vendredi 11 juin 2004

Les gars de 1976 ont 27 ans
Lettre à l’un d’entre eux

Une terrible pensée m’a traversé l’esprit tout dernièrement. Si mes calculs sont exacts, et ils le sont sans doute car je suis une sorte de Bertrand Renard en plus cool et en moins moustachu, votre année de naissance est 1976. Or, 1976 est une année dont j’ai des bribes de souvenirs. Car j’avais moi même trois ans en 1976. C’est notoirement l’année où qu’il a fait chaud, enfin la dernière année où qu’il a fait très très chaud avant notre Waterloo des troisièmes et quatrièmes âges de l’année dernière. Dans mon souvenir, ça se matérialise par des dodos toute nue dans ma nouvelle chambre, qui n’en était pas encore une, puisque c’est l’année où mes parents ont emménagé dans la maison qui est toujours celle de ma mère. Et il fallait vraiment qu’il fît chaud pour que je sois dispensée de pyjama (ça m’est resté, je ne peux pas dormir toute nue). Je me souviens surtout d’une cabane que nos avions dans les vignes, que j’aimerais bien retrouver d’ailleurs, avant la fatidique trentième année d’abandon où nous en perdrions la jouissance. On y faisait des barbecues et cette année là, elle était envahie par les coccinelles. Le vieux matelas rouge à motifs provençaux en était recouvert. C’est aussi l’année où est né mon cousin, la veille de mon anniversaire, un mois avant l’anniversaire de mariage de mes grands-parents, où j’ai chanté “ Brave Margot ”, dans un magnétophone dont on a retrouvé la cassette il y a quelques années. Je chantais déjà faux et il fallait déjà que je fasse mon intéressante. Quelques semaines plus tard, mon grand-père est mort dans un hôpital, oublié par des médecins qui avaient mieux à faire en plein week-end.
Je sais aussi que ce fût un excellente année pour le Champagne, mais ça nous en avons surtout profité 10 ans après.
Tout ça pour dire que je suis vieille, d’ailleurs j’arrête là, fait chaud, je vais me mettre un coup de brumisateur, on sait jamais.