La Angot me les brise
C'est pas pour me vanter, mais j'ai lu dans le Canard un biffeton d'humeur consacré au pathétique et radoteur Sollers et sa sur-représentation dans les médias, épinglant au passage sa production littéraire yoyotante et bistouquiène. Ca m'a conforté dans l'idée que, non, je n'en rajoute pas toujours.
D'ailleurs dans la série "écrivain médiatique", j'ai un autre candidat au canardage, une candidate plus précisément. Christine Angot m'insupporte de plus en plus. Cette femme a, paraît-il, écrit un bon roman. J'en sais rien, je ne l'ai pas lu. J'en sais ce qu'il s'en est dit dans les médias : un mélange confus de critiques fascinées et de tapage people, en raison de ses révélations intimes dans "L'inceste". Personnellement, je n'ai rien contre les auteurs qui s'inspirent de leur vie (Coucou PaCa !), mais quand il s'agit d'évoquer des souvenirs aussi tragiques que les siens, un peu de pudeur est sans doute appréciable. Malheureusement, elle, la pudeur, c'est pas son truc, mais c'est paraît-il bien écrit. Alors…
Ca dégénère, à mon goût, quand la Dame se fait remarquer par ses prestations télévisuelles hystériques. Ma fille, quand tu ne veux pas t'associer à une entreprise de la pire vulgarité, tu ne vas pas chez Ardisson. Écrivain ou pas, femme blessée ou non, tu sais bien que tu vas te retrouver entre un politicien véreux et une actrice de X, pour t'entretenir de la vie trépidante de ton oignon dans ta petite culotte. Mais voilà, la Christine, elle sais pas ce qu'elle veut. Elle voudrait écrire sur "sa vie, son cul, son œuvre" sans qu'on lui en parle.
Après un coup médiatique comme "L'inceste", un écrivain qui n'écrit que sur lui-même a du mouron à se faire : plus rien à dire = plus rien à vendre. Pas Christine, qui vendrait des œufs à une poule, grâce au super plan marketing de son éditeur : "vas y, pleure un coup et claque la porte". La voilà qui publie une littérature nombriliste qui n'a d'intérêt que comme sujet de blog, et encore. Je sais pas vous, mais moi les chroniques "Amour, drame et bonheur à Saint-Germain des Prés", ça va bien 5 minutes. Elle s'installe à Saint Germain, et alors ? Elle se trouve un mec, et puis ? Il bosse dans un journal littéraire, et encore ? Tant qu'elle trouve des pinpins pour acheter, c'est tant mieux pour elle. Mais je crains qu'elle ne vive pas 30 ans sur ce fond de commerce. Y'a que Sollers qui y arrive aussi bien.
Là où je dis stop, c'est quand je vois, affichée dans une gare, la Une de Paris Match (hebdomadaire vulgaire pour bourgeoises qui n'assument pas de lire Voici). Alain Delon s'est (encore) séparé de sa compagne (et d'un peu de son pognon au passage). Il est triste et il le raconte à Christine Angot. Bravo les écrivains français ! Bien vu, Madame Saint-Germain ! C'est bien beau les intellos qui se la pète mais qui font des ménages pour Match. Franchement, qu'Alain Delon se fasse plaquer, ça ne devrait intéresser que sa famille. Aller gratter quelques euros dans Match, c'est minable. Attendrir ce pauvre vieux, qui va finir tout seul, et le lui faire dire, en tournant joliment ses phrases, pour la caution intellectuelle, je trouve ça très très petit.
Alors, oui, je critique sans avoir lu, mais non, je ne lirai pas ces auteurs à deux roros qui font jolis à la télé mais qui sont moralement indéfendables. Angot, c'est la Jean-Pascal de la littérature : elle aurait pu gagner la Star Academy des écrivains, premier prix de celui qui passe la mieux à la télé (scandale et émotion garantie).
Cela confirme ce que je crois depuis longtemps : les écrivains français sont à 80 % un gros tas de merde.
lundi 30 septembre 2002
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