mardi 14 septembre 2004

Nuit Blanche dans le 15

Ca ne m’était pas arrivé depuis 10 ans, et à l’époque, j’étais étudiante et je faisais la fête. J’ai même tenu 4 jours en dormant 1 à 2 heures par nuit, ça rend complètement dingue : modification du champs de vision, acouphènes, vertiges… le manque de sommeil a les effets d’une drogue.

Mais hier, quand je me suis couchée vers 22h30, je me doutais bien que je ne dormirai pas tout de suite… sans penser que je ne dormirai pas DU TOUT. Elle est montée tout doucement la crise d'angoise (alors que la colique qui va avec a démarré beaucoup plus vite...)

D’abord, j’ai testé la télé : malheureusement, pas de « Y’a que la vérité qui compte » au programme, donc pas de Jean-Jacques se prenant un gros rato avec Mme Simone de la Compta. Juste « Confessions intimes », une grosse merde sur une dame qui veut des faux seins et son mari veut pas car il préfère racheter un congelo pour le même prix (le brave homme !). Lassant.
Puis j’ai tenté la lecture : pas possible, trop d’idées dans la tête, pour dormir comme pour lire, Glamour compris (c'est dire). Pas gagné.
Ensuite, la radio : inefficace et grésillant depuis mon lit. Vite abandonnée avant le mal de tête.
La musique sur mon lecteur MP3 : ben oui, mais Corneille et Beyoncé, c’est dansant. Je me suis mise à chanter et à remuer du popotin sous la couverture. Pas propice au sommeil.

Bon, il est 2h. Tiens, si je me faisais cuire mes pâtes pour demain midi, ça sera fait et je peux reculer le réveil, du coup. Nouilles chinoises en pleine nuit. Ca occupe, mais ça fait pas dormir.
Re-lecture : toujours pas.
Télé : Noos en rade. Manque plus que ça, si on peut même plus regarder « Très chasse » les nuits d’insomnie, je vais écrire…
Re-radio : merde, c’est intéressant, mais du coup j’écoute. Y’a pas d’heure pour la culture.

Il est 4 h : j’ai fait pipi 18 fois déjà.
Une idée lumineuse, je tiens LA solution ! L’arme suprême de la relaxation : le catalogue de la Redoute. Je me détends et en plus, je prépare ma petite commande (double efficacité). J’enchaîne le gros catalogue, les Aubaines et le Blanc 2004 : rien n’y fait. Et merde, j’ai épuisé toutes mes cartouches…

Il est 5h : je mets Inter, autant s’informer. Ca serait la merde en Irak …
Je me décide finalement à passer en phase « matinée » en improvisant un petit dej « semoule au lait au lit– thé – chocolats » à 5h30 du mat. Au moins, j’ai plus le ventre qui glougloute.
6h : quitte à ne pas dormir autant s’occuper, je range mon placard.
6h30 : j’ai bien rangé mes chaussures, maintenant je file sous la douche.
7h : la serviette sur la tête, je retourne me coucher en me disant que même une heure, ça peut pas faire de mal. Stéphane Paoli, bons sentiments de gauche, tout ça…
7h15 : rien à faire. Je m’habille et je remange un petit truc pour éviter la syncope dans le métro. On a frôlé la cata : j’avais mis un string noir pensant choisir un pantalon foncé, et finalement je mets une jupe blanche. J’ai faillit sortir comme ça, ça aurait été chic… Penser à penser avant de faire un truc sinon je vais enchaîner les boulettes.
7h20 : Mon ami Sylvestre nous parle des délocalisations en prenant l’exemple de l’industrie textile. Je suis trop stone pour m’agacer.
7h30 : limite gerber en me brossant les dents : prendre un décontractant…

Je pars à 7h50 et à 8h20 j’arrive au bureau. A cette heure là, on se retrouve avec les tops managers dans l’ascenseur : pas le moment de bailler. Je préviens tout de suite les assistantes : « faut me parler doucement, j’ai pas dormi… ». Finalement, je comprends à peu près tout de la matinée. Enfin, mon taf, c’est pas du Hegel non plus.
A midi passé, je n’ai toujours pas sombré.
Objectif : finir la journée et rentrer DORMIR ! ! !