mercredi 7 mai 2003

N’importe quoi

Lundi soir, alors que je m’apprêtais à me délecter de deux bons épisodes de Six Feet under en V.O., mon magnétoscope, pris d’une rage subite, a bouffé la cassette vidéo sans vouloir la recracher, ni redémarrer. La grosse tuile. Non seulement, je rate ma série préférée du moment, en plus des 5 derniers épisodes d’Urgences, mais de surcroît, je n’ai plus de scope pour les suivants. Mon Homme est allé chez le docteur des magnétoscopes aujourd’hui mais on ne connaît pas ses chances de survie.

Du coup, on s’est retrouvé devant Rush Hour 2, un épouvantable nanard. J’espère seulement que l’équipe du film a touché une prime pour supporter Chris Tucker.

Mais mon vrai coup de cœur de la semaine revient à un délicieux chanteur français qui crie (euphémisme). Et ça fait bien longtemps que je n’ai pas taillé un gentil costard à un pipol. Mais là, j’ai un bon bon client : Florent Pagny.

Je passe rapidement sur son nouveau look à faire fuir les oiseaux (son coiffeur s’est fait payer pour ça ?) ou la circulation sur l’autoroute (c’était pas fini la mode du fluo ?). Par contre, je suis vraiment vraiment consternée par le niveau de ses chansons. Après nous avoir infligé, il y a bien 10 ans, un fameux « Presse qui roule me casse les couilles » (du meilleur goût), v’la t’y pas qu’il nous sort un émouvant couplet sur ses problèmes avec le fisc : « Ma liberté de penser » qui devrait s’intituler « Ma liberté de frauder ». C’est horrible, M. Pagny a eu un contrôle fiscal et un bon redressement derrière (vu qu’il avait omis de déclarer quelques trucs). Quelle honte ! Nos gentils chanteurs ne peuvent même plus frauder tranquillement ! Plaignez-les bonnes gens et surtout achetez son disque pour qu’il puisse payer son arriéré... Sinon, il est mal et d’ici trois ans, il pourra sortir un double album sur l’état déplorable des prisons françaises.

Cette déchirante chanson sur ses impôts est un des trucs qui m’a le plus fait halluciner ces dernières semaines. Le côté « vous n’aurez pas mon âme » (c’est ton pognon qu’ils veulent, mon gars), je trouve ça d’une vulgarité sans limite. Je crois en fait qu’il a totalement lâché la rampe le Florent Pagny. C’est peut-être à cause de la Patagonie, c’est très venté comme région. Résultat : il est tout décoiffé du cerveau (en plus d’être tout décoiffé).

Cerise sur le gâteau de la bêtise, je l’ai entendu dire à propos des maladies dites « orphelines » (pour lesquelles il fait la charité à la télé, il en faut), qu’elles ne recevaient pas assez d’argent par rapport à d’autres causes. Mais heureusement, il a trouvé la solution le Florent : y’a qu’à prendre 10 % sur l’argent donné au Sida. Ben voyons !

Moi je dis Florent Président : suppression de l’imposition pour les chanteurs et réquisition du fric de ces nantis de sidéens pour les émissions caritatives dans lesquelles il passe.