lundi 7 novembre 2005

10 ans déjà…
poil au bras

C’était il y a 10 ans, j’arrivais à Paris pour y faire une année d’étude qui d’avance me rebutait. La première semaine, je l’ai passée chez ce garçon hospitalier, dans l’appartement le plus bruyant dans lequel je n’ai jamais dormi. Qu’on ne jase pas, on ne dormait pas tous les deux... Le 3ème soir, on s’est disputé pour un truc minuscule, et le lendemain, il est parti prendre son RER C en boudant. Quelques minutes plus tard, une bombe a sauté à la station Musée d’Orsay et je suis partie en cours en me demandant si je le reverrai entier. Parce qu’à l’époque, seuls quelques rares initiés possédaient cet outil technologique de pointe, un (énorme) téléphone portable. Ou un be bop. Finalement, il a eu raison de sécher les cours (surtout un cours de Coréen, pour ce que ça lui servirait maintenant…)

Puis j’ai récupéré mon studio dans le IIIème au métro Temple. C’était petit, froid et calme, mais pour la Grenobloise que j’étais depuis 4 ans, le panorama manquait cruellement de montagnes… d’un truc joli qui ne soit pas une œuvre humaine. Je m’y suis faite à force. Aujourd’hui, on pourrait dire que ce sont mes voisins qui ont une jolie vue, à condition d’aimer les filles qui se promènent en petite culotte.

En novembre 1995, j’ai mis 2 semaines avant de prendre ma première carte orange, le symbole de cette nouvelle parisianité me faisait un peu peur… c’est con. Maintenant j’ai un pass Navigo et si tu ne passes pas le portillon assez vite petit provincial, je vais salement te mater, voir te pousser un peu.

Les premières années, je disais à ma patronne à chacun de nos entretiens que je ne comptais pas rester parisienne éternellement, appelée par la vraie vie, celle qu'on ne vit qu'en province. La vraie vie, avec des hypermarchés, des jardins avec des balançoires et des garages dans les maisons. Et puis elle a cessé de m’interroger à ce sujet, constatant que j’étais toujours là. Le travail et l’amour m'avaient retenue.

Aujourd’hui, même sans amour, c’est un fait, je suis toujours là. C’est ma maison maintenant.

Pourtant, ils sont nombreux les jours où j’irais bien voir ailleurs.