mardi 2 juillet 2002

Ne prenez pas l'avion juste avant mon départ en vacances !

C'est une règle qui ne connaît pas d'exception. Tous les ans, quelques jours avant mon départ en vacances, alors que je commence à sentir mon gros colon me démanger à l'idée d'être propulsée en plein ciel dans une boîte en fer, un avion se pète la gueule. C'est fait exprès pour me faire flipper. Il n'est pas question d'un minable bimoteur au milieu du Pacifique. Non ! C'est toujours un bien bel appareil, d'une compagnie de renom, qui se pète la gueule dans le ciel occidental avec des vrais gens comme nous à l'intérieur.
Cette année, c'est des tas de petits Russes qui se sont mangés un cargo DHL, mais je me rappelle d'il y a 3 ou 4 ans, quand le zinc de la Swissair a explosé au large d'Halifax au Canada, sans qu'on sache si c'est parce qu'un débile fumait dans les toilettes ou parce qu'un taré jouait à la Gameboy pendant les manœuvres de bord. Certes, les accidents arrivent aux autres et pas à moi. Mais entendre parler de crash en permanence pendant qu'on prépare ses valises, on ne peut pas dire que ça rassure. Comment voulez-vous que je ne me fasse pas caca dessus dans ses conditions ? Je ne parle même pas de l'année du Concorde. Depuis, je n'ai plus jamais regardé des pneus d'avions de la même façon. C'est vrai, même pour un parano comme moi, c'est pas ce qui inquiète le plus, les pneus, sur un avion. Et bien cette catastrophe nous a prouvé le contraire. C'est bien simple, dans un avion, tout craint. Tu peux mourir à cause du réacteur qui tombe en rade, du train d'atterrissage qui ne sort pas, des pneus qui explosent, d'un con d'oiseau qui vient s'encastrer dans la carlingue, de la cafetière qui prend feu, du présentoir d'eau de toilette qui dégage des vapeurs toxiques…

J'ai tellement les foies, que même en cas d'incident mineur, l'équipage est sûr de me perdre. Supporterai pas. Partirai du cœur. Déjà les turbulences sont un moment de torture. Une fois, je me suis trouvée à côté d'une conne qui n'arrêtait pas de me dire "ça va ?", "c'est pas drôle d'être malade comme ça, hein ?", "vous voulez pas un verre d'eau". Même pas eu la force de lui préciser où elle pouvez se le coller son verre d'eau (et sa conversation avec).

Heureusement qu'à l'arrivée, il y a un bout de plage qui m'attend (et les buffets à volonté). Ca m'aide à supporter.