mardi 3 janvier 2006

Et surtout la santé dans ta gueule de con

Hier, ça me gonflait de souhaiter la boune année, mais j’ai quand même fait preuve de bonne volonté envers mes collègues que j’espère bientôt appeler « ex collègues » (car oui Toto, j’ai toujours beaucoup aimé ce que tu fais…). Mais alors aujourd’hui, j’ai débarqué péniblement au bureau à 10h, avec la vivacité intellectuelle d’une comédienne de « Sous le soleil », mais en moins bronzée. A tel point que la politesse élémentaire mais néanmoins gonflante consistant à souhaiter la boune année m’est totalement sortie de la tête. Comme si on était un jour ordinaire. C’est donc à ma plus grande surprise que s’est déroulé le défilé des hypocrites qui le reste de l’année disent à peine bonjour :
- « Meilleurs vœux !
- Hein ? Quoi ? Bonjour Marcel… heu oui, à toi aussi…
- As-tu passé de bonnes fêtes ?
- Heu non… oui… chez ma mère en fait (« je prends mon joker sur cette question »)
- Ah… Et tu n’es plus malade ? (sous-entendu : « t’as quoi comme prétexte cette fois pour arriver à une heure pareille ?»
- Bah non, c’était il y a deux semaines cette grippe… maintenant je suis en pleine forme («j’ai eu une longue nuit câline et pas toi abruti »)
- Tant mieux alors, pourvu que ça dure ! »

Je ne me suis pas fait l’injure en ce début d’année de prendre la résolution de devenir aimable avec les cons ou même les gens qui m’indiffèrent. C’est hors de ma portée. Et franchement, il y a des traditions pourries auxquelles je ne m’habituerai jamais. Pourtant, ça va encore durer 2 semaines cette plaisanterie, de pots en soirées corporate, de discours autosatisfaits en cocktails au champagne tiède. Heureusement qu’il y aura des visages amis, même si cette année la consigne est claire : doucement sur la bouteille, et ce dans le but avoué de procéder à un changement de collègues de bureau d’ici le prochain équinoxe. C'est dire si tous les sacrifices sont envisageables.