jeudi 13 juin 2002

Il est 17 h dans le 15ème

- C'est l'heure à laquelle le petit Jean-Eudes qui crèche à l'étage au dessus se remet au piano, encouragé par Mamina. Jean-Eudes est un bien piètre pianiste puisqu'il massacre quotidiennement et depuis 8 mois, la pauvre "Tartine de beurre " de Mozart, qui interprétée par lui, se trouve être une vieille biscotte écrabouillée sur le carrelage, côté margarine. Les parents de Jean-Eudes (car j'espère qu'il a 8 ans) feraient mieux de l'inscrire au judo ou à l'atelier dessin. Mais, le piano, même joué avec les coudes, c'est plus "15ème".
- C'est l'heure à laquelle toutes les Marie-Caroline du quartier vont chercher leur progéniture à la sortie de l'école Sainte-Marie-des-petits-enfants-riches. C'est un défilé de serre-têtes et de jupes à carreaux, tirant par le bras des petits Lord Fauntleroy, engoncé dans un modèle Junior de chez Barbour (ils ont une espérance de vie de 2 heures dans l'enseignement public). Parfois, elles sont accompagnées par Mamina ou par Nounou, une gentille Antillaise payée pour remettre bien droit le col Claudine de la petite Constance. Étienne Chatilliez a certainement fait des repérages dans le quartier.
- C'est l'heure à laquelle toutes les mémères vont à la pharmacie pour renouveler leur ordonnance et par là même, élargir le trou de la Sécu, car elles seront toutes centenaires. La pharmacienne est toujours très gentille avec elles et s'enquière de leur petite famille. Quand vient ton tour, elle te jette à la gueule ta boîte de contraceptifs, et tu sens bien qu'en temps de guerre, elle te dénoncerait pour être tondue comme "dévergondée non fertile".
- C'est l'heure, comme à toute heure du jour (la nuit je ne suis pas là pour surveiller) où la paroisse la plus proche nous bassine avec 10 minutes de ding dong. Cette cloche sonne en permanence pour célébrer la messe, l'angélus, les vêpres et tous les Saints du ciel. On n'en peut plus. À tous les enterrements, ça sonne et compte tenu de l'âge moyen dans le quartier... De plus, cette paroisse intégriste gallicane placée sous la bénédiction de Sainte Rita, patronne des causes désespérées, pratique également les enterrements d'animaux. Paix à l'âme de Kiki... mais en silence par pitié !
- C'est l'heure à laquelle une étrange lumière jaune vient parfois du ciel m'aveugler (pas souvent ces derniers temps). Alors, comme un rite, je regarde le PaCa, et en soupirant, il se lève pour fermer le volet.
- C'est aussi l'heure à laquelle on se dit : "déjà 17h ? et j'ai rien foutu de la journée".

Une page de pub

Comme je ne suis pas bonne copine, je n'ai pas encore fait la promotion des blogs de mes camarades de l'ABCD (Association des Bloggeurs un peu Couillons et totalement Désœuvrés).
Le Président est le PaCa que tout le monde nous envie. Il est très "un peu couillon" et très "totalement désœuvré". Son objectif de la présente journée ? Appeler un vieux casse-couilles pour lui fowarder un fichier Excel pourri. Le blog du PaCa est très PaCa : http://paca.blogspot.com/
Il est surtout question de Loft Story (qui n'intéresse plus que PaCa et ses acolytes du jeudi soir), de son arrêt de la clope qui le porte sur la pizza au confit (et qui lui fait apparaître le Lion Peanuts) et de son incapacité à effectuer son devoir civique sans glousser comme une bécasse.

La trésorière est Madame Rammamaidyl qui sévit sur http://mesaventures.blogspot.com/
Cette féroce DP décrit comme personne le Stalag 17, petite structure d'envergure nationale dont l'objectif de l'année 2002 est de mettre au point un formulaire de lettre au cordeau ("passe-moi le niveau à bulle, j'ai un courrier à taper"). Vous y apprendrez aussi tout plein de mots de vocabulaire à replacer dans vos soirées (méphitisme, vacuité...).

Le Petit Padawan (http://fnf.free.fr/) qui est forcément bien puisqu'il lit mon blog, ce que même mon Homme ne fait plus (car il a du travail, il en faut bien un pour faire tourner le ménage). Il y est notamment questions des déboires footballistiques des Tricolores et de G. W. Bush qui nous empêche d'aller travailler.

Si toi aussi tu es payé à blogger toute la journée par un généreux mécène qui se trouve être ton employeur, si l'ultime but de ton existence est de parler des fautes de Français de Sandra du Loft avec d'autres glandeurs, si toi aussi tu simules parfaitement l'activité salariée derrière ton écran toute la journée durant, rejoins l'ABCD. Tu es des nôtres.

Je suis balade

Printemps pourri. J'ai le pif couleur "cœur de bœuf" et les yeux explosés. Pas malade de l'hiver. J'ai tout bien mis mon cache-nez, comme ma Maman me l'a appris avec le grand sens de la pédagogie qui la caractérise ("tu mets ton écharpe ou ça va tomber !"). Impec. Pas un jour d'arrêt, pas de nez qui coule, sauf après la soupe thaïe qui pique du traiteur Chinois.
Et voila que depuis fin mai, je me tape 2 crèves pas possible à la suite. J'ai usé 387 mouchoirs en papier depuis 3 jours et j'envisage de m'injecter le Fervex en intraveineuse. Rien n'y fait. Et pendant ce temps, mon abonnement trimestriel à la piscine court... Tu vas voir qu'ils vont fermer pour travaux dès que je vais aller mieux.

Mais que voulez-vous ma bonne Dame, y'a plus de saison avec tous ces engins qu'ils nous envoient dans l'espace. Je n'arrive pas à intégrer qu'en juin à Paris, le port du passe-montagne et des moufles est rigoureusement indispensable. Sinon, épanchement pulmonaire purulent.

Pour demain, Sébastien Follin, le Malto-Turc de la météo, également appelé Tout-en-poils, nous a prédit (on ne peut pas parler de prévision tellement c'est aléatoire) des températures avoisinant les 30 degrés. Un vrai bain de jouvence pour mes miasmes qui vont pouvoir mariner à loisirs. Je vais peut-être réaliser l'exploit de souffrir en même temps d'insolation et de rhinopharyngite aggravée. Pour les coups de soleil, ça n'est pas gênant, cela harmoniserait bien mon visage dans un seyant camaïeu de rouge.

Comme c'est parti, j'attends la pneumonie pour le week-end du 15 août (qui sera également celui de mon 29ème anniversaire, mais ne dévions pas).

Back to the 80's


Ce matin, le VoisinJunkie en manque de Nicotine et moi-même avions une conversation (captivante) sur le prix des voitures neuves. Sujet sur lequel on est à la ramasse, vu que je n'ai pas touché un volant depuis près de 10 ans et que l'endive avec qui je partage mon bureau n'a jamais été foutu d'obtenir le permis de conduire.

Et là mon PaCa m'a fait un trip année 80 incroyable en m'affirmant sûr de lui :
"oh, une 205, ça vaut dans les 30 000 francs". ??????????????????????

PaCa, nous sommes, tu m'obliges à te le rappeler, en 2002. La 205 n'est plus commercialisée que dans la rubrique "Divers Occasion" des journaux gratuits de province, et pour le coup, ça ne vaut pas plus de 1 500 euros. C'est clair, notre PaCa a son compteur bloqué en 1988, ou alors, il est monté dans la voiture magique de Doc comme dans "Retour vers le futur". Hé, Mickael J. Fox, redescend sur Terre !

Du coup, je lui ai mis les Pet Shop Boys en fond musical. C'est 80's à mort et ça lui rappelle quand il allait en boîte au Scorpion… et qu'il rentrait avec des copains en 205. Il portait un joli jean neige, des chaussettes Burlington et des Converse rouges (à tous les coups).

mardi 11 juin 2002

Tous les espoirs sont permis ou à moi Hugh Grant

Comme quoi, il ne faut pas désespérer, même quand on a un gros cul. Là, je sens que vous êtes nombreux à devenir attentifs (je dis nombreux car la variante masculine de "gros cul" est "gros bide", mais ça marche aussi). Le récent tournoi de Rolland Garros nous a révélé (à moi en tout cas, car je suis allergique à Voici, même chez le coiffeur) une étonnante liaison amoureuse (ou charcutière, lire la suite) entre Matthew Perry et Jennifer Capriati. Pour les plus lents d'entre vous (ils se reconnaîtront comme toujours), Matthew Perry, c'est l'éternel adolescent (il a 42 ans) qui interprète le personnage de Chandler dans la série Friends. Il s'est également fait remarquer au début de la série par une liaison assumée (tu m'étonnes !) avec Julia Roberts, qui n'est pas à proprement parler le dernier des boudins. Jennifer Capriati est une joueuse de tennis. Cette présentation devrait suffire, car de nos jours, fini les gringalettes qui faisaient mumuse avec la babale. À l'instar des Williams, Mauresmo et Pierces, la ptite est gracieuse comme un bûcheron. Je n'irai pas par quatre chemins : c'est un tas. Gros cul, épaules de déménageurs, elle est méchamment boudinée dans sa jupette XL. Elle n'a pas un affreux visage, non, mais tu sens bien que si elle t'en colles une, elle te pète deux ou trois molaires. Bref, résumons, Matthew Perry préfère les grosses. Tous les espoirs sont donc permis, Mesdames (et Messieurs, mais je ne voudrais pas être lourde).

Les fans de la série remarqueront tout de même que le Matthew a lui-même une tendance à la bouboulification puisqu'il lui est arrivé de choper 10 kilos d'une saison sur l'autre de Friends, puis de les reperdre. Aux dernières nouvelles (journal People le soir sur Europe 1), il aurait eu des problèmes de drogue. Soit il est guéri et comme Jenny en a eu elle aussi dans sa jeunesse, ils se sont trouvés, soit, il est dans une phase d'hallucinations au LSD. Ou il préfère vraiment les grosses.

Cette nouvelle intervient alors que j'ai récemment vu "Le journal de Bridget Jones" où une Renée Zellweger, plus Bridget que Bridget, avec un gros cul plein de cellulite, nous emballe le Hugh Grant. S'agit-il d'une nouvelle mode ? Dans ce cas, il faudrait prévenir très vite. Car, on ne se casserait pas le cul à faire des régimes yahourt, du sport (chez Véronique et Davina pour certaines), des massages au gant de crin et des enroulements à l'algue rouge s'il existe un réel espoir de se taper Hugh Grant avec un gros cul.

Que les autorités compétentes se prononcent dans les plus brefs délais.

Communauté

Figurez-vous que je viens de réaliser que ce blog n'est pas lu que par Voisin-de-bureau-désœuvré, Madame DP méchante, Mame de Bidule du Petit Pont de bois du bureau a cote et le Teigneux de Beyrouth. J'ai reçu un mail d'un gars qui fait http://fnf.free.fr/. Je vous le conseille donc ainsi que les liens qu'il propose. Le PaCa vient donc de proposer la création de l'ABCD l'Association des Bloggers un peu Couillons et professionnellement Désœuvrés. Apparemment, ça fait du monde.

Du coup, je vais surveiller mon orthographe (aïe !)

lundi 10 juin 2002

Que reste-il de nos idoles ?


Les gens qu'on aime vieillissent en même temps que nous. Tout comme ceux que l'on aime de loin, sans jamais les connaître. Les gens que l'on admire à un moment de sa vie, on les regarde vieillir en photo dans les magazines, comme on vieillit nous-même dans nos albums de famille. Ils s'abîment, ils déclinent, et l'on réalise en les voyant qu'on est plus si jeune.

Pour moi, c'est comme dans la chanson de Jane Birkin "ex fan des sixties : "que sont devenues toutes tes idoles ?" et en réponse on égraine une longue litanie de disparus, plantés contre un arbre, sombrés dans la dope ou noyés dans une baignoire parisienne après trop de Whisky.

Je me suis pris une grande claque fin 1997. Je rentrais d'un congrès, gavée de boulot, n'ayant pas vu le jour pendant une semaine et encore moins un journal ou une télé. En faisant la revue de presse de la semaine passée, je suis tombée dans Libé sur l'info qui sonna le glas de ma jeunesse. Michael Hutchence, l'idole de mes 15 ans, avait été retrouvé au bout d'une corde. Malade ne plus être ce qu'il avait été, fatigué de toute la dope qu'il s'était enfilé, incapable de s'en sortir, marié avec une junkie qui ne passa pas le siècle non plus, il avait préféré mourir avant 40 balais. Michael Hutchence, quand j'avais 15 ans, recouvrait entièrement mon agenda de collégienne. Avec ma copine Nadège, on allait en ville chez Nuggets pour acheter toutes les anciennes cassettes d'INXS (j'avais un Chappi, rendez-vous compte !). C'est mon adolescence, et Michael Hutchence y reste à jamais attaché. Sa mort m'a filé un coup au cœur comme si j'avais perdu un ami. On l'avait échappé belle : peu avant, Dave Gaham de Depeche Mode a eu la bonne idée de se rater par 2 fois. Sinon, que serait-il resté des années 80 (et de ce terrible son de synthé) ?

Plus tard dans ma vie, j'ai aimé la musique de Seattle, comme un souffle nouveau sur le rock. Là, je ne vous raconte pas l'hécatombe depuis 10 ans, des connus ou moins connus, jusqu'à Lane Staley d'Alice in Chains qui en a fini avec la dope en avril dernier. Évidemment, la mort de Kurt Cobain a profondément marqué son public parce qu'il était jeune, qu'il avait du succès, une (horrible) femme, un enfant… et qu'il n'a pas supporté de devenir une idole. Tant de gens rêvent de devenir une star qu'il semble impossible qu'en être une, presque contre son gré, soit une telle souffrance. Il fallait surtout avoir de la pitié pour un pauvre type qui n'a jamais connu que le mal être et la drogue. Penser qu'on puisse mourir à 27 ans pour cause de "marre de la vie" n'est pas réconfortant quand on en a soi-même 21 (c'était en 1994).

Tout ça pour parler de Renaud. Un soir de février 2001, devant la télé, mon Homme et moi, avions préféré zapper que de le voir massacrer "Mistral Gagnant", bouffi, sans voix, recevant un prix d'honneur pour toute sa carrière… avant le prix posthume. Et bien, c'est ce qu'il raconte aujourd'hui, qu'il n'avait alors plus longtemps à vivre et qu'il s'en est sorti tant bien que mal.

Renaud, c'est l'idole de mes 10 – 12 ans, quand on commence à s'acheter ses disques et que, comme moi, on s'est intéressé très tôt au monde tout autour. C'étaient les années 80, les chanteurs pour l'Éthiopie et "Touche pas à mon pote". Moi, j'aimais Renaud et Balavoine. Quand le second est mort, j'avais 12 ans et j'ai eu l'impression de perdre quelqu'un de cher, comme tout un tas de mômes de mon âge. Alors, maintenant que j'approche des 30 ans (BOUOUUUUUUUUUUHHHHHHHH), si Renaud avait cassé sa pipe, c'était le coup de grâce pour ma pomme. Je préfère le voir avec ses 50 balais, fripé mais vivant, consciente que je suis devenue une dame et lui presque un vieux monsieur. Parce que c'est l'ordre normal de la vie. Putain, Lolita a 22 ans ! Ca, par contre, ça m'assassine. Y'a pas si longtemps qu'il chantait "en cloque", non ?

De le voir chez Fogiel, ça m'a fait chaud au cœur, car il faut bien qu'il m'en reste des idoles de jeunesse, à regarder vieillir et à montrer à mes enfants. Entre les camés et les alcoolos, il ne reste déjà plus grand monde. Par pitié, que Bono attache sa ceinture et ne roule pas trop vite ! Manquerait plus que ça.