jeudi 9 février 2006

Un bond technologique à rebours

Aujourd’hui, dans mon entreprise, quelqu’un est venu se plaindre des nouveaux documents de correspondance, spécialement imprimés pour faire plus design, plus « vraie entreprise qui se la pète ». Le problème : c’est qu’on ne peut pas écrire dessus au stylo-plume. Ca bave.

Par conséquent, je suis (en plein préavis, à 15 jours de mon départ, précisions-le) à deux doigts de rédiger une note à tous sur l’incompatibilité regrettable entre l’adoption d’une charte commerciale digne de ce nom et le si distingué usage de la plume d’oie. En gros, pour se la péter à l’export, il va falloir renoncer à l’encre de Chine. C’est bien dommage.

C’est à cause de ces progrès de la technologie de l’on perd les fleurons de notre culture, les bases de notre civilisation. La tradition part en couilles, nos bons vieux outils sont menacés, comme dirait Jean-Pierre Pernault. De même, on ne peut plus graver sur des plaques de cire au stylet et transmettre par coursier à cheval. Et, pour d’obscures raisons commerciales, on ne produit plus de vrai parchemin, ni de couverture en peau de chèvre, ni de reliure en crin de baudet du Poitou, pourtant si réputée sous Louis XI. Fini les enluminures, fini les cachets à la cire. Le numérique a eu raison de la presse Gutemberg, et c’est bien regrettable.



Par contre, j'ai bien envie de recommander à mes collègues l’usage de l’objet ci-dessus, à l’instar d’un jeune cadre dynamique de ma connaissance. Au moins, on entend bien, c’est ergonomique au possible et ça fait pas mal aux oreilles.