jeudi 15 mai 2003

Jour de grève

Grosse angoisse ce matin sur le quai du RER A. Pas de me faire broyer dans la rame, non, ça c'était garanti et en plus, histoire de faire durer le plaisir, le train a fait du 2 à l'heure. Coup de bol quand même, puisque j'étais coincée entre deux nains (comme moi). Quand ma tête immerge, au moins, je peux respirer. Le petit homme devant moi a du avoir mon sac encastré dans les couilles pendant 10 minutes, mais en compensation, il a vu mes nichons de très très près. Un moment d’humiliation bien connu des Franciliens.

La grosse crise d'angoisse, je l'ai eu quand je n'ai pas pu, de justesse, monter dans le train où était Mon Homme (un gros m'est passé sur le corps pour me piquer la place). "Pas grave, je prends le suivant qui est juste derrière". Mais là, je me suis retrouvée au bord du quai, tout au bord, avec le train suivant à l'approche et environ 400 personnes derrière, toutes conscientes que quelques-unes seulement pourraient monter. Je crois que j'ai plus transpiré à ce moment, au bord du vide, que dans la rame. Peur qu'un con me pousse ou simplement que le flux se déclenche trop tôt. Du coup, j’ai écrasé les mocassins du mec derrière dans un léger mouvement de recul, et il en a certainement fait de même avec son voisin, et ainsi de suite jusqu’au 400ème type derrière.

Aujourd'hui, j'ai surtout envie de remercier les non-grévistes de la RATP qui prennent au sérieux leur rôle de salarié du service public, sans qui c'est toute la société qui déconne.

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