lundi 20 juin 2005

Boire le calice jusqu’à la lie

Je me répète cette phrase qui m’a été soufflée par un certain chatter un soir de mai… C’est tellement ma vie en ce moment. Bravement dressée sur mon radeau de la méduse, je m’abreuve de cette réalité au goût amer, prête à aller jusqu’au bout de ce que je peux m’infliger.
Prendre la décision infâme de plus voir l’homme que j’aime, mais le voir quand même, sans lendemain, juste pour attraper quelques gouttes de bonheur en pleine sécheresse du cœur.
Savoir que jamais nous ne serons complètement unis parce que sa vie est ailleurs et me réjouir à distance de ses petites joies de père.
Saisir un peu de lui juste pour l’instant, faire semblant d’oublier que nous sommes dans une impasse.
Admirer les petits signes de tendresse qui rendent les gens heureux et continuer à dormir seule plutôt que de vivre des moments de rien.
Se souvenir de ce qui m’avait été donné par quelqu’un que j’ai aimé et jour après jour réaliser l’immensité du mensonge auquel j’ai bien failli croire.
Etre déçue, encore plus déçue que je le croyais, mais garder en moi l’émotion des souvenirs.
Espérer que ceux que j’aime seront comblés demain, mais penser à moi aussi, à moi surtout, à l’espoir que j’ai encore d’accomplir ma vie.