If I was a rich girl…
Vendredi était une journée de profonde déprime pour des motifs divers et variés… Pas de chance pour lui, c’est le jour où je m’épanchais devant un tagine et sur l’épaule du pauvre Pti JCDS (jovial cycliste dégarni mais surentraîné). Je ne sais pas pourquoi mais ce garçon est toujours de très bon conseil, une certaine distance, des affects réduits au minimum, de la logique, c’est franc, c’est direct, pas de prise de tête. C’est exactement ce dont j’ai besoin quand moi-même je raisonne à l’affectif, en m’embrouillant dans ce qui pourrait être plutôt qu’en voyant ce qui sera. Donc je ne manque jamais de lui exposer mes derniers atermoiements que son esprit rationnel réduit immanquablement à de simples choix à arbitrer le plus froidement possible.
Je gagnais lors de ce déjeuner le flatteur surnom de « Lucy Ewing », la petite grosse choucroutée, idiote et nymphomane de Dallas, en raison de la tournure dynastique que prend ma vie sans oublier mes incroyables histoires de cœur.
Histoire de me remonter le moral, mon jeune et fringant conseiller, me convia à partager une pâtisserie et une bière tout en contribuant à la fortune de l’Etat en jouant au SuperLoto, Euromillion et autre Loto Foot. On y laissa 9 euros chacun, non sans espoir d’un substantiel retour sur investissement.
C’est alors que se pose les habituelles questions : « et qu’est ce que tu ferais toi si tu gagnais le gros lot ? Disons dans les 10 millions d’euros… »
De mon côté, les valeurs sûres l’emportent : la maison cossue mais pas tape-à-l’œil dans un endroit beau et calme, pas loin de la mer, ni de la montagne, ni trop loin de la civilisation (la Balagne se positionne en tête). Un endroit où se poser, se sentir toujours chez soi, fonder un foyer, inviter ses amis… Putain que je suis conservatrice et tradi à fond. Enfin, c’est sûr que je ne rêve pas d’une Ferrari rose. Par contre, l’achat massif de vêtements de marque et d’accessoires indispensables et de bon goût ne serait pas exclu. Je pense en particulier au fameux maillot de bain en tricot vu au stock Sonia Rickiel, seyant pour toutes les anatomies, pratique à la plage…
Ensuite, je me paierais sans doute des voyages, petit à petit, histoire de ne pas griller toutes mes cartes et d’avoir l’impression de me faire chier et d’avoir tout vu à 50 ans. Et puis, investir dans le vignoble ou m’offrir une année de formation complète au Cordon Bleu, l’école de cuisine internationale, serait une bonne manière de vivre mes passions (et un prétexte pour passer 3 mois en thalasso pour perdre le gros cul ainsi attrapé).
Enfin, histoire de ne pas tout croquer pour ma pomme, je pense que je financerais des projets de micro-entreprises ou des investissements dans l’agriculture maîtrisée pour des femmes sans moyens dans des pays pas trop pourris et pas trop corrompus, ça limite tout de suite la liste. Et je filerai un peu de mon gros lot à qui voudra bien aller expliquer aux femmes à travers le monde, qu’elles ne sont pas obligées d’être illettrées, battues, violées, prostituées, de se faire refiler le SIDA et qu’elles peuvent éviter de se transformer en poule pondeuse.
C’est un beau rêve, mais j’ai pas gagné, donc rien de tout ça ne va arriver. Je vais seulement récupérer ce que j’avais investi il y a deux ans dans un appartement, avec quelqu’un que j’aimais. Et c’est pas 10 millions d’euros. Le gars non plus n’a pas gagné et ne va pas se déguiser en commandant Stubbing à la barre d’un rafiot toutes voiles dehors. C’était bien la peine de braver la houle seine-et-marnaise pour réussir le permis bateau...
lundi 16 mai 2005
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