mercredi 26 juin 2002

Vacances d'été et Khmers rouges

Ca y est, je ne pense plus qu'à ça ! J –10 avant les vacances. Je suis à deux doigts de venir en tongs et en chapeau de paille au bureau ; déjà mes sandales en cordes à paillettes et mon fichu rasta pour déjeuner au soleil, c'est limite (comme dirait mon délicat nouveau collègue "ça protège bien votre torchon ?"). Dans quelques jours, je suis en Grèce, au soleil, les pieds dans l'eau et dans les vieilles caillasses antiques.
Deux semaines de vacances de riches en juillet, précédant deux semaines de vacances de pauvres en août. Je suis à fond sur le dossier "crème solaire" et pour la première fois de mon existence, j'ai fait une tentative d'usage de lait autobronzant sur ma blanche peau de bébé. Le résultat sur ma demi-cuisse gauche n'est pas si mauvais, mais du coup, j'avais l'air un peu con à la piscine avec une grande tâche marron sur mon teint de bidet. Je ferais le reste ce soir (donc normalement ça devrait foirer et demain je suis toute orange).
Comme je ne connais pas du tout la Grèce, j'ai commencé à plancher sur les guides, qui vous explique qu'il ne faut pas y aller en juillet car il y a trop de monde. Ben voyons, c'est pour le plaisir que je vais visiter des ruines de temples en plein cagnard !

Ces deux semaines m'éloigneront un temps du Stalag 17 où l'ambiance ne cesse de monter. Je pense qu'à la rentrée je serais directement envoyée en camp de rééducation par notre vénéré chef Anthelmus Stalinovitch Polpot.Sauf que le régime des Khmers rouges envoyait les intellectuels en camp de rééducation par le travail pour les empêcher de penser (et leur permettre de goûter aux joies du Typhus). Alors qu'au Stalag 17, ce sont les tentatives de productivité qui sont punies par une rééducation par la glande forcée. On t'oblige à rester inactif derrière ton bureau afin de cesser de dilapider le précieux argent de notre petite structure d'envergure nationale ©. Organiser un colloque ? Mais vous n'y pensez pas, ça coûte des sous. Alors qu'en restant tous immobiles et dans le noir à notre poste, nous ne coûtons à notre Caporal bien-aimé que notre faramineux salaire et l'usure de notre siège. Pas de frais d'électricité, pas d'amortissement de l'informatique, pas de relations presse (mais pas d'articles non plus). Ne doutons pas que dans quelques mois, notre aimable dirigeant nous reprochera violemment notre immobilisme et notre manque de résultat.

En attendant, à moi la Grèce (j'aime pas l'Ouzo, mais la feta, c'est bien bon). Mes tongs, mon maillot et mon homme (dernièrement surnommé le Fonz à cause le son excès de gomina et de ses 5 tee-shirts du même modèle), et me voilà dans l'avion. Avec la chiasse, car j'ai très peur de l'avion. Heureusement, les compagnies pensent de plus en plus aux malades dans mon genre, et me préviennent à l'avance du type d'appareil qui va me transporter. Ca évite une crise de larmes sur le tarmac du genre "NONNNNNNNNNN, j'y monterais pas dans ce DC 10 tout pourri". Mais ne doutons pas que d'ici le jour fatidique où je m'envolerai, j'aurai l'occasion de vous en reparler (de ma chiasse aéronautique et de mes vacances).