Trash mais "trienquileeeuuuuhhhhh" (ils vont halluciner au CSA !)
Voici le décor du Loft 2 planté, les personnages parfaitement campés et la grande foire au trash peut commencer. À partir de maintenant, tout est écrit et préparé d'avance : copulation, mutilation, crises de larmes... Même le problème des enfants cachés, inévitable quand on tombe dans une clientèle aussi distinguée, a d'ores et déjà été abordé. Reste que le scandale est prévisible, tant les filles semblent s'être déjà essayées au 7ème art dans des productions pour adultes.
Parlons donc du casting, fabuleusement trash. Ceux de l'an dernier étaient des premiers communiants comparés à ceux-là. Kenza, c'était Joséphine de Beauharnais à côté de ce ramassis de chaudasses. Steevy, c'était un type simple et équilibré et Laure, la super copine que l'on rêve tous d'avoir.
INCROYABLE ! Pour ma part, je crois que le casting des filles est trop "chargé" et que ca va dégénérer très vite. Les Marie-couche-toi-là sont au rendez-vous, plus ou moins prêtes à tout pour se montrer à la télé (y compris porter des shorts et décolletés plongeant au risque de chopper une pneumonie infectieuse dès le premier jour). Sans compter la présence d'une psychopathe dont le recrutement est un douloureux révélateur les intentions de la production. Cette fille-là n'est pas sortable, c'est évident. Dans deux jours, elle aura arraché un œil à quelqu'un. Le côté "je travaille en bouâteu sur la caoteu et j'aimeu pas qu'on m'emmerdeu" dresse un parfait portrait du personnage, une fille raffinée et douce qu'on a envie de mieux connaître afin de lire avec elle des poèmes de Byron au bord d'une rivière en Toscane un soir d'été.
On savait qu'existait pareil nymphomane que la blonde à grosse bouche, qui s'est fait traité de pute par Castaldi d'entrée. Mais il fallait la trouver tout de même, et avec ça, dotée d'une mère parfaitement demeurée qui s'associe de fait à l'exubérante libido de sa progéniture en supportant le récit de ses meilleurs moments. Pour ma part, je dois avouer que je n'y ai pas cru. Voyant le film de présentation de cette personne, qu'on ne peut plus décemment qualifier de "jeune fille", j'ai pensé à un canular de la production. C'était trop énorme ! Dire qu'elle en veut est un euphémisme. Toutes les blagues sur les blondes et leur absence conjointe de cervelle et de culotte pourront être faites, surtout par le gros bourrin d'Aquitaine. Reste ce dernier et la petite danseuse de flamenco qui, ruraux profond dotés d'un seul terme dans leur vocabulaire, le désormais culte "trienquileeeuuuuhhhhh", font sociologiquement s'opposer de plein fouet aux urbano-trou-du-cul de Paris et la Côte d'Azur. Leur couple est tellement évident puisqu'ils partagent le même langage et vraissemblablement la même culture "trienquileeeuuuuhhhhh" (c'est un art de vivre) que l'on se demande s'il est souhaitable car sans surprise. D'autant que tout "trienquileeeuuuuhhhhh" qu'il est, notre lourdeau ne restera pas insensible aux charmes des autres morues.
Mais ce qui est très étonnant dans ce casting, c'est son côté social, voir réaliste, qui nous rappelle le meilleur des chansons larmoyantes du début du XXème siècle : "l'avait pas d'papa, l'avait pas d'maman, s'tait une fille de misèreeeeeeuuuuuuu". Moi je dis, c'est pas parce que l'on est de la DDASS que l'on est autorisé à montrer son cul déguisé en Tina Turner, c'est pas parce que "Maman est parti avec un monsieur" qu'il faut se lancer dans l'élevage de petits mammifères rongeurs vecteurs de maladies à bacilles contagieux, c'est pas parce que "Papa n'a jamais revu Maman" que l'on est condamné à faire de l'humanitaire et à se farcir l'existence douloureuse des autres cas sociaux.
Notons aussi un binôme "problèmes sexuels" constitué du grand astiqueur ornemental qui lit du Oscar Wilde (c'est pas tout much ça !) et du gentil nain de banlieue qui a déjà confié ses infortunes sexuelles. Ce club des "bande mou" risque fort d'avoir des problèmes avec le gros JeanJean de Chalosse ("alors les copings, on est pédé "trienquileeeuuuuhhhhh") et l'insupportable narcissique, qui, vu l'incapacité présumée des autres, risque de devoir toutes les rendre heureuses à lui tout seul. Les autres donc : le travailleur social que l'on souhaite vacciné contre toutes les maladies portées par les rongeurs, l'impuissant déclaré promis aux confidences des copines qu'il ne pourra pas sauter, le couillon-du-sud paresseux et pu-la-bière et le grand moche à lingettes en quête de la découverte de son corps (à moins qu'il ne découvre celui du narcissique).
Voilà l'étendu des dégâts. On a fait le tour, à moins que l'on apprenne que les poules sont d'ex SDF punks, bisexuelles et entraîneuses en bar de nuit.
Que vont dire les gens qui etaient choqués l'année dernière ? La vraie question est "est-ce qu'ils iront au bout ?". On peut en effet redouter le pire car on ne joue pas avec des allumettes sans risquer l'incendie. Et là, les 10 allumettes sont surchauffées. Copulation collective ? Assassinat en réunion ? Humiliation et torture sur minorité sexuelle non assumée ? Les observateurs qui évoquaient la trash TV il y a un an vont devoir sortir les superlatifs.
Pour finir, songeons à Benjamin Castaldi qui assurait encore il y a quelques jours sa volonté de maintenir Loft Story dans le cadre des programmes familiaux. Et bien je ne connais pas beaucoup de familles où l'on mange de ce pain-là. Ce garçon se trouve être le petit-fils d'un homme que j'admirais beaucoup, tant par son talent d'interprète que par son engagement politique. Le grand Yves aurait-il assumé la paternité de la fille de Signoret s'il avait su que le rejeton de celle-ci serait le grand maître de cette exposition de femmes à barbes et de monstres à deux têtes ?
En parlant de femmes à barbes et monstres à deux têtes, c'est exactement ce qu'ont l'impression de montrer PPDA et le petit péteux qui l'accompagne sur la Une dans leur séquence électorale.; En recevant successivement Olivier Besancenot (jeune et rouge) et Christiane Taubira (femme et noire), on voit bien ils ont l'air de se demander s'ils font du cirque ou une émission politique. Il faut dire qu'ils n'ont jamais vu autant de gens de gauche en si peu de temps sur TF1.
vendredi 12 avril 2002
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