Largage en marche
Je ne suis pas douée pour les ruptures, où alors les ruptures en douceur, ce qui a en plus l’avantage de ne pas trop te fâcher avec l’ex, et un ex, c’est parfois très utile/agréable/distrayant. Seulement, il y en a avec qui la douceur ne marche pas, à qui il faut expliquer les choses dans toute leur violence : « Voilà, c’est sympa, mais bon, je ne t’aime pas, pas amoureuse, contente de te voir, sans plus ».
J’ai connu cette situation il y a quelques semaines, le largage en règle, lâche et merdique. Un bon silence radio, soutenue par une profonde déprime qui ne donne pas du tout envie d’appeler un presque inconnu qu’on n’aime pas vraiment. Donc presque une semaine sans nouvelle. Forcément, il le prend pas bien… Réaction vive, il m’en met plein la gueule, le SMS que tu te manges dans la poire. Une peu honteuse, dépitée, je me sens lâche et méchante. Mais c’est fait, et ça soulage.
Seulement voilà, après quelques jours, le garçon se réveille, s’excuse d’avoir été agressif… tout ça parce qu’il est un peu tombé amoureux. Ca m’achève. Qu’est-ce que je fais ? Envie de ne voir personne d’autre que le givré du ciboulot dont je viens de croiser la route et qui met mon pti cœur d’artichaut dans tout ses états. Et surtout pas envie de revenir en arrière. Je ne veux pas lui dire qu’il a quelqu’un d’autre, pour ne pas le dévaloriser, il n’en a pas besoin. Mais puisqu’il faut en parler, parlons-en.
Je débarque chez lui, à l’autre bout de Paris, un dimanche. Ca me fait froid dans le dos de revenir là-bas, j’ai qu’une envie, me barrer. Mais mon bon fond me retient sur ce canapé. Ce que je lui reproche ? Rien en fait, ça ne suffit pas toujours les reproches pour ne pas être amoureuse. Parfois on n’est pas amoureux et puis c’est tout. Le sexe, c’était bien ? Bah oui, mais… Se revoir ? Non. Pourquoi ? Pas envie. Ca devrait suffire non ?
Je finis par partir, un peu merdeuse mais soulagée quand même. Je prends le chemin du métro en pensant aux lasagnes maison que je dois torcher en moins d’une heure pour notre dîner rencontre avec cette personne(qui n’a pas de grandes oreilles).
Mais voilà, quand j’arrive au métro, il est là. Il est venu en courant par un raccourci pour y être avant moi. Le truc super romantique quand tu en as envie, mais je n’en ai pas envie. Je viens chez toi ce soir ? Non, je vois mes copines. Mais après…Non… S’il te plait…Voilà qu’il me supplie, ce soir ou un autre soir, je ne sais pas quoi dire, il s’accroche à moi, il veut m’embrasser, je le fais quand même sans en avoir envie, je n’arrive pas à lui dire les bons mots qui règleraient la question comme un couperet, j’ai honte de lui faire ça, c’est un gentil garçon, je suis vraiment une sale conne. Je m’en vais finalement avec un sale goût dans la bouche, celui de la culpabilité. Et puis ça passe.
mercredi 26 janvier 2005
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