De l’absurdité totale de mon existence
Après un début de week-end très sympa, que je vous conterai ultérieurement, hier a été une journée plus difficile puisqu’il m’a fallut affronter une réalité que je repoussais depuis trop longtemps.
Comme l’écrivait il y a quelques mois quelqu’un que vous lisez peut être, rompre avec un amour, signifie aussi qu’il faut rompre avec son entourage proche, sa famille, ses amis, son environnement. On peut avoir des amis communs, mais les vieux copains de votre ex, resteront ses copains et seront là pour lui quand vous allez disparaître de sa vie.
C’est un cap que j’ai eu beaucoup de mal à passer. Partir, ne plus aimer, mettre fin à 7 ans de vie commune, ce n’est que la première étape d’une rupture. Tant que le lien persiste, on crée de l’espoir et on se demande soi-même si l’amour ne reviendra pas. C’est un leurre. L’affection reste, l’attachement demeure, les points communs, les conversations restent faciles parce qu’on se connaît par cœur. Et puis c’est tellement rassurant de poursuivre les bons côtés d’une relation, le verre de vin au bar, les histoires du boulot, les nouvelles de la famille et des copains.
Pourtant après 6 mois, il faut me rendre à l’évidence. L’amour n’est pas revenu et ne reviendra pas. Le contact physique m’est insupportable malgré toute l’amitié que j’ai pour lui. Ce qui nous lie, ce sont des souvenirs et une grande tendresse.
Il m’a donc fallut accepter de rompre avec ce qui me relie encore à lui. Ne plus avoir de ses nouvelles, ne plus en avoir de sa famille, de ceux de ses amis qui comptent beaucoup pour moi, et de leurs enfants que j’adore. Là, dans ma cuisine, la petite vache confectionnée par un petit garçon et le papillon dessiné par sa sœur, creusent la plaie douloureuse : je ne les verrai pas grandir et je ne connaîtrai pas leur petit frère qui vient de naître.
Au moment où j'envoie une réponse définitive au SMS de ce garçon qui m’aime toujours, je n’en suis que trop consciente. C’est un peu plus de solitude qui s’abat sur moi, mais c’est aussi pour lui la chance de vivre une autre histoire, ce que ma présence dans sa vie rend difficile.
Ce n’était donc déjà pas facile-facile comme dimanche, mais je ne m’attendais pas à ce que ça tourne à l’absurdité totale. En rentrant de mon dîner lipidique devant des petits africains qui meurent, je relève mes mails. Satisfaction de constater que le gars avec qui je corresponds depuis une semaine m’a répondu. Puis effondrement. Ce qui n’était qu’un tout petit doute tourne à la certitude. Ce garçon avec qui j’ai des échanges très sympathiques, au point que je suis prête à accepter sa proposition de le rencontrer si rapidement, signe son mail d’un prénom qui ruine mes espérances. Je le connais, c’est presque sûr. Il ressemble, a le même prénom, les mêmes loisirs et les mêmes idées qu’un garçon que j’ai croisé il y a deux ou trois ans lors d’un week-end entre copains. C’est un vieil ami du papa du petit garçon à la vache et de la petite fille au papillon. Et ça c’est le truc le plus grotesque qui pouvait m’arriver.
lundi 4 octobre 2004
Inscription à :
Comment Feed (RSS)
|