L'expédition polaire
c'était rien que des tapettes à côté de nous
Le premier jour tout le monde grelottait. Au milieu des congères, dans le blizzard glacial, nous luttions péniblement contre le froid... On s'attendait à voir passer la marche de l'empereur sur la banquise. Emmitouflées dans tout ce qui était possible, pull en cachemire, gilet en angora, étole en alpage, peau d'ours blanc chassé en chemin, nous retirions nos moufles risquant l'engelure, voire l'amputation des extrémités. Stephan Green et Eric Bompard étaient partis pour se faire des golden roubibis (copyright partagé). Toutes les heures, nous nous hydrations de bienfaisants breuvages biologiques de type thé vert au cynorhodon, thé rouge au caramel ou tisane dite de « Bob », goût Jamaïque à la chicorée d'après le paquet, mais en vrai goût pain d'épices (donc rien à voir avec Bob qui ne connaissait pas la nonnettes dijonnaise fourrée, quoi que, allez savoir...). L'eau bouillait quasi en permanence, ne ralentissant pourtant pas (trop) notre productivité. Car se réchauffer de l'intérieur, c'était survivre, condition indispensable à la production. Pourtant tout refroidissait en quelques minutes, nous compris. Nous appelâmes en renfort un savant danois du nom de Aagaard, qui fait des putains de pastilles à base de produits de la ruche, qui adoucissent grave la gorge. Avec un goût indéterminé, entre le sublime et le deg, genre pêche qui pique. Donc, toutes les forces vives de l'alimentation underground à base de plantes bizarres, de légumes disparus ou de lait de bêtes qu'on savait même pas que c'était des mammifères, sont mobilisées. Parce qu'on le vaut bien. Et parce qu'on bouffe plus que ça, qu'il neige ou qu'il vente. Seul inconvénient à cette stratégie de réchauffage du cul par la tisane, le caractère hautement diurétique des produits, Jamaïquains ou pas. Et aller pisser dans cet environnement n'était guère un plaisir. L'idée de devoir baisser futal et collants dans ce congel était tout simplement... frigorifiante.
Ensuite, la neige est arrivée, et enfin, la pluie, annonçant le redoux et le sacrifice du brushing.
Putain, c'est bien sympa « Fais le avec les doigts S.A. » mais Pat'on, on se gèle grave le biiiip dans tes jolis bureaux. Heureusement qu'on y a un joli cravail.
mercredi 8 mars 2006
Inscription à :
Comment Feed (RSS)
|