dimanche 16 mai 2004

Ultime outrage à une femme blessée
"Good night from Istanbul..."

Qu'on m'humilie publiquement, qu'on piétine mon cadavre encore tiède, qu'on me fasse subir ici et maintenant l'affront suprême, le coup bas, le couteau en plein coeur qu'on retourne sauvagement... Mais est -il nécessaire de le faire devant 300 000 millions de téléspectateurs (potentiels, faut pas déconner) ? Est-il indispensable que 36 pays d'un coup s'y emploient, un samedi soir ? Est-il raisonnable de s'acharner sur moi plutôt que d'aller gentillement au cinéma ou d'organiser un bon barbecue en famille ? Est-il utile de mobiliser pour cela une version sautillante et boîtarythmée de Xana la Guerrière et ses danseurs en peaux d'ours (sur une chorégraphie de Kameli Oualidovski) ?
Samedi dernier, le traditionnel Eurovision Song Contest, en direct d'Istanbul, m'a rendu légèrement PARANOIAQUE. L'an dernier déjà, on avait frolé le drame avec la Belgique, qui faillit remporter le concours, alors même que l'Homme de la Vie d'alors de M. PaCa X. (qui tient à garder l'anonymat) se gargarisait à Bruxelles avec on ne sait qui de plus ou moins belge. Cette année, le complot Moldavo-macédonio-letton a atteint son but : humilier d'un seul coup d'un seul, Votre Bloggeuse favorite et le pauvre ti Jonathan Steradent (qui devrait être couché à des heures pareils, y'a école demain). Tandis que le second se bananait tel une vieille bouse sur les talons aiguilles de Vincent Mc Doom, la première nommée, moi-même, se vit projettée dans un univers paranormal, genre X Filles - la vérité est ailleurs. L'Eurovision nous veut du mal, l'Eurovision sait des trucs sur nous et nous fait payer PERSONNELLEMENT des années de foutage de gueule devant le poste, quand on hurlait à la vue du groupe de musette-grunge allemand (au hasard) ou quand on se pissait dessus de rire devant de la disco maltaise avec des cols pelle-à-tarte. L'Eurovision a été véxée, et du coup elle se venge.
Samedi soir, devant mes yeux ébahis, et à la stupéfaction de tous, tant que un plan artistique que par sympathie pour ma personne, l'Ukraine a remporté notre Song Contest favori (plus pour longtemps). Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je rappelle que c'est avec une ressortissante de cette belle contrée hautement irradiée que l'EHDMV (Ex Homme De Ma Vie) s'est fortement compromis il y a quelques semaines (par "compromettre", comprendre "forniquer comme des bêtes"). Voilà pourquoi le pays de Tchernobyl n'est décidément pas mon préféré en Europe. En plus, ce garçon qui voudrait tant reconquérir mon coeur, avait cru bon de se passionner pour le sujet, alors qu'il s'en foutait éperdument par le passé. Il avait eu la bonne idée de m'envoyer un SMS "tu me diras qui a gagné...". VOILA VOILA, ça m'a pas énervé DU TOUT. Quel moment pénible que cette soirée et en particulier l'énumération des points, pays par pays : "Ukaine, twelve points. Good night from La Valette". "Ukraine, twelve points. Good night from Oslo". "Ukraine, twelve points. Good night from Vilnius (et la bise à Bertrand)". Tous ces speakers choucroutés et pailletés qui vous débitent que c'est l'Ukraine qui prend les twelve points. Pas possible. Et notre pauvre puceau gazouillant, Jonathan, qui pourtant y avait mis toute sa testostérone (?), n'a pas fait 1 point dans son ibérique pays d'origine. La soirée de la loose.
Tout ça pour une chanson comme dire... Surprenante. Un côté "Guerre du feu", "Conan le barbare", un peu techno-dance avec une chorégraphie tout en légèreté, comme il se doit. On s'attendait à voir débarquer sur scène un mamouth géant en peluche et les danseurs lui auraient sauté sur le dos en se frappant le torse avec des chaînes. Je leur avais mis 4 sur 20. Mais, le pubilc a décidé et l'an prochain, direct de Kiev, présenté par Valérie Maurice, exceptionnellement parachutée de "Point Route", vu qu'on est pas près d'y voir Ruquier et que ça va pas se bousculer à France Télévision pour passer le week-end là-bas.
Qu'on ne me fasse pas croire que l'Europe entière peut aimer une chanson aussi daubesque, cette parodie d'Eurovision n'a été qu'un prétexte pour organiser un complot international à mon encontre.
Et j'le prends pas bien.