Brasse coulée
Pour la quatrième saison consécutive, mon coloc de bureau et moi-même fréquentons assidûment la piscine qui se trouve tout à côté de notre joli travail. Bizarrement, alors que tous les péquins se précipitent à la piscaille dès qu'il fait beau, nous, nous y allons surtout à la piscine l'hiver, en janvier, quand il fait bien froid et que tu rentres en courant car tu as les cheveux qui gèlent en chemin. Généralement, cet élan hivernal a pour cause une bouboulification structurelle chez moi-même et mon coloc de bureau, lourdement aggravée par les fêtes de fin d'année. Du coup, en janvier, c'est le cri d'horreur : gros cul pour moi et bouée pas sex du tout pour mon coloc. Débute donc un plan anti-bouboule (on en est au 526ème depuis 1998) qui vise à bouter hors de ces lieux, les Macs Do, Sise Kebab (S avec cédille en turc, mais vous me le trouverez sur le clavier Mac les amis) et autres frites-mayo. La piscine par la dessus et nous voilà sylphides et fermes. Lui avec des tablettes de choco sur le bide et moi avec la silhouette de Britney Spears.
Bon, en vrai, la saison qui débute en janvier souffre souvent de quelques interruptions. Il faut dire que les piscines municipales parisiennes, quand elle ferme six mois pour travaux comme l'an dernier (l'été systématiquement), te préviennent 2 semaines à l'avance, si bien que tu peux t'asseoir sur ta nouvelle carte trimestrielle. "Mais vous pouvez aller ailleurs Msieudame, y'a une autre piscine à 15 minutes d'ici". Ben, oui, j'ai une heure pour bouffer le midi mais je vais faire 5 kilomètres en courant, nager une heure dans un bassin de 20 mètres où s'entassent 150 personnes et revenir en courant à ton joli bureau et ce en une heure de temps. Et puis les "cabiniers", terme pudique pour qualifier les repris de justice qui t'ouvrent et te ferment la porte sans jamais t'adresser la parole, sont souvent en grève afin de défendre leurs acquis sociaux. C'est vrai que c'est dur de travailler en tongs et en short toute l'année pour ouvrir des portes à des gens, notamment des ptites pépés en maillot 2 pièces (et pas mal de vielles moches tout de même).
Et puis, il y a parfois des crises de flemme qui se cachent sous toute forme de prétexte : "j'ai du travail" (mais oui!), "j'ai mal au dos" (ou au pied, ou au ventre, ou à l'occiput droit), "j'ai promis à Machine qu'on mangeait Taponais de midi" …
Mais voilà, à l'approche de l'été (et compte tenu du retour de bouboulification de mon voisin de bureau), nous sommes au top de la motivation : 10 longueurs de 50 mètres 3 à 4 fois la semaine. Génial ! À la sortie, on sait pas pourquoi, mais on est fou de bonheur (l'exaltation procurée par l'effort physique). Bon, après c'est sûr que ça roupille sérieux derrière l'écran et vers 17 heures, le Lion Peanuts apparaît à mon voisin, qui lutte, jusqu'au moment fatal où je le vois finir une assiette de magret de canard à 17h30. Sûr que nous serons beau cet été avant la rentrée où l'on se gave de cookies au chocolat blanc Laura Tods et où l'on bouffe des coucous boulettes 2 fois par semaine. Heureusement, le mois de janvier revient tous les ans. Piscine : génial !
mercredi 22 mai 2002
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