionaux, alors même que, préservés des dérives gauchistes, aucun mouvement de contestation n'avait jamais frappé les Établissements Chouppard.

C'est alors que survint un jeune homme de 25 ans, Lucien-Gilbert Marcellin-Chouppard, petit-fils du héros de 14, Lucien Chouppard. Ce Saint-Cyrien, né trop tard pour la guerre et ignorant tout de la semelle en bois, se fit un point d'honneur à ce que l'historique Maison Chouppard ne quitte pas le giron familial. Sacrifiant une prometteuse carrière militaire vouée à la préservation de nos territoires coloniaux chèrement acquis, Monsieur Marcellin-Chouppard renoua avec un siècle de tradition en venant s'établir à Sainte-Gudule-les-Pendules, où il fut accueilli comme un sauveur par le personnel en liesse des Établissements Chouppard. À cet instant, il décida de conserver le seul nom de Chouppard qu'il s'enorgueillit de léguer à ses propres enfants. En 1956, il épousa une jeune villageoise, fille du contremaître de l'atelier principal de semellage, Mademoiselle Raymonde Trouchignac, qui lui donna trois beaux enfants, Gérard, Régis et Yvette.

Grâce à l'engagement sans faille de Lucien-Gilbert Chouppard, les Établissements Chouppard retrouvèrent toutes leurs lettres de noblesse, dans la pure tradition familiale Chouppard et sans jamais rien concéder à l'automatisation et à l'avènement des matériaux plastiques dans la confection de la semelle. Cette lutte sans merci pour la préservation de la semelle en bois d'autrefois l'amena à côtoyer les hauts responsables de notre région et à s'engager à leurs côtés contre la menace communiste à nos portes. Monsieur Chouppard fut pendant 37 ans maire-conseiller général du canton de Sainte-Gudule, en plus de ses responsabilités de patron éclairé et libéral. Il fit franchir aux Établissements Chouppard un bond technologique sans précédent avec le branchement de l'électricité dans tous les ateliers et bureaux ainsi que dans tous les logements d'entreprise réservés aux employés Chouppard. Certains même obtinrent l'accès à l'eau courante et au tout-à-l'égout dès 1966.

En 1971, alors que les Établissements Chouppard étaient menacés de rachat par les Nippons de Sashimi Moriwase Tokaido Compagny, il fit entrer dans le capital Eduardo Fernando Rodriguez Garcia Chouppard, cousin et investisseur sud americain. La même année, toutes les dactylos furent équipées de machines à écrire à boule du dernier cri et les ateliers de production furent entièrement ignifugés grâce à une inédite technologie d'amiantage intégral. Deux ans plus tard, les Établissements Chouppard firent leur entrée à la cotation du second marché de la place financière régionale et Lucien-Gilbert Chouppard fut élu par un jury indépendant Patron de PME de l'année 1973 et Homme de l'année de la semelle française.

Pourtant, en 1978, la crise pétrolière toucha de plein fouet les Établissements Chouppard : la semelle en bois ne faisait plus recette. Seul un plan de licenciement permis de sauver l'entreprise. Ces employés quittèrent dignement leurs ateliers chéris, ainsi que les logements fournis par Chouppard pendant 30 ans pour la modique somme de 500 francs par mois. À l'aube des années 80, Lucien-Chouppard qui, dans le tourbillon des années beatniks avait investi dans le développement d'un savoir faire en matière de sabots compensés, recentra l'activité sur le produit traditionnel, la véritable semelle en bois, et offrit même une seconde jeunesse à la semelle "Napoléon III" dont il offrit en personne une paire au Président Giscard D'Estaing, qui les porta sur le champ et déclara "Des chemelles en bois, ch'est formidâble, permettez, che les mets tout de chuite".



Il parvient à redresser la Maison Chouppard qui l'année de son décès accidentel en 1991 comptait toujours 41 salariés. Contre vents et marées, cet homme admirable refusa toute informatisation et toute tentation modernisatrice qui mettrait en péril un siècle et demi de savoir faire familial.

Les Établissements Chouppard furent frappés d'un coup terrible lorsque Monsieur Chouppard, happé par une machine-outil, fût semellé-clouté là même où il avait passé les plus beaux moments de son existence.

Dans l'immense tristesse qui succéda au deuil, on eut à craindre à nouveau pour la survie de Chouppard et fils. C'est alors que, contre toute attente, son épouse, Mme Veuve Chouppard se mit à la disposition de l'entreprise. Quelle dignité dans l'attitude de cette femme, qui décida de consacrer son ultime souffle à l'héritage de son défunt époux !

Raymonde Chouppard est aujourd'hui le dirigeant incontesté des Établissements Chouppard et Fils, et veille, plus que jamais en ces périodes où les nouvelles technologies mettent en péril la vie de nos petites entreprises, au respect d'un outil de travail traditionnel, basé sur l'utilisation du four à bois, du massicot en plomb et de la machine à calculer à rouleau.

Longue vie aux Établissements Chouppard et vive la semelle en bois !


jeudi 17 octobre 2002

Bienvenue aux Établissements Chouppard
Chouppard et Fils, spécialiste de la semelle en bois depuis 1852



Avec Chouppard et Fils, vous optez pour un produit de qualité.
La bonne semelle en bois n'est pas plus chère, chez Chouppard.

Les Établissements Chouppard se sont dotés des dernières technologies modernes afin de répondre aux besoins de productivité qui sont ceux d'une industrie d'aujourd'hui, technologique mais toujours familiale.

Venez visiter les Établissements Chouppard et Fils, vous découvrirez par vous-même le dernier cri en matière d'équipement manufacturier :

- des téléphones à touches pour une communication moderne
- des machines à écrire à rouleaux et à l'électricité !
- des coins de lettre en métal
- du papier carbone qui évite la fastidieuse reproduction des formulaires à la plume
- et même un polycopieur à alcool, pour des reproductions en un tour de main

Notre équipe de dactylos est à votre disposition au 432 18 53.


Pour commander chez Chouppard et Fils, rien de plus simple.
- consulter d'abord notre catalogue Chouppard et Fils pour y noter la référence de la semelle en bois de votre choix.
- adressez nous, par courrier uniquement, votre commande en 8 exemplaires, accompagnée du règlement préalable, certifié par votre banque. (en cas de première commande veuillez d'abord adresser à notre bureau comptable vos références bancaires, autorisations préfectorales et certificats de baptême par pneumatique).
- En moins de 47 jours, vous recevrez chez vous, aux bons soins des PTT, votre semelle en bois Chouppard et Fils (après que notre service commande ait validé votre bon et rempli le formulaire de déblocage des stocks auprès du bureau général des stocks, et que le Chef de bureau des stocks ait consulté le Préposé aux commandes sur la possibilité de lancer une procédure de commande de semelle en bois, ce qui, après validation des formulaires prévus à cet effet, permettra à la Trésorière comptable d'encaisser votre règlement et d'autoriser l'ouverture d'un compte client "semelle en bois" à votre nom, si vous répondez bien aux conditions définies par l'article L-489 du code général de la chaussure ; le cas échéant, l'Officier emballeur préparera un carton, garni au préalable par le Sous-préposé au papier à bulle, afin que l'Emballeuse certifiée-brévetée norme CR2A procède à l'emballage de votre semelle en bois Chouppard et Fils, ce qui enclenchera, et de manière automatique, une procédure de dépôt auprès des PTT, si et uniquement si, votre adresse a été écrite de manière lisible pour que notre Déchiffreur-chef prépare les formulaires postaux inhérents à votre colis. La suite de la procédure relève des Établissements postaux nationaux et n'est en aucun cas de notre responsabilité).

Aux Établissements Chouppard :

- Monsieur Benjamin, ou donc avez-vous mis le chèque de règlement numéro 25 681 ?
- Ah Ah Ah ! Mais je l'ai encaissé pour mon compte, Madame Yolande, pour me faire creuser une piscine devant chez moi ! Ah Ah Ah !
- Hu hu hu hu hu ! Ooooooooh ! Mooooosieur Benjamin ! Comme vous y allez fort dans la plaisanterie ! Croyez bien que si c'était le cas, j'en référerai sur le champ à la Maréchaussée ! Hu hu hu hu !
- Ah Ah Ah ! Je vous reconnais bien là Madame Yolande ! Les femmes sont prêtes à tout pour se frotter à un uniforme ! Ah Ah Ah !

mercredi 16 octobre 2002

À la demande générale...



...une photo de mon toaster "vache" (qui s'appelle Daisy !)

lundi 14 octobre 2002

Très mauvais poil

Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ! Ne m'adressez même pas la parole aujourd'hui. Je ne suis pas sous Zyban (comme PaCa ), mais je suis d'une humeur super crasseuse quand même.
Faut dire qu'après nos périples alpins, je me suis retrouvée sur la Canebière ce week-end. Pas eu le temps de me poser dans mon chez moi. Du coup, je me demande si on peut raisonnablement considérer que l'on ressort plus propre de la baignoire…

Bon, recherchons tout de même le fondement de cette exécrabilité : pas de taf à l'horizon et le stalag est plus stalaguien que jamais ("Au royaume des idiotes, les gourdasses sont reines", telle est notre nouvelle devise). En plus, entre les cocktails, les dîners payés par le Stalag et la cuisine de Tati Michou, j'ai bien prie mon petit kilo. Seule joie de ce week-end, mon homme m'a offert le plus beau présent qui soit : un toaster à sandwich "vache". Comme quoi je suis heureuse avec pas grand chose.

Mais bon, me revoici à me tourner les pouces derrière mon petit bureau. Voilà, voilà.


lundi 7 octobre 2002

Semaine blanche

Pas là cette semaine : en voyage avec le PaCa.

A plus.

vendredi 4 octobre 2002

La guerre du feu



Tout à coup, la lumière fut … et le son aussi.
Il n'existe bien sûr pas de témoignage sur le moment où l'Homme a découvert le feu. Pourtant, si vous aviez été dans mon salon hier, vous auriez sans doute eu un aperçu, criant de vérité, de la tête qu'à fait Pithécanthrope devant sa première flamme.

Ma gueule quand la nouvelle télé s'est mise en route, toutes ces couleurs, tout ce son… ça fait peur. Je suis restée scotchée en me demandant si, à l'intérieur, il n'y avait pas un gars qui me parlait. Au bout de 10 minutes, j'avais un début de migraine ophtalmique à cause des contrastes et Mon Homme se demandait pourquoi le son sortait du mur (à cause du Virtual Dolby bidule).

Cette nouvelle télé me fout les jetons.

Des nouvelles du Stalag…

… parce qu'il y en a que ça intéresse depuis "Merci de lui réserver le meilleur accueil".

Bon, comme prévu (hein, j'vous avais pas menti), la dernière secrétaire intérimaire a fait savoir qu'elle ne comptait pas s'attarder dans cette tôle et s'est cassée. Côté cadre, on annonce l'arrivée imminente d'un lapin dans des phares de Bentley (dixit la direction, pas en ces termes, mais presque), inexpérimenté et pas dégourdi, tant qu'à faire. On attend impatiemment la note sur "le meilleur accueil".

jeudi 3 octobre 2002

DocThorcinet


Si ma mémoire ne flanche pas, je crois que c'est aujourd'hui même que le Thorcinet, la terreur des comments, devient docteur. Pas docteur qui soigne, grand Dieu non ! Sinon, misérables cloportes, trous du cul des alpages, beaufisants dégénérés, méprisables extrémistes et intolérables JeanJeans, vous n'étiez pas près d'être soigné. Il est comme ça le Thorcinet. Suffit que ta gueule ne lui revienne pas et y charge pas les palettes à 200 pour plus que tu fibriles ("dégagez pas… du coup").

En fait, le Thorcinet passe aujourd'hui sa soutenance de doctorat en quelque chose (et franchement, il a beau m'en avoir parlé, j'ai toujours pas compris en quoi). Le Thorcinet devient donc le DocThorcinet.

Question, façon PaCa :

Est-ce que ça va se passer comme pour Sophie Marceau dans l'Étudiante ? Moi, ben je vois mal Thorcinet chanter "you call it love" et s'allonger sur les genoux de Vincent Lindon pour lui rouler une tôle. Je suis en tout cas persuadée que Vincent Lindon préfère encore les patins à Sandrine Kiberlain.

Message à tous ceux que Thorcinet a persécuté sur le web : ce gars est un malade et il est remonté comme une pendule. La dernière fois que je l'ai vu à Paris, on a bouffé du Quick ET du Canadien…

mercredi 2 octobre 2002

Buuuuuuuurrrrrrrrp


Dans un élan frénétique d'amaigrissement et de remise en forme, le PaCa et moi-même sommes de retour à la Piscouille. Comme quand on avait 14 ans : "on se retrouve devant la piscine ? Dac !".

La piscine, avec tous ces gentils cabiniers repris de justice, comme dirait PaCa, ressemble de plus en plus à un asile psychiatrique en Europe de l'Est sous Staline (ils les mettaient là ou en camp de travail en Sibérie). Ca hurle, ca geint et avec leurs tronches de consanguins, personne n'est très rassuré.

C'est même de pire en pire car ils ne nettoient plus les douches "en raison d'un arrêt de travail de certaines catégories de personnel". Donc, en allant se doucher, on a toutes les chances de chopper des mycoses (ou la fièvre Ebola), en marchant sur 3 centimètres de crasse, des tas de cheveux et des vieux kleenex détrempés.

Mais comme on est super motivés, on a quand même fait 10 longueurs. Génial ! À nous la minceur et la super forme !

Mais voilà, de retour au Stalag (d'envergure nationale), nous attend le rab de plateaux-repas, commandés pour accompagner une réunion inepte. Et comme cette réunion est très officiellement inepte, les gens s'inscrivent et ne viennent pas. Résultat : c'est pour qui les bons plateaux repas ? C'est pour PaCa et moi (et quelques camarades du Stalag qu'on ne déteste pas encore assez pour leur refuser une tartelette aux fruits rouges). Avant (avant quoi ?) on commandait de l'abominable bouffe Lenôtre, assez ressemblante avec les poulets en plastoc des usines Tricatel dans "L'Aile ou la cuisse". Bouffe fluo, insipide, extrêmement périssable, qui pourrissait dans le frigo pendant trois jours avant que l'odeur de putréfaction n'attire mouches et rats (dans la grande indifférence de la femme de ménage qui est folle).

Maintenant qu'on a changé de traiteur, c'est la ruée. Tout le monde n'en veut du magret de canard, du rôti de porc sauce charcutière et son dégradé de courgettes, de l'assortiment des fromages fermiers affinés…

Donc, de retour de la Piscaille, le PaCa et moi mangeons, lui sa maigre salade et moi mon pauvre poisson bouilli. Mais voilà que Trash Bidibu (ex Comtesse de Ségur devenue Nina Hagen à cause de son séjour au Stalag) arrive avec les bons plateaux non consommés par les mecs qui sont pas venus se faire chier au Stalag entre midi et deux (alors qu'ils repassent "La petite maison dans la prairie" sur M6). Opéra au Chocolat, Camembert fait à cœur, Veau sauce gribiche et assortiment de charcuterie avec figues et melon…

Au final, le PaCa et moi, gourmands comme pas permis, on a fait deux repas (dont un basse calorie et l'autre haute bouboulification), malheureusement sans Cos D'estournel 1986, et à notre grand regret, et sans clore par un vieux Calva ou un bon Génépi.

Piscine (10 longueurs) + dej pantagruélique = grosse fatigue devant le micro. Et comme PaCa a sa énième réunion "Fait chier", on peut parier que ça va pioncer grave…

mardi 1 octobre 2002

My TV is dead (R.I.P.)


Ca c'est passé jeudi dernier. Avant de partir (de bonne humeur) au bureau, me voilà prise d'une soudaine envie : me faire un pti RHCP "By the way". Comme le lecteur CD de la chaîne is dead depuis des mois (et qu'il va pas se réparer tout seul), les CD, c'est sur le DVD, et donc le son sur la TV, toute pourrie (modèle Grundig 1984). CD, télécommande, bouton. Bouton. Bouton ? Bouton… Booooouuuutoooooooon !!! Marche/arrêt : pas de réaction. Changement de prise : rien. Choc à 200 ("dégagez!") : plat. C'est donc officiel : my TV is dead. Heure du décès : 8h23.

Comme me l'a fait remarquer Mon Homme, elle est morte gentiment, dans la nuit, sans bruit, pour pas nous déranger. Alors qu'à son âge avancé, elle aurait bien pu nous exploser à la gueule. Il faut dire qu'il y était attaché. D'accord, c'était une occas à 500 balles, mais ils avaient passé tant d'années ensemble, partageant le même salon (bordélique).

La veille encore, tout marchait tout bien, TF1, France 2, Canal, le scope… et là, c'est fini. C'est drôle quand on y pense. Tout le week-end, loin de chez nous, au fin fond de la campagne française (où y'a des Charolaises et du pinouille qu'il est bon), on se disait qu'en rentrant, il faudrait bien accepter la réalité et la descendre sur le trottoir.

Alors pour ne pas nous laisser envahir par le chagrin et la mélancolie (et après un éprouvant lundi soir radiophonique Saccomano – José Arthur), ce soir, on file chez Darty. Pour en acheter une plus grande et plus belle.

lundi 30 septembre 2002

La Angot me les brise

C'est pas pour me vanter, mais j'ai lu dans le Canard un biffeton d'humeur consacré au pathétique et radoteur Sollers et sa sur-représentation dans les médias, épinglant au passage sa production littéraire yoyotante et bistouquiène. Ca m'a conforté dans l'idée que, non, je n'en rajoute pas toujours.

D'ailleurs dans la série "écrivain médiatique", j'ai un autre candidat au canardage, une candidate plus précisément. Christine Angot m'insupporte de plus en plus. Cette femme a, paraît-il, écrit un bon roman. J'en sais rien, je ne l'ai pas lu. J'en sais ce qu'il s'en est dit dans les médias : un mélange confus de critiques fascinées et de tapage people, en raison de ses révélations intimes dans "L'inceste". Personnellement, je n'ai rien contre les auteurs qui s'inspirent de leur vie (Coucou PaCa !), mais quand il s'agit d'évoquer des souvenirs aussi tragiques que les siens, un peu de pudeur est sans doute appréciable. Malheureusement, elle, la pudeur, c'est pas son truc, mais c'est paraît-il bien écrit. Alors…

Ca dégénère, à mon goût, quand la Dame se fait remarquer par ses prestations télévisuelles hystériques. Ma fille, quand tu ne veux pas t'associer à une entreprise de la pire vulgarité, tu ne vas pas chez Ardisson. Écrivain ou pas, femme blessée ou non, tu sais bien que tu vas te retrouver entre un politicien véreux et une actrice de X, pour t'entretenir de la vie trépidante de ton oignon dans ta petite culotte. Mais voilà, la Christine, elle sais pas ce qu'elle veut. Elle voudrait écrire sur "sa vie, son cul, son œuvre" sans qu'on lui en parle.

Après un coup médiatique comme "L'inceste", un écrivain qui n'écrit que sur lui-même a du mouron à se faire : plus rien à dire = plus rien à vendre. Pas Christine, qui vendrait des œufs à une poule, grâce au super plan marketing de son éditeur : "vas y, pleure un coup et claque la porte". La voilà qui publie une littérature nombriliste qui n'a d'intérêt que comme sujet de blog, et encore. Je sais pas vous, mais moi les chroniques "Amour, drame et bonheur à Saint-Germain des Prés", ça va bien 5 minutes. Elle s'installe à Saint Germain, et alors ? Elle se trouve un mec, et puis ? Il bosse dans un journal littéraire, et encore ? Tant qu'elle trouve des pinpins pour acheter, c'est tant mieux pour elle. Mais je crains qu'elle ne vive pas 30 ans sur ce fond de commerce. Y'a que Sollers qui y arrive aussi bien.

Là où je dis stop, c'est quand je vois, affichée dans une gare, la Une de Paris Match (hebdomadaire vulgaire pour bourgeoises qui n'assument pas de lire Voici). Alain Delon s'est (encore) séparé de sa compagne (et d'un peu de son pognon au passage). Il est triste et il le raconte à Christine Angot. Bravo les écrivains français ! Bien vu, Madame Saint-Germain ! C'est bien beau les intellos qui se la pète mais qui font des ménages pour Match. Franchement, qu'Alain Delon se fasse plaquer, ça ne devrait intéresser que sa famille. Aller gratter quelques euros dans Match, c'est minable. Attendrir ce pauvre vieux, qui va finir tout seul, et le lui faire dire, en tournant joliment ses phrases, pour la caution intellectuelle, je trouve ça très très petit.

Alors, oui, je critique sans avoir lu, mais non, je ne lirai pas ces auteurs à deux roros qui font jolis à la télé mais qui sont moralement indéfendables. Angot, c'est la Jean-Pascal de la littérature : elle aurait pu gagner la Star Academy des écrivains, premier prix de celui qui passe la mieux à la télé (scandale et émotion garantie).

Cela confirme ce que je crois depuis longtemps : les écrivains français sont à 80 % un gros tas de merde.

lundi 23 septembre 2002

Brisage de charme

C'est bien beau l'amour, mais il y a toujours des briseurs de charme pour vous faire perdre toute velléité de romantisme. Car j'estime de mon devoir de prévenir des amis chers qui s'aventurent au-delà des limites du supportable…

Voilà, le PaCa et le OuF, qui sont z'amoureux (avant la prochaine engueulade "t'es comme ta mère!") sont décidés à se pacser. La déclaration d'amuuuuuuur du PaCa est d'ailleurs bien belle. Que de romantisme : un PACS, des fleurs, jetons du riz mes amis !

Eh ben pas du tout. Le PACS est le truc le plus anti-romantique de la Terre. Je le sais, car mon Homme et moi-même furent candidats à une époque (avant de renoncer, voir plus loin). Mais voilà, le PACS, c'est la galère.

C'est d'abord une merdification administrative sans nom, des formalités à foison et un guichet pas des plus romantiques : le Tribunal d'instance de la commune de résidence, c'est-à-dire, pour les Parisiens, un bureau meublé 1973 dans la Mairie d'Arrondissement. L'interlocuteur : un fonctionnaire aigri équipé d'un Zénith de Bull et d'une imprimante NEC à aiguilles, non connectés l'un à l'autre.

Le dit fonctionnaire, n'est pas là pour être le témoin de votre amour éternel et il vous le fait bien sentir. Il n'est même pas là pour vous rendre service, mais plutôt pour vous dégoûter de la plus simple forme d'engagement devant l'État. On ne demande pas une chorale, des roses rouges et une pièce montée, mais tout de même, la République pourrait être un peu plus avenante avec ses candidats au PACS.

Pour pacser, il faut énormément justifier : ta nationalité (voir plus loin difficulté pour les noms de métèque), ton domicile (pas facile quand tout est au nom de l'un des deux), ta relation avec ton PACS (pour pas pacser avec quelqu'un de ta famille, c'est mal)…

"Il faut tout d'abord rédiger et signer une convention dans laquelle les partenaires fixeront librement les modalités de leur vie commune, sous réserve des obligations prévues par la loi". Super sex, non? "Les modalités de leur vie commune", ça doit être pour définir une bonne fois pour toute qui dort du côté gauche et qui fait la vaisselle les jours impairs.

Afin de briser tout élan de tendresse, on conseille ensuite aux deux prétendants de faire une déclaration devant le notaire. Parce qu'après en cas de séparation, le PACS peut se terminer en combat à mort pour savoir qui va récupérer les petites cuillères (tordues) et le pouf poire jaune de chez IKEA.

Une fois que tous les papiers sont obtenus, il faut se rendre conjointement (main dans la main pour ceux qui persistent) devant Monsieur Tout Gris, Greffier du Tribunal d'Instance, qui te fait signer trois papelards sur un coin de table en persistant à ignorer que cet instant précis constitue le plus fort et le plus fol engagement de toute ton existence sur cette Terre. Même pas question de se rouler ne serait-ce qu'une petite pelle devant son bureau en formica.

Pourquoi qu'on a renoncé Mon Homme et moi ? Et bien parce qu'il avait vécu quelques mois avant ma demande en PACS, une expérience des plus douloureuses avec le Tribunal d'instance de notre arrondissement. Le voilà lauréat d'un concours administratif, et de ce fait, obligé d'attester de sa nationalité française dans un délai de deux semaines. Mais voilà, la Dame du Tribunal d'instance le regarde de traviole car il porte un nom de métèque. Père étant né côté bougnoule de ce que fût la Grance France coloniale et Grands Parents étant tous plus ou moins Romano-Malto-Turcs, le voilà contraint de justifier ce qu'il est depuis son premier cri : Français.

Pour obtenir le précieux formulaire, il aurait fallu tomber sur une fonctionnaire normale, c'est-à-dire serviable et compétente. Mais voilà, celle-là ne l'était pas. Suspicieuse sur ses origines, injurieuse avec le seul interlocuteur qui pouvait rapidement sauver l'affaire, elle annonça soudainement son départ en vacance à la fin de la semaine, sans remplacement. Cher administré, ton papier, ta nationalité et ton concours qui seul peut te sortir du chômage de longue durée, tu peux te le foutre au cul car une cinglée a tous les pouvoirs et n'est pas remplacée après le 14 juillet.

Avec un peu de chance, beaucoup de courage et une gentille fille dans sa mairie de naissance, Mon Homme est sorti in extremis de cette affaire de nationalité (imaginez les pas-Français comme ils sont dans la merde).

Alors les gars, je vous en souhaite bien du courage. Parce que nous deux, on préfére encore s'aimer en toute clandestinité que de subir la bêtise et la méchanceté d'un vieux rat de bureau qui jouit d'avoir un pouvoir insensé sur ta vie.

Alors, beaucoup de courage et de Champagne (pour nous) !




mercredi 18 septembre 2002

Coup de bourre

Mais qu'est-ce qu'il se passe t'il ? Mon avis surtout n'a plus rien à dire ?

Mais non, c'est pas ça. Il se trouve que ces quelques jours sont les seuls et uniques dans l'année où il se passe quelque chose dans notre petite entreprise de merde et d'envergure nationale. Contrairement à la Samaritaine (où à tout instant il se passe quelque chose, oui, je sais, c'est incompréhensible pour les moins de 25 ans qui n'écoutaient pas Stéphane Collaro sur Europe 1 en 1982).

En gros, notre beau bureau d'ordinaire si tranquille, où seuls bruissent les "bite-couilles" de notre grand concours de vulgarité la porte ouverte, depuis quelques jours, est animé de la fièvre des multinationales, où ça fusionne et ça acquisitionne. Le Stalag est comme fou : entendez ces petits doigts qui tapotent sur des claviers (et pas que pour bloguer), ces téléphones qui sonnent pour autre chose que "tu veux bien t'arrêter au pain, moi j'aurai pas le temps", ces réunions si passionnantes qu'on n'y dessine même pas des PaCas sur son cahier… Même Gros G., notre indolent félin, est à deux doigts de passer au Palm et à l'abonnement SFR Pro ("Allô Wall Street ? Vendez toutes mes actions Friskies !")

Les journées sont si trépidantes que nous voilà guettés par le stress. C'est bien simple, on n'en dort plus la nuit. Je sens que mon métabolisme est tout perturbé par ce si brusque changement de rythme.





jeudi 12 septembre 2002

Survivance

Bien sûr, hier soir mercredi, j'étais devant ma télé pour le film sur le 11 septembre 2001. Comme annoncé, je ne commenterai pas. Hormis un détail. Quand la seconde tour s'effondre, un des deux cameramen est dans la rue et reçoit sur la tête des kilos de gravas, de poussières, de débris… et de papier. Il s'abrite derrière une voiture, protégé par un pompier. On distingue alors très bien, au premier plan, des papiers, venant probablement des bureaux des étages inférieurs qui n'ont pas eu le temps de cramer. Imaginer que votre dossier sur les perspectives de ventes 2003, avec vos graphiques Excel, soit la seule trace intacte de la vie d'un building de 110 étages. Surprenant.

Ce à quoi j'ai immédiatement pensé ? Si notre entreprise bien aimée, ce stalag si cher à nos cœurs, avait été logée dans les bas étages du World Trade Center, tout ce qui serait resté après l'explosion fatal, l'ultime témoignage de ce que furent nos existences, aurait été une feuille A4 portant l'inscription suivante :
"La personne qui termine le café le refait"

Seule survivance de notre activité, une note haineuse du PaCa datant de 1998 et jaunissant sur le mur au-dessus de la machine à café. Quel beau symbole !

mardi 10 septembre 2002

Touche à ta nouille
(tiens, c'est la phrase chic de la semaine…)

Peux plus moi. C'est pas que je suis en permanence devant ma télé, mais j'ai l'impression que, comme d'ab, les émissions de rentrée tournent avec 4 invités, qui font le tour les plateaux les uns après les autres. Par exemple, dans l'émission (consternante) de Beigbeder ou dans celle de Bernard Tapie (ouh la la !), le téléspectateur a dû subir l'un des écrivains français les plus médiatiques, mais aussi l'un des plus consternants : Philippe Sollers.

Perso, j'ai jamais pu le blairer, mais là, là, làààààààààààààààààààààà…. Pas possible.

Lors de ses deux passages destinés à vendre sa dernière et médiocre production, nous avons eu droit au fabuleux, et tous les jours réinventé, récit de son dépucelage à 14 ans. L'an dernier, c'était 15, l'an prochain, il bandait déjà dans son berceau, comme Bali-Balo. Et par une professionnelle, s'il vous plaît (une pute quoi) !

Lui trouve que c'est plus classieux, par une pute. Comment lui dire ? Ca fait, au bas mot, 25 ans que la prostitution n'est plus un exquis encanaillage de bourgeois dont les messieurs de la bonne société se gaussent dans les soirées (cause drogue, SIDA, esclavagisme). Non seulement les Maisons sont fermées depuis 60 ans bientôt, mais en plus, je ne vois pas en quoi il etait beaucoup plus distingué de chopper la chtouille au One Two Two avant-guerre que Cours de Vincennes en 2002. De son point de vue, si : les bordels étaient assidûment fréquentés par un certain nombre d'intellectuels à qui ce vieux priapique aurait rêvé d'être associé. Mais, aux dernières nouvelles, ce n'est pas l'entrejambe qui fait l'écrivain.

Pauvre Sollers ! Il en est rendu, vantard qu'il est, à se targuer d'avoir précocement, en grand expert, reluqué des femmes d'expérience plutôt que des jouvencelles rétives. Grand bien lui fasse, mais qu'il garde pour lui ses premiers touche-pipi. On s'en fout !

Il se trouve qu'après avoir été son fonds de commerce "littéraire", la fabuleuse histoire de ce qui se trame entre ses jambes lui permet aujourd'hui de passer dans des émissions vulgaires, pour rester propre (comme Jean-Pierre Mocky d'ailleurs). C'est ça ou les Grosses têtes avec Carlos et Kersauson (encore moins chics).

Car pour passer à la télé et vendre tes bouquins, l'idéal de nos jours et de venir causer de ta nouille. C'est ça qui intéresse le public, du moins faut croire, puisqu'on nous en propose à foison. De l'actrice de porno, certes, mais aussi un certain nombre de quidams, persuadés avoir une activité zobesque digne d'intérêt. Or, en dehors de quelques cas hors du commun, rien ne ressemble plus à une zigounette qu'une autre zigounette (idem pour le pilou-pilou). Et même en action, exceptées (et encore, je n'en suis guère convaincue) quelques acrobaties extravagantes, bouillaver reste toujours bouillaver.

Alors moi, le vieil asticot que Sollers se tripatouillait déjà en bas âge ou la moule pas fraîche de Catherine Millet où tout Paris a plus ou moins trempé, mais alors, je m'en cogne, et surtout, je ne veux pas qu'on m'en parle.

C'est pas contre eux, hein ! Mais globalement, je veux qu'on ne m'entretienne de l'appareil uro-génital de personne.

Quant à Sollers, cette surenchère à sa façon pour prouver à quel point il est viril, il faut lui dire : c'est pathétique. Monsieur, vu votre âge, et malgré votre vantardise, je pense que le gros de vos frasques est derrière vous. Que vous en parliez avec vos amis, votre famille ou votre concierge, soit. Je trouve ça malsain, mais après tout, il ne tient qu'à eux de vous faire comprendre que votre suprême quéquette ne vaut sans doute pas que l'on y consacrât tant d'éloges. Mais le plus triste encore, c'est que vous vous sentiez obligé de toujours embellir de récit de vos émois, qui ne sont qu'un trempage de biscuit comme un autre. Car vous êtes, Monsieur, une créature bien banale, qui respire, mange, dort et fornique comme tant d'autres. Cela vous déplaît sans doute.

vendredi 6 septembre 2002

Un an de plus

Heureusement, après une journée euphorisante, je me suis tapée le doc de France 2 sur le 11 septembre 2001. Dire que c'est horrible me semble un peu faible. Donc je ne commenterai pas. Je conseille à tous de le voir. C'est le genre d'images qui vous rappelle de montrer qu'on les aime aux gens qu'on aime.

Comme beaucoup d'entre nous, je crois que je me souviendrai longtemps de ce jour-là. Le midi, j'étais partie en courant d'une conférence de presse, où j'avais fait une razzia sur les petits-fours, pour aller à mon rendez-vous annuel à la Médecine du travail. Comme tous les ans, le docteur Poulbot s'était inquiétée de l'albumine dans mes urines (alors qu'il n'y a rien à y faire, donc j'ai pris le parti de l'ignorer). J'avais atrocement mal aux pieds dans mes chaussures neuves à hauts talons, si bien que j'ai taxé deux pansements Urgo au Docteur Poulbot. Quand je suis arrivée au bureau en clopinant, le vieux gars qui écoute la radio en affranchissant le courrier nous a dit "un avion s'est écrasé sur le World Trade Center à New York". On s'est regardé avec le PaCa et on lui a répondu, grosso modo : "Mais oui, mais oui, et Line Renaud est meneuse de revue au Casino de Paris". Juste après il est revenu à la charge "un autre avion s'est écrasé sur la seconde tour et un autre sur le Pentagone". Le PaCa et moi on s'est dit "c'est pas possible, faut le mettre en retraite le vieux gars. Y part complètement de la tête".

Quand j'ai vu que le Ternet était tout saturé, j'ai compris qu'il se passait vraiment un truc.

Je me souviens de tout le monde dans mon petit bureau d'alors, parce que j'avais la radio. Je me rappelle des tronches des gens éberlués d'entendre la nouvelle aux infos, mais aussi de l'indifférence de l'idiote de service, qui continuerait à taper ses courriers pendant une attaque nucléaire. Je me souviens surtout du moment où le PaCa et moi avons vu sur mon micro les premières images : l'impact du second avion et les deux tours en flammes. On était épouvanté. Les autres, debout devant mon bureau demandaient "alors ?". En réponse, ils ont vu nos visages figés par la peur, au bord des larmes. Ca je m'en souviendrai longtemps. Les premières images, c'était le moment le plus terrible.

Jour meilleur

Incroyable ! J'ai des entretiens d'embauche avec des personnes sympathiques pour des postes intéressants dans des sociétés dynamiques, je participe à des réunions où l'on s'intéresse à mon opinion, Grand chef est tout miel depuis quelques jours… Ne partez pas ! Vous êtes bien sur "Mon avis surtout" et tout ce bonheur ne va sans doute pas durer.

Au passage, je salue Olivier pour son mail qui m'a beaucoup touché (euphémisme) et le gars XIII (qui est un Olivier aussi mais pas le même).

mardi 3 septembre 2002

La rencontre qui tue

Hier, tandis que je rentrais dans mon chez moi d'un pas guilleret, après un entretien d'embauche avec un patron super désagréable (j'ai de plus en plus de bol), une jeune fille m'a abordée sur le quai du métro. Elle descendait de la rame, comme moi, un papier à la main et m'a demandé son chemin. Sur le papier, un itinéraire écrit en gros et en capitales pour aller de la gare Saint-Lazare à la station Saint-Jacques. Destination : un hôpital. Les instructions étaient tout à fait claires : prendre la ligne 13 direction Châtillon-Montrouge et descendre gare Montparnasse, puis prendre la 6 direction Nation… Comment s'était-elle retrouvée à Sentier ? Elle ne le savait pas et était complètement perdue, incapable de savoir où elle était et de retrouver le bon chemin. Elle avait l'air gentille. Elle était comme une étrangère, et pourtant bien française. J'ai tout de suite compris qu'elle ne savait pas lire. Et ça m'a fendu le cœur.

Comment en 2002 une petite nana de 20 ans, un peu simplette mais pas handicapée, peut-elle être illettrée ? Qu'est-ce qu'ils foutent dans les écoles ? J'ai déjà été confrontée à ce problème mais avec une femme plus âgée et de surcroît, de la Meuse (j'ai rien contre le grand-Est, mais c'est pas la région la mieux développée de France). Je bossais alors dans un magasin pendant l'été, avec une grosse idiote qui prétendait me manager. Quand la femme est arrivée à la caisse en me disant de lui écrire son chèque "parce qu'elle n'avait pas envie", la grosse idiote a fait la moue. Une fois la cliente sortie, elle m'a dit "Ben, elle s'embête pas celle-ci, il faut qu'on lui fasse son chèque". "Sophie, lui répondis-je, cette dame ne sait pas écrire". Gros blanc. Pas de réponse l'idiote. Ca fait peur l'illettrisme et surtout aux imbéciles qui savent lire et écrire.

Sur mon quai de métro, je sentais bien que c'était pas gagné pour la faire arriver à bon port. Mais je me suis sentie investie d'une mission. Surtout qu'elle allait à l'hôpital (encore si elle avait voulu aller au zoo de Vincennes, j'aurais laissé couler…). Surtout, ne pas lui faire comprendre que je sais. Le papier qu'elle avait en main était destiné à lui faire reconnaître les signes. Mais elle a confondu la ligne 3 et la 13. Première étape : aller jusqu'à Réaumur, station suivante sur le même quai. Je lui ai fait répéter 3 fois car elle voulait absolument changer de quai pour retourner à Saint-Lazare (avec un seul ticket !). Ensuite, je lui ai dit de changer, de prendre la ligne 4 (la rose foncée) direction Porte d'Orléans, sans grand espoir. "Demandez aux gens de la RATP, ils sont très gentils…" dis-je sans trop y croire. Elle était pas rendue. Je l'ai laissée là en lui redisant "descendez à la prochaine".

Et je m'en suis voulue toute la soirée : de ne pas avoir été plus claire, de ne pas l'avoir accompagnée, de ne pas lui avoir filé 10 roros pour prendre un taco (je les avais même pas et comment elle serait rentrée ?), etc…Maintenant, j'ai mal au cœur, vous savez pas comment. Y'en a plein les rues des gens comme ça qui ne possèdent rien, même pas ça, un peu de savoir. Les aider financièrement, c'est bien, mais dans le fond qu'est-ce qu'on fait pour eux ? Si on ne peut même leur donner le minimum d'éducation pour rester digne dans la société.

Une fois à Réuamur, a-t-elle osé demander à quelqu'un d'autre ? Pas sûr. Il en faut du courage pour faire savoir que l'on ne sait pas. Cette nuit, je me suis demandée pourquoi elle s'était adressée à moi. Comme je sortais d'un rendez-vous, je portais ma jolie robe bleue, qui fait dame, avec des filigranes argentés. Je suis sûre qu'elle s'est dit "tiens, la dame a l'air gentille, et elle a une jolie robe…"

Mal au cœur.


vendredi 30 août 2002

Édouard et son problème de Q

Hier, les médias se sont mobilisés afin d'avertir les personnes ayant séjournées dans la vallée de Chamonix ces deux derniers mois, de l'existence d'une épidémie détectée dans la région. Cette maladie des ruminants, appelée la fièvre Q, a déjà touché une vingtaine de personnes et peut s'avérer dangereuse pour les personnes les plus fragiles : femmes enceintes, enfants et personnes âgées. Rien de drôle jusque-là.

Seulement, parmi les plus célèbres résidents estivaux de la vallée, se trouve ce cher Édouard Balladur, mon pote. Imaginons deux secondes que ce pauvre Édouard, qui est dans son année de la loose, se soit fait refiler la fièvre Q, syndrome de type grippal, mais qui a vraiment un nom de maladie vénérienne. "Édouard a la fièvre Q" ! Quelle indignité pour ce grand nom de la République, caractérisé par sa rigueur aristocratique ! Imaginons, sans lui souhaiter, que, vu son grand âge, il vienne à passer, terrassé par la violence de la bactérie tueuse de bovins (ou par le ridicule de la situation). Que dirait-on ? "Édouard est parti du Q ?" "Q a eu raison d'Édouard ?" Non décidément, l'association dans une même phrase de la 17ème lettre de l'alphabet et de l'ancien Premier ministre porte à rire…

mardi 27 août 2002

Merci de lui réserver le meilleur accueil

Alors que je viens tout juste de "célébrer" mes 6 années passées dans ce petit stalag d'envergure nationale ©, une jolie petite entreprise, aussi glauque au niveau de l'ambiance que de la peinture, je suis au bord de la faute grave. En effet, la direction, dans le cadre de sa grande opération "chaises musicales", nous a déniché de nouveaux collaborateurs. Pas les nouveaux du mois de juillet. Non ! Ceux-la sont déjà partis avec armes et bagages. Des nouveaux, tout nouveaux. De la chair fraîche en somme. Il faut dire que la conjonction d'une absence d'objectif, d'une politique salariale digne des fabriques de jouets en Chine, d'une gestion du personnel rappelant les meilleures pages de Germinal et d'une politique d'embauche du moins disant, fait qu'on ne s'attarde guère dans nos locaux.

De tout temps, dans l'entreprise, on a défini de longs et précis profils de postes, par exemple pour des secrétaires bilingues Anglais, expertes sur Excel. Une fois la perle rare embauchée, en général 8 jours plus tard, on s'apercevait qu'il fallait qu'elle rédige en Allemand pour créer des diaporamas sur Power Point. Donc, Super secrétaire prenait ses jambes à son cou, jusqu'à la suivante qui ne prenait pas racine non plus. Puis ce fût au tour des cadres. Afin de moins les rémunérer, on a mis en place une politique de promotion des volontés plutôt que des compétences : les directeurs comptables ont été recrutés parmi les diplômés d'État en Pédicure-podologie et les responsables commerciaux parmi les Normaliens docteurs en Philosophie les plus motivés. Dire que ces personnes s'épanouissent dans leurs fonctions tout en ayant pris toute la mesure de leurs postes serait exagéré. C'est pourquoi un certain nombre d'entre eux sont déjà allés faire reconnaître leurs immenses compétences ailleurs, remplacés par des débutants dynamiques mais inexpérimentés, paniqués et infoutus de manager leurs trombones ou par des vieux cons qui savent tout sur la vie mais n'en foutent pas une ramée. Autant dire qu'ils ne resteront pas non plus.

En 6 ans, j'ai donc vu défiler l'équivalent des effectifs mondiaux de Vivendi Universal dans une boîte de 15 personnes. Ajoutons les intérimaires pendant que "Géraldine a ses premières contractions" ou que "Madame Béatrice a la nouille qui penche à gauche". Ajoutons également tous les d'jeunes, stagiaires et doctorants, à qui il a fallut expliquer le fonctionnement d'un ordinateur, matériel d'une technologie si poussée qu'il n'a toujours pas fait son entrée dans les Facultés de Sciences humaines en France.

Au final, si je devais mourir à l'instant présent et que ma vie se déroulait devant moi, les six dernières années seraient comme un défilé incessant de Véronique comptables, de Céline secrétaires, de Jean-Michel commerciaux, de Madame Denise assistantes de direction, de Jonathan préparant sa maîtrise en Droit des sociétés…

Mais le pire, c'est que chaque nouvelle arrivée est annoncée par une note interne. Toujours la même à quelques détails prêts :

"Je vous annonce l'arrivée de Bidule Machin le lundi xx prochain au poste de Pouet pouet tralala. Merci de lui réserver le meilleur accueil. La Direction"

"Merci de lui réserver le meilleur accueil" est la phrase que je ne veux plus jamais rencontrer. Car les 50 premiers à qui il a convenu de réserver le meilleur accueil ont été bien accueillis : un bonjour, un petit mot, un sourire. Mais plus le turn over s'accélèrait plus ça se gâtait. À la 77ème intérimaire, le meilleur accueil possible devient "'our J'sline, 'vnue."
Mais alors les trois derniers qu'ils nous ont sorti, ne comptez pas sur moi pour leur réserver le meilleur accueil. Je ne veux même pas savoir comment ils s'appellent. C'est vrai, pourquoi apprendre leurs prénoms alors que d'ici 4 mois, ils seront remplacés par d'autres personnes toutes aussi fascinantes. Limite même on pourrait s'attacher et avoir du chagrin à leur inévitable pot de départ (vu le rythme et l'abondance de Champagne, on est bourré un jour sur deux). Du coup, ils peuvent se prénommer Pétronille, Fulgence ou Purificaciòn que je n'en saurais jamais rien et je m'en contrefous. Pas un de mes regards ne s'est posé sur eux, misérables clones de la machine stalaguienne, bientôt broyés dans l'engrenage de l'incompétence et de la contradiction permanente de notre vénérée direction.

Évidemment, le gars du bureau juste à côté n'est guère plus engageant avec le nouveau personnel, recruté sur des critères de pauvreté intellectuelle et d'inertie très rigoureux, afin de transformer le stalag en annexe du standard de la CAF. Du coup, le gars et moi, on a dépassé le statut de "salariés cultes" dont je vous avais précédemment parlé pour devenir des "Freaks" malveillants et qui font peur à tout le monde. Les deux méchantes créatures derrière la vitre dans ce bureau dont jamais personne ne franchit le seuil, c'est nous. Mais pourquoi sont-ils si méchants : Parskeeeeeeeeeeeeeeeee !