jeudi 12 septembre 2002

Survivance

Bien sûr, hier soir mercredi, j'étais devant ma télé pour le film sur le 11 septembre 2001. Comme annoncé, je ne commenterai pas. Hormis un détail. Quand la seconde tour s'effondre, un des deux cameramen est dans la rue et reçoit sur la tête des kilos de gravas, de poussières, de débris… et de papier. Il s'abrite derrière une voiture, protégé par un pompier. On distingue alors très bien, au premier plan, des papiers, venant probablement des bureaux des étages inférieurs qui n'ont pas eu le temps de cramer. Imaginer que votre dossier sur les perspectives de ventes 2003, avec vos graphiques Excel, soit la seule trace intacte de la vie d'un building de 110 étages. Surprenant.

Ce à quoi j'ai immédiatement pensé ? Si notre entreprise bien aimée, ce stalag si cher à nos cœurs, avait été logée dans les bas étages du World Trade Center, tout ce qui serait resté après l'explosion fatal, l'ultime témoignage de ce que furent nos existences, aurait été une feuille A4 portant l'inscription suivante :
"La personne qui termine le café le refait"

Seule survivance de notre activité, une note haineuse du PaCa datant de 1998 et jaunissant sur le mur au-dessus de la machine à café. Quel beau symbole !