mercredi 20 juillet 2005

La climacule

A l’instar de certains jeunes gens fragiles, nos aînés sont victimes d’un nouveau phénomène climatique estival. Tout ça parce qu’il y a deux ans, on les a laissés sécher au soleil comme on fait en Toscane avec les tomates…

A chaque journal télé, on nous présente de pauvres vieux frigorifiés par d’abominables climatisations installées en catastrophe dans la salle de réfectoire de la maison de retraite où on les entasse l’après-midi. Ces appareils ont forcément été mal réglés dans la précipitation des bonnes intentions de nos dirigeants, parce qu’on s’est aperçu le 21 juin que c’était l’été et qu’on n’avait plus de temps à perdre pour préserver nos anciens.

Pas (encore trop) fous, les représentants de l’âge d’or quémandent un gilet pour leurs frêles épaules. Mais les consignes du ministère sont formelles : c’est non pour le chandail et le personnel de service s’attache à faire respecter le règlement scrupuleusement. Interdiction d’avoir chaud, ni lainage, ni cache-nez et ingestion obligatoire d’1 litre et demi d’eau par jour quitte à mouiller grave les Confiance et à faire déborder les pistolets.

Moralité, JT faisant foi : même sans Parkinson, nos vieux ont la tremblote, grelottant de froid devant leur verre d’eau, la goutte au nez.

Les sachant fragiles et contrariants dans l’âme, je ne m’étonnerais pas qu’ils nous chopent tous une phtisie galopante et qu’ils se mettent à canner en grand nombre aux alentours du 15 août. On aura l’air malin.