La mamma a Roma
Demain ma mère a 60 ans, et pour fêter ça, elle débarque à Paris. 60 ans, vu l’effet que ça me fait à moi qu’elle les ait, j’imagine même pas ce qu’elle peut en penser… C’est donc une presque sexagénaire surexcitée et hypersensible qui va débarquer à mon bureau dans peu de temps. Et elle va être particulièrement contente de pourvoir saoul… voir mes collègues, donc totalement intenable.
Sauf que, elle pense venir 2 jours à Paris, faire les magasins, visiter un musée, manger dans un bon resto et voir un spectacle quelconque. En fait, en milieu d’après midi, elle sera assise dans un véhicule, direction CDG, puis dans un vol Alitalia, direction Rome. Et moi aussi du coup, puisque c’est son cadeau, mais c’est moins bien si elle y va toute seule. Donc, week-end à Rome, toutes les deux sans personne. Va y avoir de la larme…
Ce qu’on va faire à Rome dépendra de son seuil de résistance et de la rationalité dont elle voudra bien faire preuve, mais dans ce domaine, j’ai perdu toute illusion. Comme j’ai au moins prévu de la balader au Vatican, l'espace d'un instant, j’ai imaginé le pire : qu’à l’instar de la famille du Petit Futé , elle se retrouve par d’étranges circonstances à baiser la main du Pape.
Horreur ! Parce que ma mère, quand elle rencontre quelqu’un de célèbre, qu’elle a vu à la télé quoi, elle lui prend la tête. Certes, par nature, elle prend la tête à tout le monde, mais vous n’imaginez même pas ce qu’elle a fait subir à Raphaël Mezrahi, et à moi du coup. Il y a quelques mois, alors que nous nous apprêtions à déguster un thé en terrasse à Troyes, dans l’Aube, le malheureux eu l’idée d’arriver dans le même établissement. Et bien ma mère lui a sauté dessus lui parlant pêle-mêle, de Troyes, que c’est calme, de la météo, qui faisait beau pour la saison, de la crêperie, qu’elle est fameuse et bien sûr, de sa fille, qu’elle est super bien, sa fille (« Hein ? »). Oui mais sa fille, à ce moment, était écarlate et moitié planquée derrière la carte des crêpes, hésitant nerveusement entre une belle-Hélène et une normande. 10 minutes qu’elle lui a fait à Mezrahi, ma mère. Humiliation suprême pour moi, voyant cette gourdasse gênée, encensée par une mère, certes goy, mais digne de sa cousine Dolorès Boutboul, il n’a pas pu s’empêcher de s’étonner que je sois « sur le marché » comme il dit fort élégamment.
Donc, j’imagine la même scène, avec Benoît himself, à propos du fait que Rome, c’est joli, qu’on a de la chance d’avoir beau temps, que c’est son anniversaire, comme le temps passe, et qu’elle est là parce que c’est une surprise de sa fille, snif, qu’est-ce qu’elle est bien sa fille, « Hein Benoît ? »…
P.S. : aux dernières nouvelles, elle est injoignable depuis ce matin, donc d’ici à ce qu’elle me fasse un plan foireux « finalement je suis pas venue », il n’y a qu’un pas qui se franchit aisément en paranoiant un peu… Elle n'est pas arrivée que je suis déjà à cran.
vendredi 31 mars 2006
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