mardi 1 avril 2003

Un an et un jour

Comme tant d’autres, je fête ces jours-ci mon anniversaire de mon blog à moi. Ca fait un an que ce bidule existe. C’est donc l’occasion d’un retour sur les temps forts (ça va être rapide) ainsi que d’un bilan. J’me lance.

À l’origine fut le gars du Liban et un article dans Libé sur les blogs. Le premier m’interpella au sujet du second et me dit : « Puisque tu t’emmerdes et que tu aimes bien écrire, pourquoi tu fais pas un blog ? » Chiche !

Quand j’ai commencé il y a un an, je ne savais pas vraiment pourquoi ni pour combien de temps. J’avais bien une motivation, qui était de m’occuper au bureau, mais un vrai plan d’action, pas du tout. Mon deuxième objectif fut d’amuser deux-trois copains. Mais il s’avéra bien vite que les deux-trois copains avaient autre chose à faire et qu’en fait mes contributions distrayaient plutôt deux-trois parfaits inconnus, mais qui m’envoyaient des mails bien sympas. J’avais pas forcément perdu au change. À la même époque, le PaCa se lança aussi, puis ex-rageous DP. Naquit un front uni et vengeur contre le stalag 17 (petite boîte de merde qui nous emploie autrement nommée « petite structure d’envergure nationale ») et son leader maximo l’éminent Juanita Banananovich. Vous dire aujourd’hui pourquoi on l’a appelé comme ça, je ne saurais plus précisément, si ce n’est qu’à une époque on l’appelait du nom du saint du jour et qu’on est resté sur le fort seyant Sainte Juanita, et que le Banananovich est un dérivé de quelque chose de désormais oublié, mais à la sauce stalinienne.

C’est donc sous le signe du stalag et de la lutte clandestine que nos blogs virent le jour. Et puis du Loft aussi car il y en avait des conneries à dire. Par la suite, chacun imprima sa propre marque de fabrique. À l’époque du Stalag, des Établissements Chouppard ou de Naufrage Consulting, certains lecteurs s’étonnaient d’autant d’imagination.

Pour ma part, l’âge d’or du Bôcravail sur le blog s’est achevé début 2003. Plus envie. En toute objectivité, je crois que mon travail bloguesque pour l’année qui vient de passer a connu son apogée à l’époque de mes contributions Naufrage consulting puis a un peu régressé faute d’inspiration. Mon Bôcravail a cessé de m’amuser même par ses travers les plus pitoyables. Du coup, j’ai eu moins de chose à dire et moins de temps à consacrer à ce blog. Mon esprit s’est trouvé plus occupé à la réalisation de travaux concrets comme trouver un prêt immo et merder des entretiens d’embauche. Logiquement, j’ai sans doute perdu des lecteurs, passés « à la concurrence », lassés de ne plus trouver ce qu’ils cherchaient.

Mais s’il y a une règle que j’ai toujours respectée, c’est de ne pas faire semblant. De ne pas me forcer à écrire ou à écrire des trucs drôles et dans l’air du temps. Mon avis surtout a le droit de ne pas avoir d’avis du tout, si critique que soit l’état du monde et de ma coiffure. Je ne suis pas blogger de profession, ni par sacerdoce, ni par vocation. Je fais bien ce que je veux et c’est pour cela que les blogs consacrés à ce qu’il faut faire dans un blog m’emmerdent.

Petit blog, je suis ton créateur et maître absolu. J’ai sur toi le droit de vie ou de mort et je peux faire de toi ce qui me plait.

Pour finir ce bilan, je veux remercier sincèrement ceux qui m’ont lu et encouragé et plus particulièrement ceux que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam (expression mémère) et que je ne connaîtrais jamais sans doute. Recevoir vos félicitations a pour moi été aussi surprenant qu’émouvant. Mais à partir de maintenant, veuillez cesser de m'appeler Marie-Dominique, Marie-Dorothée ou autre prénom composé à la con.

Un grand salut aussi à ceux qui m’ont écrit à l’époque où ils lançaient leurs blogs les 404 brain not found, Khazad, Chryde et quelques autres qui sont devenus les incontournables stars du blog francophone, les pipoles d’un petit monde qui existera tant qu’on aura tous 1 heure à y consacrer. Mon souhait pour l’année qui vient ? J’aime beaucoup ce petit monde, mais j’aspire à avoir moins de temps pour mon blog et ceux des autres. Ca voudrait dire que je m’emmerde moins.

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