La quinzaine où tout est possible
C’est la sixième élection présidentielle que j’ai le plaisir de vivre. Je n’ai pas souvenance de la première et au cours de la deuxième, nombre de subtilités politiques ont pu m’échapper. J’avais surtout été frappée par le fait que Dalida, une dame qui portait des jolies robes fourreau à paillettes dans les émissions des Carpentiers, marchait sur le chemin de Panthéon avec Tonton. Mais depuis 88, je suis attentivement chaque échéance avec un bonheur toujours renouvelé et une attention particulière pour l’entre-deux tours, particulièrement réjouissant avec son lot de trahisons et de promesses de rasage gratis.
Franchement, cette année, on n’est pas volé. Les plateaux télé grouillent de renégats divers qui viennent nous louer le sens moral du candidat de leur cœur, dont ils honnissaient la tendance y’a pas 6 mois de ça. Les têtes d’affiches travaillent, elles, sans relâche, à un recrutement de moins en moins sélectif quant à la probité et au désintéressement des recrutés. Bref, c’est chacun son traître, du compromis jusqu’à la compromission.
Chez Sarko, le meilleur c’est Eric Besson, qui dépasse les limites imaginables de la traîtrise en retournant sa veste en pleine campagne. Comptons aussi une pléiade d’anciens centristes, une belle poignée de Villiéristes, sans oublier, parmi les artistes de cirque, Bernard Tapie, Roger Hanin, André Santini et Enrico, laï laï laï laï.
Chez Ségo, c’est plus subtil, mais tout aussi efficace, dans le registre du reniement de ses principes. Se côtoient quotidiennement du Chevènement, totalement souverainiste et nucléarophile et du Cohn-Bendit, complètement tout le contraire. La patronne n’étant ni l’un ni l’autre pour ne pas risquer de se fâcher. En plus, depuis dimanche, elle a tout plein d’amis trotskos mal lavés-pas coiffés, ce qui est totalement improbable pour une Marie-Ségo, fan de Jeanne D’arc et lookée Paule Ka (j’adore).
De jour en jour, les grandes manœuvres deviennent de plus en plus grotesques. Pour pêcher du centriste bien frais, on renonce à toute fierté et à toute conviction, tandis que les beaux poissons frétillent de joie devant l'hameçon en oubliant leurs engagements suprêmes de la semaine dernière.
Du grand art. Un tel spectacle mérite qu’on se passionne, avec ferveur. C’est comme la Coupe du Monde sauf que c’est tous les 5 ans.
Mine de rien c’est notre avenir qui se trame, et vu la tournure que ça prend, je dirais même que c’est la construction de notre Histoire qui est en jeu, politique tout du moins.
(du coup votez bien, virez le nain)
P.S. : on annonce le ralliement à Sarko d’un Maître renégat, l’inénarrable Maurice Leroy, une sorte de Jedi de la trahison, puisqu’il fut tour à tour communiste, pasquo-villiériste et UDF pro Bayrou (perso, je suis fan).
vendredi 27 avril 2007
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